la revue de la fondation pour la recherche médicale
RECHERCHE
& SANTÉ
2,50 • 2
e
TRIMESTRE 2011
www.frm.org
N°126
P.4
LA RECHERCHE EN DIRECT
Et si uneaction immunitaire était en cause
dans lhypertension artérielle pulmonaire ?
PR MARC HUMBERT,
DE CENTRE NATIONAL
DERENCE
DE L’HYPERTENSION
PULMONAIRE SÉVÈRE
DE L’HÔPITAL ANTOINE-
CLÈRE, À CLAMART.
P.13 DOSSIER
CANCERS FAMILIAUX
QUAND L’HÉRÉDITÉ
S’EN MÊLE
P.22
ACTIONS
FONDATION
Les Journées de
la Fondation pour
la Recherche
Médicale se
tiennent du 27
au 29 mai 2011
6 Maladie d’Alzheimer
Un diagnostic fiable
à presque 100 %
7 Asthme
Empêcher la survenue de
lasthme allergique
8 Insuffisance cardiaque
et infarctus
Des cellules souches pour
« remuscler » le cœur !
9 Cancers
Lespoir des vaccins curatifs
Cancers familiaux
Quand lhérédité
sen mêle
ILS S’ENGAGENT
Anne Laprie
Elle rend hommage
au courage de son père
13
DOSSIER
PARCOURS DE CHERCHEUR
Frédérique Frouin,
chercheur Inserm en
technologies pour la santé
11 QUESTIONS DE SANTÉ
21 ENTRETIEN
Pr Alain Hovnanian,
professeur des universités et
praticien hospitalier à l’hôpital
Necker-Enfants malades, à Paris.
22 ACTIONS FONDATION
22 Journées de la Fondation
pour la Recherche Médicale
Du 27 au 29 mai.
24 Bilan 2010
et programmes 2011
Soutenir toutes les recherches
contre toutes les maladies
26 Partenariat
Création du Prix Fondation
BNP Paribas de linnovation
scientifique
27 EN RÉGIONS
Rhône-Alpes, un nouveau
président pour le Comité
29 LEGS ET DONATIONS
Un legs pour soutenir
la recherche durablement
30 ON SE DIT TOUT
LA RECHERCHE EN DIRECT
Hypertension artérielle
pulmonaire
Et si une réaction immunitaire
était en cause
4 10 28
Les cancers restent la première cause de mortalité en France.
En 2010, 357 500 Français en ont souffert. Entre 20 000 et
35 000 de ces cancers étaient liés à une prédisposition
génétique. Ces cancers familiaux, ou héréditaires, font l’objet
d’une discipline spécifique : l’oncogénétique. Le point sur
l’état actuel des connaissances.
N° 126 / 2e trimestre 2011 2e trimestre 2011 / N° 126
Directeur de la publication :
Denis Le Squer
Comité de rédaction :
Frédérique Camize, Valérie Lemarchandel,
Michèle Falque, Delphine Torchard-
Pagniez, Isabelle Fleury,
Valérie Riedinger, Marie Birolini.
Ont participé à la rédaction :
Eric Allermoz, Aurélien Coustillac,
Sylvie Fontègne, Rouja Lazarova,
Emmanuelle Manck, Estelle Nouel,
Adélaïde Robert-Guéraudel.
Ont participé au dossier :
Pr Hagay Sobol (parrain),
Frique Nowak, Rosette Lidereau,
Dr Sylviane Olschwang, Dr Anne Barlier,
Pr Patricia Niccoli, Dr Brigitte Bressac de
Paillerets, Dr Marion Gauthier-Villars,
Dr Claude Houdayer.
Couverture : Graphic Obsession
Conception et réalisation :
48, rue Vivienne, 75002 Paris.
www.citizen-press.fr
Responsable d’édition :
Aurélien Coustillac.
Direction artistique
et maquette :
Nathalie Wegener, Fabienne Laurent.
