Au bord du monde

publicité
Au bord du monde
UNE PIECE RÉALISÉE À PARTIR DE TEMOIGNAGES DE MIGRANTS
ET DE PROFESSIONNELS AUTOUR DE LA MIGRATION
Texte et mise en scène de Valentine Sergo
Présenté au Théâtre Saint-Gervais à Genève
Dans le cadre de la quinzaine « Mémoires blessées »
Du 3 au 16 février 2014
Le mur : Palestine
Le théâtre est à la base un espace métaphorique et la force de la
métaphore est qu’elle touche le spectateur au-delà de son milieu social
et économique,
en permetant d’universaliser le propos.
!
"!
Distribution
Mise en scène
Valentine Sergo
Assistanat
Rim Essafi
Comédiens
Latifa Djerbi,
Jean-Luc Farquet,
Miami Themo,
Distribution en cours
Conteur
Sidi Moumounta
Costumes
Aline Courvoisier
Scénographie
Calire Firmann, Valentine Sergo
Lumière
Claire Firmann
Image, dessin
En cours
Univers sonore
En cours
Administration
Maribel Sanchez
Procédure en deux temps :
Première phase : Récolte de matière, entretiens, et phase de réécriture
Deuxième phase : Mise en scène et répétitions
!
#!
Origines du projet Au bord du monde
Ce projet est né de ma rencontre avec le centre pour requérants d’asile de Feuillasse
basé à Meyrin (Canton de Genève).
J’ai pénétré pour la première fois dans ce centre, lorsque j’ai travaillé sur la
commune de Meyrin pour un projet autour de la cité et ses différents flux migratoires.
Ce projet est devenu un spectacle : Tous les chemins mènent à Meyrin, qui a été
présenté sur la commune en octobre 2011 pour une durée de 3 semaines.
La sensation immédiate que j’ai ressenti en repartant de ma première visite du centre
de Feuillasse, fut la prise de conscience du parcours de vie de toutes ces personnes.
Ce n’était plus de vagues gens qui avait fuit des guerres, des dictatures …mais une
femme enceinte qui était partie en pleine nuit avec sa petite fille de 5 ans, parce
qu’une milice confisquait sa maison, la même milice qui avait fait disparaître son mari
depuis plusieurs mois… C’était également un homme en danger de mort, en lutte
contre la dictature établie dans son pays, il avait été placé dans un avion sans même
savoir où il allait atterrir… Ou un autre qu’on a purement et simplement expulsé de la
terre de ses ancêtres pour forer dans son sol à la recherche de l’or noir...
C’est une envie peut être trop ambitieuse, mais mon désir est avec ce projet de
redonner une humanité à ces figures un peu fantomatiques qui hantent le paysage
helvétique, provoquant tantôt l’inquiétude, tantôt la pitié.
Je n’ai ni envie de faire un état des lieux, ni de provoquer ou de prendre une position
politique.
Ce que je veux, c’est donner la parole à ces gens, mais aussi à tous ceux qui sont
autour : assistante sociale, juriste, policier, etc… quel est également le vécu de ces
personnes qui se battent pour que l’autre reste ou parte ?
Valentine Sergo
Avril 2013
!
$!
Construction de la dramaturgie
Les entretiens
La méthode de travail utilisée sera de type qualitative avec une démarche de type
documentaire. Elle utilisera l’entretien semi-directif comme outil de récolte de
données.
La récolte de ces récits servira ensuite de « matériel » à l’écriture de la pièce. A
l’image de la procédure utilisée lors de l’élaboration du projet Tous les chemins
mènent à Meyrin, une réécriture des textes bruts sera faite afin de donner une
cohérence et une dramaturgie au récit, tout en veillant à ne pas les dénaturer. Cette
phase d’écriture sera évidemment faite avec respect et bienveillance.
