British Journal of Nursing, 2006, Vol15, No11
Matelas Softform Premier Active : une approche innovante
d’accentuation ou d’atténuation
Geoff Thompson
RESUME
Au Royaume-Uni on estime que près de 412 000 patients
qui sont actuellement malades développeront à l’avenir
des escarres (Bennett et Coll., 2004) qui sont des
complications inutiles et coûteuses à traiter chez des
patients déjà malades (Hitch, 1995). Un des moyens pour
tenter de réduire ces risques consiste à investir dans des
matelas appropriés. Les investigations que l’auteur a
menées sur le stock de matelas existant dans les années
1996-97 illustraient combien les matelas standards du
NHS étaient inappropriés (Santy, 1995 ; Fox, 1997). Des
investigateurs (par exemple Richalia, 1993)
reconnaissaient l’inadéquation du matelas de mousse
rose marbré standard du NHS destiné à atténuer la
pression (Direction des Dispositifs Médicaux, 1993 ;
Dunford, 1994) et avaient ajouté des comptes rendus
permettant de développer des directives en matière de
prévention et de prise en charge des escarres (Coull,
2004) ainsi que de faire des recommandations en termes
d’optimisation des ressources concernant l’acquisition de
produits (Fletcher et Coll. 1994 ; Mise à jour de
l’optimisation des ressources 1994) Cullum et Coll.
1995).
Mots-Clefs : Escarres ; Positionnement des patients ;
Programmes de soins
Le groupe consultatif européen sur les escarres (EPUAP
1998) a défini les escarres comme étant une « surface de
lésion localisée de la peau et du tissu sous-jacent
provoquée par la pression, le cisaillement, le frottement
et due à une combinaison de ces facteurs. »
La pression est une force de charge verticale, comme les
fesses appuyant sur le matelas ou le siège. Le cisaillement
est une force de charge tangentielle ou parallèle par
exemple quand le patient descend en glissant peu à peu
vers l’extrémité du lit, mais sa peau colle au drap ou au
matelas ce qui étire alors et distend les tissus en contact
immédiats (Bliss, 1993). La friction décrit deux surfaces
en contact se déplaçant en sens contraire comme
lorsque le patient descend vers le bas du lit en glissant
sans que la peau ne colle à la surface du drap, ou, les
frottements qui se produisent entre une partie du corps
et une autre, par exemple le talon descendant la crête
tibiale. Plusieurs facteurs intrinsèques contribuent aussi à
un risque accru d’escarres (Encadré 1).
Les stratégies de soins infirmiers destinées à prévenir et
à traiter les escarres supposent un plan holistique de
soins, lequel doit inclure la vigilance, portée à décharger
la pression des proéminences osseuses en redistribuant
la pression atteinte et en repositionnant le patient,
associée à une décision clinique visant à opter pour un
type particulier de support de surface (Maylor, 2004,
NICE, 2005).
Geoff Thompson est un infirmier clinique spécialisé dans la prévention et
la prise en charge des escarres et du soin des plaies
Centre de Ressources Cliniques & des Equipements, Heart of England
NHS Trust, Birmingham
Heartlands Hospital, Bordesley Green East
Pour maintenir les tissus sains, les cellules ont besoin
d’un apport régulier en nutriments, en oxygène et les
déchets métaboliques doivent être supprimés (Hubbard
et Mechan, 1997). Quand une partie quelconque du
corps est comprimée, ces exigences sont compromises
et des signaux douloureux se manifestent. Chez le sujet
normal qui n’est pas souffrant, ces signaux douloureux
donnent lieu à un repositionnement du sujet lui-même,
qu’il soit endormi ou éveillé, afin d’atténuer la pression,
de soulager la douleur ou l’inconfort et de rétablir la
circulation sanguine (Rutishauser, 1997). Quand un
patient est incapable de se repositionner de lui-même,
cette opération est effectuée par un auxiliaire de santé.
Afin de réduire le risque de lésions tissulaires,
l’établissement de santé doit disposer d’un ou plusieurs
types de support de matelas, lesquels ont été évalués
comme correspondant à leurs besoins. Il existe deux
types principaux de surface de support des matelas qui
peuvent être utilisés dans le cadre d’un programme de
prise en charge et de traitement des escarres.
