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[REV] Rencontre Évolution Virale, Montpellier 12-13 oct 2006 Page 1
Jeudi 12 Octobre 2006 -- CIRAD La Valette -- Amphi Alliot
14h00 -- Introduction sur le Réunion Évolution Virale et Réseau Écologie & Interactions durables
14h15 -- Session 1 -- Variabilité virale
14:15 Sentob SARAGOSTI 0:15
Caractérisation de nouvelles
séquences de HIV et SIV
L'activité du groupe porte sur la caractérisation de nouvelles séquences de HIV et SIV et à leur analyse génétique et phylogénétique.
Au contraire du HIV-2 qui est très proche phylogénétiquement du SIVsm ce qui suggère qu’il aurait été directement transmis à l’homme, le lignage
SIVcpz/HIV-1 serait une mosaïque de différents virus de cercopithèques, dont certains ne seraient pas encore caractérisés. L’adaptation du virus
recombinant SIVcpz à son hôte naturel aurait facilité le passage vers l’homme, et il est vraisemblable que le SIVcpz/HIV-1 se soit adapté au nouvel
hôte (homme) avant de se propager dans la population générale. Si les futures séquences confirmaient que le SIVcpz est un virus recombinant, il
faudra alors comprendre les causes ou les raisons de la recombinaison, hasard ou nécessité.
Fitness d'ARN 3 recombinant du
CMV (Cucumber mosaic virus):
rôle du complexe de réplication
Le CMV est un virus dont le génome est composé de trois ARN. Les ARN 1 et 2 codent pour les protéines virales contribuant au complexe de
réplication. L'ARN 3 est impliqué dans le mouvement du virus et porte le gène codant pour la capside virale. Des ARN 3 recombinants ont été
identifiés dans des plantes infectées par deux souches du virus ou dans des plantes transgénqiues exprimant le gène de capside virale de l'une de
ces souches après infection par la deuxième. Deux ARN 3 recombinant, à l'origine du développement d'un syndrome maladif aggravé et/ou d'une
accumulation virale plus importante ont été éprouvés en situation de compétition avec une souche parentale, lors de rétro-inoculations successives
de tabacs. Les résultats montrent que les recombinants sont beaucoup moins compétitifs qu'un ARN 3 parental. Toutefois, la vitesse d'élimination
de ces recombinants est dépendante de l'origine des ARN 1 et 2 utilisés pour la réplication. Une analyse fine des descendances virale indique par
ailleurs l'émergence d'ARN 3 recombinants de seconde génération
Estimation de la fréquence de
mutation chez le Tomato yellow
leaf curl virus (TYLCV,
begomovirus)
La capacité d’adaptation des virus est en grande partie liée à un taux de mutation très élevé et aussi, chez certains virus, à la recombinaison. Ces
phénomènes sont paradoxalement très mal caractérisés chez les phytovirus et tout particulièrement chez les virus à ADN simple brin qui utilisent
une ADN polymérase cellulaire pour leur réplication. Nous avons mesuré la fréquence de mutation d‘une population d’un tel virus à ADN simple brin
à partir d’une plante inoculée avec un clone de tomato yellow leaf curl virus (TYLCV, famille Geminiviridae, genre Begomovirus). Après infection
systémique, les ADNs viraux sont extraits, concentrés (virus intraphloémique peu concentré dans la plante) et clonés directement sans étape
d’amplification préalable. Dix clones ont été entièrement séquencés, 8 sont des génomes entiers et 2 sont des génomes défectifs. Une fréquence de
mutations de 2.4 10-4 a été calculée sur la base de 23 000 nucléotides séquencés.
Variabilté chez les granuloses des
teignes de la pomme de terre
Chez les Baculovirus, la diversité génétique est déjà clairement établie dans le groupe nucléopolyhedrovirus. S’il est généralement admis qu’il en va
de même pour l’autre groupe, les granuloses, la démonstration en est plus difficile. En étudiant le modèle des teignes de la pomme de terre, nous
avons pu démontrer qu’il existait une importante diversité qui se traduit aussi bien au niveau génétique que fonctionnel. Un virus dénommé
Phthormaea operculella granulovirus (PhopGV) est capable d’infecter 3 de ces lépidoptères foreurs. Les isolats viraux identifiés chez ces 3 hôtes et
dans des zones géographiques différentes présentent des variations caractéristiques qui impliquent 5 zones variables du génome. Les gènes
impliqués sont à l’étude. Leur modification pourrait expliquer les différences observées dans le spectre d’hôte et la pathogénicité. On peut ainsi
espérer suivre l’évolution et l’adaptation à l’hôte de ces différents génotypes.
15:15 Jérémie Brusini 0:15
Etude d’une association
champignon/virus, le cas de
Cryphonectria parasitica et de son
hypovirus
Cryphonectria parasitica est un champignon parasite responsable de la maladie du chancre du châtaignier. En Amérique du Nord, les effets
dévastateurs de ce champignon sur les populations de châtaignier ont fait passer cette essence d’espèce dominante de la canopée nord américaine
à une espèce marginale en moins de 100 ans. Les effets de C. parasitica sur les populations de châtaignier européen ont été moins importants,
notamment grâce à la présence d’un hypovirus qui infecte le champignon et réduit son pouvoir pathogène. La transmission du virus peut se faire
verticalement ou horizontalement. Chez C. parasitica comme chez tous les ascomycètes, la fusion entre deux individus ne peut se faire que s’ils
appartiennent au même groupe de compatibilité végétative (GCV). La transmission horizontale du virus est donc fortement réduite, voire
impossible, entre champignons de GCV différents. Après une description du modèle biologique, je présenterais les travaux prévus dans le cadre de
ma thèse
[REV] sous-groupe du Réseau Écologie-Interaction Durable (REID)