Plaques amyloïdes : dépôts
de protéines qui se forment
dans le cerveau et qui, en excès,
sont toxiques pour les neurones.
Enzyme : protéine accélérant et
rendant possibles de nombreuses
réactions chimiques dans l’organisme.
ERRATUM
Dans notre numéro d’octobre p. 10,
nous avons par erreur attribué
les travaux de recherche sur
les addictions à une équipe
du Collège de France dirigée
par Jacques Glowinski, alors qu’ils
ont été dirigés par Jean-Pol Tassin,
en collaboration avec Lucas Salomon
et Christophe Lanteri. Cette équipe
n’avait pas bénéficié du soutien
de la Fondation.
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Effacer des souvenirs, puis
autoriser le cerveau à en mettre
en mémoire de nouveaux…
Ce n’est pas de la science-fiction,
mais une expérience menée avec
succès par des chercheurs américains,
en bloquant ou non une protéine,
la kinase M zêta. Cette enzyme,
que l’on trouve exclusivement
dans le cerveau, s’est récemment
révélé jouer un rôle fondamental
dans les processus cellulaires
de mémorisation et d’apprentissage.
Or on sait depuis peu l’inactiver
grâce à une molécule baptisée ZIP.
L’équipe américaine de Todd Sacktor
a voulu tester l’impact de ce blocage
sur l’apprentissage de souris.
Les rongeurs ont d’abord appris
à repérer un danger dans un espace
donné, puis ont reçu une dose de ZIP.
Que l’injection ait eu lieu 24 heures
ou un mois après l’apprentissage,
les souris étaient ensuite incapables
d’éviter ce danger. Mais si les
chercheurs attendaient que ZIP ne
fasse plus effet, les souris pouvaient
réapprendre à suivre tel ou tel
parcours. Cette expérience confirme,
d’une part, le lien entre certains
processus cellulaires et les capacités
d’apprentissage et de mémoire,
et, d’autre part, ouvre de nouvelles
pistes thérapeutiques pour augmenter
les facultés de mémorisation ou
lutter contre les pertes de mémoire. ■
Source : Science, août 2006
MÉLANOME
L’espoir de la thérapie génique
Les globules blancs sont
les cellules de notre système
immunitaire qui permettent
de nous défendre contre les infections,
et aussi contre les cancers. Les
chercheurs ont en effet observé
que certains globules blancs
étaient équipés d’un « système
de reconnaissance » appelé TCR,
qui les rend capables de reconnaître
et de tuer les cellules cancéreuses.
Mais ces cellules « tueuses » ne sont
pas présentes chez tous les malades.
D’où l’idée de les créer artificiellement
en prélevant des globules blancs
chez les malades, en les modifiant
génétiquement pour les rendre
capables de reconnaître les cellules
cancéreuses, puis en les réinjectant.
Tel est le protocole qu’a suivi l’équipe
américaine de Steven Rosenberg.
Chez presque tous les patients atteints
d’une forme avancée de mélanome
(avec métastases) et ayant bénéficié
de ce traitement, les nouveaux
globules blancs se sont multipliés.
Mais l’effet thérapeutique n’a été
observé que pour deux patients.
Ce qui reste un exploit à ce stade
de la maladie. L’équipe de Rosenberg
cherche donc encore à améliorer
sa technique, mais ces deux guérisons
sont déjà un formidable espoir. ■
Source : Science express, août 2006
Le mélanome touche 7 000 personnes par an en France. Un diagnostic précoce
est essentiel dans le traitement de ce cancer de la peau. Pensez à vous faire examiner
par un dermatologue.
Certaines enzymes présentes dans
le cerveau stimulent la mémoire,
tout comme les exercices.
●En manipulant les gènes de nos propres cellules de défense,
il est possible de leur apprendre à mieux reconnaître les cellules cancéreuses
●Testée sur 17 patients, la méthode a permis de sauver deux d’entre eux.
EN CLAIR :
●En cas de maladie d’Alzheimer, l’enzyme Uch-L1 norma-
lement présente dans le cerveau voit son taux baisser ●En le faisant aug-
menter chez la souris, des chercheurs sont parvenus à restaurer leur mémoire.
