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Sociétal
N° 30
4etrimestre
2000
1Hans Mommsen,
Von Weimar nach
Auschwitz. Zur
Geschichte
Deutschlands in
der Weltkriegsepoche,
Deutsche
Verlags-Anstalt,
1999, 439 pages.
L’Allemagne d’aujourd’hui est
encore loin de « tirer un trait »
sur son histoire, même si de nom-
breux intellectuels d’outre-Rhin
revendiquent la fin du débat sur
l’Holocauste, considéré par cer-
tains comme définitivement clos.
En témoigne l’impact politique et
médiatique du dernier ouvrage
de lhistorien allemand Hans
Mommsen intitulé De Weimar à
Auschwitz1. Mommsen compte
parmi les spécialistes les plus émi-
nents de l’histoire contemporaine
de l’Allemagne, tout particulière-
ment dans la première moitié du
XXesiècle. Auteur d’un ouvrage
magistral sur la naissance et la
chute de la République de Weimar
(Aufstieg und Untergang der Republik
von Weimar, 1918-1933), il prépare
actuellement une étude globale
sur l’histoire de l’Allemagne nazie.
De Weimar à Auschwitz est un livre
dense, concentré, mais qui ne pré-
tend pas à l’exhaustivité. Présenté
sous forme d’essai, il rassemble en
une vingtaine de chapitres la quin-
tessence de diverses études, arti -
cles et exposés, rédigés par l’au-
teur entre 1975 et 2000. Mettant
en lumière les aspects les plus
importants de la période la plus
sombre de l’histoire allemande, il
présente l’essentiel des thèses de
Mommsen sur cette époque.
Aux antipodes des
écrits semi-révision-
nistes dun Ernst
Nolte, qui s’emploie
d e p u i s d e n o m -
breuses années à re-
lativiser la spécificité
et le degré extrême
de la barbarie nazie,
ces thèses ne sont
pas non plus en
phase avec celles de
l’historien américain
Daniel J. Goldhagen,
qui juge le peuple allemand « col-
lectivement » responsable. Toute-
fois, Hans Mommsen souligne
que la terreur national-socialiste,
même si elle s’inscrit dans un
contexte historique marqué par
le rejet des valeurs démocra-
tiques et la domination de ré-
gimes autoritaires ou totalitaires,
est sans équivalent dans l’histoire
contemporaine de l’humanité.
Loin de constituer une parentse
ou un accident dans l’histoire de
l’Allemagne, le national-socialisme
est l’aboutissement logique d’une
longue phase de dépérissement
politique et moral, dont les débuts
remontent aux dernières décen-
nies du XIXesiècle, et dont l’ana-
lyse occupe un tiers de l’ouvrage.
Pour Mommsen, Auschwitz ne
trouve pas ses racines dans le
Traité de Versailles, mais dans une
Allemagne post-bis-
marckienne fragilisée
par le dynamisme de
la révolution indus-
trielle, lexplosion
d é m o g r a p h i q u e ,
lexode rural, la
situation précaire
des travailleurs et la
folie impérialiste de
ses dirigeants.
La chute de 1918,
qui n’avait dégale
que l’euphorie de
1914, a encore accru le désarroi
du peuple allemand, maintenu dans
un état d’effervescence permanent
par une couche dirigeante déses-
pérément accrochée à ses privi-
ges, alors qu’elle était discréditée
aux yeux des Allemands qui la ren-
L E S L I V R E S E T L E S I D É E S
Genèse du nazisme
HANS STARK *
Dans le débat, passionnel outre-Rhin, entre ceux
qui veulent relativiser lhorreur de la barbarie
nazie et ceux qui en imputent la responsabilité à
lensemble du peuple allemand, un ouvrage
magistral sur la nature du régime hitlérien et le
rôle des élites dans son avènement.
Von Weimar nach Auschwitz
Par Hans Mommsen
* Secrétaire Général du CERFA.
