organisé en deux vastes bassins (Méditerranée occidentale et Méditerranée orientale)
séparés par les hauts-fonds du canal de Sicile. Ces bassins des péninsules ramifiées (Italie,
Balkans, Espagne, Turquie) bordées de rivages en général rocheux, alternant avec des
zones basses, lagunaires ou deltaïques (Rhône, Pô, Ebre, Nil), ou de grandes îles
(Sardaigne, Sicile, Corse, Crète, Chypre, etc.) isolant des mers annexes (Adriatique,
Tyrrhénienne, Ionienne, Egée). L’ensemble s’oppose au brassage général des eaux. Seul le
sud-est présente des côtes rectilignes (Egypte, Libye, Israël, Liban). Les profondeurs sont
remarquables : plus de 3 500 m à l’ouest, 5 120 m au sud du cap Matapan (Péloponnèse), 1
200 m en Adriatique, la seule avec le Sud tunisien (golfe de Gabès) à avoir un réel plateau
continental. Les eaux de la Méditerranée, mer presque fermée (les 254 m de fond du détroit
de Gibraltar ne permettent l’échange des eaux qu’en surface), ont une température
constamment élevée (13°C au fond, 19°C en surface) et une forte salinité (de 33 à 39/00).
L’amplitude des marées est faible, mais les tempêtes sont très violentes. Pauvre en plancton
et en faune (anchois, sardines, thons, mérous, rougets, etc. moules, huîtres ; éponges), la
mer se dégrade peu à peu sous l’effet des pollutions diverses. Un « plan bleu » de
sauvegarde, liant les dix-sept Etats riverains, a été mis en place en 1979 sous l’égide de
l’ONU et de ses agences spécialisées. Rendu en 1989, le rapport prospectif du « plan bleu »
sur la situation économique, sociale et écologiques des dix-sept pays riverains à l’horizon
2025, dresse un avenir pas forcément catastrophique à une région à forte croissance
démographique. L’eau, l’érosion des sols, la disparition des forêts seront les problèmes
majeurs pour un développement équilibré. Ces milieux seront, en effet, menacés par
l’explosion de la pression humaine. Pour faire face à la nécessaire augmentation des
productions, le « plan bleu » souligne la nécessité d’utiliser une technicité basée sur la
connaissance scientifique et sociologique avec la participation des populations, une politique
de développement qui devra associer celle d’une forte réduction de la croissance
démographique.
Histoire : A la croisée de trois continents, la Méditerranée a vu fleurir sur ses rives les
civilisations les plus brillantes. C’est la partie orientale du bassin méditerranéen, débouché
naturel du Croissant fertile, qui connut la première une grande activité commerciale :
Egyptiens, Phéniciens et Grecs y implantèrent colonies et comptoirs. Du Ier au IVe s. de
notre ère, les Romains parvinrent à contrôler l’ensemble du littoral méditerranéen, faisant de
la mer un véritable lac intérieur (Mare nostrum). Germains et Slaves détruisirent cette unité,
avant que les Arabes ne dominent les côtes africaine et asiatique (VIIe-VIIIe s.). Les
croisades assurèrent la prospérité des marchands vénitiens et génois, mais l’échec des
menées occidentales annonça l’avènement, à l’est, de l’Empire ottoman. Le commerce
méditerranéen subit alors une certaine éclipse, accélérée par l’essor des voies maritimes
conduisant aux Indes et en Amérique. Il trouva un regain d’activité à partir du XIXe s., avec
l’affirmation des puissances britannique et française et l’ouverture du canal de Suez, et joue,
encore aujourd’hui, un rôle important dans l’économie mondiale.
MÉHALLET EL-KOBRA (en arabe Al-Mahalla al-Kubra) Ville de Basse-Egypte, dans la
province de Gharbièh, au centre du Delta du Nil ; 340 000 habitants. Cotonnades.
MEIDOUM Site archéologique d’Egypte, dans la région memphite, sur la rive gauche du Nil,
où se trouve une nécropole de l’Ancien Empire, surtout connue pour la pyramide à huit
degrés, construite par Snefrou.
MEMNON (colosses de) Nom donné à partir de l’époque romaine aux deux statues
d’Aménophis III se dressent, solitaires, à l’entrée de la nécropole thébaine, sur la rive gauche
du Nil. On identifia la statue nord à Memnon, roi légendaire des Ethiopiens et des Egyptiens,
tué par Achille à la guerre de Troie.
MEMPHIS (transcription de l’égyptien Mennofre) Site d’Egypte, à vingt-huit kilomètres au sud
du Caire, capitale de l’Ancien Empire. Elle aurait été fondée par Ménès, auquel on attribue la
forteresse du « Mur blanc » (Ineb Hedj) et le premier temple de Ptah. Capitale effective sous