En miroir à cette démarche documentaire, une recherche sur les contes et légendes,
des pays fuis par les personnes migrantes interrogées, sera faite. L’intérêt pour ces
récits vient de la conviction que ces histoires-là sont souvent tout ce qu’il reste à ces
personnes de leur pays, la plupart étant partis seuls, n’ayant plus ni bien, ni famille. A
l’image des souvenirs, ce « bagage » a la faculté de pouvoir rester intact dans les
mémoires. Il est de plus un symbole fort qui permet de garder le lien avec ses
origines.
Nature des sources
La procédure de récolte d’informations en vue de l’élaboration du récit sera de
différentes natures :
A. Témoignages recueillis auprès des requérants d’asile, des assistants sociaux
travaillant dans les centres qui les hébergent (notamment le Centre Feuillasse,
vu que des liens sont déjà créés et qu’il est très important d’avoir des liens de
confiance pour que les langues se délient), des juristes qui traitent ces cas,
des service de l’ordre notamment la Police, le CSP, L’OCP.
B. D’articles de journaux et ouvrages traitant de cette problématique.
C. De documents télévisuels et cinématographiques qui traitent de cette
problématique.
!
%!
Raconter…
Ce projet est un spectacle de théâtre, que l’on pourrait définir comme « théâtre
documentaire », bien que cette appellation ne représente qu’un aspect du spectacle.
En effet, l’une des forces du théâtre est de pouvoir s’extraire du réalisme. Le théâtre
est l’essence même de l’espace métaphorique. C’est pour cette raison que le
spectacle naviguera entre, des données réelles, puisées dans les témoignages
de protagonistes, les documents traitant du sujet (livres, articles, vidéo) et des
données, oniriques, métaphoriques, puisées dans les imaginaires collectifs des
pays d’où viennent les protagonistes (contes, légendes, chansons).
Il faudra aussi veiller à être très vigilant et subtil sur ce que l’on nomme
« incarnation ». En effet, vu que la parole dite sur scène est en lien direct avec des
personnes réelles, vivantes et proches géographiquement du lieu du spectacle, vu
que les comédiens entrent et sortent sans cesse de ces incarnations ; l’interprétation
du comédien sera plus axée sur la restitution honnête et sans fioriture de la parole
(l’aspect documentaire et réaliste du spectacle) et la possibilité d’incarnation se fera
plus dans les parties oniriques (contes, légendes).
Ces deux modes, narratif et dramatique, seront utilisés pour raconter l’histoire de
l’Objet, dans sa forme de spectacle. Les textes, hybrides au niveau de leur mode,
navigueront entre le dramatique et le narratif.
Je souhaite provoquer l’empathie chez le public,
le toucher plus émotionnellement qu’intellectuellement.
!
&!
Public cible
Travail de médiation auprès de différentes associations
Ce spectacle s’adresse à un public adulte et adolescent mais également à un public
pas forcément habitué à venir au théâtre comme les migrants dont il est question ici.
Pour ce faire, Valentine Sergo a l’intention de garder des liens avec les institutions
qui l’auront accueillie lors de la phase de récolte de matière et ainsi, par leur biais,
permettre à une population non accoutumée, de se rendre au théâtre. Ce sera
également pour certains témoignants, l’occasion de découvrir le fruit de leur
collaboration.
Le souhait le plus cher de Valentine Sergo est que les protagonistes de ce spectacle
viennent le voir. Se posera alors la question de comment faire rentrer un requérant
ou un clandestin dans un théâtre ? D’où l’importance, lors de la deuxième phase du
travail, de maintenir le lien avec les partenaires sociaux approchés.
Deux types de récits vont se rencontrer dans ce spectacle.
Le Conte
Il y a fort longtemps, peut être 100 ans, 150 ou 300 ans…
Au nord du pays, marchait un homme qui venait du Sud.
Au Nord et au Sud, ne vivait pas les mêmes ethnies.
Le Sudiste, appelons-le comme ça, commençait à avoir très chaud et très soif.
Il n’avait pas l’habitude de cette chaleur, car dans ce pays, il faisait beaucoup plus chaud au
Nord qu’au Sud.
Il marchait donc, fatigué et assoiffé, c’était peut être un matin, ou un après midi.
