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2GRAND ANGLE
LUNDI 22 AVRIL 2013 LE NOUVELLISTE
Jules, ici dans les bras de sa
maman, apprécie le contact
avec le cheval islandais.
Jules a 4 ans. Prématuré, atteint d’une hé-
morragie cérébrale à la naissance, l’en-
fant a subi quelques séquelles au cer-
veau, et est aujourd’hui IMC (infirme
moteur cérébral). «Au niveau motricité,
ses bras et ses jambes sont touchés; mais il a
déjà fait beaucoup de progrès avec les bras
depuis qu’il pratique l’hippothérapie»,ex-
plique sa maman.
Le petit garçon de Martigny souffre
encore d’hypertonicité dans les
mollets. «Il est donc tout le temps
sur la pointe des pieds quand il
marche. L’hippothérapie lui fait
beaucoup de bien car elle lui per-
met de détendre ses muscles. »
Jolie connivence
avec le cheval
Jules travaille ainsi sa motricité à un
rythme régulier depuis un an, grâce à Tru-
di Dupont et à «Saphir», le cheval. «Jules
parle tout le temps de «Saphir», en dehors de la
thérapie. Il adore le contact avec l’animal. D’ail-
leurs, on amène chaque fois du pain et des carot-
tes pour «Saphir» et on passe un petit moment
avec lui après la séance… Lété, nous restons un
moment avec les lapins, les poneys, Jules adore ça.»
Le petit garçon est monté sur le cheval à 3 ans déjà.
«Il avait pourtant de très courtes jambes et tenait à
peine sur «Saphir», mais il a tout de suite eu du plai-
sir et se donnait toute la peine du monde.»
Ludique aussi
La maman ne cache pas son enthousiasme par
rapport aux effets de l’hippothérapie-K. «Je ne
peux que constater que Jules fait des progrès de se-
maine en semaine. On voit qu’il a encore des capacités
supplémentaires à développer. Jules veut tout le temps
aller plus loin. Depuis quelques séances, il a commen-
cé à faire un peu de tölt, c’est quelque chose de ludique
aussi pour lui», ajoute-t-elle.
Le petit garçon suit le traitement une fois par se-
maine, pendant une trentaine de minutes. «Juste
après, on le sent très fatigué, mais ensuite on voit que
cela lui a fait du bien.»
Lapproche du cheval, pouvoir monter, est aussi un
atout pour Jules.
Pour aujourd’hui, comme pour demain. «Lorsque
son frère aîné – qui a 6 ans – commencera à avoir des
activités extrascolaires, Jules pourra monter à che-
val. Ce sera son activité en dehors de l’école, son truc
à lui. Il n’y a que des avantages, conclut sa ma-
man.
TEXTES CHRISTINE SAVIOZ
PHOTOS SACHA BITTEL
«On va sur le cheval, Jules? T’es
prêt?» La maman du petit garçon
IMC agé de 4 ans dépose alors
délicatement son fils sur «Sa-
phir», un cheval islandais. «C’est
un cheval idéal pour les petits pa-
tients notamment. Il est relative-
ment fin, et aime tölter (ndlr. mar-
cher entre le pas et le trot), une
allure qui convient bien aux pa-
tients», explique Trudi Dupont.
Cette physiothérapeute se pré-
pare à pratiquer l’hippothérapie-
K avec Jules en plein air, à Saxon.
Pendant une quarantaine de mi-
nutes, elle accompagne et effec-
tue divers exercices avec le petit
patient assis sur le cheval.
Un vrai traitement
thérapeutique
L’hippothérapie-K est une for-
me de traitement physiothéra-
peutique reconnu utilisant les
mouvements du dos du cheval
retransmis sur le patient qui, lui,
reste passif et nexerce aucune
influence sur l’animal. «Cette
méthode permet d’utiliser les mou-
vements induits par le cheval sur la
personne qui doit apprendre à gé-
rer ses mouvements. C’est un réel
travail de physiothérapie, mais qui
permet un déplacement dans l’es-
pace alors quau cabinet, on est
beaucoup plus statique», ajoute
Trudi Dupont.
La méthode est destinée aux
personnes IMC, atteintes de
sclérose en plaques (traitements
remboursés par les caisses-mala-
die) ou encore aux paraplégi-
ques. «L’hippothérapie a une ac-
tion équilibrante sur le tonus de la
musculature du tronc; elle dimi-
nue donc les symptômes de sur-
charge (douleurs dorsales) et ré-
entraîne cette même musculature;
elle libère également les mouve-
ments du bassin et détend les
membres inférieurs.»
Résultats spectaculaires
De par son expérience de vingt-
cinq ans, Trudi Dupont a ainsi pu
mesurer les effets spectaculaires
de la méthode sur ses patients.
«Ils font des progrès incroyables, de
séance en séance.» Evelyne, une
Valaisanne atteinte de sclérose
en plaques depuis 1998, ne la
contredira pas. «Je suis persuadée
que l’hippothérapie me fait du bien
pour ralentir l’évolution de la mala-
die. Je fais aussi d’autres activités,
comme de l’aquagym par exemple;
tout cela doit sans doute contribuer
à me maintenir active et sur mes
deux jambes!» Cavalière passion-
née avant la maladie, Evelyne re-
trouve ainsi une certaine compli-
cité avec le cheval. «C’est un con-
tact privilégié avec l’animal que j’ai
envie de préserver
La patiente peut monter sur le
dos de «Saphir», sans avoir be-
soin d’aide. Une rampe d’accès
également destinée aux per-
sonnes sur chaise roulante – lui
permet de s’installer sur l’animal
sans trop d’effort. Par ailleurs,
différentes selles existent pour
répondre au mieux aux besoins
des patients. «Des étriers spéciaux
peuvent être utilisés pour neutrali-
ser le poids trop important que
représentent des jambes paralysées
par exemple. Cela évite une po-
sition trop cambrée, qui aurait
tendance à bloquer le bassin dans
ses mouvements», précise Trudi
Dupont.
En Valais, seules deux autres
personnes pratiquent la mé-
thode hippothérapie-K: l’une la
pratique à la clinique bernoise
de Crans-Montana, surtout avec
des patients de l’établissement,
et l’autre à Brigue. «La méthode
exige une formation. Il ne sagit
pas seulement de mettre une per-
sonnesurlechevaletdelafaire
tourner sur la piste», ajoute Trudi
Dupont.
Mouvements précis donc,
mais sans oublier le plaisir du
patient. Qui a une place prépon-
dérante dans le traitement. «Le
fait d’être à l’air libre et d’avoir un
contact privilégié avec le cheval est
gratifiant pour la personne.» Car
le but final est bel et bien de se
faire plaisir et de faire plaisir à
son corps.
HIPPOTHÉRAPIE La méthode aide les patients IMC ou atteints de sclérose en plaques.
Quand le cheval soigne
Pendant une trentaine de minutes, Trudi Dupont accompagne et surveille les mouvements du patient.
jmt - jh
«Cette méthode fait
travailler les muscles du
dos et détend les muscles
des jambes notamment.»
TRUDI DUPONT PHYSIOTHÉRAPEUTE ET HIPPOTHÉRAPEUTE
Jules, petit garçon IMC de 4 ans, peut détendre les muscles de ses
jambes.
Jules a créé une belle complicité avec «Saphir»
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