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« Le jour du sabbat est il permis de faire du bon ? »
Mc
III - 4
_______________
Mc III-4
Jésus dit :
Est-il permis le jour-du-sabbat du-bon de-faire ou
Εξεστιν
τοις σαββασιν
αγαθον ποιησαι η
de-faire-du-mal ?
κακοποιησαι
1.
Le verbe poiein est employé de façon isolée au sujet du bon, alors que,
pour le mal, il y a le verbe composé kakopoiein qui est donc autre. Le lecteur se
souviendra que le verbe poiein est celui-là même qui arriva à son premier
emploi, en Genèse (I-1) et qu’il fut, alors, le troisième mot du texte :
εν
αρχη
εποιησεν
ο
Θεος
Il doit donc, dans cette relation de lecture, être traduit par le verbe créer et non
pas simplement par faire. Dans la Parole de Jésus YHVH Incarné, il y a la
‘mémoire’ de l’acte de Création.
2.
Le mot agathos arrive quatre fois dans le texte de Mc, le rang quatrième
indiquant toujours la puissance, selon une des lois du texte inspiré. Les trois
autres emplois sont :
Mc X-17
un-unique interroge Jésus et commence par :
Bon Maître !
=
didaskale agathe
Mc X-18
Jésus lui dit° en réponse :
Pourquoi me dis-tu bon ?
Personne bon sinon Unique le Dieu !
=
ti me legeis agathon
oudeis agathos ei me eîs o Theos
Le mot agathos qualifie toujours la substance de Dieu. Dans la séquence de la
main desséchée, il y a donc lieu de traduire avec rigueur :
Mc III-4
Jésus dit :
Est-il permis le jour-du-sabbat (du-)bon(-selon Dieu) de-créer…
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
3.
A ce niveau d’analyse, il devient obligatoire d’analyser le verbe qui vient
dans l’alternative proposée :
Mc III-4
../ ou de-faire-du-mal
=
kakopoiesai (voir Lexique M-73)
On note les emplois suivants dans le texte de Mc :
Mc III-4
Mc XV-14
agathon poiesai e kakopoiesai
ti gar epoiesen kakon
=
=
emploi unique en un seul mot
emploi unique en deux mots.
Le deuxième emploi est dans la question posée par Pilate aux grands-prêtres,
lesquels sont incités par la foule afin que Pilate libère Bar-Abbas plutôt que
Jésus. A l’ici de la lecture de la présente exégèse, il y a lieu de marquer un long
moment de silence, car…
… Pilate, sans le savoir(1), vient d’employer le verbe poiein sous la
même forme grammaticale que celle dans le premier de tous les emplois de ce
verbe. La parole de Pilate doit donc être désormais traduite :
Mc XV-14
Qui
Celui°-ci or Pilate disait à-eux :
car
(a – t – il -)créé
mauvais
?
Cette traduction du dire de Pilate envoie le lecteur vers les divers gestes de
puissance que Jésus a réalisés (= a créés) jusque là :
- dans la synagogue, un jour de sabbat, il a créé une intelligence humaine
en l’homme qui avait l’esprit impur
- il a créé dans son intégrité physique celui qui, parce qu’il était un
calomniateur, était lépreux
- il a créé le mouvement et la santé physique dans le paralytique qui fut
passé par le toit
- il a terminé l’œuvre de création pour l’homme qui avait la main
desséchée.
L’emploi du verbe sous la forme epoiesen,
dans le dire de Pilate, ne serait-il pas un indice
permettant d’entendre que :
Pilate avait eu connaissance de
certains gestes de puissance de Jésus ?
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
4.
En conclusion, les pharisiens qui, dans la synagogue et le jour du sabbat,
ont entendu la parole de Jésus, l’ont comprise dans une écoute superficielle et
purement humaine du texte. Ils n’ont pas vu qu’ils étaient dans une synagogue,
ils n’ont pas noté que cela se passait le jour du sabbat et ils sont restés dans cette
même pensée qu’ils avaient eue, quelques instants auparavant, lorsque, encore le
jour du sabbat, ils virent Jésus et ses disciples passer à travers les champs de
blé. Ce jour-là, ils avaient dit à Jésus :
Mc II-24
Pourquoi (tes disciples) font-ils le jour du sabbat ce-qui n’est pas permis ?
o
ouk
exestin
Dans la synagogue, en présence de l’homme à la main desséchée, Jésus
parle avec le même verbe sous la même forme grammaticale exestin (III-4) et il
emploie également les deux mots tois sabbasin sous la même forme
grammaticale :
les pharisiens :
Jésus :
ide ti poiousin
exestin
tois sabbasin (o ouk)
tois sabbasin (agathon)
exestin
poiesai.
La forme grammaticale du verbe poiein change, car le verbe a une
signification différente selon qu’il est employé par les pharisiens (poiousin) ou
qu’il arrive dans la Parole de Dieu (poiesai). Cette dernière forme grammaticale
(= poiesai) se retrouve en :
Mc XIV-7
eu
poiesai
=
faire du – bien°.
D’où le commentaire proposé dans le Lexique à la page B-78 :
Comment passer de
agathon
=
du-bon(-selon-Dieu)
du point de vue des hommes
à
eu
=
du-bien°(-acte-humain) du point de vue de Dieu.
________________________________________________________________
Note 1 : sans le savoir =
Voir Mc XV-14.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
« Le jour du sabbat est il permis de faire du bon ? »
Mc
III - 4
_______________
J’ai lu :
‘
« Que personne n’aide une bête à mettre bas le jour du sabbat ! Et si
elle tombe dans une citerne ou dans une fosse, qu’on ne l’en retire pas le
sabbat…
Et toute personne qui tombe dans un endroit plein d’eau ou dans un
(autre) endroit, qu’on ne l’en retire pas au moyen d’une échelle, d’une corde ou
d’un instrument. »
(Qumrân : Document de Damas XI-13 à 17)
Ce texte ne porte pas l’accent sur l’infraction à la prescription et le
châtiment requis, comme dans la Bible. Il évoque le cas extrême d’une personne
face à un animal puis à un être humain en mauvaise posture voire en péril. Il
marque alors une différence entre l’animal, qui ne peut bénéficier d’aucun
secours le jour du sabbat, et l’homme qui pourra recevoir de l’aide à condition
qu’elle soit apportée sans le service d’une échelle, d’une corde, d’un instrument,
etc. Il n’y aura donc pas profanation du sabbat si un Essénien allait tendre une
« perche » toute simple – sa main ou son vêtement – afin de tirer quelqu’un d’un
mauvais pas.