Secrétariat de rédaction :
Alexandra Roy.
Chef de fabrication :
Sylvie Esquer.
Impression : Maury.
Périodicité : trimestrielle.
Copyright : la reproduction
des textes, même partielle,
est soumise à notre autorisation
sur demande écrite préalable.
Date et dépôt légal à parution :
Avril 2011 ISSN 0241-0338
Dépôt légal no 8117
Pour tout renseignement
ou pour recevoir
Recherche & San,
adressez-vous à :
Fondation pour
la Recherchedicale
54, rue de Varenne
75335 Paris Cedex 07
Service donateurs :
01 44 39 75 76
Contribution de soutien
pour 4 numéros : 10
Chèque à l’ordre de
la Fondation pour la
Recherche Médicale
Site Internet : ww.frm.org
« Pour que la recherche
bénéficie à tous », rendez-vous
les 27, 28 et 29 mai.
P
our la troisième année consécutive, les
Journées nationales de la Fondation pour
la Recherche dicale se tiendront le der-
nier week-end de mai. Ces journées1 seront l’oc-
casion d’une vaste mobilisation pour collecter
des dons et sensibiliser les Français aux besoins
des chercheurs. La Fondation connaît bien ces
besoins puisque, depuis 64 ans, elle rassemble
des fonds pour soutenir toutes les disciplines de
la recherche médicale mais aussi pour financer
des projets transversaux bénéficiant à la lutte
contre plusieurs types de maladies : neurologiques, infectieuses, cardiovasculaires,
cancers… Nous sommes d’ailleurs la seule organisation à but non lucratif qui
s’engage dans tous les secteurs de la recherche.
Pendant trois jours, les deux parrains de la Fondation – Virginie Efira et Thierry
Lhermitte – porteront le message de la Fondation « Pour que la recherche béné-
ficie à tous ». Du 23 mai au 12 juin, vous retrouverez à la radio, dans la presse,
en affichage et sur Internet, une vaste campagne publicitaire qui appuiera cette
mobilisation et incitera au don. Des manifestations seront organisées, en paral-
lèle, dans des grandes villes de France.
Vous aussi, vous pourrez relayer ce formidable appel à la nérosité. Chacun
pourra créer, sur Internet, sa propre page personnelle de collecte, comme la
fait récemment lune de nos donatrices (lire en p. 28). Rappelons que les fonds
collectés seront affectés à des équipes de recherche sélectionnées en toute indé-
pendance par le Conseil scientifique de la Fondation.
Pour des recherches porteuses de progrès médicaux majeurs. Pour des chercheurs
et des équipes reconnus pour leur excellence. Pour des travaux innovants dans
leur domaine.
Avec un objectif en tête : faire reculer toutes les maladies et les souffrances.
Jacques Bouriez, président du Conseil de surveillance
de la Fondation pour la Recherche Médicale.
1. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site www.frm.org à partir du 15 avril 2011.
éditorial
Sommaire N° 126
23
J. Chiscano
Nicolas Six
D. Delaporte/Andia
DR
Jupiter Images
Les chercheurs
analysent la présence
des phénomènes
inflammatoires et
auto-immuns dans
les tissus des
poumons malades.
Lhypertension artérielle pulmonaire pourrait être due en
partie à un emballement anormal du système immunitaire
qui se retourne contre les cellules du patient. À l’origine
de cettecouverte, le Pr Marc Humbert et son équipe
souhaitent mettre au point rapidement un test de détection
précoce de la maladie.
cre (Clamart), cette équipe a
découvert qu’une réaction auto-immune
participait à la survenue de lHTAP
dans certains cas.
Des anticorps diris contre des éléments
de notre organisme (auto-anticorps) ont
en effet été retrouvés dans le sang de
30 % à 50 % des malades atteints d’HTAP
sans cause connue (forme la plus cou-
rante) ou provoquée par des dica-
ments, comme certains coupe-faim.
