de choix du patrimoine théologique du siècle dernier: La résur-
rection de Jésus, mystère de salut, publié en 1950 et objet de 11
éditions successives et de traductions en plusieurs langues5.
Dans la préface de Christ notre Pâque, le P. Durrwell raconte
brièvement et en images6comment il en est arrivé à l’oeuvre
maîtresse de sa vie. Laissons-lui la parole.
De l’admirable cathédrale du mystère révélé, où tout fait
corps, où chaque élément a sa signification dans son intégration,
on avait (au temps de mes études) enlevé la clé de voûte. Que
reste-t-il d’un édifice dont la clé de voûte a été enlevée? Les pierres
éparses peuvent conserver leur beauté singulière, mais ce n’est
que dans l’ensemble que chacune d’elles joue son rôle. La clé de
voûte qui est aussi la pierre d’assise, est le Christ, le Fils de Dieu
ressuscité dans sa mort. Or à cette époque, on faisait peser sur la
seule mort tout le poids de la rédemption. De la résurrection on
soulignait l’importance apologétique. Elle est la preuve de la foi,
de cette foi par laquelle l’homme est justifié. On relevait aussi sa
valeur d’exemplarité: ressuscité, Jésus est l’image de l’homme jus-
tifié grâce au sang de la croix. C’est dans ces deux sens qu’on
interprétait la parole: “Il fut ressuscité pour notre justification”
(Rm 4, 25). […] Vers la fin du temps de séminaire (1937), la certi-
tude s’est imposée à moi, que la résurrection de Jésus fait partie,
avec la mort, du mystère de la rédemption. […] Rapidement et
d’elle-même, la cathédrale s’est reconstruite à mes yeux dans son
harmonieuse beauté7.
Dans le livre pris ici en considération, c’est un peu la maquet-
te de cette “cathédrale reconstruite” qu’il nous présente, mais
désormais non pas comme une œuvre projetée, mais comme une
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l’homme avec Dieu et son impact sur la morale chrétienne selon F.-X.
Durrwell, dans StMor 35(1997), 233-246.
5Six à ma connaissance (italienne, espagnole, portugaise, anglaise,
allemande, japonaise). - Pour plus de détails sur la vie et la bibliographie du
P. Durrwell, voir le susbtantiel In Memoriam de J. MIMEAULT, dans StMor
43(2005), 371-376.
6Il existe ailleurs un récit plus détaillé de cette expérience. Voir: M.
BENZERATH, A. SCHMID, J. GUILLET (éd.), La Pâque du Christ mystère du salut
(LD., 112), Paris, Cerf, 1982, 10s.
7O.c., 8-9.