(Le document) 4 Q VI 5 à 8 est clair à cet égard :
« Qu’on ne retire pas un animal qui tombe dans l’eau un jour de
sabbat ! Mais si c’est un homme qui tombe dans l’eau le jour du sabbat, qu’on
lui tende son habit pour l’en tirer, toutefois on ne peut utiliser un instrument
pour le retirer le jour du sabbat. »
En ce qui concerne l’animal en mauvaise posture, la position essénienne,
selon laquelle il faut laisser l’animal à son destin, puisqu’il ne peut saisir ni le
bras ni le vêtement qu’on pourrait lui tendre, semble plus stricte que celle des
pharisiens. En effet, si l’on en croit l’évangile de Mt dans le Nouveau
Testament, ces derniers n’hésitaient pas à sauver une brebis tombée dans un trou
le jour du sabbat si l’animal était leur unique bien.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
C’est ce qu’observa Jésus en réplique aux pharisiens qui cherchaient à
l’accuser de rompre la loi sabbatique en guérissant un malade ce jour chômé :
« Un homme vaut tellement plus qu’une brebis ! Il est donc permis
de faire le bien le jour du sabbat. » = Mt XII-12.
La conception chrétienne du respect sabbatique se situe, à première vue,
dans la direction pharisienne avec une marge d’avance sur le plan de
l’allègement de la Loi. Or, si les « aménagements » pharisiens semblent surtout
servir un intérêt économique, l’assouplissement recommandé par Jésus est
subordonné au respect de la vie humaine, tout comme la prescription
essénienne.’
(Farah Mébarki et Emile Puech : Les manuscrits de la mer Morte)
(Editions du Rouergue – Octobre 2002 aux pages 128 et 129)
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
« ET il - appelle - auprès ceux - que voulait
Et ils - s' éloignèrent
auprès - de
Et il - fit Douze
afin - que ils - soient avec
LUI .
LUI .
LUI . »
Mc III - 13 / 14
_______________
En grec :
ους ηθελεν
απηλθον προς
ινα ωσιν µετ`
ινα αποστελλη
ina apostelle
αυτος
αυτον
αυτου
αυτους
autous
ous ethelen
apelthon pros
ina ôsin met'
κηρυσσειν και
kerussein kai
εχειν
echein
autos
auton
autou
εξουσιαν
exousian
J'ai lu en traduisant :
'Leur réponse est : ils-s'éloignèrent auprès-de (= pros) lui et elle n'est pas
selon ce qui arriva lors des premiers appels : /..
Mc I-18
Simon et André ekolouthesan autô = ils-suivirent
LUI
Mc I-20
Jacques et Jean apelthon opisô autou = ils-s'éloignèrent derrière
LUI.
../ Cette utilisation de pros avec un verbe de mouvement est rare.
Normalement, on utilise eis pour marquer le mouvement vers un lieu. On retient
pros seulement pour des personnes et pour préciser qu'il s'agit de la réalisation
d'une relation étroite entre personnes.
Pros auton signifie que l'on se met proche de quelqu'un non pas
seulement pour s'en approcher physiquement, mais pour rester avec lui (on est
un de ses 'proches'). C'est pourquoi Saint Marc écrit : ils-s'éloignèrent
(apelthon). Le mot grec, ici utilisé pour dire qu'ils viennent à lui, est
accompagné d'ordinaire de apo puisqu’on abandonne une position pour en
prendre une autre. Les apôtres quittent leur présence habituelle au milieu des
gens pour s'accrocher étroitement à Jésus, pour être totalement avec lui...
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
Il est intéressant de noter que Mc n'a pas utilisé ici un verbe décrivant leur
comportement intime, mais à la place il a écrit : ils-s'éloignèrent / ils se mirent
en mouvement, ils quittent leur situation et viennent là où il est. Ici, dans le récit,
il ne s'agit pas seulement d'un appel propre à chacun, mais plus précisément
chacun se met dans la situation identique à celle occupée par Jésus.'
(Carlo M. Martini : Und sie gingen mit ihm)
(Texte allemand de : L'itinerario spirituale dei Dodici nel Vangelo di Marco
Herder - Freiburg 1983 // Borla - Roma - 1981)
LECTURE PAR : LUI = AUTOS
Dans le Tome I : Le Texte, à la page (de gauche) 44 présentant le texte
français dans l'ordre des mots du texte grec, il apparaît au verset (III-13) que le
pronom lui est venu occuper la place de majesté à l'extrême droite de chacune
des trois lignes successives, mettant ainsi en révélation une triade de lui.
Pourquoi ensuite les hasards de la mise en page ((je rappelle que celle-ci fut
réalisée alors que rien ne laissait supposer que la place occupée en fin de chaque
ligne à droite fût une place d'honneur)) ont fait qu’ensuite il y ait (est-ce un
chiasme ?) :
les démons
Pierre
(le-)tonnerre
puis :
((le-tonnerre))
le d'Alphée
le cananéen ?
Or un constat oblige à prendre acte que la séquence se termine par un
retour à lui avec la terrible information :
et Judas Iskarioth
(texte français :)
/
celui aussi (qui) le livra
/
(ordre du grec :)
celui et livra LUI.
Il y a la conjonction 'kai = et (: aussi)' qui, toujours, marque
l'enchaînement : action/réaction, origine/conséquence de ce qui suit en rapport
avec ce qui précède. Ici, le texte rappelle par avance ce que tout lecteur sait
depuis toujours : Judas Iskarioth a été fait l'un des Douze (III-14) dans la
prescience de Dieu que ce Judas Iskarioth (est celui qui) livra lui, c'est à dire
livra auton, ce même pronom venu en début de séquence dans la triade (III-13)
qui fit (epoiesen) Douze (III-14).
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
J'ai vu le resplendissement du feu, au-delà du buisson, illuminer le récit :
trois fois le pronom grec arrive sous trois formes différentes allégorisant la
forme différente que chacun voit en Jésus :
auprès-de
avec
autos
auton
autou
il voulait
Les uns sont venus car ils étaient appelés et ils ont obéi comme fit Abram
entendant l'ordre : 'Pars !' ... et Abraham partit.
D'autres ont quitté leur engagement social, leur situation économique et
s'éloignèrent pour venir auprès-de lui ; en rapport au départ d'Abram, eux
avaient conscience de ce qu'ils abandonnaient et le verbe s'éloigner imprime
dans leur cœur un grand point d'interrogation sur leur propre devenir ... mais ils
l'ont fait sans réticence car chacun doit être prêt à répondre au devenir du
lendemain : signe de leur foi en l'avenir d'Israël.
