FFC9 Le cancer colo-rectal opéré : quelle surveillance ? Pour quels patients ?
Pour quelle durée ? Avec quels examens ?
radiographie pulmonaire. La radiographie pulmonaire ne permettrait finalement de diagnostiquer que peu de
lésions pulmonaires à un stade curable et son emploi n’est pas recommandé par la majorité des auteurs.
Il a été proposé, couplé au scanner, de réaliser un TEP-scanner, examen qui détecte plutôt des anomalies
métaboliques que morphologiques. Si son intérêt est maintenant démontré en cas de récidive avéré, ce n’est
pas le cas pour le suivi des patients opérés à visée curative.
ACE.
Les recommandations différent selon les sociétés : Le dosage reste optionnel selon le thésaurus national de
cancérologie digestive, alors qu’il est recommandé de le réaliser tous les 3 mois pendant 3 ans pour la société
américaine de cancérologie (ASCO).
Sa sensibilité varie entre 60 et 89% et sa spécificité entre 75 et 98%. Il permet de détecter plus souvent des
métastases hépatiques que des récidives locales ou pulmonaires. Quelques études ont montré un gain de
survie de 1,5 à 6 mois dans la mise en évidence des récidives sans prouver un allongement de la survie globale
(3).
Méta-analyses.
Trois méta-analyses (deux concernant 5 essais randomisés et une concernant 6 essais randomisés) ont montré
une amélioration de la survie avec une surveillance plus intensive (2,4,5). Une (4) ayant inclus un total de 1342
patients montrait qu’une surveillance intensive était associée à une réduction significative de la mortalité
(P<0,007) et une détection plus précoce des récidives (P<0,001). Une autre (2) montrait un bénéfice de survie à
5 ans pour le groupe de patients avec surveillance intensive en terme de détection plus précoce des récidives.
La dernière (5) montrait une amélioration significative de la survie dans le groupe surveillance intensive, les
examens les plus discriminants étant l’ACE et l’imagerie hépatique.
Recommandations des sociétés savantes.
Jusqu’en 2005, les recommandations étaient très différentes d’une société à l’autre mais les recommandations
actualisées à partir des récentes publications ont tendance à s’harmoniser même s’il persiste des différences
en particulier sur le choix de la technique d’imagerie hépatique. Les recommandations de la fédération
francophone de cancérologie digestive (FFCD) restent basées sur la conférence de consensus de 1998 alors que
les recommandations européennes (ESMO 2005) ou américaines (ASCO 2005) tiennent compte des essais
randomisés récents qui montrent un gain de survie avec une surveillance intensive et insistent sur la nécessité
d’un dosage sanguin de l’ACE et d’une imagerie hépatique (échographie hépatique tous les 6 mois pour l’ESMO
et scanner thoracoabdominopelvien tous les ans pour l’ASCO).
Conclusion :
La surveillance postopératoire des CCR reste mal codifiée en raison du faible nombre d’études randomisées
publiées. Cependant, les études les plus récentes suggèrent un gain de survie avec une surveillance intensive
par rapport à une surveillance classique. Les récidives endoluminales et les cancers métachrones sont rares.
Seule la détection des récidives à distance peut améliorer la survie. Dans ce cadre, l’utilisation du scanner
thaoracoabdominopelvien pourrait être recommandée.