BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS 69 Le ciel en 2002 par Jean-Pierre CAUSSIL Lycée Libergier - 51100 Reims [email protected] et Philippe SIMONNET Planétarium de la ville de Reims RÉSUMÉ La visibilité des planètes en 2002, leurs trajectoires devant les constellations du zodiaque, les données nécessaires à la réalisation d’un planétaire et à sa mise à jour tout au long de l’année 2002 débutent cet article. Suivent la mise à l’heure des cadrans solaires et un tour d’horizon des éclipses pour l’an 2002. 1. LES PLANÈTES 1.1. La visibilité des planètes en 2002 Figure 1 Sur la figure 1 : – les abscisses du haut représentent la différence d’ascension droite entre la planète et le Soleil : – les abscisses du bas permettent de déterminer l’heure du passage au méridien de l’astre concerné en temps solaire vrai. Vol. 96 - Janvier 2002 Jean-Pierre CAUSSIL et Philippe SIMONNET 70 BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS Figure 2 Le ciel en 2002 BUP no 840 BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS 71 Le trait vertical au centre figure donc le Soleil : – si une planète se trouve à gauche de ce trait, elle se couche après le Soleil et sera donc observable le soir ; – dans le cas contraire la planète se lèvera avant le Soleil et sera observable le matin. Elle sera d’autant plus haute dans le ciel au coucher du Soleil que son élongation sera plus proche de 90°, si cette élongation vaut 180°, la planète se lève à l’Est quand le Soleil se couche à l’Ouest. 1.2. Les trajectoires des planètes La figure 2 représente la position des planètes au 1er janvier 2002 et les trajectoires de Vénus, Mars, Jupiter et Saturne au cours de l’année ainsi que l’écliptique. Le planétaire de la figure 3 indique le déplacement des planètes intérieures entre le 1er janvier 2002 et le 20 mars 2002, jour du printemps et celui de la figure 4 le déplacement des planètes extérieures en un an. Figure 3 Figure 4 Vol. 96 - Janvier 2002 Jean-Pierre CAUSSIL et Philippe SIMONNET 72 BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS Ce planétaire pourra être mis à jour grâce aux coordonnées héliocentriques du tableau 1. Planète Mercure Vénus Terre Mars Jupiter Saturne Uranus Neptune Pluton 1/2 grand axe (UA) 0,466 0,729 1,077 1,665 5,453 10,074 20,080 30,328 49,298 Période 88 (j) 225 (j) 365 (j) 687 (j) 11,9 (a) 29,5 (a) 84 (a) 165 (a) 248 (a) Symbole Longitude héliocentrique (°) 01/01/2002 388 273 101 26 101 72 324 308 255 20/03/2002 302 38 180 70 107 75 325 309 255 21/06/2002 319 187 270 115 115 79 326 309 256 23/09/2002 343 337 0 157 122 82 327 310 256 22/12/2002 352 121 90 197 130 86 328 310 257 Tableau 1 On pourra par ailleurs construire un planétaire s’étendant jusqu’à l’orbite de Saturne que l’on prendra de rayon égal à 15 cm et positionner sur le pourtour les constellations du zodiaque en utilisant les données du tableau 2. Position (°) Poissons Bélier Étendue Début Fin Angulaire (°) Longitudinale (cm) -8 27 35 9,15 27 52.5 25,5 6,7 52.5 90 37,5 9,8 Gémeaux 90 120 30 7,85 Cancer 120 141 21 5,5 Lion 141 175 34 8,9 Vierge 175 215 40 10,45 Balance 215 240 25 6,55 Taureau Scorpion 240 246,5 6,5 1,7 246,5 265 18,5 4,85 Sagittaire 265 302,5 37,5 9,8 Capricorne 302,5 330 27,5 7,2 330 352 22 5,75 Ophiuchus Verseau Tableau 2 Le ciel en 2002 BUP no 840 BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS 73 1.3. L’observation des planètes Mercure C’est une planète que l’on doit toujours rechercher à proximité immédiate du Soleil. On ne peut donc la repérer que le soir dans les lueurs du couchant ou le matin dans la luminosité de l’aube naissante. Les jumelles sont alors des outils indispensables et il faut choisir