Auparavant, des chercheurs avaient
observé une composante auto-immune
dans des formes d’HTAP associées à des
maladies comme le sida ou la scléroder-
mie (une maladie cutanée).
En outre, certaines HTAP ont me été
traies efficacement par immunosuppres-
seurs et corticoïdes, chez des patients
atteints de lupus, une autre maladie
auto-immune.
L
’hypertension artérielle pulmo-
naire (HTAP) est une maladie
rare. Elle est liée à un rétrécis-
sement des petites arres des
poumons. Ces anomalies fatiguent le
cœur qui a du mal à pomper le sang à
travers des arres rétrécies. Des trai-
tements existent pour freiner l’évolu-
tion de la maladie, mais ils ne s’atta-
quent pas à la racine du mal, encore
largement méconnue. Si le patient
répond mal aux traitements, son espoir
Et si une réaction
immunitaire était en cause
Hypertension artérielle pulmonaire - HTAP
Le Pr Humbert et son équipe poursui-
vent donc l’exploration de la piste auto-
immune.
La réaction immunitaire est-elle
la cause de l’HTAP ?
Concrètement, les chercheurs analy-
sent les poumons malades des patients
atteints dHTAP et ayant fic
d’une greffe pulmonaire. Ils recher-
chent l’existence de signes inflamma-
toires et auto-immuns dans les tissus
des poumons malades. « Nous avons 
mis en évidence des lésions comparables 
à celles observées dans différentes mala-
dies auto-immunes », explique le P
r
Marc
Humbert. Cellules, médiateurs chi mi-
ques, les chercheurs souhaitent désor-
mais caractériser tous les éléments en
jeu dans les formes d’HTAP d’origine
auto-immune. Ils évalueront ensuite
ceux qui pourraient être utilisés
comme marqueurs spécifiques des
mécanismes impliqués dans l’appari-
tion de cette maladie. À court terme,
ces travaux pourraient déboucher sur
un test de dépistage et, à plus long
terme, ouvrir la voie à de nouveaux
traitements.
de survie à cinq ans est faible. Face à
ce constat, l’unité Inserm/Université
Paris-Sud « hypertension artérielle
pulmonaire», dirigée par le P
r
Marc
Humbert, suit une nouvelle piste pro-
metteuse.
Des anticorps impliqués
dans l’hypertension
En étroite collaboration avec le Centre
national de référence sur l’hyperten-
sion pulmonaire de l’hôpital Antoine-
LA RECHERCHE EN DIRECT
4 5
Vous avez découvert une
réaction auto-immune dans
l’HTAP : qu’en attendez-vous ?
Nous espérons mettre au point
un test qui permette de repérer
de manière très précoce certaines
formes d’hypertension artérielle
pulmonaire (HTAP), avant
l’apparition des premiers
symptômes. Pour l’heure, cette
maladie est souvent diagnostiquée
plusieurs mois après le début des
symptômes qui sont initialement
discrets (essoufflement). Or les
traitements actuels (oxygène,
anticoagulants, diurétiques et
médicaments spécifiques de l’HTAP)
sont insuffisamment efficaces
aux stades évolués de la maladie.
En quoi consisterait
ce test diagnostic ?
Nous sommes à la recherche
de marqueurs de la réaction
auto-immune de l’organisme qui
intervient dans certains types
d’HTAP. Certains sont présents
dans la circulation sanguine. L’idée
est d’abord de les identifier puis de
tester leur présence dans le sang
des patients. Sils sont présents,
cela indiquerait qu’un pnomène
inflammatoire d’origine auto-
immune s’active chez ces personnes.
S’ils développent ensuite les
symptômes de la maladie, nous
aurons prouvé que nous détenons
un test présymptomatique.
À quels patients ce type
de test serait-il proposé ?