Le paysage était désertique, mais enfin après plusieurs heures, il vit un village se profiler au
loin.
Après encore une heure de marche il arriva enfin au village.
C’était en fait une grande route, bordée de maison.
Il s’arrêta pratiquement à chaque porte pour demander de l’eau et étancher sa soif.
Mais chaque fois il reçu la même réponse : Non il y a pas d’eau ici passé voter chemin.
Le marcheur était étonné, pas d’eau dans tout un village ?
Il marcha ainsi jusqu’à la dernière maison, sans réussir à obtenir une seule goutte du
précieux liquide.
La dernière maison du village était toute petite et bringuebalante : quelques planches de
tôles posées sur quatre murs en terre. Une vielle dame très âgée à la peau toute fripée et
avec plus que une seule dent, était assise devant.
- Ma chère petite grand-mère, auriez vous la gentillesse de m’offrir un verre d’eau, je
meurs de soif !
- Mais bien sur mon garçon.
La petit vielle rentre dans sa cabane et ressort avec une carafe et deux verres.
Ils trinquent et boivent de l’eau ensemble, puis l’homme demande :
!
'!
-
Vous avez des problèmes d’eau dans votre village ?
Non pourquoi ?
Parce qu’aucun habitant de votre village n’a voulu me donner un verre d’eau. Ce soir
avec votre famille montez sur la colline en face de votre village, comme ça vous
pourrez voir comme je vais donner de l’eau à ce village qui en a si peu.
La petite vielle tout heureuse d’assister à un spectacle inattendu, rassemble toute sa famille
et ensemble ils montent sur la colline en face du village.
Et d’un coup il se met à pleuvoir beaucoup, beaucoup, il pleut juste sur le village. Il pleut
beaucoup, beaucoup, il pleut toute la nuit, et quand le jour se lève le village est devenu une
rivière. Au bout de quelques jours la rivière devient un lac.
Encore aujourd’hui dans le Nord du pays on peu voir ce lac.
Et vous savez ce que sont devenu les gens du village ? Des crocodiles…
Ce ne sont pas des crocodiles comme les autres, ils n’ont pas les mêmes yeux jaunes et
certains ont encore des gourmettes autour des pattes.
C’est une histoire incroyable, mais vraie.
Allez-y vous même si vous ne me croyez pas, c’est par là-bas, il suffit juste de marcher
longtemps pour y arriver.
Le Témoignage1
Une réfugiée :
Je suis arrivée à Meyrin il y a longtemps.
J’ai changé d’appartement 3 fois, j’ai toujours demandé à rester à Meyrin, ailleurs je ne veux
pas.
Quand je suis arrivée je ne parlais pas un mot de français.
Je suis Erythréenne, mais j’habitais l’Ethiopie.
Mon mari était un peu riche. Et le gouvernement d’Ethiopie, il a cherché les riches du pays.
Ils sont venus chercher mon mari à minuit.
Mon mari a ouvert la porte et a dit « Qu’est-ce qu’il y a », ils étaient trois.
Mon mari est parti avec eux et je ne l’ai plus jamais revu.
Je l’ai cherché partout, mais je n’l’ai pas trouvé.
Une semaine après, le gouvernement confisquait son magasin.
Un mois après, les soldats de l’armée, arrivent chez moi.
J’habite dans une belle maison : « Madame sortez de la maison ».
J’ai eu un jour pour partir. Si au bout d’un jour je n’étais pas sortie, ils me tuaient.
J’avais ma petite fille et j’attendais un bébé.
Ils m’ont laissé partir sans rien me faire. J’ai eu de la chance.
Je suis sortie avec juste un T-shirt et ma fille. (Elle frappe dans ses mains pour faire le geste
que tout est parti). Je suis partie, je suis venue ici.
Arrivée ici, la police m’a fait interviewer. J’attendais dans leur bureau pour un contrôle à
l’hôpital parce que j’étais enceinte.
