TLEMCEN À L'HONNEUR : L'Algérie capitale de la culture islamique
cultuelle qui devait prévaloir. A-t-on choisi Tlemcen pour sa dimension culturelle et cultuelle accomplie par rapport à
d'autres villes d'Algérie ? A-t-on demandé aux villes algériennes potentielles dans une compétition transparente de
postuler pour abriter cette dimension culturelle qui est revenue cette année à l'Algérie, ou est-ce un choix ?
Cependant, le choix de la ville n'est pas de mon point de vue fortuit. Cette distinction est une véritable distinction
décernée à la ville et au pays qui l'abrite. Tlemcen est choisie capitale de la culture islamique en raison de sa longue
histoire et de ses joyaux architecturaux qui représentent la plupart des époques islamiques. Elle est aussi l'une des
plus anciennes cités algériennes, fortement marquée par l'époque islamique depuis la fondation du premier émirat
islamique de Béni Ifren par la tribu des Zénètes, puis la fondation des Etats des Idrissides, des Fatimides et des
Almoravides qui construiront une nouvelle cité qu'ils appelèrent Tlemcen. A cette époque, la capitale des Zianides,
qui était aussi connue pour son importante activité commerciale, était une ville dédiée au savoir et était l'un des
centres des sciences du Fiqh.
Après la chute des Almoravides, Tlemcen est tombée sous la coupe des Almohades qui reconnurent la grande tribu
algérienne des Zénètes et leur attribuèrent la régence de la ville en question et ce, jusqu'à la fondation du grand Etat
des Zianides qui durera plus de trois siècles. Dans tous les cas, ce que l'on retiendra c'est le développement de la
ville de Tlemcen et c'est une bonne chose pour cette ville d'art et d'histoire qui m'a toujours subjugué par son passé ;
chacun de nous pense à l'ouvrage culte El Boustane de Ibn Maryam Ec Cherif El Melity El Medyouni Tilimçani.
Tlemcen connut dit-on, son heure de gloire grâce, notamment à Sidi Boumediene le célèbre mystique andalou de la
fin du XIIe siècle et dont le tombeau attirait les pélerins de tout le Maghreb. Tlemcen avait aussi sa milice chrétienne
et comptait en cette période plus de cent mille âmes, il y avait un quartier spécial pour les chrétiens, ce quartier était
géré aussi par un consul étranger. La situation de la ville était tellement florissante que très vite la ville acquit une
réputation de richesse, de sécurité et de tolérance. La ville de Tlemcen développait des relations commerciales avec
toutes les grandes capitales commerciales du Moyen Age (Marseille, Venise, Gênes...). La tribu des Beni Mérin
1244-1465 est aussi une tribu berbère qui fut poussée des confins de l'Oranie aux confins de l'Ouest et ceci sous la
pression des Almohades. Ce n'est qu'à la fin du XIIe siècle, qu'ils sortirent de leur retraite en participant à la bataille
d'Alarcos contre les Espagnols.La dynastie débuta réellement avec Abou Yahia Abou Bakr (1244-1258) fils du
fondateur 'Abd El Haq.(1)
En toute état de cause , je pense qu'il était préférable que toute l'Algérie soit déclarée capitale de la culture
islamique, elle aurait ce faisant, fait participer toutes les villes algériennes de la plus humble et la plus connue et qui
ont apporté cette lueur d'humanité que véhicule l'Islam. De ce fait, Tlemcen aurait pu être le trait d'union entre les
autres villes algériennes qui ont eu un passé prestigieux et les pays islamiques représentées. Mieux encore, le
programme de la culture islamique en Algérie aurait pu être enrichi de façon croisée en invitant toutes les troupes et
délégations étrangères de faire un périple de 15 jours pour faire profiter les autres villes d'Algérie et elles-mêmes
s'imprégner de la dimension de la culture islamique dans ces villes auxquelles a fait mention le Président dans son
discours ; je veux citer, notamment, Constantine, Bejaïa où il y avait dit-on 100 savants qui vivaient à l'ombre de
l'Islam, je veux citer pour le lecteur le livre culte : « 'Ounouan addhyraya fi machaïkh Béjaïa » : « Galerie des 100
savants de Bougie » de l'auteur célèbre El Ghobrini. Ce même auteur parle de Aïcha poétesse fille d'un juriste
émérite Omara Ben Yahia El Hosseini. Elle aurai copié de sa main « L'Explication du Coran » en 18 chapitres de
Thaâlibi, l'andalou. Dans un ouvrage édité il y a dix ans, j'avais tenté de consolider une histoire de l'éducation et de
la culture en Algérie des origines à nos jours, j'avais d'ailleurs fait une place de choix à Tlemcen et à ses savants.(2)
Par ailleurs, si on devait aussi, honorer les savants de l'Islam, force est de signaler une « amnésie », en
l'occurrence, l'absence de Mohamed Arkoun. Nous devons vivre dans le présent et honorer aussi ceux qui dans le
temps présent ont honoré l'Islam. Ce qui montrerait à coup sûr l'intemporalité de la culture islamique. L'écrivain
Amine Zaoui écrit à ce propos : « Le 11 avril dernier, en présence de Mme Irina Bokova, directrice générale de
l'Unesco [curieusement absente de la manifestation de Tlemcen Ndlr], et en marge de la remise du prix
Unesco-Sharjah pour la culture arabe, l'islamologue Mohamed Arkoun, décédé le 14 septembre 2010, fut présent à
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