
Etat antérieur
O JARDE
L’expert doit faire un bon examen clinique puis déterminer l’imputabilité des déficits
constatés au fait initial (accident de la voie publique, agression…).
L’imputabilité ou causalité médico-légale est parfois évidente, mais, dans certains
dossiers, plusieurs facteurs contribuent à créer une lésion ou un état, et c’est alors l’une
des questions les plus difficiles posées aux médecins experts. Une arthrose préexistante
peut être mise en évidence lors d’examen radiologique. Les séquelles d’un accident
peuvent être compliquées par un nouveau fait accidentel... En accident de travail, il y a
une présomption d’origine, mais en droit commun, seul le préjudice dont la preuve est
apportée peut être indemnisé.
Des critères d’imputabilité ont été définis en 1925 par Muller et Cordonnier puis revus
par Simonin. Ils sont au nombre de 7 :
1 vraisemblance scientifique : c’est l’enchaînement anatomo clinique ;
2 nature de l’affection : le diagnostic doit être certain ;
3 intégrité préalable : l’affection n’existait pas avant l’accident ;
4 concordance de siège : le traumatisme doit avoir atteint soit directement soit par
retentissement immédiat, l’organe siège de la maladie ou de la lésion ;
5 délai d’apparition : condition de temps : s’il existe une période intercalaire
silencieuse, il est indispensable de s’appuyer sur des considérations pathogéniques ou
cliniques ou sur des observations cliniques antérieures
6 continuité évolutive ;
7 réalité, nature et intensité du traumatisme : le traumatisme doit, par sa nature, être
capable de déterminer l’affection considérée
En droit commun, le dommage, pour être réparé, doit être direct, certain et exclusif,
sinon il faut, selon la jurisprudence, des présomptions graves, précises et concordantes
pour qu’une relation soit admise.
L’état antérieur se définit comme l’ensemble des prédispositions, des anomalies
constitutionnelles ou acquises que présente un sujet avant un événement déterminé.
Il peut avoir ou non déjà entraîné une incapacité ou une invalidité.
L’état antérieur peut être d’ordre anatomique, physiologique ou psychique. Il peut
être patent ou latent, connu ou inconnu, objectivable ou non, dissimulé ou nié, stable
ou évolutif.
L’état antérieur est donc l’ensemble des anomalies, séquelles ou maladies
évolutives, que présente un sujet avant l’événement et qui peuvent intervenir
dans l’évaluation médico-légale du dommage.
POURQUOI TENIR COMPTE DE L’ETAT ANTERIEUR ?
En droit commun, le principe est que la réparation d'un préjudice doit être égale au
dommage, sans le dépasser selon l'adage : "réparer : tout le dommage, rien que le
dommage".
La prédisposition est le terme réservé à un état constitutionnel n’entraînant pas de
déséquilibre chez le sujet mais qui peut basculer vers une rupture de cet équilibre
suite à un événement quelconque. La prédisposition intervenant le plus souvent est