Les derniers n'ont vu dans leur intuitif mouvement que celui les faisant être
avec lui, ce qui finalement fut la pensée de tous, ceux du départ d'Abram comme
ceux du devenir du lendemain, car les Douze sont transformés (meta-morphô)
par l'AGIR de Jésus : Puissance du verbe 'faire : poiein' venu du fond de
l'Histoire de YHVH l'Elohim avec son peuple élu (= Exode XXIV-7).
POURQUOI PROS ... ET PAS EIS ?
Ceux-là conscients de quitter leurs affaires font comme jadis Jacques (fils) de
Zébédée et Jean son frère lorsqu'ils laissèrent leur père Zébédée dans la barque
avec les salariés : ils-s'éloignèrent. Le verbe grec est le même :
Mc I-20
apelthon opisô
autou
Mc III-13
apelthon pros
auton
... et non pas : apelthon eis auton !
Quelle que soit la préposition employée en (III-13) pros ou eis, la forme du
pronom personnel resterait inchangée et la remarque sur la triade des formes du
mot autos reste valable. Or il y a le changement depuis opisô (lors de l'appel de
Jacques et de Jean en (I-20), jusque pros en (III-13). Boan-Ergès (ou encore : la
fusion intime de Jacques et de Jean) fait partie du groupe et eux aussi sont sujets
du verbe s'éloignèrent.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
Jadis, ils avaient laissé l'entreprise 'Zébédée et ses fils' en quittant leur père et
leurs compagnons de travail (les salariés) alors qu'ils participaient aux travaux
d'entretien du matériel en arrangeant les filets(1) dans la barque.
Le mouvement qu'ils ont fait en s'éloignant derrière Jésus avait été leur
réponse à l'appel entendu :
Et . . . IL les appela .
Voici que, en (III-13), Jésus lance une autre sorte d'appel : proskaleitai et le
texte précise le verbe en le faisant précéder du préfixe pros. Ils ont suivi Jésus
depuis l'appel le-long-de la mer de Galilée (I-20) et ils l'ont vu agir. Leur
réponse exprime leur confiance par la reprise de pros du verbe de l'appel
(-auprès) et n'est pas avec eis car ils ne savent pas encore que Jésus est Messie.
La préposition eis marque la Présence de Dieu Incarné lorsqu'elle est perçue
(= lorsque l'auteur du texte veut rappeler à son lecteur que l'événement décrit
doit être lu avec le filigrane de la Présence réelle de Dieu).
Eux ne savent pas, mais l'auteur a prévenu son lecteur car il vient d'écrire :
Mc III-13a
Et IL monte vers la montagne.
C'est ici le premier de la triade des emplois de eis avec oros
(= montagne). L'emploi suivant de eis sera en (III-20) aussitôt après que les
Douze auront été faits puis nommés (= comptés).
________________________________________________________________
Note 1 : les filets =
La présente exégèse propose une explication de la présence dans le texte de l'information
suivant laquelle ils sont arrangeant les filets. Précédemment, lors de l'appel de Simon et André,
le récit les présente comme jetant° dans la mer ; le verbe grec décrivant l'action de jeter avec le
suffixe ajoute un mouvement de circularité (amphi), mais les filets ne sont pas mentionnés.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
FINALE
Ainsi ai-je lu pourquoi il y eut pros, comment ils-s'éloignèrent, la triade des
formes du pronom autos et j'ai entendu l'ordre de mission que Jésus leur donna
avec l'unique emploi de ce même pronom (dans la séquence) avec le pluriel :
afin - que il envoie eux (= autous) proclamer .
Lecteur !
Je te dédie cette révélation du pronom autos dont aucun d'eux n'avait, à ce
moment, perçu le sens(2) :
... und sie gingen mit ihm !
... und sie gingen mit autou !
_______________
________________________________________________________________
Note 2 : le sens =
Tu as constaté, depuis longtemps, comment le pronom autos porte en lui le sens de
Dieu Incarné Messie Jésus, et ce depuis son arrivée par la 'mutation' dans la citation du
prophète Isaïe (I-3).
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
« Et IL - fit Douze . »
Mc
III - 14
_______________
κ α ι ε π ο ι η σ ε ν (1)
δωδεκα
EXEGESE : TROIS MOTS
La phrase comporte trois mots, ce qui oblige à un aboutissement : je dois
prendre en compte ce nombre trois et lire leur arrivée avec attention et
admiration. Alors, regardant comment Mt présente l'événement, je constate un
écart important mais, pour le présenter, il me faut prendre au commencement du
texte de Mt le déroulement du récit :
Mt I
Mt II
Mt III
Mt IV
Mt V
à
Mt VII
Mt VIII
Mt IX
Mt X
La généalogie. / Joseph et Marie.
Hérode. / L'Egypte. / Nazareth.
Jean baptise.
Le diable : trois tentations. / L'appel des quatre. / (Vers) les
foules (juives et non juives).
Ces foules sont enseignées (sur) la montagne...
..................
... et ces foules étaient-saisies-de-surprise.
Un lépreux, un centurion, la belle-mère de Simon (= des
juifs et des non juifs). / Puis une foule et un scribe. / Ses
disciples le suivent. / Le vent et la mer lui obéissent. / Les
gadaréniens (= des païens).
Un paralytique (= un païen ?). / Un douanier (= Matthieu).
/ Les disciples de Jean. / Un chef (pas nécessairement 'de
synagogue'). / La femme au sang. / La fillette du chef. /
Deux aveugles (pas nécessairement juifs, mais ils disent
'fils de David'). / Un démoniaque. / Il enseigne dans leurs
synagogues. / Les foules. / Ses disciples.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
Mt X-1
Et appelant-auprès de-LUI ses DOUZE disciples,
IL leur donna autorité (pour jeter-dehors les esprits-impurs et guérir).
Or des DOUZE apôtres les noms sont ceux-ci...
Dans l'évangile de Saint Matthieu, les Douze sortent des foules comme
s'ils avaient été mandatés par ces foules qui, au début, ne sont pas
spécifiquement juives puisqu'elles viennent de-la Galilée, et Décapole, et
Jérusalem, et Judée, et l'autre côté du Jourdain = Mt IV-25.
Les groupes de personnes (de toutes nations) touchées par son
enseignement sur la montagne, puis divers malades, sont tous non
spécifiquement juifs et, s'ils le sont, ils ne sont pas présentés dans le récit de Mt
comme ayant été guéris parce qu’ils étaient juifs. Ces groupes vont engendrer
hors d'eux certains qui, petit à petit, vont le suivre.
Le récit s'en aperçoit et use, peu à peu, du mot disciples. Les plus assidus
d'entre eux vont lui donner l'occasion de les appeler-auprès-de lui et cela
constituera un groupe de douze. Aussitôt, le récit introduit avec délicatesse la
notion d'apôtres :
Or des douze apôtres , les noms sont . . .
