Innovation )
Clinique du Diaconat-Fonderie
La prothĂšse de genou
en ambulatoire
Le docteur Laurent Bernhard pratique la chirurgie
orthopédique à la clinique Diaconat-Fonderie depuis
2000. Posant une centaine de prothĂšses de genoux
par an, il est aujourdâhui le seul dans le Haut-Rhin Ă
pratiquer, et ce depuis décembre 2014, la pose de
prothĂšse de genou en ambulatoire.
Cette nouvelle offre de soins est rendue possible grĂące
Ă lâutilisation, depuis deux ans, dâune nouvelle tech-
nique chirurgicale : le systÚme ONLY YOU (société One
Fit à Besançon) qui consiste, aprÚs un scanner, à impri-
mer en 3D un fantĂŽme du genou. GrĂące Ă ce systĂšme,
la pose de la prothÚse est plus précise, plus rapide,
moins hémorragique et aussi moins douloureuse. La
synchronisation des équipes et la précision de la tech-
nique assurent des opĂ©rations dâune heure environ,
sous anesthésie générale uniquement.
Si lâacte chirurgical reste inchangĂ©, la motivation et
lâĂ©tat psychologique du patient sont des facteurs
essentiels qui déterminent le chirurgien à proposer ou
pas lâopĂ©ration dans un cadre ambulatoire. Ce mode
dâhospitalisation ne sera jamais imposĂ© et nâest pas
transposable chez tous les patients. Le chirurgien
considÚre le patient dans sa globalité et adapte sa
démarche au cas par cas. Si le patient est volontaire,
il est conscient du protocole proposé qui peut à tout
moment ĂȘtre transformĂ© en une hospitalisation
conventionnelle.
La Fondation propose depuis longtemps lâhospitalisa-
tion dâune journĂ©e et est organisĂ©e dans la lutte contre
la douleur. Elle dispose donc de lâexpĂ©rience nĂ©cessaire
pour répondre au projet du Dr Bernhard de réaliser des
prothĂšses totales de genoux sur des patients qui sor-
tiront de lâĂ©tablissement le jour-mĂȘme. Il est impĂ©ratif
Ă ce moment-lĂ de constituer une Ă©quipe
« à haut po-
tentiel et motivée »
dans chaque domaine. Un chemin
thĂ©rapeutique dâune exigence et dâun niveau de profes-
sionnalisme drastiques a été créé, et à présent validé.
« Tous les intervenants se sentent co-responsables,
et pour que la manipulation aboutisse nous devons
pouvoir compter sur tous : le Dr Bernhard, en
étroite collaboration avec le Dr Groff, anesthésiste,
le Dr Leyder, chirurgien orthopédiste, Lionel, de la
stĂ©rilisation, HĂ©lĂšne CrisĂ©o pour lâhospitalisation,
Fabienne et Marianne pour lâHDJ, Marie-Pierre de la
salle de réveil, Chantal, IBODE, Isabelle Sibille, la kiné
et Fanny notre indispensable collaboratrice ; ainsi que
la logistique mise Ă disposition par Patrick Gross, le
directeur de la clinique, Alain Marrie, le conseiller
médical de la Fondation, Michaël Fresse-Louis, et
Murielle Bortoluzzi »,
explique le Dr Bernhard.
Sâagissant dans tous les cas dâune opĂ©ration majeure,
le docteur appelle impérativement le patient opéré
le soir-mĂȘme sur son portable⊠Le lendemain, lâHDJ
appellera de nouveau le patient.
La prothÚse du genou en HDJ pose-t-elle les prémices
dâune rĂ©volution culturelle ? Nous constatons en effet
que, contrairement au
« Nous prenons en charge le
patient »
, cette technique montre que le patient peut
se prendre en charge lui-mĂȘme, grĂące aux progrĂšs
de la collaboration entre le médical, la technique et
lâadministratif. Q
Une simulation de coupe du genou
par le docteur Bernhard
Suite Ă la propagation du virus EBOLA, le service des
urgences de la clinique Diaconat-Fonderie a Ă©tabli un
dispositif de gestion de crise répondant à trois critÚres
spĂ©ciïŹ ques : lâanticipation, la prĂ©vention, la protection,
conïŹ Ă©es au responsable du service, Franck Breysse.
« Malgré le taux de contagiosité et la forte létalité, il est
important de dédramatiser »
explique Franck Breysse,
précisant que les chances de guérison du patient
dépendent du niveau sanitaire de la structure (et sur-
tout) du pays qui lâaccueille. DĂšs lors, en septembre-
octobre 2014, la Fondation met en Ćuvre dâimportants
moyens. En quelques jours seulement, le service reçoit
le matériel demandé.
Les protocoles Ă©tablis ont Ă©tĂ© fortement inïŹ uencĂ©s par
les techniques et procédures mises en place dans les
structures militaires par le service de santé des armées,
et
« unanimement reconnus comme exemplaires par
les divers spécialistes régionaux qui y ont eu accÚs et
qui nous en ont fait un retour »
, précise-t-il encore.
Lâanticipation a consistĂ© Ă structurer un circuit spĂ©-
ciïŹ que et indĂ©pendant de priseen charge, isolant le
patient potentiellement contaminé. Ainsi, la procédure
dĂ©ïŹ nit une ligne rouge (patient Ă risque en attente),
une zone orange (dite tampon), et un circuit dâadmis-
sion-évacuation indépendant des autres circuits. Les
patients présentant des symptÎmes grippaux et leurs
accompagnants sont détectés dÚs leur arrivée dans la
structure. Il leur est alors demandĂ© sâils se trouvaient
dans une zone à risque dans les 21 jours précédant
lâapparition de leurs symptĂŽmes (selon une liste de
pays de lâOMS). En cas de rĂ©ponse positive, lâInïŹ rmiĂšre
dâAccueil et dâOrganisation (IAO) effectuera un premier
bilan clinique du patient si elle en estime la nécessité.
Une fois le danger prĂ©sent, identiïŹ Ă© et localisĂ©, la prĂ©-
vision consistera à établir des procédures de prise en
charge prĂ©cises : conïŹ rmation du risque, sĂ©curisation
du professionnel au contact, informations de lâautoritĂ©
médicale, de la direction, des tutelles, puis évacuation
et soins de confort. Les soins sont limités au maximum,
lâĂ©tablissement nâĂ©tant pas apte Ă prendre en charge,
au-delĂ de lâaccueil initial, un patient porteur, ou mĂȘme
Ă risque, EBOLA.
En ce qui concerne la protection, les 17 soignants des
urgences (Fonderie et Diaconat-Roosevelt) ont suivi
une formation pour appliquer Ă la lettre toutes les
Ă©tapes de dĂ©sinfection des lieux et dâĂ©vacuation des
dĂ©chets. La procĂ©dure dâhabillage (16 Ă©tapes) et de
dĂ©shabillage (plus de 30), sâopĂšrent obligatoirement
sous le contrĂŽle dâun superviseur.
« En effet, les contaminations
soignantes sont souvent observées
lors de la phase de déshabillage »
,
insiste Franck Breysse. Le service
ainsi mobilisĂ© sâest tenu prĂȘt Ă
faire face Ă cette situation excep-
tionnelle, dĂ©ïŹ nie de santĂ©
publique, et a suivi avec
méthode et sérieux ce
lourd protocole avec
tout le sang-froid
requis. Q
Virus Ebola :
organiser lâaccueil des urgences
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DĂ©tail de la tenue de protection