Alors j’attends dans le bureau de la police, je n’ai rien pas encore de maison.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
(!Issu du texte du spectacle Tous les Chemins mènent à Meyrin, joué à la salle Antoine-Verchère de Meyrin du 29 septembre
au 16 octobre 2011. Dans le cadre d’une collaboration avec le Département Social et Emploi de la Ville de Meyrin!
!
)!
On me laisse seule dans le bureau.
J’ai peur, je ne comprends pas la langue, je ne sais pas pourquoi on me fait attendre.
Je suis seule dans le bureau et ma fille elle à deux ans, alors je lui remets la chaussure. Je
me penche comme ça pour lui remettre la chaussure et là, le bébé commence à sortir.
Je suis toute seule dans le bureau, il n’y avait personne à côté, moi je sais pas parler cette
nouvelle langue.
J’ai peur, le bébé sort.
Heureusement la porte est un peu ouverte.
Une dame passe juste la tête pour voir ce qui se passe dans la pièce (elle fait geste de
passer la tête par l’entrebâillement de la porte).
Alors je dis :
- Madame, Madame !
Je le dis dans ma langue, en français je ne sais pas encore comment on dit.
La dame me dit des choses mais je ne comprends pas.
Je sais pas parler, alors je fais comme ça : (elle fait le geste de lever ses jupes), et la dame
elle crie et tout de suite elle part à la réception.
L’ambulance est arrivée très vite.
On m’a mis dans un foyer à Vernier, après je suis arrivée ici à Meyrin dans mon premier
appartement.
Après je me suis marié avec mon nouveau mari.
Après sept années, mon deuxième mari est mort.
Le premier il est perdu.
A l’image de ces deux extraits, l’histoire racontée, ou plutôt les histoires racontées,
sont les vécus des requérants d’asile mais aussi de tous les corps de métier qui
gravitent autour de ces personnes-là en Suisse.
Etant donné l’aspect « patchwork » du spectacle, les liens entre les scènes se feront
par association d’idées ou de thématiques.
L’histoire ne sera pas racontée dans le mode aristotélicien (début, milieu, fin), c’est
l’enchevêtrement de plusieurs histoires, racontant des parcours de vie qui
constituera l’arche du récit.
Trois fils se dégageront de ce récit
• Le premier est le fil des histoires témoignées.
• Le second est le fil de documents qui place les histoires vécues dans leur
contexte.
• Le troisième est le fil des histoires oniriques, qui font émerger l’aspect
culturel et imaginaire des témoignants.
!
*!
Intentions de mise en scène
Quatre comédiens se partageront le plateau. Ils seront tour à tour narrateur et acteur,
c’est à dire qu’ils oscilleront sans cesse entre le récit et l’incarnation du récit.
Sidi Moumounta, conteur nigérien, se positionnera en miroir du quatuor d’acteur et
viendra ouvrir les espaces métaphoriques par le conte et la musique.
Sidi Moumounta était requérant en Suisse au moment où je l’ai rencontré, lors
de mon travail de collectage pour le spectacle Tous les chemins mènent à
Meyrin en 2010. Sa situation est aujourd’hui régularisée et il vit toujours en Suisse.
Elle lui permet enfin de travailler en tant qu’artiste, ce que je trouve plus intéressant
pour le spectacle, exploiter son statut d’artiste plutôt que celui de requérant. Son récit
de vie sera retransmis par l’un des comédiens pour permettre d’accentuer cette
distanciation, permettant la création d’une distance saine.
Cela permettra également de casser en direct, sous les yeux du spectateur,
l’image du requérant, de mettre en avant le fait, qu’avant d’être un requérant,
c’est un homme doué d’une imagination et qui a la talent de pouvoir nous
transmettre son imagination et par là sa culture.
Les acteurs seront tous sur le plateau en continu. Il n’y aura ni entrée ni sortie.
Tantôt la parole sera retranscrite sous forme chorale, tantôt sous forme individuelle.
Dans la grande arche, il n’y a pas de tension dramatique dans le sens d’intrigue. Ces
sont les histoires isolées, les récits de vies, qui créent la tension dramatique de par
leur contenu.
