
4 AVIS DU CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL
L’INVESTISSEMENT PUBLIC :
MALGRÉ LES DIFFICULTÉS, UNE PRIORITÉ
Synthèse de l’avis1
L’investissement, public ou privé, joue un rôle décisif dans le développement de nos
sociétés. Son rôle doit être économique, social et fondamental dans le développement de
l’emploi et de la productivité dans la transition vers un développement soutenable.
Dans un monde mouvant, l’Etat doit jouer un rôle proactif et donc intervenir dans la
réalisation et l’orientation de l’investissement. Cela s’applique également à l’Europe.
La situation des finances publiques exige toutefois une stricte sélection des
investissements publics. Ils se justifient s’ils présentent des externalités positives ou s’ils
préparent l’avenir avec des projets que le secteur privé ne peut mener. L’investissement
public doit servir un projet de société (éducation, recherche, infrastructures…).
En France, l’investissement public se situe à un niveau élevé. Est-il soutenable dans les
années à venir et à quelles conditions ?
Le constat
L’ ag r ég a t F B C F, q u i n’ in c l u t p a s, p a r e x em p l e, l e s d é p en s e s e n R & D, e s t i m p a r f a i t m a i s
c’est le seul qui soit suivi à long terme et comparable internationalement.
La part de l’investissement public, mesuré par cet agrégat, dans le PIB est restée stable
depuis une trentaine d’années, un peu au-dessus de 3 %. L’Etat a maintenu le montant de
ses investissements et les collectivités locales ont accru les leurs ; ainsi, leur part dans le total
est passée de 44,3 % en 1950 à 71,5 % en 2010. Par fonctions, le logement enregistre la plus
forte croissance alors que les transports marquent un recul.
Les PPP, dont le bilan et l’utilité font débat, ne représentent qu’un faible complément
(31 Md d’euros sur 8 ans et 7 % du total).
En regard, la dette publique a atteint 86 % du PIB en 2011 (cf. avis du CESE La dette :
un pont entre passé et avenir, juin 2012). Cela ne peut durer. Or, la France atteint un niveau
record de dépenses publiques ; leur réduction se répercute en général sur le niveau de
l’investissement. Pour le secteur local, deux risques majeurs s’y ajoutent : les difficultés
d’accès au crédit, en lien avec la mise en place des règles dites de Bâle III et le renforcement
de la dépendance financière vis-à-vis de l’Etat.
Des besoins certes importants,
mais financièrement difficilement soutenables
L’ E t a t d o i t r é p o n dr e a u x d é fi s n o u v e au x s a n s s a c r i fie r l ’e n t r et i e n e t l a p r és e r v a t i o n d e
l’existant. Les besoins sont nombreux et doivent être analysés à l’aune du développement
durable. Pour autant, il faut à l’évidence éviter les éventuels gâchis.
1 L’e n s e mb l e d u p r o je t d ’a v i s a é t é a d o p t é a u s c r u t in p u b l ic p a r 9 8 v o i x p o u r, 7 3 a b s t e nt i o n s et 1 contre
(voir le résultat du scrutin en annexe).