L'écrit de Mc est totalement différent :
Mc III-14
Et
il-fit
Douze
(((qu' il nomma
aussi apôtres)))
afin-que ils-soient avec lui
et
afin-que il-envoie eux
proclamer
Mc III-15
et
avoir autorité (de) chasser les démons .
Mc III-16
Et
il-fit
Mc III-14 ...
... puis 16
και
και
εποιησεν
εποιησεν
LES
Douze.
τους
δωδεκα
δωδεκα
Le texte insiste sur τους δωδεκα car Jésus a-fait (= choisi, mandaté,
missionné, institué) douze hommes afin-que... (Mc III-14 et 15) : l'institution des
douze relève de la décision de Dieu Unique.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
Le lecteur, en application du principe matthéen, notera aussitôt que
l'écrit de Mt est recevable dans son intégralité par l'empereur de Rome. Les
foules n'ont pas obligé Jésus à nommer apôtres douze délégués choisis parmi
elles et l'élection n'est pas la conséquence d'une démarche populaire. Jésus
appelle-auprès de lui les douze plus assidus hors du groupe des disciples (ceux
qui le suivent) :
ηκολουθησαν αυτω οι µαθηται αυτου
(Mt VIII-23)
Le mot disciples attendra un peu de temps avant de revenir dans le récit :
depuis (Mt VIII-23) jusque (Mt IX-11) car, entre temps, il y aura :
VIII-27
οι δε ανθρωποι
or les hommes...
VIII-28
δυο δαιµονιζοµενοι
deux démoniaques...
VIII-30
αγελη χοιρων
un troupeau de porcs...
VIII-31
οι δε δαιµονες
or les démons...
VIII-32
οι δε εξελθοντες
or eux étant-sortis
VIII-33
οι δε βοσκοντες
or ceux qui faisaient paître...
VIII-34
πασα η πολις
toute la ville...
IX-2
προσεφερον αυτω
ils-portent-auprès de-lui...
------------IX-8
δε οι οχλοι
or les foules...
IX-10
πολλοι τελωναι
de-nombreux publicains /..
IX-11
ελεγον τοις µαθηταις
../ disent aux-disciples de-lui...
IX-14
οι δε µαθηται σου
les disciples de-lui
ceci signifiant que ses disciples ne sont pas loin de lui, mais sont certainement
noyés dans la foule, anonymes parmi tous de toutes ces nations, de toutes ces
cultures qui, elles, ne sont pas spécifiquement d'origine juive.
EXEGESE : εποιησεν
Ce verbe grec vient deux fois à la suite immédiate :
Mc III-14
Et
il-fit
Mc III-16
et
il-fit
DOUZE
LES
DOUZE.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
Déjà, lecteur ! je t'ai alerté sur la puissance du verbe faire. Tu l'as rencontré
lorsque Moïse présente les Tables de la Loi au peuple élu :
'Et (Moïse) prit l'Acte de l'Alliance et il-lut vers les oreilles du peuple. Ils
dirent° : « Tout ce qu'a dit YHVH, nous-ferons et nous-écouterons ! »'
p o i e s o m e n kai akousometha
(Exode XXIV-7)
mais surtout, tu as rencontré ce même verbe dans la Tora lors de la Création :
'Au commencement fit l'Elohim le ciel et la terre.'
en arche e p o i e s e n o Theos ton ouranon kai ten gen
(Genèse I-1)
puis : en finale de la Création :
'Elohim dit° : « Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance. »'
p o i e s ô m e n anthrôpon kat' eikona emeteran kai kath' omoiôsin
(Genèse I-26)
et enfin : la triade de la Création de l'homme :
'(L')Elohim fit donc l'homme à son image (Sept. : absent). A l'image
d'Elohim il le fit. Il les fit mâle et femelle.'
e p o i e s e n o Theos ton anthrôpon kat' eikona Theou e p o i e s e n
auton... e p o i e s e n autous
(Genèse I-27)
Ainsi Jésus Messie Dieu Incarné F I T les Douze :
la charge d' apôtre est d' institution divine .
Lorsque Judas aura quitté le groupe et que seulement onze formeront le
restant, Pierre se lèvera et leur demandera que la douzième charge reçoive un
successeur pour en assurer la continuité dans les siècles... mais ils laisseront au
sort le soin de tomber sur Matthias (Actes I-26) et ainsi Dieu ' fit ' Matthias.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
Est-ce un HASARD si la référence (humaine) du verset du livre des Actes (I-26)
est identique à celle du livre de Genèse (I-26) ? J'ai vu en ce HASARD que Dieu œuvraitavec (eux) et confirmait la Parole (de Pierre) par ce signe qui accompagnait°°.
(Cfr. : Mc XVI-20).-)
EXEGESE III : APOTRES
Mc III-14
((qu'
il
Et
il-fit
nomma
aussi
apôtres))
DOUZE
afin-que...
La triple parenthèse est venue pour signaler que ce passage du texte n'est pas
assuré. Je ne veux pas discuter, ici, ce point précis, pour la raison que la suite
apporte l'authenticité du mot apôtre.
Lorsque sera-accompli le moment dans lequel Jean, celui-qui-baptise, devra
être décapité, Jésus prendra, juste auparavant, la décision d'éloigner les Douze :
c'est l'envoi en mission (Mc VI-7 à 13). Toute mission oblige à un compte-rendu
et, dès que les disciples de Jean auront enlevé le cadavre et l'auront posé dans un
monument (VI-29), aussitôt le récit constatera :
Mc VI-30
Et s'assemblent les apôtres auprès-de le Jésus et ils-annoncèrent à-lui
tout autant-que ils-avaient-fait et autant-que ils-avaient-enseigné .
Cette lexie institue dans La Vérité (de Dieu) la charge d'apôtres : ils rendentcompte de tout ce qu'ils ont fait :
πασα οσα εποιησαν
ce qui équivaut, pour eux, à dire : comment ils ont utilisé le verbe poiein, ce
même verbe selon lequel Jésus les fit :
ε π ο ι η σ ε ν.
Ici encore le texte porte en lui - même le signe qui accompagne°° .
(Cfr. : Mc XVI-20)
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
Note sur ε π ο ι η σ ε ν =
Ce verbe grec (ποιειν) traduit (dans la Septante) un certain nombre de
termes différents de l'hébreu. J'ai tenu à présenter ci-dessous la totalité des lexies
dans lesquelles le verbe hébreu est ‫ ברא‬:
1.