L’hypertension artérielle pulmonaire
est une maladie rare. Ce test ne
ciblerait donc que les personnes à
risque. C’est notamment le cas de
celles touchées par la forme
héréditaire de la maladie (environ
10% des cas d’HTAP). Chez eux,
la mutation génétique n’entraîne pas
systématiquement le déclenchement
d’une HTAP. Seuls 10 % à 20 %
d’entre eux va développer la maladie.
Dépister la mutation ne suffit donc
pas à identifier les futurs malades,
d’où l’importance d’un test
suppmentaire. Nous pourrions
également proposer le test à
des patients atteints de maladies
infectieuses et inflammatoires,
dont on sait qu’elles sont associées
à un risque d’HTAP. Certains de
ces patients bénéficient déjà
d’un dépistage systématique
par échographie cardiaque,
mais seulement une fois que
les symptômes apparaissent.
L’idée est de leur permettre d’être
dépistés et traités plus tôt.
INTERVIEW
N° 126 / 2e trimestre 2011 2e trimestre 2011 / N° 126
Nicolas Six
Pr Marc Humbert,
UNITÉ MIXTE INSERM/UNIVERSITÉ
PARIS-SUD ET CENTRE NATIONAL
DE RÉFÉRENCE DE L’HYPERTENSION
PULMONAIRE SÉVÈRE DE L’HÔPITAL
ANTOINE-BÉCLÈRE, À CLAMART.
Vos dons
en actions
Marc Humbert et son équipe
ont reçu le label Équipe FRM 2010
et un financement de 295 600.
295 600
Auto-immune : se dit d’une maladie
liée au développement d’une réaction
immunitaire de l’organisme contre
ses propres constituants.
Corticoïdes : médicaments ayant une action
anti-inflammatoire et immunosuppressive.
Immunosuppresseurs : se dit dun
traitement qui supprime les défenses
naturelles de l’organisme.
VERS
UN TEST
DE DÉPISTAGE
Nicolas Six
L’hypertension artérielle pulmonaire est liée
à un rétrécissement des petites artères
des poumons (symbolisées dans cette
pelote de laine), qui fatigue le cœur.
Jusqu’ici, il fallait attendre des signes
de démence et avoir exclu des causes
comme un accident vasculaire
cérébral ou des troubles hormonaux,
pour que soit évoqe la maladie
d’Alzheimer. À ce stade, «la maladie 
était souvent trèsévole », souligne
Bruno Dubois, professeur de
neurologie et directeur de recherche à
l’Inserm. Le diagnostic de maladie
d’Alzheimer pouvait même être po
chez des patients qui en psentaient
les symptômes alors quils étaient en
ali atteints d’une autre maladie.
La seule façon de confirmer la maladie
d’Alzheimer était en fait de pratiquer
une biopsie post-mortem. Mais
aujourd’hui, fini ce flou diagnostique :
le Pr Dubois a publié lautomne
dernier, dans la revue Lancet
Neurology, une nouvelle définition de
la maladie d’Alzheimer. « En associant 
deux tests – destests mettant en évidence 
lestroublesdela mémoire scifiques à 
la maladie dAlzheimer, et des mesures 
biologiquespar analyse du liquide 
phalo-rachidienou par imagerie 
dicale (PetScan,IRM)– onpeut 
alorspratiquement identifier à100 % 
Rarissime il y a un siècle, l’asthme
allergique affecte aujourd’hui un
million de Français. Chez eux,
certaines cellules immunitaires,
les lymphocytes T qui assurent
normalement la défense de
l’organisme contre les virus et
les bactéries, quittent la circulation
sanguine et s’installent dans
les poumons. Ils y provoquent
une inflammation chronique qui
déclenche les symptômes de l’asthme
(toux, sifflements dans la poitrine,
gêne respiratoire). Mais comment
ces lymphocytes se logent-ils dans
les poumons et y survivent-ils ?
