03/04/2014 Billet d’étonnement : Séminaire « Stockage d’énergie » Page 4 sur 8
NOTE D’OBSERVATION
1. Le stockage d’énergie aujourd’hui : panorama des technologies et
des marchés
Le stockage d’énergie en batterie : panorama des technologies
Les intervenants ont présenté plusieurs technologies de stockage : batteries au plomb, batteries NiMH
et batteries au lithium. Enfin, l’un des intervenants a proposé une brève comparaison des batteries et
des supercondensateurs. Les batteries au lithium ayant occupé une place particulièrement importante
au cours du séminaire, elles font l’objet d’un chapitre à part dans ce rapport.
La technologie au plomb représente aujourd’hui 80% du marché du stockage par batteries. Les
batteries plomb-acide sont notamment utilisées comme batteries de démarrage. Il est aujourd'hui
possible d’alléger considérablement le poids de ces batteries en remplaçant le plomb massif par une
grille en carbone sur laquelle est déposée du plomb. Les batteries au plomb présentent plusieurs
inconvénients, notamment leur sensibilité à la température et leur taux d’autodécharge (perte de 5%
de capacité par mois environ). Un autre inconvénient du plomb est sa nocivité, compensée cependant
par un très bon taux de recyclage : c’est ainsi que 17 millions de batteries Plomb sont recyclées
chaque année en France. Recyclées à 90 ou 95%, elles représentent plus de 80% du plomb utilisé
pour fabriquer de nouvelles batteries. Cette technologie, mature, coûte peu cher et offre un bon
rendement. En outre, elle présente peu de risques du point de vue de la sécurité.
Les batteries NiMH remplacent aujourd'hui les batteries NiCd. Technologie mature, supportant très
bien la surcharge et ne nécessitant pas de BMS (battery management system) pointu, les batteries
NiMH ne posent pas de problème spécifique de sécurité et ont une bonne cyclabilité. En revanche,
elles présentent un taux d’autodécharge important, ont une durée de vie limitée à forte température et
un rendement limité lorsque la température baisse. En outre, le prix de l’électrode négative est en
augmentation, en raison de l’utilisation d’alliages métalliques contenant des terres rares. Les
perspectives d’innovation concernent principalement l’amélioration de la tenue en cycle à haute
température. Le développement de la technologie Nickel-Zinc pourrait permettre d’obtenir des
batteries à haute cyclabilité.
Les supercondensateurs, peu connus du grand public, existent depuis une trentaine d’années
environ. Leur fonctionnement est basé sur le déplacement d’ions au sein d’un matériau très poreux : il
ne s’agit donc pas d’une réaction électrochimique. Les supercondensateurs permettent, au contraire
des batteries, de stocker beaucoup de puissance mais peu d'énergie. Ils ont en revanche comme
inconvénient une tension relativement faible : ils ne sont donc guère utilisables en cellule unitaire, et il
faut en assembler plusieurs pour augmenter la tension. Faciles à recycler, ils présentent peu de
risques d’emballement thermique ou de départ de feu, et peuvent fonctionner sur une très grande
plage de température. Leur coût est relativement peu élevé. Leur taux d’autodécharge est beaucoup
plus élevé que celui des batteries, mais ils présentent en revanche l'avantage d'une grande cyclabilité,
quasi illimitée dans le temps. Leur profil de décharge étant linéaire, ils permettent en outre de savoir à
tout moment quelle quantité d’énergie reste emmagasinée, au contraire des batteries sans avoir
recours à un système de gestion complexe. Recherchés pour leur robustesse, les superconden-
sateurs sont utilisés sur le marché des petits composants pour l’électronique (jouets, téléphonie…) et
sur le marché de forte capacité (alimentation des systèmes Stop & Start sur certaines voitures). Ce
dernier se développe (470M$ en 2013), quoique moins rapidement que prévu en raison de la
concurrence des batteries lithium-ion. Une tendance actuelle est de coupler les deux technologies.