Genèse I-1
Dans la première lexie de la Tora, (et, dans la Septante, c'est le troisième
mot), dans le texte hébreu la troisième place étant occupée par Celui (‫) אלהים‬
par Qui tout a été créé (h :‫)ברא‬, aussitôt après le premier mot qui est le
commencement (h :‫)בראשית‬, arrive le deuxième mot qui est le verbe de la
Création. C'est le FAIRE de Dieu, ou encore la Création du monde créé :
‫ןאת‬
-------->
‫השמים‬
‫ית‬
‫אלהים‬
‫ברא‬
‫בראשית‬
εν αρχη εποιησεν ο Θεος τον ουρανον και ...
2.
Genèse I-21
'Elohim fit donc les grands dragons et tous les animaux vivants qui
remuent, ceux dont les eaux foisonnent selon leur espèce et tout volatile ailé
selon son espèce' car, jusqu'à ce moment-là, il n'y eut que la lumière, un
firmament séparant les eaux d'avec les eaux (= les Cieux et la Sèche), du gazon,
de l'herbe et des arbres fruitiers, et ses luminaires au firmament des cieux.
εποιησεν ο Θεος τα κητη τα µεγαλα
και πασαν ψυχην ξωων ερπετων
3.
Genèse I-27
La triade arrive afin que, en un instant, le verbe poiein passe du troisième
emploi (= aboutissement) au cinquième emploi (= identité donnée à l'homme) :
εποιησεν ο Θεος τον ανθρωπον κατ` εικονα Θεου (8 mots)
εποιησεν αυτον αρσεν και θηλυ
(8 – 3) =
(5 mots)
εποιησεν αυτους
(5 - 3) =
(2 mots)
et tu constateras, lecteur, combien la structure des trois phrases va en se
concentrant. Mais pour toi qui connais l'évangile de Saint Marc, tu verras briller
au deuxième mot du deuxième élément de phrase le pronom αυτος qui sera,
dans le sixième (et dernier) chapitre du Livre de Moïse (= la finale de la Tora,
ou encore : le texte de Mc), le pronom arrivant pour ETRE YHVH Incarné, c'est
à dire Jésus Messie Amour (Cfr. : Mc I-3).
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
4.
Genèse V-1 et 2
αυτη η βιβλος γενεσεως ανθρωπων η ηµερα
εποιησεν ο Θηος τον Αδαµ
../
αρσεν και θηλυ
εποιησεν αυτους /..
../
η ηµερα
εποιησεν αυτους
'Ceci est le livre généalogique d'Adam
le jour (où)
(il-)fit l'Elohim :
l'homme
mâle et femelle
(il-)fit
eux ;
il-bénit eux et désigna-par le nom : Adam
(=
homme)
le jour (où)
(il-)fit
eux .'
Ainsi, cette deuxième triade du verbe, toujours immuable quant à sa forme :
ε π ο ι η σ ε ν
arrive pour qualifier toujours l'AGIR ‫ ברא‬de Dieu.
5.
Genèse VI-7
'YHVH vit que la malice de l'homme sur la terre était grande... YHVH se
repentit...
< Je supprimerai de la surface du sol les hommes que (j'-)avais-faits ! >.'
τον ανθρωπον (Sept. : l'homme) ον εποιησα .
... et N O E arriva !
Or : le verbe change de forme car YHVH voit l'homme sous une autre°
forme (Cfr. : Mc XVI-12) que celle qu'il-avait-faite / homme = "hommasserie".
6.
Le verbe s'étant changé, le déluge arriva et les hommes disparurent tous,
tous... sauf Noé et ceux avec lui. Le verbe disparaît alors du reste du texte de la
Tora, noyé et submergé, effacé de la surface de la terre. Le verbe arriva et il
s'écrivit en forme εποιησεν aux huit premiers emplois ; mais, lorsque le
neuvième arriva pour former le troisième emploi de la troisième triade, il fut
changé par YHVH. Jusque là, il était le verbe d'Elohim, car Elohim créa (c'est
le verbe hébreu : ‫)ברא‬. La face d'amour de Dieu, celle que l'Ecriture désigne
par le nom YHVH, restait cachée au cœur du texte dans les quatre lettres
initiales des quatre mots hébreux qui finissent le récit du FAIRE d'Elohim (= la
Création par 'Dieu') voir dans le Tome IV/1 à la page I-26.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
Alors, scrutant le texte et écoutant les paroles parlées, j'ai entendu la
phrase qui dit l'inquiétude de l'amant :
'Mon esprit ne restera pas toujours dans l'homme...'
(Parole de YHVH : Genèse VI-3)
J'ai vu l'encadrement (le chiasme) qui a mis cette parole après, puis avant le
nom qui jadis fit (= créa : bara) le monde de la Création :
Genèse VI-2
... lorsque les fils d'Elohim s'aperçurent...
ici : Genèse VI-3
(parole de YHVH)
Genèse VI-4
... quand les fils d'Elohim venaient vers les filles...
J'ai vu aussitôt la triade de l'amour déçu :
Genèse VI-5
YHVH vit que la malice de l'homme...
Genèse VI-6
YHVH se repentit d'avoir-fait l'homme
h:‘‫ה‬
Genèse VI-7
YHVH dit :
(avec le verbe 'créer' :)
« Je supprimerai... les hommes que j'avais-faits ! »
h:‘‫א‬
‫’ע ש‬
‫’בר‬
Oh Seigneur !
Combien je pleure aujourd' hui sur tout
ce que j'- ai - fait
‘ ‫’צ ש ה‬
et donne - moi la GRACE désormais
de faire !
‘ ‫’ב ר א‬
... car Noé trouva grâce aux yeux de YHVH (l'Elohim) !
Νωε δε ευρε χαριν εναντιον Κυριου του Θεου
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
« Et IL - imposa a - eux un - nom . »
Mc
III - 17
_______________
'Qu'est-ce qu'un nom ? Ce n'est pas seulement une suite de sons, mais c'est
une suite de sons (ou de signes écrits) avec leur sens ou leur signification. Le
mot indique un objet mais toujours dans un même sens ou dans une même
signification. Le même objet peut être désigné sous des significations très
différentes, l'objet est le même mais le sens en est chaque fois différent. Quant à
la même suite de sons, diverses significations sont également possibles et, par
conséquent, il peut s'agir de différentes choses... Pourtant il ne s'agit pas de deux
ou d'une dualité ou d'une pluralité de sens, mais on retrouve dans les différentes
significations de la même expression un ensemble commun de sens...
Ce que les noms expriment en dernier ressort, ce sont précisément des
essentialités. Mais si nous ne voulions pas exprimer autre chose, alors notre
langue ne consisterait qu'en des noms propres. En effet, dans la vie normale,
nous ne parlons que très rarement d'essentialités. Par contre, les objets et
spécialement les choses saisissables nous permettent des contacts dans la vie et
sont le sujet de notre conversation. Seul le penseur infatigable découvre
l'existence d'essentialité. Et ceci dans les voies considérablement éloignées du
comportement de la vie quotidienne. Alors il doit se donner beaucoup de peine
afin de faire comprendre aux autres ce qu'il entend par là.'