En étudiant des souris asthmatiques
sensibilisées à divers allergènes
(acariens, pollens, etc.), des
chercheurs de l’Inserm de Nice
ont trouvé une protéine à la surface
des lymphocytesT. Son nom de code :
CX3CR1. « Cette protéine contribueà 
prolonger anormalement la survie des 
lymphocytesinfiltrésdans lestissus 
pulmonaires», explique Valérie Julia,
chargée de recherche. D’où lie de
la cibler pour mieux traiter lasthme
« Desdicamentsdits antagonistes 
pourraient bloquercette protéine 
CX3CR1. Administrés enaérosol par 
exemple, ils pourraient entraîner la mort 
des lymphocytesT qui infiltrent lesvoies 
respiratoireset sont à lorigine de la 
maladie.» Un médicament de ce type a
déjà été testé : il a permis de prévenir
linflammation des voies respiratoires.
Source : Nature Medicine, novembre 2010.
Alzheimer
Un diagnostic fiable à presque 100 %
6LA RECHERCHE EN DIRECT 7
Une personne séropositive (infectée
par le virus du sida) sur300 ne
développe pas le sida. Même sans
traitement, ces patients conservent
un taux de VIH pratiquement
indétectable dans le sang
Les chercheurs les appellent « des
contrôleurs du VIH ». On savait déjà
que ces personnes développent
une forte ponse immunitaire. Elles
produisent des globules blancs qui
reconnaissent et détruisent les cellules
infectées par le virus. Mais comment
mettent-elles au point une ponse
immunitaire si efficace ? Pour le
savoir, des chercheurs américains ont
analysé et compa le nome dun
millier de ces patients avec celui de
2 600 malades du sida. Ils ont mis au
jour plus de 300variations génétiques
chez les porteurs de cette immunité
naturelle. Toutes sont situées sur
le chromosome6 au niveau des gènes
HLA (HumanLeucocyteAntigen).
Ces nes permettent la production
de molécules qui aident le système
immunitaire à distinguer les cellules
de notre organisme et à s’attaquer
spécifiquement aux intrus. Cette
découverte va aider à comprendre
comment l’organisme de ces patients
s’attaque au virus et évite sa
multiplication. Une piste pour
de futurs traitements.
Source : Science, octobre 2010.
N° 126 / 2e trimestre 2011 2e trimestre 2011 / N° 126
Des chercheurs niçois ont découvert une protéine qui joue un
rôle déterminant dans le développement de lasthme allergique.
Bientôt un médicament pour lutter contre cette maladie ?
Le streptocoque du groupeB est la
principale cause de méningite chez
le nouveau-. Cette maladie grave
survient quand cette bactérie,
normalement présente dans la flore
microbienne intestinale des adultes,
franchit la barrière de l’intestin, pour
rejoindre la circulation sanguine, puis
la barrière qui sépare le sang du
système nerveux central (cerveau et
moelle épinière). Trois laboratoires
français, dont deux équipes ayant
ru le label «Équipes FRM» (Claire
Poyart en 2010, Marc Lecuit en 2008),
viennent de montrer quun type
particulier de streptocoque (le ST-17)
est responsable de la majorité des
infections néonatales et des
méningites. En cause : une protéine à
la surface du streptocoque lui permet
de coloniser lorganisme. Cette
découverte pourrait être utile à de
nouveaux outils diagnostiques. La
protéine serait aussi une cible pour un
vaccin contre
ce type de
méningites.
Source :
Journal of
Experimental
Medicine,
octobre 2010.
VIH
Un facteur naturel de résistance au sida
Méningite
Pvenir
la ningite
du tout-petit
la maladie, et à un stade relativement 
précoce.» Ces examens restent trop
coûteux pour être utilisés aujourd’hui
à grande échelle. Mais on les utilise
déjà pour sélectionner les patients
qui participent aux essais cliniques.