Le national-socialisme
est l’aboutissement
logique
d’une longue phase
de dépérissement
politique et moral
dont les débuts
remontent
aux dernières décennies
du XIXesiècle
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L E S L I V R E S E T L E S I D É E S
daient responsable du sastre. En
effet, la défaite et la révolution de
novembre 1918, si elles ont jeté les
bases de la République de Weimar,
n’ont pas entraîné de changement
de génération au sommet de la
hiérarchie politique et écono-
mique d’un Etat dont l’élite, sclé-
rosée et figée, était contestée par
la grande majorité du peuple
allemand, et notamment par les
jeunes. L’aspiration au « renouveau
national » se radicalise au fur et à
mesure que la République de
Weimar fait la synthèse avec les
élites du passé. La
jeunesse, écartée des
rouages du pouvoir,
entre alors en -
volte ouverte contre
les aînés, jugés cou-
pables de la défaite
de 1918 et de la crise
des années 1920. La
contestation des ins-
titutions de Weimar
se confond avec le
rejet de leurs repré-
sentants qui, aux yeux des élec-
teurs, n’ont plus aucune légitimité.
D’où la crise du parlementarisme
qui s’annonce dès 1930, trois ans
avant larrivée au pouvoir des
nazis.
La chute de la République de
Weimar s’inscrit donc dans le
contexte, non seulement d’une
crise économique et politique,
mais surtout d’une transformation
profonde et erratique de la so-
ciété, d’un conflit de générations
et d’une frustration généralisée,
qui préparent le terrain à l’avène-
ment du nazisme.
LE VIEUX FANTASME
DE LA « POUSSÉE
VERS L’EST »
Toutefois, Hans Mommsen ne
juge pas les Allemands « col-
lectivement responsables » de
l’arrivée au pouvoir des nazis et
de la terreur exercée par ces der-
niers. Mais il souligne la responsa-
bilité de vastes pans de la société
allemande et des représentants
de l’Etat, notamment de la bour -
geoisie, des hauts militaires et de
l’industrie, qui ont misé sur l’ar -
rivée au pouvoir d’Hitler pour se
débarrasser à la fois de la -
publique de Weimar et du spectre
d’une révolution socialiste. Il in-
siste notamment sur la complicité
et l’implication directe de toute
une armée de collaborateurs mili-
taires et administratifs qui, sans
remords et sans scrupules, ont mis
en place la machinerie de la ter-
reur et de la « solution finale ».
Pour Mommsen, la
République de Wei-
mar n’a pas échoué à
cause d’Hitler, mais
Hitler a été la consé-
quence ultime de la
décadence et du dé-
périssement de la
République de Wei-
mar. Ainsi, l’auteur
rejette l’idée selon
laquelle la prise de
pouvoir des nazis et l’établisse-
ment d’une dictature totalitaire en
1933 sultent d’un plan préconçu
et machialique, visant à tromper la
société et la classe politique al -
lemandes qui auraient ignoré les
véritables objectifs des dirigeants
national-socialistes.
Au contraire, il in-
siste sur la complicité
des élites conserva-
trices et farouche-
ment anti-commu-
nistes, qui ont choisi
Hitler pour écarter
le spectre d’une prise
de pouvoir des so-
ciaux-démocrates,
voire d’une révolu-
tion bolchevique en
Allemagne.
Si le scénario d’un putsch ou d’une
victoire électorale des commu-
nistes était totalement invraisem-
blable à l’époque, en revanche, son
instrumentalisation politique par
la grande majorité des dirigeants
conservateurs du pays permettait
de discréditer les institutions de la
République de Weimar et de pré-
parer le terrain à une dictature
voulue par l’élite politique, indus-
trielle et financière de l’Allemagne
de l’entre-deux-guerres. L’avène-
ment d’une dictature « brune »,
permettant de faire la synthèse
entre les forces conservatrices et
le « prolétariat », était considéré
par la droite « classique » comme
le seul moyen de sauvegarder la
hiérarchie économique et sociale
de la société allemande, donc de
« sauver » les acquis et le rang de
la haute bourgeoisie, effrayée par
la ruine collective de la classe
moyenne à la fin des années 1920.
