UNE LAÏCITÉ À GÉOMÉTRIE VARIABLE : Le procès récurrent de l'Islam
Sarkozy sur ce que c'est qu'être français : « Tu as écrit une tribune dans Le Monde. En effet, tu t'adresses à tes «
compatriotes musulmans », et c'est mon cas, moi Mouloud Baubérot, frère siamois de celui qui tient ce blog. Avant,
par politesse, il faut que je me présente très brièvement. Ma famille provient de Constantine, ville française depuis
1834 et chef-lieu d'un département français depuis 1848. Nous sommes donc d'anciens Français. Et au siècle
suivant, d'autres sont encore venus. Certains de l'Europe centrale, bien différente de notre civilisation
méditerranéenne. Mais, comme tu l'écris très bien, nous sommes très « accueillants », nous autres. Alors, nous
avons donc accueilli parmi eux, un certain Paul Sarkozy de Nagy-Bosca, qui fuyait l'avancée de l'Armée rouge en
1944. Nous sommes tellement « accueillants » que nous avons fait de son fils, ton frère siamois, immigré de la
seconde génération, un Président de notre belle République. Comment être plus accueillants ? Mais faudrait quand
même pas tout confondre : entre lui et moi vois-tu, c'est moi qui accueille, et lui qui est accueilli. Ne l'oublie pas. » (2)
« (...) Quand les Sarkozy sont devenus Français, le ciel de Paris s'ornait d'une Grande Mosquée, avec un beau
minaret. Je suis d'accord, moi Mouloud qui t'accueille, je dois te faire « l'offre de partager (mon) héritage, (mon)
histoire (ma) civilisation), (mon) art de vivre ». Tiens, je t'invite volontiers à venir manger un couscous avec moi. (...)
Pour être concret, je vais te raconter l'histoire de France en la reliant à ma propre histoire d'ancien Français, du
temps où toi, tu ne l'étais pas encore. Pendant la guerre 1914-1918, mon arrière-grand-père est mort au front,
comme, malheureusement, beaucoup de Français, de diverses régions : Algérie, Savoie, ou Limousin,...Car nous
avons été environ 100.000, oui, cent mille, musulmans à mourir au combat pour la France. Ma famille y était venue,
à cette occasion, et elle y est restée ». (2)
« A Paris, la République laïque a eu une très bonne idée : construire une mosquée, avec un beau minaret bien sûr.
Elle avait décidé, en 1905, de « garantir le libre exercice du culte ». « Garantir », c'est plus que respecter. C'est
prendre les dispositions nécessaires pour assurer son bon fonctionnement. Pourquoi passes-tu tant de temps, dans
ton texte, à nous parler des minarets ? (...) De plus, et je vais t'étonner Nicolas, les laïques, ils aimaient bien les
minarets. Quand on a posé la 1ère pierre de la mosquée, le maréchal Lyautey a fait un très beau discours. Il a
déclaré : « Quand s'érigera le minaret que vous allez construire, il montera vers le beau ciel de l'Ile de France qu'une
prière de plus dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront point jalouses. »(2)
Dans la même veine et à l'occasion du débat de la « compatibilité de l'Islam avec la laïcité, plus d'une année plus
tard un Français musulman répond à la lettre de Jean-François Copé organisateur de ce débat un autre Français de
confession juive, tout deux natifs d'Algérie. « Cher Jean-François, d'abord, je dois te confier que chez moi (en
France, avant que tu demandes), ce n'est pas comme ça qu'on traite ses amis. On ne fait pas un débat pour savoir
comment nos amis devraient s'habiller ou s'exprimer. On ne se mêle pas de leur vie religieuse et on ne se permet
pas de dire à leur fille que sa robe est trop longue. Ce serait très déplacé, tu en conviendras. On ne se sert pas de
ses amis pour gagner des élections. On ne salit pas leur dignité et on ne leur porte pas préjudice, même si ça fait
monter l'audimat au radio-crochet du coin... »(3)
« Tu dis vouloir m'aider à combattre les préjugés à mon sujet, mais c'est toi qui les alimentes à chaque fois que tu
prononces les mots « Islam », « menace » et « laïcité » dans la même phrase. (...) Je ne t'ai rien demandé et je n'ai
pas besoin de ton aide. Je veux juste que tu me laisses en paix. Le jour où tu auras vraiment envie d'avoir une
conversation avec moi, retrouve-moi autour d'un bon repas, sans caméras si possible, comme ça tu pourras me
regarder dans les yeux te dire le fond de ma pensée.(...) » « Quand tu dis que notre foi, l'Islam, est « défigurée dans
l'opinion par des comportements ultraminoritaires », ce serait bien de rappeler que cette « opinion » se construit
moins à partir de la réalité que du discours politique et médiatique auquel, il me semble, tu participes un peu. Plus
loin dans ta lettre, tu parles de mon grand-père mais tu confonds probablement. C'est celui de Djamel qui est mort à
Verdun. Le mien a combattu à Al-Alamein en Egypte, dans une guerre qui n'était pas la sienne ». (3)
« Du côté de maman, ils étaient plutôt vers Alger, où ils ont pu découvrir les joies de l'électricité dans les années 50.
(...) Tu voudras bien m'expliquer aussi pourquoi dès que tu parles d'Islam, tu te sens obligé d'invoquer la laïcité pour
dire quelque chose de pas sympa juste après. (...)Nul besoin de faire comme tous ceux qui, pour exprimer leur rejet
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