Il est approprié de rappeler que nous avons une racine commune : nous avons le même fondateur,
le Père Caffarel. « À l’époque de la constitution de la Commission de Direction des CPM, son premier
Directeur a été le Père Caffarel, qui déjà en 1944 s’occupait des couples de fiancés, en réalisant des
sessions où il faisait des conférences. Mais avant ces conférences, il y avait toujours un échange de
points de vue basé sur les lettres que les jeunes couples devaient envoyer aux dirigeants de la
session avec leurs réactions et les questions […] suscitées par la conférence précédente ». Cette
préoccupation de la part du Père Caffarel aboutirait à la création des centres de préparation au
mariage (CPM).
En 1956, le Père Caffarel confie à Jean et Jacqueline Pillias la responsabilité de la préparation des
jeunes couples afin d’assurer l’unité des efforts
.
Eh bien, on peut se demander : qu’est-ce qu’un prêtre et un couple — un couple qui s’est initié à
l’activité pastorale avec le CPM et vit un parcours parallèle aux Équipes Notre-Dame — peuvent
apporter à cette conférence ? C’est bien la question que nous nous sommes posés dès le début.
Pour répondre à cette question, nous avons fouillé dans les textes du Père Caffarel pour nous
rappeler ce qu’il nous a laissé. Nous avons trouvé pas mal de textes, quelques-uns déjà publiés en
portugais, parmi lesquels un a particulièrement attiré notre attention. Il s’agit de son testament
spirituel (présenté à Chantilly, France, en 1987, 14 ans après s’être volontairement éloigné de la
responsabilité du Mouvement des Équipes Notre-Dame). Nous avons trouvé aussi une énorme
source d’inspiration dans la revue L’Anneau d’Or, que le Père Caffarel a éditée en France de 1945 à
1967.
En relisant ces textes admirables de notre Fondateur commun, nous avons senti une admiration
énorme devant sa capacité de voir plus loin, devant son discernement et la clarté de son analyse, et
nous constatons qu’encore aujourd’hui nous nous reconnaissons entièrement dans ses paroles
prophétiques, qui sont d’une actualité impressionnante.
Notre tâche a donc été très facilitée, et aujourd’hui nous nous sentons ici presque comme émissaires
et porte-parole en vous apportant les paroles du Père Caffarel, qui résonnent dans ce que nous
avons vécu au service de l’Église, en plusieurs activités pastorales au niveau paroissial, diocésain et
national.
Ce que nous vous apportons, ce ne sont donc pas nos paroles mais notre vie, selon les paroles du
Père Caffarel. Que Dieu nous aide à vous la communiquer avec clarté.
Dans ces textes, le Père Caffarel nous présente la spiritualité conjugale, vécue et approfondie en de
petites communautés. Ce n’est pas exclusif à aucun mouvement, ni même valable uniquement pour
quelques Chrétiens. C’est une découverte vécue et approfondie en Église au cours de beaucoup
d’années et qui fait aujourd’hui partie du Patrimoine commun. La spiritualité conjugale peut être
vécue de plusieurs façons et selon plusieurs méthodes. Il faut donc bien la connaître afin de pouvoir
la vivre, l’approfondir et la témoigner.
De notre expérience, ce que nous pourrions peut-être suggérer c’est que l’approfondissement de la
spiritualité conjugale soit envisagé aux CPM de façon à ce qu’on puisse évaluer mieux l’avantage de
En 1960, nommé consulteur au Concile Vatican II, il a rédigé à l’intention de la Commission pour l’Apostolat des Laïcs, plusieurs
communications sur le mariage chrétien et la mission apostolique du couple et de la famille.
En 1965, il a fondé la maison de prière de Troussures, au nord de Paris, où, pendant 30 ans, il a animé des semaines de prière
ouvertes à tous et qui ont constitué des opportunités de formation à la prière et à la méditation.
Décédé en 1996, l’ouverture de son procès de canonisation a été officiellement annoncée à Lourdes en 2006.
Cf. ALLEMAND Jean, Henri Caffarel, Un homme saisi par Dieu, Équipes Notre-Dame, Paris, 1997.