Le rejet de la démocratie parle-
mentaire et la soumission à Hitler
constituaient un prix que la droite
conservatrice était d’autant plus
prête à payer qu’elle partageait de
longue date l’essentiel de l’idéo -
logie nazie.
Dès la fin du XIXesiècle, des asso-
ciations aussi importantes que la
Ligue pangermaniste (Alldeutsche
Verband) commencent à militer en
faveur d’une politique colonialiste
en Europe de l’Est, axée sur la
conquête de nouveaux territoires
et le « reflux » des populations
slaves – une revendication par -
tiellement mise en
œuvre par le général
Ludendorff durant
la Première Guerre
mondiale. Le refus
des dirigeants alle-
mands d’accepter le
tracé des frontières
orientales du pays
ne résulte pas seule-
ment de leur volonté
de remettre en ques-
tion le statu quo ter-
ritorial fixé par le
Traité de Versailles,
mais de leur quête jamais satisfaite
d’un Reich s’étendant jusque dans
la partie occidentale de l’Union
soviétique.
Le fantasme d’une poussée vers
l’Est n’appartient pas seulement à
Le refus des dirigeants
allemands d’accepter
le tracé des frontières
orientales du pays
reflète notamment
leur quête, jamais
satisfaite, d’un Reich
s’étendant jusque dans
la partie occidentale
de l’Union soviétique
La jeunesse,
écartée du pouvoir,
entre en volte ouverte
contre les aînés,
jugés coupables
de la défaite de 1918
et de la crise
des années 1920
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GENÈSE DU NAZISME
l’idéologie maladive et criminelle
des nazis : il a au contraire alimen
l’imaginaire d’au moins deux géné-
rations d’Allemands et préparé le
terrain à l’arrivée des nazis. Ainsi,
le déplacement, la déportation et
l’assassinat de dizaines de millions
de Slaves et de Juifs est-européens,
en l’espace de cinq ans seulement,
n’aurait sans doute pas pu être mis
en œuvre de façon aussi systéma-
tique si le Drang nach Osten n’avait
pas auparavant inspiré et infiltré
tout un peuple pendant des di-
zaines et des dizaines d’années.
UNE IDÉOLOGIE
DÉJA EN PLACE
De même, comme le souligne
Hans Mommsen, l’idée de la
supériori de la « race alle-
mande » vis-à-vis des Slaves n’est
pas une invention de la propa-
gande nazie. Le terme de « sous-
homme », par lequel les Allemands
ont signé en particulier les
peuples juif et slave, a fait son
apparitions la fin du XIXesiècle.
De là à pratiquer une politique de
« purification ethnique » radicale,
visant l’extermination des « sous-
hommes », il y avait un pas d’autant
plus facile à franchir que les nazis
ont instrumentalisé l’idéologie de
la supériorité du peuple allemand
pour dénier aux « non germa-
niques » le droit de vivre (unwertes
Leben). Ainsi, l’essentiel de l’idéo -
logie national-socialiste était en
place, avant même l’arrivée au
pouvoir d’Hitler. La « révolution
nationale » prônée et réalisée par
ce dernier, loin d’avoir été coue
et imposée en 1933, a été pensée
et désirée par la plupart des « in-
tellectuels » allemandss la fin de
la Première Guerre mondiale. De
ce point de vue aussi, le nazisme ne
constitue pas une rupture, mais la
suite logique d’un développement
politique et spirituel dont les
racines remontent à l’Allemagne
wilhelmienne.
Ces analyses, qui mettent en lu-
mière la continuité de l’idéologie
et des buts de guerre du Reich
entre 1890 et 1945, et qui insistent
sur la participation massive d’une
grande partie des Allemands à
l’œuvre meurtrière de l’Etat SS,
constituent l’apport inestimable
de Hans Mommsen. Si ses travaux
courageux et novateurs furent
d’abord contestés, ils recueillent
aujourd’hui une large unanimité
parmi les historiens d’outre-Rhin,
à l’exception des courants révi-
sionnistes.
