Noël chez nos frères en humanité
Au fil des mois ...
Il n'y a pas de Noël musulman.
En France, les musulmans sont
partagés : certains fêtent le jour
de Noël pour les enfants et pen-
sent qu'un musulman peut
accepter l'invitation de ses amis
chrétiens à participer à la fête.
Mais, en principe, un musulman
ne doit pas célébrer une fête
religieuse non-musulmane.
Une partie des orthodoxes célè-
brent la naissance de Jésus le 7
janvier. Ceux qui suivent le ca-
lendrier grégorien le fêtent le 25
décembre. La préparation au
Noël orthodoxe est une période
de jeûne.
Les orthodoxes représentent la
nativité par les icônes.
Tandis que nous fêtons la
naissance du Christ,
comment nos voisins non-
chrétiens vivent-ils cette
période festive ?
Enquête et témoignages
Les Églises protestantes ont 3
cultes pour la fête : la nuit,
l'aube et le matin, avec la célé-
bration de la Cène. En 1560, au
moment de la Réforme, les pro-
testants se refusent à représen-
ter la Nativité par une crèche.
Ils préfèrent développer la tra-
dition du sapin, arbre qui sym-
bolise le paradis et la connais-
sance du bien et du mal.
« Bien que non Chrétien, ni Juif, ni
Musulman, ni rien ! … j'ai grandi en
France, et ici le Christianisme est omni-
présent dans la Culture. Au fil de l'année,
les fêtes Chrétiennes importantes don-
nent lieu à des jours de congés, on en
connait toujours un petit peu le sens,
mais parfois c'est bien maigre. Noël
n'est pas une fête Chrétienne comme
les autres, d'abord parce qu'on célèbre
un fait historique, la naissance de Jésus,
mais aussi parce que c'est la fête du Père
Noël, fête profane, sorte de fête des
enfants. En quelque sorte chacun y
trouve son compte, il suffit d'observer
comment tout le folklore des repas de
fête, sapins et distribution de cadeaux se
retrouve dans les familles de toutes
croyances. Il me semble assez évident
que la naissance de Jésus soit un événe-
ment important pour les Chrétiens ! Eli-
sabeth ma femme était déjà engagée
dans l'Eglise lorsque nous nous sommes
rencontrés. La religion a été et est en-
core l'objet d'échanges entre nous, mais
surtout sur le plan culturel. Son engage-
ment n’est pas un problème, parce que
les relations entre l'Eglise et les non-
croyants sont apaisées. On peut y voir
une vertu, cela oblige à pratiquer la tolé-
rance. C'est d'abord une question de
liberté de pensée. Nous avons décidé
que les enfants ne soient pas baptisés
bébés et qu'ils suivent une éducation
religieuse catholique. Cela ne me gêne
pas qu'ils aillent à la Messe de Noël,
mais je n'y vais quand même pas
(néanmoins je vais aux baptêmes, com-
munions, etc.) !»
Boris
Petit fils de rabbin, Claude a été
élevé par des parents attachés aux
traditions et aux pratiques. Il a fait sa
Bar Mitzvah (cérémonie de confirmation
religieuse qui marque la majorité, c’est un
rite de passage très important) et
participé aux fêtes de Yom Kippour jus-
qu’à l’âge de 25-28 ans. Ensuite, ses orien-
tations politiques l’ayant peu à peu éloi-
gné des pratiques religieuses, il s’affirme
en tant que «laïc forcené» tout en vivant
une bivalence culturelle. En effet, tombé
amoureux d’une catholique
pratiquante et engagée, ils se marient et
élèvent leurs enfants en se fondant dans
le milieu de l’autre.
Ils participent aux rassemblements
familiaux à l’occasion des fêtes juives et
célèbrent les fêtes catholiques.
Bien que Noël n’ait aucune signification
pour la communauté juive. Claude l’a tou-
jours fêtée, même enfant chez ses pa-
rents ; il y avait un réveillon, un sapin et
des cadeaux comme pour ses camarades
de classe. Cela a toujours été une « fête
de communion avec le monde qui
entoure », un repas avec les amis, les voi-
sins puis la famille, sans signification reli-
gieuse particulière mais en la distinguant
toutefois des autres fêtes « pour la rigo-
lade », par respect de la signification que
lui donne les catholiques. C’est surtout la
fête des enfants qu’il perpétue avec sa
seconde épouse également catholique.
C’est enfin l’occasion de faire plaisir en
offrant des cadeaux ; Il lui arrive d’assister
à la messe de minuit dont il trouve l’am-
biance agréable et chaleureuse. Mélo-
mane, il apprécie beaucoup la musique
sacrée.
Il nous rappelle ou nous apprend que les
familles juives ont également une fête à la
même période où l’on s’échange des ca-
deaux. Il s’agit d’Hanouka, la fête des lu-
mières. Pendant huit jours, chaque soir,
une branche du chandelier traditionnel est
allumée, et les enfants recevaient précé-
demment une petite toupie.
Elisabeth
Petite histoire de Noël
Des 274, on célébrait à Rome le 25 dé-
cembre, pour le solstice d'hiver, la
naissance de Mithra le soleil invaincu
La fête du 25 décembre devient une
fête chrétienne
Fêter un anniversaire de naissance ne
faisait pas partie des traditions juives.
La fête de Noël n'existait donc pas au
début du christianisme. C'est seulement
à partir du II° siècle que l'Église a cher-
ché à déterminer le jour de la naissance
de Jésus sur lequel les évangiles ne
disent rien. Des dates différentes ont été
proposées : le 6 janvier, le 25 mars, le
10 avril …
L'Église a choisi le 25 décembre,
sans doute pour contrer la fête païenne
de la naissance de Mithra.
Cette date a une valeur symbolique. En
effet on considérait la venue du Christ
comme le lever du "Soleil de jus-
tice"
(Malachie 3/19 et Luc 1/78).
La fête de
Noël célèbre ainsi la naissance de Jésus
soleil de justice.
Source : catholique-nanterre.cef.fr