Les
feuillus précieux
Les oeufs de la Cheimatobie éclosent au moment du débourrement
. Les larves (= chenilles) se
nourrissent des jeunes feuilles en laissant les nervures
. Après cinq mues successives, les chenilles se
laissent pendre le long d'un fil soyeux et se nymphosent dans le sol
. Les adultes n'apparaissent qu'en
novembre
. Les femelles aptères montent dans la cime des arbres « à pattes » et sont rejointes par les
mâles pour l'accouplement
. Cette particularité biologique est mise à profit pour le piégeage de suivi des
populations par ceinturage des troncs à la glu.
Le cycle du Bombyx disparate est plus classique
. L'hivernation a lieu à la base des troncs sous forme
de ponte (stade oeuf) à l'aspect d'éponge
. L'éclosion a lieu au printemps
. Le développement des
chenilles est plus tardif (fin de printemps et début d'été), d'où des dégâts plus préjudiciables car ne
permettant pas aux arbres de refaire leur feuillage lors d'une pousse de la Saint-Jean
. Les papillons
apparaissent en juillet-août et pondent après accouplement.
Quant au Bombyx Cul brun, les oeufs éclosent fin août et les jeunes chenilles s'alimentent en décapant
la cuticule des feuilles en fin d'été, ce qui leur donne un aspect brûlé
. Insecte grégaire, l'hivernation
s'effectue au troisième stade larvaire dans des nids composés de feuilles agglomérées par des
filaments soyeux
. Au printemps, dès le débourrement, les chenilles sont déjà d'une certaine taille et
consomment les feuilles en cours de formation (dégât précoce)
. Elles sont alors urticantes, d'où une
double nuisance.
Ces Lépidoptères connaissent des périodes de pullulation (gradation) pendant lesquelles on peut être
amené à traiter dans des situations particulières (jeunes plantations, parcelles en régénération naturelle,
parcelles fréquentées pour loisirs ou travaux sylvicoles dans le cas du Cul brun).
LES INSECTES SUR JEUNES TIGES
Certains insectes causent des dégâts corticaux très préjudiciables aux jeunes tiges
. Ainsi, le Frelon
(Vespa crabro,
Hyménoptère) prélève des fragments d'écorce sur Frêne, ce qui peut conduire à
l'annélation complète
. Il s'ensuit, dans ce cas extrême, le dessèchement de la partie supérieure de la
tige
. Ces prélèvements corticaux ont deux motivations
: d'une part l'alimentation et d'autre part
l'utilisation de la cellulose dans la construction du nid de l'insecte.
Dans le cas de la Cicadelle verte
(Tettigella viridis,
Homoptère) sur Érable et sur Frêne, c'est le
comportement de ponte de l'insecte qui est dommageable
. L'adulte fait une incision en forme de demi-
lune (taille 1 cm) sur l'écorce pour y déposer ses oeufs à l'aide de son oviscapte
. En cas de pullulation,
on observe des nécroses corticales importantes. Cet insecte vivant essentiellement sur des graminées,
l'élimination des adventices est une mesure préventive efficace.
LES INSECTES SUR TRONCS ET BRANCHES
Deux types d'insectes s'attaquent aux troncs et aux branches
: les sous-corticaux et les xylophages.
Les
sous-corticaux
sont essentiellement des Coléoptères des trois familles suivantes
: Scolytidés,
Buprestidés, Cérambycidés, la première étant de loin la plus importante.
Chez l'Hylésine du Frêne
(Leperesinus fraxini,
Scolytidé), l'essaimage a lieu en avril
. Les femelles
creusent une galerie transversale typique en accolade
. Les oeufs sont déposés de part et d'autre de la
galerie maternelle, dans des encoches de ponte
. Après éclosion, les larves forent perpendiculairement
des galeries sinueuses
. Dès juillet, leur développement est terminé
. La consommation des assises sous-
corticales implique à court terme la mort inéluctable des sujets attaqués
. La question d'une deuxième
génération reste à élucider, certains auteurs estimant que les vols observés en juillet ne sont en fait que
des vols de réessaimants, à l'origine de générations soeurs
. L'hivernation a lieu sous formes d'adultes
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Rev
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. Fr
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XLIV - n° sp
. 1992