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1. Les plantes invasives :
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Les espèces invasives rencontrées aux abords du
gave de Pau sont le Buddleia, la Renouée du
Japon et dans une moindre mesure la Jussie.
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Le Buddleia : encore appelé « arbre aux papillons », cet
arbuste importé d’Asie se caractérise par une floraison en
grappes violettes en été. On le rencontre soit sur les berges,
soit sur les atterrissements végétalisés présents dans le lit
mineur du gave de Pau. La rapidité d’implantation des sujets
s’explique par un fort pouvoir de propagation par les graines.
Chaque pied peut atteindre 3 m de largeur et concurrence for-
tement le développement d’autres sujets. Lorsque la plante se
développe en berge, elle crée de véritables massifs impéné-
trables empêchant l’accès au cours d’eau.
La Renouée du Japon : cette plante importée d’Asie prolifè-
re en particulier sur les berges du gave de Pau et se propage
jusque dans la forêt alluviale, notamment sur les lisières enso-
leillées. Elle se caractérise par de larges feuilles cordiformes
(en forme de cœur) et des grappes de fleurs blanches qui appa-
raissent en été. La plante est caduque et ne présente plus qu’un
bouquet de tiges sèches en hiver. A l’instar du Buddleia, elle
forme des massifs impénétrables de plusieurs mètres de hau-
teur et de largeur, qui empêchent la croissance de tout autre
végétal. La Renouée du Japon possède un important pouvoir
de développement par les graines mais surtout par les racines
qui forment des rhizomes composés de multiples radicelles
très fines pouvant atteindre plusieurs mètres de profondeur. La
plante porte ainsi quelquefois préjudice aux puits de captage
d’eau potable qui peuvent être bouchés par son système raci-
naire.
Aval rive gauche du pont de Nay : berge colonisée par le Buddleia qui empêche l’accès
au cours d’eau ainsi que la vision du gave en bordure de sentier piétonnier.
Détail d’un pied de Buddleia : feuilles persistantes lancéolées (en forme de lances)
avec grappes de fleurs violettes.
Radicelles de Renouée du Japon extraites d’un puits du champ captant du Syndicat des
eaux Gave et Baïse à Tarsacq. Les racines atteignaient 7 m de profondeur et bouchaient
les crépines du puit.
Pied de Renouée du Japon en fleurs en bordure du gave de Pau. Un sujet atteint 2 à 3 m
de largeur.
La Jussie : originaire d’Amérique latine, la plante a été intro-
duite en France au 19 ème siècle pour l’agrément des bassins
de jardins privatifs. Elle a peu à peu colonisé la Camargue
puis la région Aquitaine. La plante est une herbacée qui forme
des herbiers très denses à floraison jaune vif qui se dévelop-
pent sur des plans d’eau à faible courant.
Détail d’une fleur de Jussie. Ses qualités ornementales sont à l’origine de son introduction en France.
La rivière artificielle de Lendresse, créée sur un ancien bras du gave de Pau : le plan d’eau, à faible courant, est en voie de fermeture par la Jussie qui colonise berges et lit mineur.
2. Les méthodes de traitement
appliquées sur le gave de PAU :
Le traitement des plantes invasives n’est pas
aisé et les méthodes doivent être adaptées à
chaque plante. En raison de la sensibilité du
milieu aquatique du gave de Pau, seuls des trai-
tements manuels ou mécaniques sont utilisés, les
produits chimiques étant proscrits.
Le Buddleia, malgré son développement imposant, est faci-
lement arraché par pelle mécanique équipée d’un godet pince
spécifique. Des finitions manuelles sont ensuite nécessaires,
notamment lorsque les pieds sont situés dans des interstices
d’enrochements de protection de berge. Les sujets arrachés
sont ensuite soit évacués en décharge appropriée, soit enfouis
en zone de non atteinte par les crues.
La Renouée du Japon,est probablement la plante invasive la
plus difficile à traiter. En effet, lors de l’arrachage, ses tiges se
cassent très facilement ne permettant pas de faire suivre la
totalité de son système racinaire très développé. Le broyage
quant à lui est proscrit, pour éviter la propagation des graines
et surtout de donner de la vigueur au système racinaire res-
ponsable de nouvelles tiges. Les études menées sur les métho-
Chargement de Buddleias et de Renouée du Japon après arrachage sur un atterrissement
pour transport en décharge appropriée (chantier Laroin 2005 – maîtrise d’ouvrage et
maîtrise d’œuvre : Syndicat Intercommunal du gave de Pau).
La Jussie peut, en quelques mois, fermer totalement un milieu
aquatique et condamner ainsi faune et flore associées. En rai-
son du régime torrentiel du gave de Pau et de ses forts cou-
rants, la plante est toutefois moins présente que la Renouée du
Japon ou que le Buddleia, mais la vigilance est de mise.
des de lutte contre la Renouée du Japon concluent que le seul
moyen efficace serait, après traitement de la plante (chimique
ou mécanique), la plantation d’un couvert végétal concurrent.
A l’échelle du bassin versant du gave de Pau, cette méthode
semble malheureusement peu envisageable. L’arrachage reste
donc pour l’instant, la seule méthode utilisée dans le cadre des
chantiers de restauration végétale de berge réalisés sous maî-
trise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre du Syndicat.