Contexte
Consécutivement à la publication d’une revue dans la
littérature, une spécification des performances des
produits a été rédigée et divers matelas de mousse ont
été évalués au sein du Trust de l’auteur (équivalent d’une
Caisse Régionale de Soins Médicaux en France). Le ‘’MSS
Softform Original’’ a été acheté chez Systèmes de
Support Médical (MSS) (maintenant dénommé Invacare-
MSS) en tant que matelas statique standard du Trust,
pour tous les patients hospitalisés dans toutes les
spécialités. Par ailleurs tous les matelas standards du
NHS ont été collectés et détruits au terme d’une
période de 14 mois.
Ce stock de remplacement fait l’objet d’un suivi
constant et un programme de remplacement par
rotation a été mis en place en vue de remplacer le
matelas Invacare-MSS Softform ’original’’ par le matelas
plus récent Invacare-MSS Softform ‘Premier’ version
statique.
La mise à disposition pour tous les patients de ces
matelas Softform Originaux en 1998 précédait les
directives du NICE (2005) qui stipulent :
‘‘Tous les patients vulnérables, y compris ceux qui
présentent une escarre de stade 1 et 2, devront
disposer, au minimum d’un matelas de mousse ayant des
spécifications élevées.’’
De temps en temps une évaluation des autres matelas
Invacare-MSS et des autres systèmes de matelas statiques
concurrents est menée et comprend l’évaluation des
divers modèles de la gamme de matelas Softform. Cet
article porte sur le matelas Softform ‘Premier Active’
dInvacare-MSS, récemment développé dans la version
statique.
Notions fondamentales sur les matelas
Certains des problèmes observés avec les matelas
standards du NHS en mousse rose tenaient au fait que la
housse n’était pas perméable à la vapeur ce qui
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accroissait les menaces pesant sur l’intégrité cutanée
lorsque le patient transpirait. Les matelas standards du
NHS ne peuvent pas s’étirer pour se conformer à la
surface corporelle du patient, ce qui risquerait de donner
lieu à un effet de hamac conduisant à des mesures de
pression d’interface supérieure à 150 mm Hg (Direction
de l’Equipement Médical, 1995). Les matelas sont des
dispositifs permettant de redistribuer la pression sur la
surface du support qui peuvent se répartir en deux
groupes :
Groupe 1 Surfaces de support atténuant la
pression : ce type de matelas vise à réduire la
pression d’interface s’exerçant sur les
proéminences osseuses en augmentant la
surface de contact par rapport à la masse
corporelle. Ces types de matelas existent sous
deux formes de base :
Des systèmes statiques, non électriques, en
mousse viscoélastique, en gel ou de type
liquide, en fibres ou en cellules d’air inertes.
Des systèmes dynamiques électriques, avec
une faible déperdition d’air, ou quelque
forme de viscoélastique (Sarco Airform )
ou de mousse (Softform Premier Active),
dotés de cellules d’air alternées intégrées
supplémentaires.
Groupe 2 Surfaces de support atténuant la
pression : ce sont des matelas à pression d’air
alternées (APAM) qui permettent de
supprimer la pression au niveau de l’interface
située entre la surface du matelas et le corps
du patient à l’aide d’un programme préétabli
qui induit le gonflement et le dégonflement
d’un ensemble de cellules d’air qui sont à
l’interface entre le matelas et le point de
contact.
Les systèmes d’APAM existent en tant que sur-
matelas à air (APAM-Ov) qui sont directement
placés sur un matelas de mousse, ou en tant
que matelas à air (de remplacement) (APAM-
Rm) qui se placent directement sur la base du
lit.
Dans la mesure où tous les matelas à pression d’air
alternée sont électriques, ils peuvent être bruyants. De
ce fait, leur fonctionnement est gênant notamment la
nuit. Si ce sont des matelas à air de remplacement, ils
présentent l’inconvénient d’être coûteux. Lorsque le
patient est assis dans son lit, les systèmes d’APAM
peuvent entraîner le glissement du patient ou la chute du
patient de son lit à chaque cycle de gonflement et de
dégonflement des cellules (Collins et Hampton, 2000).
En outre, certains patients se plaignent de cinépathie et
nombreux sont les patients à désapprouver les masses
dures au moment les cellules se regonflent. D’après
l’expérience de l’auteur, ce dernier élément dont se
plaignent les malades survient plus fréquemment avec les
sur-matelas APAM qu’avec les matelas à air de
remplacement APAM, une caractéristique que Nixon et
Coll. (2006) ont également observée.
