« Le jour du sabbat est il permis de faire du bon ? »
Mc III - 4
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J’ai lu :
‘ « Que personne n’aide une bête à mettre bas le jour du sabbat ! Et si
elle tombe dans une citerne ou dans une fosse, qu’on ne l’en retire pas le
sabbat…
Et toute personne qui tombe dans un endroit plein d’eau ou dans un
(autre) endroit, qu’on ne l’en retire pas au moyen d’une échelle, d’une corde ou
d’un instrument. » (Qumrân : Document de Damas XI-13 à 17)
Ce texte ne porte pas l’accent sur l’infraction à la prescription et le
châtiment requis, comme dans la Bible. Il évoque le cas extrême d’une personne
face à un animal puis à un être humain en mauvaise posture voire en péril. Il
marque alors une différence entre l’animal, qui ne peut bénéficier d’aucun
secours le jour du sabbat, et l’homme qui pourra recevoir de l’aide à condition
qu’elle soit apportée sans le service d’une échelle, d’une corde, d’un instrument,
etc. Il n’y aura donc pas profanation du sabbat si un Essénien allait tendre une
« perche » toute simple – sa main ou son vêtement – afin de tirer quelqu’un d’un
mauvais pas.
(Le document) 4 Q VI 5 à 8 est clair à cet égard :
« Qu’on ne retire pas un animal qui tombe dans l’eau un jour de
sabbat ! Mais si c’est un homme qui tombe dans l’eau le jour du sabbat, qu’on
lui tende son habit pour l’en tirer, toutefois on ne peut utiliser un instrument
pour le retirer le jour du sabbat. »
En ce qui concerne l’animal en mauvaise posture, la position essénienne,
selon laquelle il faut laisser l’animal à son destin, puisqu’il ne peut saisir ni le
bras ni le vêtement qu’on pourrait lui tendre, semble plus stricte que celle des
pharisiens. En effet, si l’on en croit l’évangile de Mt dans le Nouveau
Testament, ces derniers n’hésitaient pas à sauver une brebis tombée dans un trou
le jour du sabbat si l’animal était leur unique bien.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006