(Edith Stein : L'être fini et l'Etre éternel aux pages 83 et 84)
l'existence d'essentialité :
Un nom n'est pas une simple suite de lettres engendrant une convention de
sons, il n'est pas l'expression inattendue et insolite éveillant la curiosité du
lecteur. Il est la suggestion de Dieu qui propose, offre, suggère à l'homme d'agir
dans la prescience du nom. Voici que, à Jacques le (fils) de-le Zébédée et à Jean
le frère de-le Jacques, Jésus imposa un-nom. L'étrange et l'insolite apparaissent
dans la traduction en français où il y a un-nom, car le texte grec est :
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
Και επεθηκεν αυτοις ονοµα Βοανηεργες
Aucun article défini n'arrive dans cette lexie alors que, juste auparavant, le
texte grec a pris soin d'insister pour :
Ιακωβον
avec :
τον ------του Ζεβεδαιου
puis avec son frère :
Ιωαννην
τον αδελφον
του Ιακωβου
Lors de l'appel le-long-de la mer de Galilée (Mc I-16), il y eut deux couples de
frères. Ici, alors que Jésus crée Les Douze (noter l'article défini Les = τους), il y
a, pour Jacques et Jean, deux couples d'articles définis. Le texte alerte le lecteur
sur la notion de dualité. Or, à peine quelques mots auparavant, il a déjà présenté
comment Jésus imposa un-nom à-le (= l'article défini των) Simon.
Lecteur !
Tu contempleras la dualité du verbe επεθηκεν et tu iras dans le Lexique à
la page P-158 pour y voir une dualité :
III-16 et 17
il-imposa
un-nom
epetheken
onoma
puis une structure remarquable en cinq emplois :
tas cheiras
V-23
tas cheiras
VI-5
ten cheira
VII-32
tas cheiras
VIII-23
tas cheiras
VIII-25
se terminant en l'apothéose que désormais tous nous pourrons imposer desmains (il n'y a pas l'article, car nous sommes des hommes très humbles) :
cheiras
epithesousin .
Le sens est net et précis : l'importance du verbe imposer au cours de cette
structure /..
(deux triades :
pour Jésus (avec l'article)
cinq emplois
pour nous (sans l'article)
un-unique)
../ révèle comment l'imposition d'un-nom à Pierre, puis à Jacques et à Jean,
exprime leur essentialité, c'est à dire leur être, proposé, offert, suggéré... voulu
par Dieu, ce que Edith Stein a su préciser lorsqu'elle écrivit :
Ce que les noms expriment en dernier ressort :
ce sont précisément des essentialités .
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
faire comprendre aux autres :
Je laisse le lecteur seul avec sa conscience en face de ces dernières
phrases. Elles signifient qu'il est urgent de revoir les traductions mises à la
disposition du public. Déjà dans le Tome XVII/1, j'ai écrit le chapitre
Incohérences qui, à la page 11 puis à partir de la page 18, met face à face d'une
part le texte de l'évangile tel qu'il est lu en public et d'autre part le texte dans sa
vérité.
Aujourd'hui, alors que j'écris la présente analyse, le texte lu à la messe
conventuelle était celui présenté à la page 24 : une syrophénicienne ; la femme y
est qualifiée de païenne de nationalité syrophénicienne.
Dans la vie courante, on ne change jamais de nationalité, sauf exception
gravement motivée. Ici, la femme va être dans sa culture grecque lorsqu'elle
parlera de jeter le pain aux petits-chiens puis, en-raison-de la parole dite° par
Jésus, elle va entrer dans la culture sémitique de la nouvelle forme d'Alliance
avec le verbe jeter. Par sa parole, la femme va témoigner que le démon est sorti
hors de sa fille, mais le texte peut nous informer de ce que la petite-enfant avaitété-jetée sur le lit uniquement parce que la femme elle-même a précisé avec le
verbe jeter qu'elle voyait dans cette guérison l'intervention du Dieu d'Israël, le
verbe jeter étant d'un emploi insolite et sa présence dans le texte grec ne
pouvant être expliquée que par le sens sémitique :
faire – une – offrande (à Dieu).
Le texte lu en église est porteur d'un sens tronqué et il ramène le récit
au niveau d'une simple historiette, scénario de bande dessinée pour enfants.
Il y a urgence à revoir les traductions des évangiles !
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
« … afin qu’ils – soient avec Lui.. »
Mc
III - 14
_______________
Mc III-14
et
Et il-fit Douze (qu'il-nomma aussi apôtres)
afin-que
ils-soient
avec
lui
ινα
ωσιν
µετ`
αυτου
afin-que
il-envoie
eux
proclamer.
(Voir dans le Lexique les pages A-238 et 246)
1.
Tout d’abord une triade par trois identiques mots :
Mc I-36 / II-25 / V-40
... et ceux avec Lui = et
ceux
kai (oi / oi / tous)
2.
Puis sept emplois,
a/
avec autou (= YHVH-Incarné)
met’ autou.
dont cinq en première partie :
Mc III-14 / IV-36 / V-18-24-37
Tous ceux-là ne sont pas de vrais disciples : il leur reste du chemin à faire
pour comprendre le message (paroles et actes) de Jésus. L’emploi de Mc (III-14)
est le premier des cinq emplois qui, peu à peu, mèneront ceux-là à acquérir une
nouvelle identité : celle de disciple.
b/
et deux en deuxième partie :
Mc XIV-18
Et étant-à-table eux et mangeant, le Jésus dit° :
« Amen je-dis à-vous que : un de vous livrera moi :
celui-qui
mange
avec moi.
met’ emou
Mc XIV-19
Ils-commencèrent-à s'attrister et dire à-lui un par°
"Serait-ce
moi ?".
Mc XIV-20
Celui°-ci or dit° à-eux :
« Un des Douze : celui-qui plonge
avec moi vers l' écuelle !
met’ emou
»
un :
»
Ceci est conforme à la loi du texte inspiré : lorsqu’il y a deux emplois, il y
a une disjonction, une opposition.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
3.
Enfin, une diade par deux identiques mots :
Mc II-19
Et dit° à-eux le Jésus :
« Est-ce-que peuvent les fils des épousailles
pendant que
l' époux
avec eux est
jeûner ?
Autant-de temps ils-ont l' époux
avec eux ne-pas ils-peuvent jeûner. »
met’ autôn
Si ceux qui ont l’époux avec = met’ eux jeûnent, c’est qu’ils ne sont pas
véritablement des amis intimes de l’époux car, comme l’époux, ils devraient être
dans la joie.