Encadré 1. Facteurs de risque intrinsèques et
extrinsèques
Facteurs de risque intrinsèques
Pathologie aiguë, pyrexie, traitement médical
Ages extrêmes
Mobilité réduite/immobilité
Altération sensorielle
Niveau de conscience
Maladie vasculaire
Maladie chronique sévère/terminale
Antécédents d’escarres
Malnutrition/déshydratation
Humidité sur la peau en particulier
Incontinence
Facteurs extrinsèques
Pression
Cisaillement
Frottement
Adapté de Collier M (2004)
Accentuation et attenuation
Ces termes visent à qualifier la réponse en termes de
soins proposée face à un risque accru de lésions
tissulaires qui consiste à procéder à une évaluation des
risques. Quand un patient présente un risque élevé,
l’infirmier accentue les mesures préventives en orientant
le patient vers un matelas doté de meilleures
performances le faisant passer d’un matelas statique en
mousse à un matelas APAM ; et vice-versa quand le
niveau de risque du patient diminue, l’infirmier atténue
ces mesures préventives.
Aux fins de surmonter certains des inconforts rapportés,
comme le glissement des patients dans leur lit ou la
cinépathie observée avec les matelas APAM, la société
Sarko Healthcare a introduit le matelas viscoélastique
Airform doté de cellules d’air dynamiques. Ce matelas
procure une surface modulable atténuant la pression.
Ce type de matelas n’est pas considéré comme un
véritable système APAM, dans la mesure le patient
demeure entièrement en contact avec le matelas comme
avec toute autre surface atténuant la pression.
Cependant, l’auteur a constaté que le matelas donnait
des résultats cliniques positifs chez les patients qui sont
réticents aux systèmes APAM traditionnels. Toutefois, le
matelas Airform peut seulement être utilisé dans un
mode dynamique ce qui en limite la souplesse et les
applications au moment d’envisager une approche
thérapeutique fondée sur une évaluation des risques.
Dès qu’il a su que le matelas Softform Premier
d’Invacare-MSS pouvait être utilisé soit en mode statique
soit en mode dynamique-actif avec peu de perturbations
pour le patient et l’équipe soignante, l’auteur a
immédiatement perçu les possibilités qu’offrait un seul et
même produit, utilisé dans une approche par étapes,
pour la prise en charge des escarres.
Softform Premier Active d’Invacare-MSS
Le matelas Softform Premier d’Invacare-MSS statique
atténuant la pression avait été introduit par la société
Invacare-MSS depuis plusieurs années pour faire face aux
nombreuses questions que posaient les soins des
escarres. C’est un produit qui ne nécessite pas de
rotations et donc diminue les risques liés aux
manipulations. Ce produit, qui présente un revêtement
plus épais, permet de réduire le risque de contamination
croisée issue des encoches et des fentes du cadre et est
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plus résistant aux altérations par collement
(délaminage) à savoir lorsque la couche PU de la housse
commence à s’abîmer, tout en étant apte à supporter les
patients les plus lourds (jusqu’à 248 kg).
Le système Softform Premier Active est un nouveau
produit mis au point par la société Invacare-MSS pour
offrir une surface modulable optionnelle et pouvoir
supporter un patient dont le poids peut atteindre 248 kg
et pour lequel l’évaluation des risques conduit à prévoir
l’usage d’un matelas dynamique. Le matelas statique
Softform Premier est composé d’une unité de base, en
mousse, en forme de U dans laquelle est introduit un
insert en mousse plus souple. Ce matelas est recouvert
d’une housse perméable à la vapeur d’eau et étanche à
l’eau.
Le matelas Softform Premier Active renferme un
ensemble de 10 cellules d’air alternantes opérant selon
des cycles actionnant une cellule sur deux toutes les dix
minutes. Ces cellules sont insérées, de manière
permanente, entre l’insert de mousse et l’unité de base
en mousse (voir Fig. 1 et 2). D’après l’évaluation clinique,
lorsqu’il convient d’accentuer les mesures de soins en
s’orientant vers un système dynamique, l’infirmier fixe un
compresseur compact à un montage air-insert (Figure 3).