les périodes où la planète est la plus écartée possible du Soleil (élongation maximale) : Plus grandes élongations du soir : – 12 janvier 2002 : 19°01’ E – 4 mai 2002 : 20°58’ E – 1er septembre 2002 : 27°13’ E – 26 décembre 2002 : 19°52’ E Plus grandes élongations du matin : – 21 février 2002 : 26°35’ W – 21 juin 2002 : 22°44’ W – 13 octobre 2002 : 18°04’ W Mercure passera en conjonction supérieure (à l’opposé de la Terre par rapport au Soleil) le 7 avril, le 21 juillet et le 14 novembre et en conjonction inférieure (entre la Terre et le Soleil) le 27 janvier, le 27 mai et le 27 septembre. Vénus L’Étoile du Berger sera en conjonction supérieure le 14 janvier 2002, on ne pourra donc commencer à la rechercher qu’à partir de la fin du mois de février, le soir, basse vers le sud-ouest dans les lueurs du couchant. Son élongation augmentera progressivement durant le printemps et l’été 2002 jusqu’au 22 août (plus grande élongation orientale 46° E). Elle nous offrira son éclat le plus intense durant l’été. Son écartement par rapport au Soleil diminuera ensuite très rapidement jusqu’à la conjonction inférieure du 31 octobre. On retrouvera ensuite la planète au petit matin jusqu’à la fin de l’année, avec une élongation de plus en plus importante et un éclat équivalent à celui observé en été, sa plus grande élongation du matin devant être atteinte au mois de janvier 2003. À signaler un rapprochement intéressant avec les Pléiades à la fin du mois d’avril, ainsi qu’un regroupement avec Mars, Saturne, Mercure et Jupiter au début du mois de mai ce qui permettra d’observer, en soirée, les cinq planètes visibles à l’œil nu. Mars 2002 sera un petit millésime pour Mars. En effet la planète rouge sera en conjonction avec le Soleil le 10 août. On pourra l’observer en soirée jusqu’en mai-juin avec un éclat de plus en plus faible et se couchant de plus en plus tôt. Après la conjonction, la planète sera observable au petit matin à partir du mois d’octobre, elle se lèvera ensuite de plus en plus tôt tout en s’écartant du Soleil. La distance de Mars restera cependant trop importante cette année pour pouvoir faire des observations télescopiques sérieuses. Deux rapprochements avec Vénus permettront de localiser Mars plus facilement : au début du mois de mai, le soir, et au début du mois de décembre, à la fin de la nuit. De quoi patienter jusqu’à la Grande Opposition de Mars attendue avec impatience par tous les astroVol. 96 - Janvier 2002 Jean-Pierre CAUSSIL et Philippe SIMONNET 74 BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS nomes et prévue pour août 2003 (meilleure opposition depuis plusieurs milliers d’années). Jupiter En opposition le 1er janvier, la planète géante sera surtout très facile à observer au début de l’année. Sa déclinaison importante la fera alors culminer à plus de 63° au passage au méridien. Elle sera visible toute la nuit en janvier, brillant d’un éclat resplendissant au milieu des belles constellations d’hiver. En février-mars, elle se couchera plus tôt, mais elle sera bien visible vers le sud en début de soirée. Se couchant de moins en moins longtemps après le Soleil durant le printemps, on pourra certainement encore l’observer dans les lueurs du crépuscule en mai-juin. Jupiter sera en conjonction avec le Soleil le 20 juillet. On la retrouvera ensuite le matin, à l’aube, à partir de la fin du mois d’août. Durant l’automne, elle s’écartera progressivement de la direction du Soleil en demeurant visible pendant la deuxième partie de la nuit jusqu’en octobre, puis quasiment toute la nuit en novembre-décembre. Devant les Gémeaux puis le Cancer. Rapprochement avec l’amas d’étoile de La Crèche au début du mois