p a t r i m o i n e a rc h é o l o g i q u e A20 le passé retrouvé La protohistoire Il y a 3000 ans : l’Age du Bronze La métallurgie du bronze apparue vers 1800 avant notre ère a permis de nouveaux développements, notamment dans le domaine de l'artisanat, et induit une hiérarchisation de plus en plus forte de la société. La maîtrise du bronze constitue en effet un enjeu de pouvoir important car elle permet l'accumulation de richesses. Les fouilles sur le tracé de l'A20 ont révélé plusieurs habitats de la fin de l'âge du Bronze, entre 1300 et 750 avant notre ère. L’évolution d’une ferme à Combe Nègre (Loupiac – Lot). Au même endroit que la ferme néolithique, s'est installée vers 1300 avant notre ère une petite exploitation agricole. Des fosses et un bâtiment de plan carré muni d'un foyer attestent cette modeste ferme. Entre 1000 et 750 ans avant notre ère, ce premier bâtiment se développe en direction du versant de la combe et forme un plan en L avec la construction précédente. Se développe alors un véritable hameau composé de plusieurs unités d’habitation et d’enclos destinés à des activités pastorales et agricoles. Enfin, vers 700 avant notre ère, le site s’augmente d’un nouvel habitat juste avant d’être abandonné définitivement. Évocation du paysage dans la région de Combe Nègre (Loupiac - Lot) au Bronze final. Dessin aquarellé M. Cutrona. Biberon en céramique du Bronze final, décoré d’incisions (Loupiac, Combe Nègre - Lot). Vue d’une tombe de l’âge du bronze (Camp d’Alba, Réalville – Tarn-et-Garonne). Cl. O. Dayrens/INRAP. Cl. C. Nourrit/INRAP. Plat d’une tombe de la fin de l’âge du Bronze (Camp d’Alba, Réalville – Tarn-et-Garonne). Deux nécropoles à incinération, le Camp d’Alba (Réalville – Tarnet-Garonne) et le Camp de l’Église sud (Flaujac-Poujols – Lot). La découverte de ces deux nécropoles à incinération a permis de faire progresser les connaissances sur de nouvelles pratiques funéraires introduites à la transition entre l’âge du bronze et l’âge du fer : l’incinération et les tombes individuelles sous tertres regroupés en nécropole. Les 90 sépultures à incinération du Camp d’Alba et les 55 tombes du Camp de l’Église sud étaient placées dans d’étroites fosses circulaires, soit aménagées dans les anfractuosités du rocher soit creusées dans les limons. Les sépultures étaient couvertes d’une dalle de fermeture ou d’un élément en bois (disparu). Elles étaient entourées d’une structure de blocs et de dalles calcaires formant une aire circulaire d’un à trois mètres de diamètre. Ce tumulus protégeait la sépulture et en assurait la signalisation. L’ossuaire était déposé au centre du tertre dans une urne cinéraire recouverte d’un plat. Elle était associée à des vases d’accompagnement, des vases à boire ou à des objets de parure. Cl. O. Dayrens/INRAP. Tombes à incinération du VIIIe siècle avant notre ère (Camp de l’Église sud, Flaujac-Poujols – Lot). Cl. O. Dayrens/INRAP. il y a 2500 ans : le temps des Celtes La nécropole de Camp de l’Église nord (Flaujac-Poujols – Lot). La nécropole tumulaire du Camp de l’Église Nord utilisée entre 550 et 420 avant notre ère présente 21 tertres fouillés. Le pourtour des tumuli est délimité par une couronne de pierre. Chaque tertre renferme une tombe à incinération, située au centre dans un caisson contenant l’ossuaire et les offrandes. Dans certains tumuli, des murets en pierre délimitent des compartiments radiaux. Cette structure en roue de char pourrait attester la pratique de cultes solaires. Une aire sépulcrale, distincte de la sépulture centrale, rassemble les restes osseux humains incinérés, des cendres et des charbons de bois. L’ensemble du mobilier retrouvé dans les sépultures, près de 400 vases, parures, armes…, montre l'utilisation de la nécropole entre les années 550 et 420 avant notre ère. Ces objets correspondent à l'équipement personnel du défunt et à des offrandes déposées sur le bûcher. Alors que certaines pièces ne portent que les traces de passage sur le bûcher funéraire, d’autres sont calcinées, déformées, voire fondues sous l'action de la chaleur. Beaucoup d'objets présentent des traces de manipulations qui témoignent de pratiques variées : rite de pureté par le passage de l’objet au feu, rite d’assistance et de lien maintenu avec le défunt par des offrandes, rite de l’inversion où les armes sont pliées ou cassées intentionnellement pour matérialiser l’inversion qu’opère le passage de la vie à la mort. Les tumuli 9 et 16 correspondent sans doute aux sépultures de deux cavaliers dont les incinérations sont associées à deux chevaux sacrifiés pour acheminer symboliquement vers l’au-delà des personnages de haut rang. Fibule en bronze, fin du VIe avant notre ère (Camp de l’Église Nord, Flaujac-Poujols – Lot). Vue de la tombe 16 en fin de fouille. La structure interne du tertre funéraire en forme de roue de char apparaît nettement (Camp de l’Église Nord, Flaujac-Poujols – Lot) Cl. J.-M. Beausoleil/INRAP Cl. C. Nourrit/INRAP. Épée en fer de type laténien de la fin du Ve siècle avant notre ère. dans son fourreau. Elle a été intentionnellement pliée avant d’être déposée en surface de la tombe 28 (Camp de l’Église Nord, Flaujac-Poujols – Lot) Cl. C. Nourrit/INRAP. La tombe d’un notable aux Plaines (Cayrac – Tarn-et-Garonne). La fouille d'une nécropole gallo-romaine à Cayrac a permis une découverte exceptionnelle : la tombe d'un riche personnage mort au VIe siècle avant notre ère qui atteste l'ancienneté de la création de cette nécropole. Les offrandes et les objets personnels du défunt avaient été rassemblés auprès de deux vases contenant ses restes incinérés. L'abondance de ces objets et le caractère exceptionnel de certains d'entre eux suggèrent la présence d'un personnage de haut rang dans la société locale. Bassin en tôle de bronze du VI e siècle avant notre ère (Les Plaines, Cayrac Tarn et Garonne). Cl. C. Nourrit/INRAP. Le Conseil général du Lot, agit pour la valorisation du patrimoine départemental.