© FUOC• PID_00177415 5La culture du vivre-ensemble
Introduction
La culture du vivre-ensemble dépend du lieu et du temps dans lequel elle évo-
lue. Elle n'est pas une recette préconçue et abstraite, mais le mélange d'un
tout dont tout être humain essaye de se doter en employant pour cela milles
manières aussi différentes les unes des autres, et fondées sur un esprit et une
vision conceptuelle où se mêlent objectivité et subjectivité, exploitant pour
cela des outils ou «ustensiles», ainsi que des «épices» diverses au gré de leur
appréciation individuelle.
Vivre, pour l'être humain,c'est vivre ensemble. D'ailleurs, la différence entre
la notion de vieet celle de la mort, c'est bien ce lien avec l'autre. La mort, c'est
la séparation d'avec autrui.
Donc toute civilisation, quel que soit le degré de son développement, possède
ses propres outils de vivre, comme elle possède ses propres «vivres».
Civilisation
D'ailleurs, cette échelle de valeur n'est pas scientifique: le degré de la civilisation reste
propre à chaque société, groupe ou «civilisation», auquel revient le droit de se juger. Il
est extrêmement sensible de juger les autres avec ses propres règles de valeurs. En islam,
comme dans toutes les religions monothéistes, le seul juge est le Grand créateur. Tous les
humains, quelles que soient leur race, leur couleur, leur langue, sont égaux et sensés être
«fils de Dieu», comme dit le hadith.
Quand on dit que ceux qui se querellent finissent par s'aimer, on fait la syn-
thèse de tous ces processus historiques à travers le monde entier qui ont en-
gendré les civilisations actuelles et ont façonné les dimensions universelles de
ces cultures.
Certes, cette culture mondiale, et cette civilisation actuelle, suscite et suscite-
ra toujours des critiques, du refus, de la résistance passive ou même active,
mais personne ne peut nier la collaboration et la participation de toutes les
nations du monde y compris les tous les petits groupes humains d'Amazonie,
d'Australie ou d'Afrique équatoriale, à qui «on» attribue le titre d'«autoch-
tones», d'«aborigènes» ou d'«indigènes»...
La culture du vivre-ensemble dans cet espace arabe et cette extension musul-
mane dans le temps et dans l'espace ne peut pas être comprise uniquement
dans ses moments les plus forts, à la recherche du dialogue avec «l'autre» (quel
qu'il soit, voisins proches ou lointains), à travers cette épopée de l'oralité et
«l'oralité écrite», comme on ne peut la comprendre uniquement à travers ces
heurtements douloureux à la recherche d'un mode de vie qui leur est propre,
embelli et «assaisonné» par les différents «ingrédients» des voisins les plus
proches jusqu'aux plus lointains. On ne peut comprendre ce «bouillon de