“Pour la psychanalyse, l’éthique consiste à précipiter le désir dans un
abîme, un effondrement de la signification.”6
Le sujet s’oppose au MONDE DES BIENS ET DES FAITS, afin de
créer son propre
factum
, sa propre vérité et un événement dont elle est
témoin. L’éthique du désir philosophique se confirme au moment du
dépassement de la norme sociopolitique. Elle produit sa propre économie
de la résistance, du renie, de la détermination et de la “révolte logique”
(Rimbaud). Le
kairos
, le MOMENT DE LA LIBERTE, dit Antonio Negri, est
le “moment qui lance la flèche de l’être de la corde, le moment de
l’ouverture, de la découverte de l’être au bord du temps. Nous vivons à
chaque moment cette zone limite de l’être dans le devenir.”7
La LIBERTE DU SUJET s’articule en un mouvement de fuite
incontrôlé, mais déterminé. Le sujet intensifie ses rapports à l’incontrôlable
qui en tant qu’abîme de la liberté porte sa détermination dans la philosophie
en tant que politique est soulèvement ou révolte, prétention à la généralité
et distanciation critique de la situation actuelle, c’est-à-dire du monde
contemporain et sa compréhension réduite de la liberté en tant que praxis
économique au sens strict, “qui est liée à ce qu’il lui est destiné dans le
réseau de circulation des biens.” Elle correspond à un “mouvement”, qui,
comme dit Badiou avec Mallarmé, “est toujours partiellement un pari, un
engagement audacieux, une figure, pour laquelle il en vient toujours au
moment sans arme ou au SAUT DANS L'IMPREVISIBLE, qui est aussi un
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