Les décrochements, effets de rythme, seront créés par le passage incessant d’un
mode narratif à l’autre, par le passage d’un fil à l’autre, créant ainsi des effets
surprises.
Il y aura cependant des effets de répétitions pour mettre en avant la situation qui se
répète inlassablement chez ces populations précaires et aussi pour souligner la
lourdeur administrative.
Des effets d’accélérations permettront de souligner la dangerosité et l’urgence de
certaines situations de vie, et de donner ainsi la place à l’aspect dramatique.
Dans la représentation théâtrale, des supports visuels tels que des textes ou dessins
(projetés ou animés), seront insérés.
Valentine Sergo
!
(+!
L’histoire - L’intrigue
Il est évident que tous les témoignages resteront anonymes. Cependant, lors de la
réécriture, l’accent sera mis sur la véracité des histoires. Pour ce faire, Valentine
Sergo restera au plus proche du vocabulaire employé par le témoignant.
Si le récit est retranscrit, elle se permettra une écriture narrative pouvant s’éloigner
du langage parlé.
Ce que je souhaite avec ce spectacle, ce n’est pas tellement informer, bien qu’en
partie cet objectif fasse aussi part du projet. Ce que je souhaite c’est mettre le
spectateur face aux émotions que traverse un requérant quand il entreprend ces
dangereux périples. Souvent le requérant est perçu comme un clandestin, un criminel
et est totalement déshumanisé par les médias, pour ne devenir qu’un pourcentage,
une problématique.
Mon point de vue, c’est l’humain, c’est la petite histoire dans la grande et c’est là
que résidera la tension dramatique, dans ce va et vient entre la petite histoire et la
grande.
Chronologie et temps
Les supports dramatiques resteront très simples. Ce qui me touche au théâtre, c’est
le texte, les corps dans un espace. C’est les corps qui s’emparent d’un texte ou plus
précisément d’une parole pour ce qui concerne ce projet.
Des voix seront peut être enregistrées, pour permettre la charge du timbre d’une voix
en fuite, d’une voix qui souffre, mais à ce stade ce n’est pas encore du tout certain.
Des projections de dessins et de textes par le biais d’un rétro projecteur, viendront
alimenter l’espace théâtral.
Je tiens à ce que les choses restent « artisanales ». La fuite est une entreprise
artisanale.
!
((!
L’espace – La salle du 7ème étage du Théâtre Saint-Gervais
Espace de l’action - les lieux de la fiction
Ce spectacle étant en cours d’élaboration, le texte reste encore à écrire.
Cependant, ce qui apparait déjà clairement par le lieu où il sera présenté (la salle du
7ème étage du Théâtre St Gervais), c’est que la dimension du spectacle sera
intime.
Décor
Plus qu’un décor, seront installés dans le lieu, une table, plusieurs chaises ou
tabourets, et une grande quantité de piles de papiers. De ces piles surgiront les
histoires qui seront dites ou jouées, et probablement aussi des images et textes qui
seront projetés via un rétro projecteur.
Le spectateur
Le spectateur sera placé de manière particulière, à angle droit par rapport à l’espace,
pour permettre très peu de rangs, maximum trois, l’idée étant que le spectateur
envahisse également l’espace de jeu.
Cette salle a la particularité d’avoir deux parois complètement vitrées donnant une
vue plongeante sur Genève et toutes ses enseignes luxueuses.
Durant les représentations les rideaux resteront ouverts pour que le
spectateur puisse d’une part jouir de cette vue, mais également prendre
conscience que les personnes du récit restent au bord de ce monde-là…
!
("!
Cet agencement particulier de l’espace va immédiatement créer une forte proximité
entre les comédiens et les spectateurs. Les comédiens s’adresseront régulièrement
à ces derniers, l’exiguïté du lieu et du propos ne se prêtant pas à la fameuse
convention du 4ème mur du théâtre.
Ainsi, ce spectacle prendra la forme d’une « conférence intime ».
Esthétisme
La ligne esthétique du spectacle sera volontairement simple.