«Grâce à ces tests,leschercheurs peuvent 
axerleurs étudessurdes personnes 
Peut-être un vaccin contre la méningite due
au streptocoque B
Dans la maladie dAlzheimer, les protéines tau, naturellement fabriquées
par l’homme et essentielles à la stabilisation des cellules, saccumulent dans les
neurones. Elles concourent à leur dégénérescence et aux troubles assocs
à la maladie. Des chercheurs allemands ont montré in vitro quune molécule
habituellement utilisée dans le traitement du diabète, la metformine, empêche
le fonctionnement de lenzyme qui intervient dans laccumulation anormale des
protéines tau dans le cerveau. La metformine pourrait donc avoir un effet
fique pour traiter les personnes atteintes de la maladie dAlzheimer.
Source : Proceedings of the National Academy of Sciences, novembre 2010.
La maladie dAlzheimer peut dorénavant être diagnostiquée
avant le stade de démence. Le Pr Bruno Dubois propose des
crires diagnostiques plus fiables et plus précis de la maladie.
diagnostiqesAlzheimer ” plus jeunes, 
avecdessymptômes moins marqués, 
etidentifier des patients dontlestroubles 
cognitifsetde démencene sont pas dus 
à Alzheimer–qui serviront de témoins 
dans lessai clinique. » Ces patients
diagnostiqués pcocement ne
psentent donc pas les symptômes
des maladies du grand âge (nili,
pertes de mémoire...) qui
compliquaient jusqu’ici les
observations des chercheurs.
Objectifs de ces études : mieux
comprendre les mécanismes de
la maladie d’Alzheimer et tester
de nouveaux médicaments sur
des personnes avant que leurs lésions
ne soient trop importantes.
Source : The Lancet Neurology,
septembre 2010.
Une proine
mal éliminée
chez les malades
La maladie d’Alzheimer
saccompagne de laccumulation,
dans certaines zones du cerveau,
dune protéine appeléeta-
amylde. On pensait que la
production de cette substance était
excessive chez les patients, mais
des chercheurs américains viennent
de montrer quelle est similaire à
celle des personnes saines. En
revanche, chez les malades
dAlzheimer, lélimination de la
protéine est ralentie de 30 %.
Il sagit peut-être dun nouveau
moyen de diagnostiquer la maladie,
voire dune piste pour la soigner.
Source : Science, cembre 2010.
BSIP/BL
Phanie
Un traitement du diate
efficace pour la maladie dAlzheimer
IRM du cerveau d’une personne
atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Vos dons
en actions
C’est le financement reçu par
l’équipe de Claire Poyart, labellisée
Équipe FRM en 2010. Un de ses
jeunes chercheurs a également
reçu 19 200 € en 2008
pour ce projet.
300 000
Vos dons
en actions
C’est le montant consacré
par la FRM à ce projet en 2004.
282 500
Liquide céphalo-rachidien : fluide riche en
proines baignant le cerveau et la moelle
épinière.
Génome : ensemble de l’ADN présent dans
chacune des cellules d’un organisme.
Asthme
Empêcher la survenue
de lasthme allergique
Stimuler nos propres défenses pour détruire les cellules malignes, cest
le principe du vaccin anti-cancer curatif. Une telle solution pourrait soigner
des personnes jà malades. Les premiers résultats sont encourageants.
8LA RECHERCHE EN DIRECT 9
N° 126 / 2e trimestre 2011 2e trimestre 2011 / N° 126
Cancers
Lespoir des vaccins curatifs
Le glioblastome multiforme
est un type de tumeur
brale très agressif.
Malheureusement, bien
souvent, la chimiothérapie,
la radiothérapie et la
chirurgie ne permettent
pas de soigner ce cancer.
Dans un cas sur trois,
les cellules canreuses
posdent à leur surface
une protéine anormale qui
favorise le développement
du glioblastome et la
résistance au traitement.
Un premier essai de vaccin
curatif, visant cette
proine, vient dêtre me
au Texas sur des personnes
malades. Et les résultats
sont encourageants.