Ceci est toujours conforme à la loi du texte inspiré : lorsqu’il y a deux
emplois, il y a un véritable écart.
(Voir dans le Tome XIX/3 : De la difficulté de traduire en bas de la page 39)
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
« Et IL leur imposa (un) nom : Boanergès . »
Mc
III - 17
_______________
Mc III-16 et 17
Et il fit LES Douze. Et il imposa un nom à-le Simon : Pierre.
Et Jacques, le (fils) de Zébédée, et Jean, le frère de-le Jacques, et il leur imposa
(un) nom : Boanergès, c’est à dire : fils du-tonnerre.
Voir dans le Tome V/1 Lectio Divina par verset (1992) les pages III-16 à
20 sur Boan-Ergès, c’est à dire Fils du Tonnerre et, plus particulièrement, la
page III-19 sur Le radical ‘ergon’ :
Boan-Ergès = boaô (clamer) + la racine ergon (travail).
A Varsovie, il a évoqué l’analyse ci-dessus référencée et, notamment, il a
rappelé l’écriture en grec du nom : βοανηργες. Il m’a dit comment le mot
signifiant travail est, en grec : εργον, d’où l’écart entre les deux lettres ε et η…
Voir : Evangile de Saint Jean
dans le Tome XIX/2 l’analyse de la lettre :
η
du nom : β ο α ν η ρ γ ε ς
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
« . . . et Judas Iskarioth celui - qui LE livra . »
Mc
III - 19
_______________
και Ιουδαν Ισκαριωθ ος και παρεδωκεν αυτον
J’ai lu :
‘Iskariot = pluriel de iskaria emprunt grec de isto-kerania, lequel est un
terme désignant des postes de guet établis sur des mâts. La connotation est-elle
de surajouter à la noirceur du personnage en faisant de lui un informateur ?’.
(J. Genot-Bismuth : Jérusalem ressuscitée)
(Œil et Albin Michel Paris 1992 à la page 213)
ETYMOLOGIQUEMENT
ιστος : ce qui se dresse, montant = montant d’un métier (à tisser) / mât
(d’un navire). Le mot porte en lui une solidité pour réaliser ce qui en est le
complément : le montant d’un métier à tisser / le soc d’une charrue / le mât d’un
navire / la pièce maîtresse d’une charpente. Il est souvent associé à l’idée du
tissu, de la voile, des étoffes … ce qui suggère le renvoi vers le rideau du
Sanctuaire qui fut déchiré en deux du haut° jusqu’en bas : la trahison de Judas
est annulée, réduite à néant et Christ a vaincu !
κηρ : cette racine participe à la fois aux notions de destin, de mort ou de
démon personnel … la mort violente, le malheur, la corruption venant s’accoler
à ιστος. Puis-je suggérer pour iskariot le sens de Judas : l’implacable assassin /
le destructeur / le corrupteur / le dénonciateur.
Isaïe XXX-17 :
‘Car ainsi a dit YHVH, le Saint d’Israël :
« Vous serez sauvés par la conversion et le calme et votre bravoure
consistera en sérénité et en confiance. »
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
Et vous avez dit … Aussi ceux qui vous poursuivront seront-ils rapides.
Devant la menace de cinq, vous prendrez la fuite jusqu’à ce que vous soyez
laissés comme un mât de rideau au sommet d’une montagne et un étendard sur
la colline.’
Isaïe XXXIII-23 :
‘Contemple Sion … Tes yeux verront Jérusalem, ville riche, tente que l’on
ne pourra transporter … C’est là que YHVH est puissant en notre faveur, il vous
sert de fleuves … aucun navire à rames n’ignorera … Tes cordages sont
relâchés, ton mât penche (+ Sept. : il ne fera pas descendre les voiles) … car
YHVH est notre juge, YHVH est notre législateur, YHVH est notre roi, c’est lui
qui nous délivre.’
EXEGESE I
Le complément d'objet du verbe livrer est le pronom αυτον. D'où la lecture
sémitique de cette lexie : Judas Iskarioth est celui-qui livra
auton
ou encore :
Judas est
celui-qui
livra
Dieu Incarné
puisque telle est la signification du pronom grec autos depuis que le récit
présenta (sous une autre° forme) l'écrit du prophète Isaïe :
Mc I-3
Voix
« Apprêtez
plats
ευθειας
Isaïe XL-3
ευθειας
plats
de-qui-clame
dans le désert :
le chemin
du Seigneur
faites
les
sentier
de-lui. »
ποιετε
τας
τριβους
αυτου
au lieu de :
ποιετε
faites
τας
les
τριβους
sentiers
του Θεου ηµων
de notre Dieu.
(Voir dans le Tome V/1 les pages I-16 à 21)
Le verbe faire confirme la puissance de l'AGIR humain de celui annoncé :
τον αγγελον.
EXEGESE II
Le lecteur constatera que, avant cette lexie (III-19), il y a déjà eu un emploi du
verbe paradidomi : il s'agissait de Jean, celui-qui-baptise, à qui le récit offre,
parce qu'il est le précurseur, la primauté du verbe.
(Voir dans le Lexique les pages D-155 et suivantes)
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
I-14
III-19
XV-15
paradothenai
après que Jean eut-été livré... Jésus vint...
... et ensuite arrive la forme singulière du verbe :
paredôken
ouvrant l'emploi avec Jésus livré...
... forme qui sera la dernière utilisée dans le récit :
paredôken
et Pilate livra Jésus.
EXEGESE III
Les deux emplois extrêmes de paredôken en (III-19) et en (XV-15) marquent
les frontières d'un ensemble comportant au total dix-huit emplois. Ce nombre
'fait souvenir de la prière tri-quotidienne des juifs dite des dix-huit bénédictions,
car comportant dix-huit formulations, chacune se terminant par : 'Béni sois-tu
Seigneur, toi qui...' = voir Tome V/1 à la page I-18. Le chiffre dix-huit ainsi
affecté, selon la décision du récit de Mc, au nombre des emplois du verbe
paradidomi, est d'ailleurs apporteur du mot béni dans le texte lorsque...
Mc XIV-61
... le Grand Prêtre l' interrogeait et lui dit :
"Toi, tu-es le Messie le Fils de-le Béni ?" .
EXEGESE IV
Allant consulter l'analyse offerte au sujet de la lexie Mc XV-15, apporteuse de
la même forme du verbe par : paredôken, le lecteur admirera alors que les dixhuit emplois du verbe paradidomi sont tels qu'il constatera :
1.
le premier emploi de la série avec :
Mc III-19
2.