Un espace évoquant le bureau et la salle de répétition : Tables, chaises, tabourets,
piles de papiers, mais aussi objets incongrus qui seront en fait des citations des
objets que les requérants ont décidé d’emporter dans leur fuite. (La question :
qu’avez-vous emporté dans votre fuite ? fera partie des questions posé pendant les
entretiens.)
Ce bric à brac agencé laissera transparaître le vécu des histoires qui vont être
racontées.
!
!
(#!
L’équipe de création
Valentine Sergo
Ecriture et mise en scène
Diplômée de l'Ecole Serge Martin, elle est comédienne, metteur en scène et auteur. Elle travaille dans
le milieu professionnel depuis 1993.
Comme auteur, elle publie aux éditions "Encre fraîche" un recueil de nouvelles Histoires de la porte
d'à côté (2008). En 2010 elle obtient le prix SSA aux écritures théâtrales avec son texte La
divergence des trajectoires, est édité aux Editions Kazalma en 2013, pièce qu’elle met également en
scène au Théâtre Pitoëff en 2013.
Sa nouvelle pièce Palpitations reçoit à nouveau ce même en 2012.
A l’automne 2011, c’est un vaste événement socio-culturel qu’elle met sur pied à Meyrin sous le
nom de Tous les chemins mènent à Meyrin, sur la thématique de la construction de Meyrin et sa
migration. Pour ce dernier elle a écrit et mis en scène le spectacle et coordonné les évènements en
marge du spectacle tels qu’exposition et animations.
Comme mises en scène on peut citer Le Malade Imaginaire de Molière, créé et joué au théâtre
Alchimic en 2010, puis repris au théâtre Pitoëff en 2011 pour 3 semaines de représentations, mais
également Théâtre de Verdure de Coline Serreau au Théâtre de l'Orangerie en 2003, Le Chevalier
des routes domestiques, performance d'Imanol Atorrasagasti au Théâtre de l'Usine.
Elle a été l’assistante de Marielle Pinsard sur certains de ses projets et performances tels que
Genève je me souviens, Mon Pyrrhus, Enquête troublante mais ludique sur la belle voisine, cahier
d’Afrique.
Comme comédienne, elle a notamment travaillé sur des productions de Marielle Pinsard, Jérôme
Richer, Sandra Amodio, Michel Favre, Didier Carrier, Julie Beauvaix, Cyril Kaiser, Miguel Fernandez.
Par ailleurs elle a coordonné divers projets théâtraux dont L'œil du cyclone, Voix et Faits et travaillé
avec des enfants auprès de qui elle a joué et tourné plusieurs spectacles. Elle anime des ateliers de
théâtre pour adultes et enfants mais également en milieu hospitalier (ateliers thérapeutiques).
Depuis 2011 elle coordonne et anime, en collaboration avec Latifa Djerbi, le groupe de théâtre pour
femmes migrantes de l’association CEFAM à Meyrin dont le spectacle, Histoires en dessous du ciel,
tourne dans les écoles, EMS, fête de quartiers, etc…
A l’étranger elle a travaillé avec le Théâtre de l’Opprimé de Calcutta, Bengale Inde, en 2008.
En 2012, elle a animé des ateliers de théâtre pour des personnes atteintes de maladie chronique à
Antananarivo, Madagascar.
Elle est par ailleurs en train de mettre en place des ateliers de théâtre avec les communautés
juives et musulmanes en Palestine qui se dérouleront dans le courant 2014-2015
!
($!
Rim Essafi
Assistanat et dramaturgie
Depuis 2001, Rim Essafi a participé à de nombreux ateliers-théâtre débouchant sur des spectacles
sous la direction d’Eric Eigenmann et Roberto Salomon. Auparavant, elle avait suivi à Tunis en 1999,
un atelier-théâtre organisé par l’acteur et réalisateur tunisien Hichem Rostom. En 2006, elle accomplit
une année au Conservatoire de Genève en filière pré-professionnelle de Théâtre. Elle a dernièrement
suivi un atelier d’écriture dramaturgique sous la direction de l’écrivain Emanuelle delle Piane, dans le
cadre duquel elle a commencé l’écriture d’une pièce intitulée Plainville.
