REPERES N° 21/2000 N. CORDARY et J. DAVID
du verbe, seule la flexion modale et temporelle constitue une marque morpholo¬
gique appartenant en propre au verbe. Les flexions de personne, de nombre et
de genre, quant àelles, mettent en jeu la relation du GN sujet au verbe, et sont
donc de nature syntaxique. II est àremarquer que la flexion en genre concerne
le seul participe. Cela signifie que l'on transfère sur la désinence du verbe des
marques introduite par le GN sujet de la phrase. Les tableaux fonctionnent donc
comme des répertoires de formes attestées aussi bien en diachronie qu'en syn¬
chronie, mais ils représentent le degré zéro de l'analyse morphologique et syn¬
taxique. Pourtant, dans une situation d'apprentissage, il faudrait concevoir avec
les élèves des outils de la langue, c'est-à-dire les penser avec eux pour qu'ils
apprennent véritablement às'en servir.
C'est cet objectif qui motive la deuxième partie de l'ouvrage. Selon quels
principes pédagogiques et comment peut-on enseigner la conjugaison ?Les
auteurs proposent des activités de structuration des connaissances qui repo¬
sent àla fois sur des pratiques d'écriture diversifiées, des entraînements spéci¬
fiques et une réflexion métalinguistique consistant avant tout àréfléchir sur les
différents actes àaccomplir et sur les marques que chaque scripteur doit choi¬
sir. Passons en revue les activités proposées :
1- Tout d'abord, il convient de distinguer formes verbales et formes non
verbales, puis te verbe, i-e le mot qui porte les marques de temps et de per¬
sonne (et non les marques de l'accord puisqu'il n'est pas une propriété intrin¬
sèque du verbe), de l'infinitif, élément neutre ou lexical porteur du sens du
verbe, d'une part, et du participe passé, forme non verbale fonctionnant comme
un adjectif formé sur une base verbale, d'autre part. II convient enfin de distin¬
guer le participe passé en -é, et Vinfinitif en -er, en travaillant sur le sens de la
phrase qui est différent selon l'orthographe donnée (Le bûcheron regarde les
branches tomberIle bûcheron regarde les branches tombées).
2- II faut ensuite étudier Vaccord sujet/verbe en reconsidérant le rôle du
pronom. Afin d'éviter les écueils liés àla présentation des tableaux de conjugai¬
son, les auteurs proposent un ensemble d'activités et des séquences d'appren¬
tissage -toutes expérimentées àl'école primaire et au collège -afin d'aider les
élèves àcomprendre que le pronom est une marque distinctive essentielle dans
la différenciation des formes, et qu'il se révèle de fait comme une unité indispen¬
sable àla compréhension des rapports entre pronom et personne d'une part,
pronom et GN sujet d'autre part. En effet, l'accord sujet -verbe est un problème
typique de grammaire ;il relève de la relation pronom (GN) -verbe dans la syn¬
taxe de la phrase et nécessite des exercices de repérage, des exercices trans-
formationnels, des activités de fléchage pour accroître ce mouvement rétroactif
indispensable pour contrôler ou vérifier les accords. Bref, il s'agit d'engager la
réflexion des élèves sur l'analyse des liens entre marques orthographiques et
sens, dans les phrases comme dans les textes.
3- II faut également problématiser le marquage du pluriel et suggérer des
situations de découverte des contraintes entre les mots de la phrase par des
exercices de réécriture Par ce travail essentiel, il convient d'amener les élèves à
réécrire, certes, mais aussi et surtout àexpliquer ce qu'ils font pour aboutir àla
transformation demandée. Dans les exercices de réécriture, l'élève apprend à
206
REPERES N° 21/2000 N. CORDARY et J. DAVID
du verbe, seule la flexion modale et temporelle constitue une marque morpholo¬
gique appartenant en propre au verbe. Les flexions de personne, de nombre et
de genre, quant àelles, mettent en jeu la relation du GN sujet au verbe, et sont
donc de nature syntaxique. II est àremarquer que la flexion en genre concerne
le seul participe. Cela signifie que l'on transfère sur la désinence du verbe des
marques introduite par le GN sujet de la phrase. Les tableaux fonctionnent donc
comme des répertoires de formes attestées aussi bien en diachronie qu'en syn¬
chronie, mais ils représentent le degré zéro de l'analyse morphologique et syn¬
taxique. Pourtant, dans une situation d'apprentissage, il faudrait concevoir avec
les élèves des outils de la langue, c'est-à-dire les penser avec eux pour qu'ils
apprennent véritablement às'en servir.
C'est cet objectif qui motive la deuxième partie de l'ouvrage. Selon quels
principes pédagogiques et comment peut-on enseigner la conjugaison ?Les
auteurs proposent des activités de structuration des connaissances qui repo¬
sent àla fois sur des pratiques d'écriture diversifiées, des entraînements spéci¬
fiques et une réflexion métalinguistique consistant avant tout àréfléchir sur les
différents actes àaccomplir et sur les marques que chaque scripteur doit choi¬
sir. Passons en revue les activités proposées :
1- Tout d'abord, il convient de distinguer formes verbales et formes non
verbales, puis te verbe, i-e le mot qui porte les marques de temps et de per¬
sonne (et non les marques de l'accord puisqu'il n'est pas une propriété intrin¬
sèque du verbe), de l'infinitif, élément neutre ou lexical porteur du sens du
verbe, d'une part, et du participe passé, forme non verbale fonctionnant comme
un adjectif formé sur une base verbale, d'autre part. II convient enfin de distin¬
guer le participe passé en -é, et Vinfinitif en -er, en travaillant sur le sens de la
phrase qui est différent selon l'orthographe donnée (Le bûcheron regarde les
branches tomberIle bûcheron regarde les branches tombées).
2- II faut ensuite étudier Vaccord sujet/verbe en reconsidérant le rôle du
pronom. Afin d'éviter les écueils liés àla présentation des tableaux de conjugai¬
son, les auteurs proposent un ensemble d'activités et des séquences d'appren¬
tissage -toutes expérimentées àl'école primaire et au collège -afin d'aider les
élèves àcomprendre que le pronom est une marque distinctive essentielle dans
la différenciation des formes, et qu'il se révèle de fait comme une unité indispen¬
sable àla compréhension des rapports entre pronom et personne d'une part,
pronom et GN sujet d'autre part. En effet, l'accord sujet -verbe est un problème
typique de grammaire ;il relève de la relation pronom (GN) -verbe dans la syn¬
taxe de la phrase et nécessite des exercices de repérage, des exercices trans-
formationnels, des activités de fléchage pour accroître ce mouvement rétroactif
indispensable pour contrôler ou vérifier les accords. Bref, il s'agit d'engager la
réflexion des élèves sur l'analyse des liens entre marques orthographiques et
sens, dans les phrases comme dans les textes.
3- II faut également problématiser le marquage du pluriel et suggérer des
situations de découverte des contraintes entre les mots de la phrase par des
exercices de réécriture Par ce travail essentiel, il convient d'amener les élèves à
réécrire, certes, mais aussi et surtout àexpliquer ce qu'ils font pour aboutir àla
transformation demandée. Dans les exercices de réécriture, l'élève apprend à
206