Doit-on souligner, dans ce
contexte, à quel point les études
de Mommsen sont d’actualité ? La
discussion sur l’Holocauste (que
certains « intellectuels », comme
Martin Walser, ont tellement envie
détouffer) n’a commencé, en
Allemagne de l’Ouest,
qu’au début des an-
nées 1970 les ser -
viteurs du nazisme
ayant préféré garder
le silence pendant
plus de vingt ans. Ce
nest que sous la
pression des enfants
nés après la guerre,
la génération 1968, que le nazisme
a fait l’objet d’études sérieuses.
Encore fallait-il, à ce moment-là,
affronter une historiographie
biaisée, falsifiée et orientée, visant
à déculpabiliser les Allemands et à
minimiser leur implication dans les
crimes du Troisme Reich. Certes,
personne (ou presque) n’a nié
l’Holocauste. Toutefois, en faisant
la différence entre la Wehrmacht
et les SS, entre les Allemands et les
nazis, puis entre ces derniers et le
Führer, les historiens allemands
avaient tendance à faire assumer
par la seule personne d’Adolf
Hitler et une poignée de hauts
dignitaires nazis tous les crimes
perpétrés par l’Allemagne entre
1933 et 1945. De même, les histo-
riens allemands ont justifié la
quasi-absence de mouvements de
résistance par le caractère totali-
taire de l’Etat SS, qui aurait inter-
dit toute initiative individuelle non
conforme à l’idéologie et à l’ordre
régnant. Selon cette approche, qui
caractérise encore de nos jours la
vision des Allemands de l’histoire
du Troisième Reich, toute la culpa -
bilité repose sur Hitler. Sans ce
dernier, le nazisme n’aurait pas vu
le jour et l’Holocauste n’aurait pas
eu lieu.
LA RESPONSABILITÉ
DES APPAREILS
Hans Mommsen s’inscrit en
faux contre ces thèses. Il
réfute d’ailleurs le terme même
d’« hitlérisme » (en référence au
léninisme et au stalinisme) en
rappelant à quel point Adolf Hitler
avait fui la politique pour se réfu-
gier dans la fiction et l’idéologie.
Ce qui caractérise
Hitler, c’est son refus
de la réalité, ainsi
qu’une inap titude à
assumer des res -
ponsabilités, à tran-
cher entre telle ou
telle politique, posi-
tion ou personne.
De même, si le caractère policier
et répressif du régime nazi ne fait
aucun doute, on ne peut le quali-
fier de vraiment « totalitaire ». Car
à la différence de l’Etat soviétique,
parfaitement organisé, structuré
et contrôlé de la base au sommet,
l’Etat SS n’avait pas de structure
définitive, pas de hiérarchie claire-
ment établie. Faute d’une organisa-
tion étatique conçue et imposée
jusque dans les moindres détails,
l’Allemagne nazie connaissait une
multitude de chaînes de comman-
dement parallèles. Certes, ces
dernières se nourrissaient toutes
de la volon du hrer, mais, parce
que cette dernière devait être
décryptée puis mise en œuvre par
des éléments subalternes aux
compétences mal définies, cette
fameuse volonsuprême aiguisait
le zèle meurtrier parmi les res-
ponsables placés en aval : l’armée
et la SS, le parti et l’Etat, la capitale
et les régions (les Gaue), etc.
La discussion
sur l’Holocauste
n’a commencé, en
Allemagne de l’Ouest,
qu’au début
des années 1970
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L E S L I V R E S E T L E S I D É E S
Ce qui caractérise l’Etat nazi, c’est
son incapacité structurelle à plani-
fier de façon systématique et ra-
tionnelle, comme le
souligne l’historien
britannique Ian Ker-
shaw dans l’avant-
propos de l’ouvrage
de Hans Mommsen.
Loin de rela tiviser
la nature profondé-
ment inhumaine du
gime nazi, cette
lecture fournit une clé pour mieux
comprendre l’inconcevable : l’ex-
pansion à l’Est et la solution finale,
mises en œuvre par des millions de
jeunes Allemands enrôlés dans la
Wehrmacht et la SS. D’abord,
Mommsen montre à quel point les
deux dernières sont impliquées
dans la barbarie nazie. Précédant
l’Holocauste, l’extermination de
trois millions de prisonniers de
guerres soviétiques entre 1940 et
1941 (qu’on a laissés mourir de
faim) fut l’œuvre de la Wehrmacht.