de septembre. Saturne Que dire du spectacle que va nous offrir Saturne cette année ? Les mots vont certainement manquer aux astronomes les plus chevronnés. En effet, les anneaux de Saturne vont se présenter à nous avec un angle d’inclinaison maximal (un peu moins de 27°) ce qui n’arrive que tous les quatorze ans. De plus, la grande déclinaison de la planète la fera culminer à plus de 60° au méridien ce qui la dégagera nettement des brumes et des poussières de l’horizon, cette configuration ne se produisant que tous les trente ans environ. Les images télescopiques seront certainement exceptionnelles. Étant passée en opposition le 3 décembre 2001, Saturne sera visible pendant la plus grande partie de la nuit au début de 2002, puis se couchera de plus en plus tôt durant le printemps jusqu’à la conjonction avec le Soleil du 9 juin. La planète aux anneaux sera à nouveau visible le matin à l’aube à partir de la mi-juillet, puis se lèvera de plus en plus tôt pour être visible toute la nuit en décembre et se trouver en opposition le 17 décembre. Les conditions d’observation seront alors encore meilleures qu’au début de l’année. Devant le Taureau. Uranus Invisible à l’œil nu. En conjonction avec le Soleil le 13 février et en opposition le 20 août. Devant le Capricorne. Neptune Invisible à l’œil nu. En conjonction le 28 janvier et en opposition le 2 août. Devant le Capricorne. Pluton Invisible à l’œil nu. En opposition le 7 juin et en conjonction le 9 décembre. Devant Ophiuchus. Le ciel en 2002 BUP no 840 BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS 75 2. LA MISE À L’HEURE DE VOTRE CADRAN SOLAIRE L’heure donnée par votre cadran solaire pourra être ajustée à l’aide de l’équation du temps de la figure 5. Figure 5 Heure légale = Heure solaire (donnée par le cadran) + 1 (en hiver) ou 2 (en été) + Correction en longitude (1) + Équation du temps. Figure 6 : Cadran solaire situé à Carennac (Lot). (1) En France l’heure légale est obtenue en ajoutant ou en retranchant un nombre entier d’heures au Temps Universel Coordonné. En conséquence, la correction en longitude sera par exemple pour Paris de – 9 min 21 s et pour Reims de – 16 min 08 s (soit une correction de 4 min par degré de longitude). Vol. 96 - Janvier 2002 Jean-Pierre CAUSSIL et Philippe SIMONNET 76 BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS Figure 7 Figure 8 Le ciel en 2002 BUP no 840 BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS 77 3. LES ÉCLIPSES En 2002 se produiront cinq éclipses, trois de Lune et deux de Soleil. 3.1. Les éclipses de Lune La première par la pénombre, le 26 mai (cf. figure 7), invisible en France métropolitaine, sera de grandeur 0,690 et se produira entre 10 h 15 min et 13 h 528 UT ; la deuxième, toujours par la pénombre, le 24 juin (cf. figure 8) sera visible en France métropolitaine, de grandeur 0,210, se produira entre 20 h 22 et 22 h 32 UT, la troisième, encore par la pénombre, le 20 novembre sera elle aussi visible en France métropolitaine, se produira entre 23 h 34 et 03 h 59 UT. Figure 9 3.2. Les éclipses de Soleil La première sera annulaire, la deuxième totale, aucune n’étant visible en France métropolitaine ; la première se produira les 10 et 11 juin (cf. figure 10 ci-après); la seconde se produira le 4 décembre (cf. figure 11 ci-après). Retrouvez le ciel du mois et bien plus encore sur le site Internet de l’académie de http://www.ac-reims/datice/astronomie/ Reims : et sur le site de l’association PlanétiCA : http://assoc.wanadoo.fr/planetica/ Vol. 96 - Janvier 2002 Jean-Pierre CAUSSIL et Philippe SIMONNET 78 BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS Figure 10 Figure 11 Le ciel en 2002 BUP no 840