La survie dans le groupe
des personnes vaccinées
a considérablement
progressé.
Parmi les patients victimes
d’une récidive de ce cancer
et ayant bénéficié du
vaccin, 80 % nont plus
aucune cellule produisant
la mauvaise proine.
Le vaccin serait donc
efficace pour éliminer
ce facteur dagressivité
tumorale.
Source : Journal
of Clinical Oncology,
octobre 2010.
Après un infarctus, le muscle du cœur peut être endommagé
et ne plus assurer correctement son travail de pompe.
Pour le « réparer », une équipe de lInserm teste la greffe
de cellules souches.
Insuffisance cardiaque et infarctus
Des cellules souches pour
« remuscler » le cœur
Les cellules souches ont une
extraordinaire capaci à produire,
selon leur origine, tous les types de
cellules du corps ou d’un organe.
Léquipe de Michel Pucéat (Inserm) a
mont en 2007 que les cellules
souches embryonnaires humaines
peuvent se transformer en cellules du
muscle cardiaque, au sein d’un ur
déficient de rat. Ces cellules
embryonnaires pourraient donc
permettre, demain, de réparer le
ur. Pour les malades, l’espoir est
d’autant plus grand que le nombre
de transplantations cardiaques reste
faible, faute de donneurs. Mais la
thérapie par cellules souches se
heurte encore à deux difficultés.
La première : le risque de tumeur.
La plupart des traitements de l’insuffisance cardiaque
reposent actuellement sur les tabloquants qui
diminuent le rythme du cœur. D’autres médicaments,
comme léplérenone, sont réservés en France aux
personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, ayant été
victimes dun infarctus du myocarde. Des chercheurs
de l’Inserm au CHU de Nancy ont voulu tester l’efficaci
de léplérenone, en plus du traitement standard de
l’insuffisance cardiaque, chez des patients ayant peu
de symptômes. Les sultats sont positifs : en moins
de deux ans, le risque de mortali cardiovasculaire,
d’hospitalisation ou de décès a diminué de 37 % chez les
personnes traies par éprenone par rapport à celles qui
ont reçu un placebo. Ces résultats pourraient modifier
l’approche thérapeutique de la maladie.
Source : New England Journal of Medicine, janvier 2011.
Des chercheurs de
l’Universi du Texas ont
mis au point un test
ultrasensible qui
permettrait de détecter
pcocement le risque
de défaillance cardiaque,
même en l’absence de
symptômes. Ce test est
une version plus sensible du
test sanguin habituellement
utilisé par les services
d’urgence pour confirmer
le diagnostic de crise
cardiaque. Ce test permet
en effet de ler la
psence de la troponine T,
une protéine qui atteste de
la destruction des cellules
cardiaques. Létude
américaine montre que plus
le taux de troponine T est
fort, plus le risque d’avoir
des problèmes cardiaques
est élevé. Selon ses auteurs,
ce serait le plus puissant des
tests prédictifs de mortali
cardiaque jamais élabos. Il
pourrait ainsi prévenir des
décès et des handicaps dus à
l’insuffisance cardiaque.
Source : JAMA, novembre 2010.
Mieux traiter
l’insuffisance cardiaque Prédire le risque cardiaque,
c’est possible !
Glioblastome :
éliminer
la protéine
« agressive »
desediviser à linfini, limitant ainsi le 
risque de développement de tumeur. 
Nousavons conservé uniquement les 
cellules en trainde se spécialiser en 
cellules cardiaques », explique Michel
Pucéat. Seconde difficulté : le rejet
des cellules souches, dû à notre
système immunitaire. Les chercheurs
ont développé une technique
pour éviter de recourir aux
traitements qui suppriment les
défenses naturelles de l’organisme.
