L’ESSENTIEL RÉSUMÉ MOTS-CLÉS E ■ BA. Désignant la capacité de toute divinité à manifester sa puissance active ou son pouvoir, le ba symbolise sa force vitale. Il est présent dans la statue du dieu et explique certains rites, comme celui de « l’ouverture de la bouche » qui lui permet de respirer, de manger et de parler. ■ COSMOGONIE. Le terme désigne toute théorie de l’origine de l’univers, de la création du monde et des êtres vivants. Une cosmogonie s’appuie sur un récit mythologique. ■ ENNÉADE. Il s’agit de l’association des neuf divinités imaginée par les théologiens d’Héliopolis, symbolisant les forces nécessaires à la création du monde organisé : le démiurge Atoum-Rê, ses enfants Chou (l’atmosphère) et Tefnout (l’humidité), ses petits-enfants Geb (la terre) et Nout (le ciel) et leurs descendants, les deux couples Isis et Osiris, Nephthys et Seth. ■ MAÂT. Considéré par l’historienne Bernadette Menu comme « la clé de voûte idéologique et institutionnelle de l’État pharaonique », c’est à la fois un principe – ordre cosmique et justice – et une divinité à laquelle un culte est rendu. ■ NAOS. Il s’agit de l’espace le plus sacré d’un sanctuaire. C’est là que se trouve la statue de la divinité, à laquelle est rendu un culte quotidien. ■ PHARAON. Dans la civilisation de l’Égypte ancienne, le pharaon détient tous les pouvoirs: chef d’État, guerrier victorieux, prêtre-roi. Il est l’intermédiaire unique entre le monde des hommes et celui des dieux. Ses emblêmes et ses apparences diverses proclament son essence divine. ■ POLYTHÉISME. Se dit d’une religion où coexistent plusieurs dieux. Le panthéon égyptien est constitué d’une multitude de divinités locales, chacune ayant son domaine de compétence. ■ SYNCRÉTISME RELIGIEUX. Apport réciproque de différentes religions. La religion égyptienne, ouverte, adopte avec facilité les divinités étrangères. ■ TRIADE. La combinaison par trois des divinités, composée d’un dieu père, d’une déesse mère et d’un dieu fils. L’une des plus anciennes triades est celle que constituent Osiris, Isis et Horus. REPÈRES CHRONOLOGIE DE L’ÉGYPTE ANCIENNE - 3000 Unification Hiéroglyphes - 2700 - 2200 - 2050 - 1800 ANCIEN EMPIRE MOYEN EMPIRE • Memphis • Thèbes Pyramides de Saqqara et Gizeh périodes de troubles dites Périodes Intermédiaires invasions • capitales - 1600 - 1100 NOUVEL EMPIRE • Thèbes Temples de Karnak et Louxor, Vallée des Rois - 650 - 330 - 30 BASSE ÉPOQUE ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE Assyriens Grecs et (- 666) Macédoniens (- 332) Perses Romains (- 525) (- 30) 29 TDC N° 950 • LES DIEUX DE L’ÉGYPTE n Égypte ancienne, la religion est omniprésente et se manifeste sous toutes les formes possibles, empruntant tous les modes d’expression. Les Égyptiens partagent une conception commune de la création du monde et de l’ordre cosmique. Le pharaon, d’essence divine, en est le garant. De nombreux monuments célèbrent la symbiose entre la divinité et le pharaon. Si la religion égyptienne n’a pas produit de grands récits mythologiques, la pensée religieuse a néanmoins élaboré trois grands cycles mythiques, le cycle solaire, le cycle horien et le cycle osirien. Le panthéon est constitué d’une multitude de divinités anthropomorphes et zoomorphes; il est peuplé de figures inquiétantes comme celle de Seth ou bien consolatrices comme celle d’Isis qui fascina les Romains et dont le culte dépassa largement les frontières de l’Égypte. Chaque divinité a son domaine de compétence. Le caractère local de chaque culte limite les pouvoirs divins, circonscrits aux nomes (les provinces) ou aux villes et lieux où les cultes sont rendus. La base de la religion est le culte. Dans les temples, résidences des divinités, l’accomplissement quotidien de rituels nécessaires au maintien de l’ordre du monde est assuré par une classe nombreuse et hiérarchisée de prêtres. Ces derniers sont également en charge de l’administration matérielle des temples. Intermédiaires entre les dieux et les hommes, ils ont une fonction sociale centrale qui se renforce tout au long de l’histoire égyptienne. Leur rôle est primordial lors des rites funéraires : momification et ensevelissement dans les tombes. En effet, si les cultes varient d’une région à l’autre, les usages funéraires attestent la croyance commune chez les anciens Égyptiens d’une vie dans l’au-delà. Ouverte aux influences extérieures, la religion égyptienne a intégré des divinités étrangères, venues d’Orient, de Grèce ou de Rome, de même qu’un certain nombre de ses divinités ont été adoptées par les panthéons grec et romain. Néanmoins, à partir du Ier siècle, elle ne peut résister face à la puissance de séduction du christianisme.