Quand le niveau de risque encouru par le patient
diminue, l’infirmier atténue les dispositions en termes de
support de surface en débranchant le compresseur une
opération irréalisable quand on se sert de matelas
traditionnels. Ce système de compresseur réduit la gêne
occasionnée au patient puisqu’il n’est plus nécessaire de
le repositionner sur un autre matelas ; il réduit le risque
lié aux manipulations pour l’équipe soignante dans la
mesure il n’y a pas de transfert de lit à lit ou du lit au
fauteuil ; la manipulation d’un matelas encombrant
supplémentaire est supprimée ; il permet de raccourcir
le délai entre le moment l’on constate la nécessité
d’une surface dynamique pour un malade et celui de la
mise en place de cette surface.
Figure 1. Matelas Softform Premier Active révélant l’ensemble interne des
cellules d’air
Méthodologie
La Caisse Régionale de Soins Médicaux (PCT) dont
dépend l’auteur s’appuie sur un algorithme pour le choix
des matelas qui repose sur l’ensemble du stock existant
ainsi que sur des données de la littérature de chaque
article mises à disposition du personnel de service. La
connaissance des caractéristiques du produit aide le
clinicien à faire un choix éclairé pour la prise en charge
des patients (Colins, 2004).
L’évaluation suppose l’emploi de l’échelle de risques de
Waterlow (Waterlow, 1995) qui sert à identifier les
lésions tissulaires (EPUAP, 1998). L’avis clinique global
comme le choix de matelas est du ressort de l’infirmier,
de l’auteur (s’il est impliqué) et dépend des préférences
des patients.
Ce fut dans ce cadre que quatre matelas Softform
Premier Active ont été achetés pour être, à la place du
sur-matelas dynamique standard APAM du Trust, mis à la
disposition d’un certain nombre de patients sélectionnés.
Processus d’enrôlement des patients
L’équipe soignante évaluait régulièrement les patients et
pour ceux qui présentaient un score de Waterlow
compris entre 18 et 30, avec ou sans escarres de stade 1
ou 2, une demande par téléphone était adressée au
service de l’auteur en vue d’obtenir un sur-matelas
dynamique APAM.
S’il restait en stock un matelas Softform Premier Active,
l’auteur communiquait par téléphone avec l’équipe du
service pour vérifier les détails cliniques et s’assurer que
le patient resterait effectivement allongé au moins
pendant cinq jours.
Figure 2. Matelas Softform Premier Active complet et gonflé.
Figure 3. Matelas Softform Premier Active montrant la base comprenant l’insert
à air.
Cette évaluation avait pour but d’écarter d’éventuelles
confusions dans l’interprétation des résultats concernant
les performances du produit ; en effet si le matelas
Softform Premier Active venait à être employé pour des
patients qui étaient assis dans leur fauteuil et non
allongés sur le matelas, il serait alors difficile voire
impossible de distinguer toute nouvelle lésion tissulaire
contractée par des patients comme étant la conséquence
de leur alitement sur le matelas (Gebhardt, 2004).
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Avant l’installation effective du matelas, l’auteur se
rendait au chevet du patient pour contrôler les détails
cliniques et confirmer que le patient allait effectivement
rester aliter pendant plusieurs jours, et, pour évoquer
avec le patient les avantages potentiels que présente le
système Premier Active.
L’auteur a accordé une autorisation oralement et par
écrit aux photographes pour que ces derniers
photographient les régions clefs des escarres observées
chez certains patients. Les patients avaient également la
possibilité de refuser le matelas et de lui préférer un
matelas standard APAM ou un matelas statique.
Il convient de noter que plusieurs patients avaient été
placés sur le matelas Softform Premier Active par
l’équipe du service en particulier pendant le week-end
lorsque des matelas Softform Actives, précédemment
attribués dans le service, avaient été réattribués à
mesure qu’ils se libéraient. L’auteur a recruté ces
patients jusqu’à l’évaluation et à ce jour, 40 patients ont
été soignés sur le matelas Softform Premier Active (voir
encadré 3).
CAS 1 : patiente atteinte d’une mucoviscidose
Lucy, âgée de 30 ans, doit sa vie durant se rendre à
l’hôpital pour y recevoir des soins en raison de la
mucoviscidose dont elle souffre. Chaque année, elle doit
être hospitalisée à plusieurs reprises, en raison
principalement de complications respiratoires qui
nécessitent une antibiothérapie agressive mais également
pour y recevoir une physiothérapie intensive et un
soutien alimentaire destiné à lutter contre la perte de
poids pour laquelle un diététicien la suit presque
quotidiennement.