En 2013 elle travaille comme assistante à la mise en scène auprès de Valentine Sergo dans le
cadre de sa pièce La divergence des trajectoires au Théâtre Pitoëff.
D’autre part, elle est en train de finaliser sa thèse de doctorat en philosophie antique et grécoarabe à l’université de Lausanne.
Latifa Djerbi
Comédienne
Latifa Djerbi s’est formée au Conservatoire d’Art Dramatique d’Angers et a notamment participé à de
nombreux ateliers d’acteur, allant du jeu cinéma au clown.
En 2001, elle fonde à Genève aux côtés de Marie Probst, la Compagnie Les Faiseurs de Rêve.
Ensemble elles mettent sur pied plusieurs spectacles tels que Les Milles et Lune Nuits. Une
Odyssée, Les Pitres et Le Charlatan, Les voleurs de qualités, Juliette, misères
domestiques d’après Franca Rame et Dario Fo, Purée de Karma, contes ancestraux pour femme
ordinaire, spectacle créé en 2010 et qui tourne encore, Liberté à Brême de Fassbinder, en 2012 et
L’improbable est possible...... j’en suis la preuve vivante, créé en décembre 2012 au théâtre SaintGervais à Genève.
Au théâtre elle a joué sous la direction de Frédéric Polier, Julie Beauvais, Michel Favre, Pierre Dubey,
Mathieu Chardet, Eric Salama, Mathias Langhoff, Mathieu Chardet, Monica Bude, Geneviève Guhl,
Juliette Ryser, Didier Carrier, Ahmed Belbachir, Yann Joly et Bartek Sosanzki.
Ces 4 dernières années :
Les pièces récentes dans lesquelles elle a joué sont Le joint d’Armand Gatti, m.e.s E. Salama au
théâtre de La Jonction à Genève, El Circulo de Tiza de B. Brecht, m.e.s J. Beauvais au théâtre Saint
Gervais à Genève, Feydeau dans tous ses états, m.e.s M. Favre et M. Chardet au théâtre des grottes
à Genève, Hamlet de W. Shakespeare, m.e.s E. Salama au théâtre de l’Orangerie à Genève, Le diner
de Babette, adaptation de M. Fernández-V., m.e.s C. Aebi au Théâtre Pitoëff, Tous les chemins
mènent à Meyrin, texte et m.e.s V. Sergo.
Jean-Luc Farquet
Comédien
Jean-Luc Farquet est diplômé de l’Ecole Supérieure d’Art Visuel de Genève (ESAV), Diplôme d’art
visuel, option expression picturale en 1986.
Depuis 2009, il anime régulièrement des stages ponctuels d’initiation aux arts visuels auprès d’enfants
de 7 à 14 ans.
Depuis 1997, il exerce le dessin et la peinture en atelier (Coopérative du Renouveau de St-Jean, voies
couvertes) et a réalisé une dizaine d’expositions à Genève depuis 1986.
Il est comédien professionnel depuis 1986 et joué dans presque 70 spectacles en Suisse romande et
en France parmi lesquels on peut citer Interroger l’habituel, création autour de Georges Perec, m.e.s
E. Von Rosen en 2012, Midi à l’ombre des rivières d’E. Masserey, m.e.s A. Salamin en 2012 au
!
(%!
théâtre Les Halles à Sierre, Tous les chemins mènent à Meyrin de V.Sergo, en 2011, Le malade
imaginaire de Molière, m.e.s A. Knapp au Point-Favre en 2011.
Miami Themo
Comédien
Miami Themo est né le 27 janvier 1977 à Kinshasa, République Démocratique du Congo.
Il a grandi à Genève, et débute sa formation professionnelle en tant que comédien au conservatoire
de Genève, à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique en 1997.
En 2003, afin de se spécialiser dans son art, Miami rejoint la fameuse école The Lee Strasberg
Theatre and Film Institute à Los Angeles, où il travaille sous la direction de Larry Gold, Cathleen
Leslie (membre de l’Actors Studio) et James DiStefano.