« Nous avons “enro lescellules souches 
cardiaques dans descellules prélevées 
dans le tissu adipeux du patient, 
précise Michel Puat. Ces cellules 
graisseuses sécrètentdessubstancesqui 
permettraientà lorganisme de mieux 
tolérer la “greffe”de cellules souches. »
Après deux mois, les animaux
nont pas développé de tumeur,
les cellules souches implantées
se sont différenciées en cellules
cardiaques et la greffe a bien pris.
Source : Circulation, septembre 2010.
BSIP
Des chercheurs et decins de l’Institut
Gustave-Roussy (IGR, Villejuif) testent un
nouveau vaccin curatif sur des personnes
atteintes dun cancer pulmonaire. Ce vaccin
est élabo à partir de sicules crétées
par certaines cellules immunitaires
(cf.photo). Il est la version « améliorée »
d’un vaccin étudié dans deux essais
français et américain. Ces essais
montraient la faisabilité et la bonne
tolérance de cette approche. Les résultats
étaient me très encourageants : chez
certains patients, la maladie s’était
stabilisée. Aujourd’hui, plus de
40personnes touces par un cancer du
poumon avancé et inopérable, mais
répondant bien à la chimiothérapie, vont
être incluses dans l’essai clinique de l’IGR.
Elles bénéficieront d’un traitement vaccinal
Les nouvelles chimiothérapies et la
chirurgie ont apporté de nets progrès au
traitement du cancer du côlon avec
métastases au foie. Mais plus de la moitié
des personnes rechute dans les trois ans
qui suivent le traitement. Aux États-Unis,
une quarantaine de patients ayant
ficié d’une chirurgie ont reçu des
injections d’un lange de protéines issues
de la propre tumeur du patient et de
cellules dendritiques, des cellules
immunitaires capables de stimuler et cibler
Un essai clinique contre
le cancer du poumon
Cancer du côlon : « booster » l’immuni
Les cellules
immunitaires,
appelées
dendritiques
(en bleu),
peuvent
servir à
élaborer
des vaccins
curatifs dans
certains
cancers.
Métastases: tumeurs secondaires issues de cellules
cancéreuses s’échappant de la tumeur d’origine
sur une riode de trois mois et dun suivi
sur deux ans. Si le scanner pratiqué chez
chaque patient au bout dun mois révèle
une progression du cancer, l’orientation
vers une autre thérapeutique sera décidée,
mais si la maladie se stabilise ou régresse,
le traitement sera poursuivi avec une
surveillance gulière.
BSIP
Vos dons
en actions
C’est le financement versé par
la Fondation à Michel Pucéat
et son équipe depuis 2004.
Ils ont aussi reçu le label
Équipe FRM en 2005
et 2010.
345 600
Léquipe a testé avec succès un
procé qui pourrait l’éviter. «Nous 
avons triéles cellules souches pour quelles 
necontiennentplus de cellules capables 
NB : Cet essai pourrait vous concerner uniquement si vous venez davoir un diagnostic de cancer
du poumon non à petites cellules (NAPC), non opérable, et si vous navez pas encore commencé votre
chimiothérapie ou vous lavez débu depuis moins de six semaines. Dans ce cas, et uniquement
dans ce cas, vous pouvez adresser un e-mail de demande dinformation ou de participation à :
benjamin.besse@igr.fr ou nathalie.chaput@igr.fr. Ces critères sont cessaires mais pas suffisants :
dautres critères plus complexes devront être vérifs par des analyses particulières.
laponse immunitaire vers les cellules à
éliminer. Deux patients sur trois ont montré
une réponse immunitaire spécifique contre
la tumeur et leur pronostic de survie à 5ans
s’est amélioré. Les chercheurs estiment que
cette stimulation immunitaire contribuerait
à éliminer ou à stabiliser les petites
tastases échappant à la chirurgie.
Source : Clinical cancer research, octobre 2010.
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C’est le financement reçu par
l’équipe de l’Institut Gustave-
Roussy en 2008, qui travaille
aujourd’hui sur ce nouveau
vaccin curatif dans le cancer
du poumon.
500 000
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