Lucy a présenté plusieurs épisodes de formation
d’escarres de stade 2 (EPUAP, 1998) et sa peau se
marque facilement si Lucy reste dans la même position
pendant, ne serait-ce que, 30 minutes.
Pendant toutes les années où elle a été soignée sur
plusieurs types de systèmes de sur-matelas ou de matelas
dynamiques, elle les a toujours trouvés inconfortables.
Lors de cette hospitalisation précisément (février 2006),
elle pesait 35 kg et présentait un indice de masse
corporelle (IMC) de 14,5 ; Elle était émaciée avec des
proéminences osseuses prononcées (Voir figure 4).
Son score de risque de Waterlow était égal à 22 et la
patiente présentait en de nombreuses régions de petites
plaques d’érythème qui avaient tendance à pâlir sur le
sacrum, les trochanters et les omoplates nombre
d’entre elles étaient linéaires à partir de simples rainures
sur son pyjama. Il y avait au moins une petite cicatrice
discrète d’environ 6 mm de diamètre au-dessus du
coccyx qui résultait, comme elle l’a indiqué, d’une
ancienne escarre datant de 3 ans auparavant.
Lucy était clouée au lit à cause de la fatigue et était
incapable de marcher, même avec de l’aide, sur plus de
quelques mètres. Un apport permanent en oxygène avait
été nécessaire pendant deux semaines environ avant son
admission à l’hôpital. Elle avait besoin d’aide pour aller
aux toilettes et même si Lucy pouvait s’asseoir dans un
fauteuil cela ne durait guère plus de 10 minutes, bien que
l’équipe soignante l’y aidât régulièrement. Elle sommeillait
ou plongeait dans un sommeil profond la plupart du
temps. De plus, elle avait besoin d’une physiothérapie
respiratoire intensive, d’antibiotiques par voie
intraveineuse (IV) et d’un soutien sur le plan diététique.
L’équipe du service a demandé un sur-matelas dynamique
en tant que précaution normale pour Lucy, mais quand le
matelas Softform Premier Active lui a été présenté, elle a
accepté l’opportunité d’essayer le matelas étant donné
les nombreuses expériences d’inconfort qu’elle avait
connues avec les systèmes dynamiques.
Au cours d’une hospitalisation de quatre semaines, elle a
repris progressivement du poids, est devenue moins
dépendante de l’oxygénothérapie et lentement a
commencé à remarcher dans les couloirs du service
accompagnée du kinésithérapeute. Au cours de la
troisième semaine, elle a commencé à pouvoir rester
assise mais jamais plus de 30 minutes.
Le matelas lui donnait toujours entière satisfaction et elle
disait : « c’est le meilleur matelas que je n’ai jamais eu ».
L’état de sa peau ne se détériorait pas (voir figure 5). Elle
est rentrée chez elle avec ses services d’assistance
médicale habituels et l’équipe du service a pris toutes les
dispositions nécessaires afin que, lors de ses prochaines
hospitalisations, elle puisse bénéficier du matelas
Softform Premier Active comme support minimal.
Encadré 3. Données recueillies
Détails concernant le patient
Profil clinique
Niveau de risque descarre
Etat de la peau/ état des escarres
Photographie (choisies)
Détérioration de la peau le cas échéant
Modifications de la ou des plaies s’il y en a
Métabolisme de base (sélectionné)
Confort (émoticône souriant ou ‘smiley’)
Cinépathie
Lit engendrant un glissement du patient vers le
bas
Bruit de la pompe (appréciation subjective du
sujet)
Etat clinique pris en charge (n=40)
Détérioration générale en rapport avec l’âge
Cancer phase terminale
Mucoviscidose
Traitement médical du surpoids
Traitement chirurgical du surpoids
Insuffisance rénale de stade terminal y compris
le décès
Insuffisance cardiaque au stade terminal y
compris le décès
Diabètes
Convalescence postopératoire
Figure 4. Lucy (région sacrée). Jour 1 sur le matelas Softform Premier Active
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CAS 2. Patient atteint d’une insuffisance rénale
de stade terminal
Peggy, âgée de 58 ans, présente une insuffisance rénale
de stade terminal depuis plus de 10 ans secondaire à un
diabète de type insulinodépendant. Quand elle est chez
elle, elle est allongée sur un matelas APAM fourni par la
collectivité et se rend au centre d’hémodialyse trois fois
par semaine, soutenue par un ‘‘siège pour dialyse’’ et son
propre sur-matelas Simcair viscoélastique (Hampton
2005). Quand elle est hospitalisée elle reste sur son
propre lit et sur un APAM pendant la dialyse.
