JOURNAL DE
PHYSIQUE
Colloque
C6,
supplément au no
1
1,
Tome
36,
Novembre
1975,
page
C6-1
ÉTUDE
PARAMÉTRIQUE
DU
GAIN A VIDE DANS LES MÉLANGES
CO,
:
N,
:
He
J.
BONNET
Office National d'Etudes et de Recherches Aérospatiales
(O.
N.
E.
R.
A.)
92320 Châtillon, France
Résumé.
-
Nous présentons ici un modèle de calcul du gain
à
vide d'un mélange CO2
:
NÎ
:
He
à
pression élevée, excité par une décharge. Parallèlement au modèle théorique, un amplificateur laser
à
décharge entretenue par faisceau d'électrons a
été
mis au point. La comparaison entre les résultats
des mesures et les prévisions du modèle est effectuée pour plusieurs mélanges et des conditions
d'excitation variées. Le modèle décrit de façon satisfaisante l'évolution, en fonction du temps, du
gain
à
vide dans ces mélanges.
Abstrad.
-
We present a model for calculation of the small-signal gain in high-pressure
CO2
:
NZ
:
He mixtures excited by an electric discharge. In the same study, a laser amplifier with an
electron-beam-sustained discharge has been constructed. The cornparison between measurements
and predictions of the model is done for several mixtures and various excitation conditions. The
model is satisfactory in describing the time-dependence of the small-signal gain in CO2
:
N2
:
He
mixtures.
1.
Introduction.
-
Les lasers
à
CO,,
et en particulier
les lasers électriques, sont activement développés en
raison des puissances qu'ils permettent d'obtenir avec
un bon rendement, aussi bien en continu que par impul-
sion. Les efforts tendent
à
augmenter Ia pression dans
le laser, ce qui accroît la puissance et l'énergie dispo-
nible, et réduit les durées d'impulsion
;
on est cepen-
dant vite limité dans cette voie par les problèmes liés
aux décharges dès que la pression devient supérieure
à
quelques dizaines de torrs.
Il est possible d'obtenir des décharges homogènes
dans un gaz
à
pression élevée, soit en se limitant
à
des
décharges très brèves, soit en utilisant une ionisation
séparée de la décharge. Dans ce dernier cas, on peut
alors connaître avec précision le champ électrique et la
densité des électrons, et les faire varier séparément tout
en ajustant la durée de la décharge. On sépare ainsi
l'étude de la décharge de ce qui est plus particulier
à
la
création de l'inversion de population.
Nous avons utilisé une décharge entretenue par
faisceau d'électrons, et nous avons comparé le gain
mesuré
à
celui que prévoit un modèle
à
quatre tempé-
ratures dérivé de celui qui a été discuté par Dahan
[l].
Cette comparaison est faite avec des conditions d'exci-
tation et des mélanges suffisamment variés pour en tirer
des conclusions sur la validité du modèle, et pour pro-
poser des améliorations éventuelles dont l'effet ne soit
pas limité
à
quelques cas particuliers.
Ce travail a fait l'objet d'une thèse
[2],
où l'on trou-
vera sous une forme plus développée certains points
particuliers qui n'ont pas pu être traités ici.
2.
Modèle théorique.
-
Nous avons repris, en
l'adaptant au cas d'un amplificateur fonctionnant par
impulsions, le modèle précédemment étudié par
Dahan
[II
et que nous décrivons brièvement. Les modi-
fications apportées sont de deux sortes. Tout d'abord
l'intégration des équations d'évolution est faite par
rapport au temps et non par rapport
à
une variable
d'espace, puisque nous avons un gaz immobile. Ensuite
Dahan utilise une distribution maxwellienne des
électrons pour le calcul des coefficients d'excitation
électronique et pour l'écriture des termes d'excitation
dans les équations d'évolution. Or, les études théo-
riques sur les fonctions de distribution
[3]
ont montré
que celles-ci, bien que peu différentes d'une max-
wellienne dans la plupart des mélanges utilisés, condui-
saient dans certains cas
à
des coefficients d'excitation
sensiblem-ent différents. De plus, les sections efficaces
d'excitation que nous avons utilisées
[4]
sont plus
complètes et comprennent l'excitation directe du mode
longitudinal symétrique de CO,, que nous avons donc
pu inclure dans ie modèle.
Abordons maintenant la description du modèle
utilisé. Les énergies sont rapportées
à
l'unité de volume
de mélange et les densités sont en nombre de particules
par unité de volume. On appellera
v~
le mode de vibra-
tion de N,, v,,
v,
et
v3
respectivement le mode longi-
tudinal symétrique, le mode de flexion et le mode lon-
gitudinal asymétrique de CO,. Soient EN, El, E,,
E3
les énergies contenues respectivement dans chacun de
ces modes.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyscol:1975601