Bilan de la campagne d’information octoBre roSe 2011
Pour le déPistage organisé du cancer du sein
2
Avec le dépistage individuel, on estime à 65 %3 le nombre de
femmes réalisant régulièrement une mammographie.
Une femme sur trois âgée de 50 à 74 ans ne fait pas de
mammographie de dépistage régulièrement.
La participation au dépistage organisé du cancer du sein
est un geste « qui ne va pas de soi » pour de nombreuses
femmes. Dans le cadre d’un travail de synthèse portant sur
plusieurs études, l’Institut national du cancer a identifié, en
2010, quatorze freins et quatorze arguments susceptibles
de lever les réticences chez les femmes ne participant pas
au dépistage organisé du cancer du sein4. Parmi les freins
au dépistage mis en exergue dans les études disponibles5 et
intrinsèques à la femme, on note :
l des freins liés à la peur du cancer, de ses traitements, et le
sentiment de fatalité face au cancer ;
l l’absence de symptôme et la confusion entre dépistage et
diagnostic ;
l l’absence de suivi médical régulier.
Ces freins diffèrent en fonction des femmes et notamment
des catégories socioprofessionnelles auxquelles elles appar-
tiennent. Ainsi, les femmes ayant déjà renoncé à des soins
de base pour des raisons financières recourent moins au
dépistage organisé (et encore moins au dépistage indivi-
duel). Les femmes suivies de façon individuelle estiment le
dépistage organisé comme relevant d’une politique sociale
puisque 65 % des femmes de 50-74 ans interrogées jugent
qu’il « concerne les personnes qui n’ont pas les moyens » et
38 % voient le dépistage organisé du cancer du sein comme
un dépistage « impersonnel et fait à la chaîne »6.
2. STRATÉGIE D’INFORMATION
ET DE COMMUNICATION 2011
Au mois d’octobre 2011, pour contribuer aux objectifs
d’augmentation de la participation fixés par le Plan cancer
2009-2013, l’Institut national du cancer, en partenariat
avec le ministère chargé de la Santé, l’Assurance maladie, la
Mutualité sociale agricole (MSA) et le Régime social des in-
dépendants (RSI), a déployé un programme d’information
et de communication destiné à inciter les femmes de 50-74
ans à participer au dépistage organisé.
Dans le contexte décrit précédemment et dans la continuité
des actions menées en 2010, le dispositif d’information et
de communication s’attachait à :
l mobiliser l’entourage des femmes concernées. Les proches
(enfants, conjoint, amies…) sont invités à encourager les
femmes de 50-74 ans de leur entourage à participer au
dépistage organisé du cancer du sein ;
l poursuivre le travail de conviction directement auprès des
femmes de 50-74 ans qui ne participent pas au dépistage.
Enfin, dans le souci de lutter plus particulièrement contre les
inégalités d’accès et de recours au dépistage (mesure 14 du
3. Source : InVS - 2011 http://www.invs.sante.fr/display/?doc=surveillance/cancers_depistage/participation_depistage_sein_2009_2010.htm
4. Étude INCa/Ipsos Santé « Dépistage du cancer du sein, test des argumentaires », avril 2010.
5. Notamment : N.Duport, R.Ancelle-Park, M. Boussac-Zarebska, Z. Uhry.J.Bloch, « Facteurs d’adhésion au dépistage organisé du cancer du sein : étude FADO-sein », InVS,
collection « dépistage des cancers », juin 2007 ;.N. Duport, D.Serra, H. Goulard, J.Bloch, « Quels facteurs influencent la pratique du dépistage des cancers féminins en France »,
RESP 56 (2008) 303-13 ; Étude réalisée par la TNS Sofres du 11 décembre 2007 au 9 janvier 2008 avec le Comité scientifique EDIFICE. Baromètre INCa/BVA « Les Français face
au dépistage des cancers », janvier-février 2009.
6. Baromètre INCa/BVA « Les Français face au dépistage des cancers », janvier-février 2009.
7. Hospices Civils de Lyon / Institut de veille sanitaire / Institut national du cancer / Francim / Institut national de la santé et de la recherche médicale. Projection de l’incidence et de la
mortalité par cancer en France en 2011. InVS – Juin 2011.
8. Hospices Civils de Lyon / Institut de veille sanitaire / Institut national du cancer / Francim / Institut national de la santé et de la recherche médicale. Projection de l’incidence et de la
mortalité par cancer en France en 2011. InVS – Juin 2011.
9. « Survie attendue des patients atteints de cancer en France : états des lieux ». INCa, collection rapports et synthèses, avril 2010.
LE CANCER DU SEIN ET SON DÉPISTAGE
Épidémiologie du cancer du sein en France
n Avec 53 000 nouveaux cas estimés en 20117, il est le
cancer le plus fréquent chez la femme en France.
n Première cause de décès par cancer, avec 11 500 décès
estimés en 20118.
n Le cancer du sein représente 18,3 % des décès féminins
par cancers.
n Détecté à un stade précoce, la survie relative à 5 ans est
supérieure à 90 %9.
Le dépistage organisé du cancer du sein
n Généralisé depuis 2004 en France, le programme natio-
nal de dépistage organisé du cancer du sein s’adresse
aux femmes de 50-74 ans, sans symptôme apparent ni
antécédent de cancer du sein.
n Ces femmes sont invitées tous les deux ans par les
structures départementales ou interdépartementales
en charge de l’organisation des dépistages, à se rendre
chez un radiologue agréé de leur choix, afin de pratiquer
une mammographie (deux clichés par sein) et un examen
clinique des seins.
n L’examen clinique et la mammographie sont pris en
charge à 100 % par l’Assurance maladie et sans avance
de frais.
n Toute mammographie jugée normale est systématique-
ment relue par un second radiologue expert.
Détecté tôt, le cancer du sein est guéri dans 9 cas sur 10.