On le voit au Théâtre, sous la direction de Leyla Aubert, Anne Marie Delbart, Julien George, Isabelle
Isperian, Brigitte Jacques, Charles Joris, Jean Liermier, Monique Mani, Richard Vachoux et Edmond
Vullioud.
Au cinéma, il apparaît à l'affiche du film "Neutre" de Xavier Ruiz et "Potlatch" de Pierre Maillard. Il
apparaît également dans le court métrage "Conducting an Emotional Debriefing" de Daniel Calderon,
servant de commande pour le Comité International de la Croix Rouge, dans "Left Foot Right" Foot de
Germinal Roaux et dans "Sex Baby Sex" de Oskar Rosetti.
Sidi Moumounta
Conteur
Sidi Moumounta, est conteur, danseur et musicien. Il a fait aussi plusieurs conférence sur la culture
Touareg, étant lui-même un Touareg du désert. En 2009 Conférence-Performance sur la culture
Touareg à la Croix Rouge Genève. En 2010 En 2009 Conférence sur la culture Touareg, danses et
contes au Forum Meyrin. En 2011 et 2012 il a sillonné le canton genevois, dans les écoles, les EMS,
pour des conférence-performance toujours sur cette thématique. Il s’est aussi produit dans d’autres
cantons romands.
Claire Firman
Lumière et scénographie
Eclairagiste depuis 1994, Claire Firmann s’est formée avec la troupe du théâtre du Garage et a
travaillé avec le cabaret d'avant-guerre.
Elle compte à ce jour plus de 30 créations lumière, pour des mises en scène de Didier Carrier, Pascal
Berney, Geneviève Guhl, Sandra Amodio, Valentine Sergo, Claude Thébert, Gérard Guillaumat,
Teatro Duo Punti, Christian Scheidt, Rossella Riccaboni ou Gilles Lambert.
Elle fabrique aussi régulièrement des accessoires pour les spectacles de théâtre.
Aline Courvoisier
Costumes
Costumière depuis 1996, Aline Courvoisier est diplômée en stylisme de la HEAD de Genève.
Elle a réalisé des costumes autant pour le théâtre que pour la danse ou la télévision, notamment
pour Cindy Van Acker, Jòzsef Trefeli, Gabriel Alvarez, la Compagnie Teatro Due Punti, la Compagnie
de l’Estuaire, Andrea Novicov, Valentine Sergo, Omar Porras ou Sandra Amodio.
Maribel Sánchez
Administration générale
Maribel Sánchez est titulaire d’un Master en Sciences de l’Education obtenu en 2009 à l’Université de
Genève.
Pendant ses études universitaires, dès 2001, elle travaille au Théâtre de Poche à Genève au bar, à
l’accueil et comme aide administrative ponctuelle. C’est dans ce lieu qu’elle découvre l’amour du
!
(&!
théâtre. Elle effectue ensuite un stage de six mois à l’administration du Théâtre en Cavale à Pitoëff à
la suite duquel elle est engagée comme chargée de presse et de communication et chargée des
publics, des partenariats et des abonnements saison.
Parmi les projets artistiques récents pour lesquels elle a collaboré, on peut citer Electronic City de
Falk Richter, Cie 100% Acrylique en 2013, l’assistance dans l’organisation de la Fête de la Danse à
Genève en 2011 et 2012, Tous les chemins mènent à Meyrin de Valentine Sergo en 2011. Elle a
également travaillé pour le Collectif du Pif et l’Atelier Théâtre-en-Jeu comme assistante de
production et chargée de diffusion. Depuis septembre 2012 elle est chargée des relations presse pour
le Fanfareduloup Orchestra.
Elle écrit également depuis 2010 pour le journal mensuel Les Nouvelles dont elle est en charge de
la région Vernier-Meyrin-Mandement.
Depuis janvier 2012, elle travaille également à 40 % au service de la culture de la Ville Meyrin
comme assistante culturelle.!
Téléchargement