EN CLAIR :
BSIP/Mendil
MÉMOIRE
ZIP… et elle s’efface
Deux chercheurs anglais viennent
de montrer qu’un traitement
local pourrait faire échec
au virus responsable du cancer
du col de l’utérus. Les Drs Ian et
Lynne Hampson ont en effet révélé
qu’une molécule, le lopinavir, est
capable d’induire la mort de cellules
infectées par le papillomavirus humain
le plus fréquent dans les cancers
du col de l’utérus, le HPV16.
Et les deux scientifiques pensent
qu’elle sera sans doute aussi efficace
sur les autres papillomavirus en cause.
Ce médicament était jusqu’ici utilisé
contre le sida. Cette découverte d’une
efficacité contre le cancer met en
évidence l’importance de passerelles
entre les recherches sur différentes
maladies. Le traitement, appliqué en
crème sur les lésions précancéreuses,
pourrait constituer une alternative
à la chirurgie et sauver des dizaines de
milliers de femmes, notamment dans
les pays en voie de développement
où la chirurgie est moins accessible. ■
Source : Anti-viral Therapy,
septembre 2006
Vers un meilleur
dépistage
du cancer colorectal
Actuellement le dépistage du
cancer colorectal est basé sur
le test Hemoccult qui détecte la
présence de sang dans les selles.
Mais cette méthode n'est pas
suffisamment sensible pour déceler
nombre de tumeurs et peut aussi
donner des résultats positifs en
l'absence de tumeur. Un nouveau
test de dépistage immunologique
du sang dans les selles plus fiable
a donc été proposé. Cette méthode
très sensible (presque trop) permet
de détecter des quantités infimes
de sang qui ne traduisent pas
nécessairement un risque de
cancer. Il fallait donc déterminer
le seuil de sensibilité de ce test.
C'est chose faite grâce à une
procédure de lecture automatisée
des résultats et à une analyse
réalisée sur une cohorte de
10 000 personnes. Cela permettra
d'identifier les patients ayant un
véritable risque de cancer
colorectal et qui doivent passer
une coloscopie pour confirmation
du diagnostic. Ces résultats
devraient favoriser la généralisation
du dépistage et faire ainsi baisser
la mortalité de ce cancer.
Source : Gut, septembre 2006
CANCER DU COL DE L’UTÉRUS
Une alternative à la chirurgie ?
MALADIE D’ALZHEIMER
Des souris retrouvent la mémoire
Pour trouver une parade
à la maladie d’Alzheimer,
les chercheurs ont jusqu’alors
concentré leurs efforts sur les plaques
amyloïdes qui s’accumulent autour
des neurones. Les travaux récents
de scientifiques américains ouvrent
néanmoins une autre piste, en
démontrant le rôle clé d’une enzyme
(Uch-L1) dans cette pathologie :
en stimulant son activité, ils ont
réussi à restaurer la mémoire
de souris présentant des symptômes
d’Alzheimer.
Voici deux ans, il a été montré un
déficit de l’enzyme Uch-L1 chez les
personnes atteintes de maladie
d’Alzheimer. D’autres études ont
révélé que cette enzyme intervenait
dans le processus cellulaire de
mémorisation et d’apprentissage.
L’équipe de Michael Shelanski a
donc voulu tester le rôle d’Uch-L1
sur la mémoire de la souris, en pariant
qu’elle était impliquée dans la maladie
d’Alzheimer. Les chercheurs ont
d’abord traité des coupes de cerveau
de souris non malades avec une
molécule bloquant l’action de
l’enzyme. Ils ont observé que les
processus cellulaires de mémorisation
étaient moins bons, mais ils
redevenaient normaux lorsque
l’activité de l’enzyme était restaurée.
Le même effet était relevé sur des
coupes de cerveaux de souris
présentant des plaques amyloïdes.
Un test d’apprentissage a montré que
des souris traitées de la même façon
retrouvaient la mémoire. Cette
enzyme est donc l’espoir d’un nouveau
traitement pour les personnes
souffrant de la maladie d’Alzheimer. ■
Source : Cell, août 2006
Métastases : dissémination de cellules
cancéreuses vers des organes distants
de la tumeur d’origine.
BSIP/Mendil
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