ος
και
παρεδωκεν
αυτον
avec le pronom qui est Dieu Incarné Messie
le dernier emploi de la série avec :
Mc XV-15
και
παρεδωκεν
τον Ιησουν
avec le nom humain de Dieu.
Cet 'encadrement' par le premier et le dernier des emplois (relatifs à Jésus)
oblige à examiner la structure des dix-huit présences du verbe paradidomi.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
EXEGESE V : LES DIADES
1.
paredôken / paredôkate
Mc III-19
Mc VII-13
... et Judas Iakarioth qui le livra.
... (pharisiens et scribes)... la tradition que vous vous-êtes-livrée.
Cette première association, parce qu'elle est une diade (car, en première
partie, il n'y a que ces deux lexies avec cette forme°° (voir Mc XV-15) du verbe
didomi), montre qu'elle traite d'ennemis de Jésus. En d'autres termes, elle écrit
déjà que Judas sera associé aux pharisiens et scribes en vue de tuer Jésus.
2.
Mc XIV-10
Mc XIV-11
paradoi
car
Judas s'éloigna... afin-de
(Judas) cherchait comment il
LE
LE
leur
livrer
livrerait !
L'inexorabilité de la loi du texte affirme que cette lexie est obligée d'aboutir,
car (XIV-11) est le troisième emploi de cette forme du verbe. En effet, dans la
première partie, il y a eu un emploi qui peut se lire comme ‘première récolte’ :
Mc IV-29
Or quand le fruit livre
3.
paradôsei
Mc XIII-12
Mc XIV-18
4.
Mc XIV-21
Mc XIV-41
5.
Mc XIV-42
Mc XIV-44
aussitôt
un frère
(Judas)
l'un de vous (Judas)
il-envoie
livrera
livrera
la faucille.
son frère.
moi.
paradidotai
OUAI (à Judas) à-travers qui le Fils de l'homme
Voici : (par Judas)
le Fils de l'homme
est-livré !
est-livré.
paradidous
Celui qui me livre
Celui qui LE livre
(= Judas)
(= Judas)
...
s'est-approché.
un-signe-convenu.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
6.
paredôkan / paredôken
Mc XV-1
Mc XV-15
et aussitôt
Or
le
Pilate
livrèrent
livra
à Pilate.
Jésus.
structure des diades
7.
Lecteur !
Tu constateras que les diades répertoriées ci-dessus 1 à 6 se succèdent
dans l'ordre de leur arrivée dans le texte, avec la seule exception de IV-29
offrant en premier la forme paradoi réalisant la seule triade visible !
LE RESTANT : DEUX TRIADES
Il reste donc divers emplois (au total : six) qui sont sous des formes du verbe
qui ne se trouvent que une-unique fois dans l'ensemble du texte :
1.
Dans la première partie :
Mc I-14
Mc IX-31
Mc X-33
2.
paradothenai
paradidotai
paradothesetai
+
+
Jean celui-qui-baptise
le Fils de l'homme
+
le Fils de l'homme
+
+
+
des sanhédrins
on ira° en vous livrant
des grands-prêtres
Dans la deuxième partie :
Mc XIII-9
Mc XIII-11
Mc XV-10
paradôsousin
paradidontes
paradedôkeisan
... et tu noteras
ô lecteur ! :
... que la totalité des emplois du verbe
para-didomi
a été prise en compte.
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
« Et les scribes les de Jérusalem étaient - descendus ... »
Mc
III - 22
_______________
και οι γραµµατεις οι απο Ιεροσολυών καταβαντες
Voici : les scribes sont-descendus afin de dire :
« Il-a Béelzéboul
!»
et :
« Par le chef des démons
il-chasse les démons ! »
A Jérusalem, alors que le gouverneur Festus était monté de Césarée à
Jérusalem, les grands-prêtres et les premiers des juifs lui présentèrent un rapport
contre Paul. Environ huit à dix jours après, Festus descendit (καταβας) vers
Césarée et, aussitôt :
Quand il fut arrivé
entourèrent
περιεστησαν
portant
qu'
lui
les
αυτον
οι
qui-étaient-descendus
καταβεβηκοτες
contre
lui
beaucoup
ils
ne
pouvaient
(Actes XXV-7)
de
απο
Jérusalem
Ιεροσολυµών
juifs . . .
ιουδαιοι
de lourdes accusations
pas
prouver .
... et ceci peut être lu :
Au temps de Paul, les juifs de Jérusalem font comme firent les scribes de
Jérusalem au temps de Jésus : ils portèrent beaucoup de lourdes accusations
qu'ils ne pouvaient pas prouver. Mais alors, les scribes de Jérusalem, ont porté
des accusations contre Jésus lorsqu'ils l'accusèrent d'être disciple de Béelzéboul,
le chef des démons...
... et eux non plus n'ont pu prouver ce qu'ils disaient !
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
« Si° une - maison contre elle - même est - partagée ... »
Mc
III - 25
_______________
Mc III-25
et :
και
ne-pas
ου
Mt XII-25
si°
une-maison
εαν
οικια
pourra
δυνησεται
mais (aussi) une-cité et
sed
et
civitas et
ne-pas
non
Mt XII-25
et :
και
toute
ville
πασα
πολις
contre
elle-même
εφ`
εαυτην
la
maison
celle-là
η
οικια
εκεινη
est-partagée
µερισθε
se-tenir .
σταθηναι
une-maison divisée contre elle(-même)
domus
divise contra se
se-tiendra .
stabit
ou
η
maison partagée
οικια µερισθεισα
ne-pas
ου
contre elle-même
καθ` εαυτης
se-tiendra .
σταθησεται
L'attention du lecteur est attirée par l'adjonction dans le texte de Mt de toute
ville, ce qui élance la parole de sagesse au-delà de l'individu pour la situer au
centre de la ville, lieu social de la vie en commun des hommes.
HILAIRE DE POITIERS
'Pour la maison et la cité, l'explication est la même que pour le royaume.
Mais ici la cité est présentée comme étant Jérusalem toujours fière de sa
suprématie sur les païens. Depuis qu'elle s'est laissée emporter par la fureur du
peuple contre son Seigneur, elle ne résistera pas à la scission de ceux qui la
quittent et ainsi le résultat obtenu par cette scission est annoncé comme la ruine
de la cité.'
(Hilaire : Sur Matthieu XII-14)
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
•
contre son Seigneur :
Ou : contre les trois empereurs de la période récente de l'année 69.
•
la scission... cette scission :
Les trois empereurs qui ont succédé à Néron suicidé, ainsi que tous les
prédécesseurs anormaux ou malades (Voir : Tome XVI à la page 144) qui furent
empereurs après le temps de Auguste et Tibère.
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
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