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BALADE
Face aux glaciers de
la Meije (3 983mètres)
et du parc national des
Ecrins, le col du Lautaret
est réputé pour ses flore
et faune exceptionnelles.
C’est là, à 2 100mètres
d’altitude, qu’est implanté
le jardin botanique alpin
du Lautaret, créé il y a
un siècle par l’universi
GrenobleAlpes.
Cultivez des plantes alpines
!
FAITES CONFIANCE
À UN SPÉCIALISTE
Arracher une plante en pleine
floraison dans la nature est,
dans le pire des cas, interdit ou,
du moins, la meilleure façon de
la voir périr. Mieux vaut l’acheter
en petit godet chez un spécialiste
de plantes alpines qui sélectionne
les variétés les plus tolérantes.
!
CHOISISSEZ
DES ESPÈCES FACILES
Fleuris tout l’été, les phlox aiment
les massifs frais, exposés au soleil
du matin. La rocaille est plus
typique, propice à toutes sortes
d’œillets (Dianthus deltoides,
Dianthus gratianopolitanus), de
campanules naines, de saxifrages
ou « casse-pierres », à l’androsace
Jardin alpin du Lautaret
Tour du monde
des plantes de
Ici, on rencontre le très beau lis
martagon, l’ail des cerfs, l’adé-
nostyle ou bien encore le rosier des
Alpes, dit « rosier des amoureux »,
car il n’a pas d’épines… L’abon-
dance d’eau et d’azote
hiculée par la neige
favorise de luxuriants
feuillages. Le secteur
consacré au Caucase
abrite l’une des plus
grandes ombellifères du
monde, la berce de Man-
tegazzi, qui peut dépas-
ser 4mètres de hauteur,
la céphalaire géante,
le lis monadelphe (ci-
contre) et de nombreuses
pivoines. Très coloré, ce
secteur du jardin offre les
plus beaux points de vue
sur le massif de la Meije.
Parc national des Ecrins
Le col du Lautaret
En pratique
!
Jardin alpin du Lautaret,
05480 Villar-d’Arène.
Infos au 04.92.24.41.62 et sur
Jardinalpindulautaret.fr
Ouvert du 4juin au
11septembre 2016, de 10 h
à 18 h. Tarif : 7€ (réduit : 5€).
Gratuit jusqu’à 12ans.
Pascal Salze, le chef de culture du jardin, passe ici toute la belle saison de
mi-avril à fin septembre. Voici ses conseils pour réussir les plantations alpines.
Et chez vous
Des phlox.
A
cette altitude, la belle saison
est courteelle dure de juin
à septembreet dès les pre-
miers beaux jours, c’est la course à
la oraison ! Crocus et soldanelles
éclosent avant les autres au travers
du manteau neigeux. En moins de
trois mois, 2 000espèces feront
de même. Pour attirer les insectes
pollinisateurs, les plus basses se
couvrent de eurs aux couleurs
très vives : l’impact visuel est
maximal, pour le plus grand plaisir
des visiteurs.
Des Alpes à l’Himalaya…
On désigne par le terme alpin les
végétaux originaires de toutes les
hautes montagnes du monde… et
pas seulement des Alpes. Magni-
quement paysagé sur deux hec-
tares, le jardin conjugue esthé-
tique et information botanique.
En rocailles ou en parterres, les
plantes sont associées par milieux
écologiques (éboulis, crêtes,
pelouse alpine…) et zones géogra-
phiques. Toutes les montagnes du
monde sont représentées : Alpes,
Caucase, Himalaya, Patagonie…
et plantes géantes
Zones humides
Par Annie Lagueyrie
Un lis monadelphe.
Des androsaces.
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sarmenteuse, la gentiane septemfida.
Supportant mieux que d’autres le soleil
et la sécheresse, les hélianthèmes
très fleuris et les joubarbes se prêtent
aux collections.
!
PRIVILÉGIEZ UN SOL
DRAINANT ET À MI-OMBRE
Même s’il y a beaucoup d’eau
en montagne, c’est une eau courante
qui ne fait que passer. Evitez
absolument les cuvettes et les sols
lourds argileux : les rocailles
du Lautaret sont composées uniquement
de pierres, de graviers et les plantes
sont installées dans de petites poches
de sable et de terreau mélangés.
Naturellement petites, les plantes
de rocaille poussent lentement, sans
engrais : c’est un rythme à respecter.
La fraîcheur qui règne en altitude,
y compris en plein été, commande, en
plaine, d’installer les plantes à mi-ombre,
au soleil du matin ou sous des feuillages
légers. Par temps sec, il faut pouvoir
arroser : un tuyau poreux est idéal.
s de montagne
S
eules les plantes poussant au-dessus
de 3 500mètres dans l’Himalaya
peuvent s’acclimater au Lautaret. La
diversité des primeres est étonnante,
de la curieuse Primula vialii, comme
coiffée d’un bonnet rouge et rose, à
celle du Tibet, ornée
de eurs aériennes
sur plusieurs étages.
Durant trois semaines
autour du 14 juillet,
le grand pavot bleu
(Meconopsis gran-
dis) attire tous les
regards, près d’une
mare, à l’abri des
courants d’air sous
le feuillage de saules
odorants… Sa culture
est très délicate.
A
u-delà de 3 000mètres dans les Alpes,
dans un univers minéral balayé par
les vents, la végétation ne survit qu’en se
plaquant au sol. Les feuilles entremêlées
conservent leur chaleur et limitent l’éva-
poration, adoptant une forme de coussin
très compact faisant ofce de parapluie.
Androsaces (ci-contre), silènes, et saxi-
frages partagent ici le domaine du myo-
sotis des neiges ou « roi des Alpes ». Bien
entendu, il eurit bleu roi, drapé dans son
manteau protecteur de feuilles velues.
Des silènes acaules. Un bouquet d’hélianthèmes.
himalayennes
des ctes escarpées
Splendeurs
Coussins
Des pavots bleus.
Le jardin est une des composantes de la
station alpine Joseph-Fourier. Les scientifiques
viennent ici du monde entier pour étudier
l’écosystème montagnard et les conséquences
du changement rapide actuel du climat sur ce
milieu si particulier, sans négliger également
l’impact des modifications d’activité de
l’homme (développement du tourisme,
changement dans les pratiques
agricoles, les pâtures…).
Le jardin,
au cœur
de la recherche !
PHOTOS : SAJF/UGA
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