De même, cette dernière a pleine-
ment participé à la déportation et
l’assassinat des populations civiles
russes, biélorusses et ukrai-
niennes, dont les terres étaient
convoitées par les dirigeants du
Reich une évidence dont la
population allemande d’aujour-
d’hui ne commence que très len-
tement à prendre conscience
(grâce, notamment, à une exposi-
tion de photos sur les crimes de
la Wehrmacht).
Mais, encore, Hans Mommsen
insiste sur le caractère improvisé
de l’entreprise. Certes, la volonté
(toujours celle du hrer) fut expli-
cite : vider l’Europe de l’Est de ses
populations slaves et juives pour y
installer des colons allemands. Mais
aucun plan précis et détaillé ne fut
élaboré pour exécuter une poli-
tique de « purification
ethnique », impli-
quant le déplacement
de dizaines de mil-
lions de personnes
(y compris des Juifs,
censés, dans un pre-
mier temps, être dé-
portés sur l’île de
Madagascar). Faute
d’une « logistique adéquate », le
tout fut réali de façon précipitée
et dans un désordre
ind e s crip t ible . La
nature du Troisième
Reich fut résolument
destructrice, vis-à-vis
de l’extérieur autant
que vis-à-vis delle-
même. Confrontés à
li m pos s ibi l ité de
transformer en réalité
pareils fantasmes et
de déplacer des cen-
taines de millions de personnes
dans un espace compris entre l’Al-
lemagne et la Sibérie, les respon-
sables de cette politique, comme
Himmler et Eichmann, ont alors
op pour le pire, la solution finale.
Cette dernière fut certes choisie
sous l’influence de l’idéologie fa-
rouchement anti sémite de l’Alle-
magne nazie. Mais elle s’inscrit
aussi, voire peut-être surtout, dans
le contexte général marqué par le
chaos, l’arbitraire, la défaite pro-
chaine, la chute inévitable et le ca-
ractère de plus en plus inhumain du
régime. Fondé sur le meurtre en
tant que stratégie politique, l’Etat
nazi a entraîné les Allemands dans
la spirale d’un processus que Hans
Mommsen qualifie de « radicalisa-
tion cumulative ». De la répression
qui s’est abattue sur les commu-
nistes, les socialistes et les homo-
sexuels au début des années 1930,
en passant par les mesures d’eu-
thanasie appliquées à l’encontre
des handicapés, jusqu’à l’assassinat
des prisonniers de guerre sovié-
tiques, l’Holocauste et la politique
de la terre brûlée, la topologie de
la terreur n’a cessé de s’étendre,
de s’intensifier et de se banaliser, à
une échelle toujours plus grande et
en impliquant un nombre toujours
croissant d’exécutants-complices.
Pour Hans Momm-
sen, lHolocauste
n’est pas l’œuvre
d’un seul homme
ou d’une idéologie,
mais le produit
dune soc haute-
ment industrialisée,
civilisée et désorien-
tée, qui n’a pas su
faire face aux trans-
formations du monde moderne, ni
assumer ses différences, accepter
ses minorités et tolérer l’opinion,
la couleur et la religion d’autrui.
Même si l’époque est révolue et le
retour de l’Histoire inconcevable,
l’ouvrage de Mommsen, dont on
espère voir rapidement une tra-
duction en français, n’est pas sans
susciter des interrogations sur le
présent et l’avenir – compte tenu,
non seulement de la résurgence
de mouvements néo-nazis et vio-
lemment xénophobes dans l’Alle-
magne d’aujourd’hui, mais aussi de
la montée de l’extrême droite
dans divers pays européens, fragi -
lisés par les défis de la mondialisa-
tion et des migrations. l
La nature
du Troisième Reich
fut résolument
destructrice, vis-à-vis
de l’extérieur
autant que vis-à-vis
d’elle-même
Ce qui caractérise
l’Etat nazi,
c’est son incapacité
structurelle à planifier
de façon systématique
et rationnelle
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