Peggy présente de nombreuses complications médicales
dont une neuropathie diabétique, une cécité au niveau de
l’œil gauche due au diabète, une parésie diabétique
s’accompagnant d’épisodes fréquents de vomissements,
une maladie vasculaire cérébrale chronique, des douleurs
chroniques de la paroi thoracique, une constipation
chronique s’accompagnant d’épisodes fréquents de
débordements fécaux et au fil des années de nombreux
épisodes d’escarres de stade 1 à 4 (EPUAP, 1998) au
niveau des fesses, du sacrum et des talons. Son dossier
médical ne comporte pas moins de neuf volumes et
mentionne plusieurs états médicaux critiques aigus ayant
menacé la vie de la patiente dont un arrêt cardiaque.
Figure 5. Lucy (région sacrée). Jour 26 sur le matelas Softform Premier Active
Son époux est son proche soignant officiel, il consacre la
plupart de son temps à lui prodiguer des soins. Il a acquis
une compréhension fondamentale des risques d’escarres
et est toujours très attentif à vérifier soigneusement les
caractéristiques de tous les nouveaux types de matelas.
Quand son degré de dépendance s’aggrave ou que
certaines complications médicales deviennent trop
difficiles à prendre en charge à domicile, Peggy est
hospitalisée dans un service de médecine (3 à 4 fois par
an) afin que son état se stabilise et ces hospitalisations
durent 4 à 8 semaines voire même parfois plus
longtemps.
Peggy est bien connue de l’auteur, qui lui a fourni
plusieurs types de matelas, et lui a prodigué des mesures
préventives et des stratégies thérapeutiques contre les
escarres pendant au moins trois ans. Elle est dépendante
de son époux / des infirmiers et ne se plaint que très
brièvement quand on lui retire les pansements sur ses
escarres sensibles situées au niveau des fesses et du
sacrum. Peggy avait été hospitalisée en février 2006 mais
n’avait pas exigé de faire appel aux soins de l’auteur avant
le 30 juin 2006 au moment où elle a développé des
escarres au niveau du sacrum et des fesses.
La région des fesses et du sacrum présentait du tissu
cicatriciel résultant d’escarres cicatrisées de stade 3 et 4
et à cette occasion montrait un large mélange
d’érythème blanchissant et de lésions de stade 1 et 2
avec quelques points hémorragiques (Voir Figure 6). Le
score de Waterlow de Peggy était égal à 28. Son
contrôle sphinctérien anal était restreint et le périnée
comme le sacrum étaient fréquemment exposés à un
mince filet aqueux d’origine fécale. Le traitement
immédiat de la région sacrée a consisté à pulvériser le
spray 3M Cavilon no-sting Barrier qui forme un film
sur la peau et à appliquer un pansement adhésif le plus
petit possible de la gamme Meplex Border sur les
points hémorragiques (Mölnlycke Health Care). La
patiente présentait depuis 3 mois également une escarre
de stade 3 au talon droit recouvert d’une escarre tenace
qui a été éliminée par ‘’maggot therapy’’ un traitement à
base de vers stérilisés (lucilia sericata). Un régime de
changement de position a été instauré et entretenu de
façon satisfaisante par son époux et le personnel soignant
à l’hôpital comme à la maison. Son état nutritionnel a été
contrôlé par le diététicien. La cause, de l’apparition des
escarres précédentes les plus récentes, est inconnue
dans la mesure aucun autre facteur n’a changé durant
ces derniers mois.
Figure 6. Peggy (région du sacrum). Jour 10 sur un matelas alternant à pression
d’air et jour 1 sur un matelas Softform Premier Active.
Peggy a jugé le matelas Softform Premier Active comme
étant le matelas le plus confortable en attribuant un
émoticône de satisfaction (ou ‘smiley’) sur l’échelle de la
douleur et au cours des trente jours suivants Peggy a
présenté une amélioration progressive de l’état de sa
peau au niveau des fesses (voir figure 7).
Discussion
Ce nouveau matelas a montré, sur une période de
plusieurs mois, qu’il était possible de soigner de façon
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