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9 Le politique
C’est à l’occasion de la récente campagne présidentielle française que la question a été abordée
avec le plus d’impact, lorsque Nicolas Hulot a proposé la mise en place d’un pacte écologique. Il
est regrettable que ce pacte ne comporte pas d’engagement concernant la modification des
comportements individuels. Toutefois, La décision du nouveau président Nicolas Sarkozy de créer
un ministère d’Etat de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables, confié à une
personnalité politique importante, devrait satisfaire les engagements du « pacte écologique ». Il
crée un espoir de voir les questions de changement climatique sérieusement prises en compte par
le gouvernement. Notons que parmi les missions confiées au ministère dans les décrets
d’attribution, figure la politique d’association des citoyens aux choix environnementaux et la
contribution à l’éducation, la formation, l’information en matière d’environnement.
A ce stade, le débat se déplace, il ne s’agit plus de discuter des causes et des preuves, mais cette
fois-ci des réponses à apporter.
Au niveau de l’Union européenne, qui tient une place essentielle en matière de conduite de la
politique de l’environnement, on peut noter une idée, émise par le député Daniel Cohn-Bendit,
consistant à créer un pacte européen de stabilité climatique sur le modèle du pacte de stabilité
économique. Si les Etats s’engageaient à respecter un tel pacte écologique avec la même vigueur
qu’ils mettent à respecter le pacte économique, l’opinion publique devrait se sentir largement
impliquée dans cette politique écologique.
9 L’entreprise
Les entreprises ont des positions différenciées, allant du discrédit de l’information sur le
changement climatique à l’adhésion. Certains groupes pétroliers font partie du premier groupe.
Exxon-Mobil par exemple, a « dépensé au moins 19 millions de dollars depuis 1997 pour financer
un réseau de dizaines d’officines d’études et de recherche afin d’introduire le doute dans les
médias et le public aux Etats-Unis sur les changements climatiques et le rôle des émissions de
gaz à effet de serre » (Le Monde, 15 février 2007, page 33). Depuis 2006, Exxon-Mobil ne
contesterait plus la réalité du réchauffement climatique et son origine humaine, mais considèrerait
que les responsables en sont non pas les compagnies pétrolières, mais les consommateurs et les
gouvernements. Il n’est pas inintéressant de noter que cette prise de position du premier groupe
pétrolier mondial renvoie directement à la question du comportement individuel.
De l’autre côté du spectre, des entreprises comme Shell (compagnie pétrolière) ou Lafarge
(ciments) se sont volontairement engagées, depuis plusieurs années, à respecter les objectifs de
Kyoto, espérant notamment en retirer une image favorable chez les consommateurs. Les
entreprises automobiles dépensent une large part de leurs efforts de recherche pour réduire leurs
émissions de gaz à effet de serre.
Enfin, les entreprises diffusent de plus en plus des publicités, en particulier télévisuelles, dans
lesquelles est mis en avant la préoccupation du développement durable. Il existe donc une réelle
préoccupation des entreprises d’afficher, au-delà de toute anticipation économique sur les
technologies « propres », l’image d’un comportement écologiquement responsable vis-à-vis du
consommateur.
9 L’éducation
Autre domaine dans lequel sont diffusés des messages : l’enseignement. L’Education Nationale
française a mis en place une instruction du 8 juillet 2004, qui renouvelle la dimension pédagogique
de l’éducation sur l’environnement en l’intégrant dans une perspective de développement durable.
Tous les élèves sont visés, dès le plus jeune âge, « pour leur permettre d’acquérir des
connaissances et des méthodes nécessaires pour se situer dans leur environnement et y agir de
manière responsable ». L’effet de cet enseignement sur les élèves, en particulier ceux du primaire,
prompts à intégrer les normes, est spectaculaire dans les cercles familiaux : les enfants informent
souvent leurs parents sur les sujets d’environnement, et interviennent dans les foyers pour
développer des comportements éco-responsables. Du point de vue philosophique, leur
intervention sur ces sujets est particulièrement légitime, s’agissant des générations qui vivront les
effets du changement climatique.