2017 L I R V 18 A 7 11 AU H 577 PESS A ACIT Association Cultuelle Israélite de Toulouse avril 2017 N°211 4 € lE MaGaZiNE DE la COMMUNaUTÉ JUivE DE TOUlOUSE ET DES PaYS DE la GarONNE PESSAH : LA FÊTE QUI NOUS AIDE À TOUT REMETTRE À NEUF ! LE CASIT FAIT PEAU NEUVE : DÉCOUVREZ SES NOUVEAUX LOCAUX LE NOUVEAU RESTAURANT LA KANTINE UN PROJET RASSEMBLEUR ET PARTAGÉ Le billet d’henri amar Sommaire du N° 211 PriNTEMPS 2017 - Nissan 5777 après une longue fermeture, le restaurant de l’EDJ rouvre enfin ses portes à une communauté qui souhaitait un lieu de convivialité. Une belle réussite collective ! lire page 10 liberté chérie... E LLE figure au premier plan liberté n'est pas chose que l'on posdes enseignements de la Hag- sède, objet immobile se prêtant à la gada que nous nous mise sous clef, bien intangible et inaapprêtons à réciter, à chanter, à médi- liénable. Nos ancêtres, les Hébreux, ter en cette soirée de Pessah. Elle est l'expérimentèrent qui ne purent en applus que japrécier le juste mais invoquée prix qu'au aujourd'hui, terme d'une asen France, cèse. Celle dans les disgénérée par une cours des longue errance divers candiune errance toudats à une tefois protégée élection présidans le désert. dentielle à Et ce pour un nulle autre patemps à noureille, dans veau limité. une Europe Limites de l'Hisdont l'unité se toire, limites du fracture et où temps, cette les frontières "image mobile se hérissent, de l'éternité imaux Etatsmobile", limites Unis dont le de l'homme. La liberté guidant le peuple (Eugène Delacroix 1830), 45e président Le Louvre (mars 2017) se veut le nouHéritiers des veau héraut d'un agressif repli sur soi, Lumières, aspirant aujourd'hui encore dans la Russie d'un Poutine habitée, à et malgré tout, à cet idéal inscrit au l'image de son moderne tsar, par l'am- fronton de nos édifices publics, nous bition d'une grandeur, d'une puissance savons, citoyens désabusés de Répuet... d'un empire retrouvés. bliques où défaille le principe de vertu, Mais qu'en est-il vraiment de cette li- si cher à Montesquieu, l'inaccessibilité berté dont le nom est si souvent structurelle de l'utopie, mais nous ne galvaudé et le sens si constamment dé- pouvons nous empêcher de continuer tourné ? Qu'en est-il de cette d'espérer en son incarnation - et c'est aspiration au dépassement, à la sup- tout à l'honneur de l'enseignement répression, à l'abolition de tout ce qui, publicain - de vouloir la faire advenir. dans l'humaine condition et dans l'hu- Encore faut-il veiller à ne pas se laisser maine politique, enchaîne, circonvenir par les faux prophètes emprisonne, asservit ? d'une austérité non partagée ou, à l'inverse, par les tenants d'une Où que nous nous tournions, le distribution généreuse non financée. constat, identique, s'impose. Quelles Ni et surtout, se faire prendre au piège que soient les conditions qui président des marchands d'illusions, prêcheurs à son acquisition, ici par l'intervention d'un isolationnisme économiquement, directe et miraculeuse de la transcen- politiquement, socialement, suicidaire. dance - "main puissante et bras tendu" Où s'entameraient encore davantage – là par le soulèvement d'un peuple nos libertés. couronnant sa révolte en révolution, la Le billet d’Henri Amar La page du président Yves Bounan actualité religieuse : Pessah en pratique, les consignes la communauté en action la Kantine, un nouveau restaurant Pourim fêté comme jamais aCiT : vos rendez-vous Les synagogues, Table ronde sur le don d’organes le 19 mars à Ohr Torah Radio : demandez le programme ! Maurice Benlolo : portrait Mémoire: Quand le Crown Plaza cachait des Juifs Un film sur la communauté les associations : ACIT, CRIF, Club de l’amitié, Casit, Bnai Brith, EDJ, Hebraïca jeunesse, Chabbat teens, AUJF Brèves communautaires Enseignement, l’actualité 50 ans de culture juive à Toulouse : de la maison communautaire à Hebraïca Culture Carnet communautaire 3 5 6 10 11 14 15 17 18 19 20 21 21 22 30 32 34 35 39 Aviv mag est une publication de l’ACIT Association Cultuelle Israélite de Toulouse, 2 place Riquet, 31000 Toulouse. Tél. 05 62 73 46 46 Directeur de la publication : Yves Bounan Directeur de la rédaction : Pierre Lasry Rédaction et coordination : Yaël Rueff-Salama Transcriptions : Françoise Oracz Crédit photo : LSP, Bernard Aiach Design, production : LSP, 11 rue Adonis, 31200 Toulouse, tél. 05 61 13 18 18, [email protected] Régie publicitaire : Midi-Pyrénées Communication : 05 61 23 81 68 - Impression Graphitti N° de commission paritaire : 0421 G 88068 Dépôt légal à parution Ont contribué à ce numéro : Henri amar, Julie akouka, Jacques asseraf, anny Beck, Yves Bounan, Sophie Castiel, ines Elkaim, Patricia Dassa, Claude Denjean, Haya Gurary, Frédéric Kélif, Dominique Khalifa, Pierre lasry, Maurice lugassy, Yoseph Ytzrak Matusof, Jean-Claude Nabet, Katia Nakache, Micheline Pinhas, Yaël rueff-Salama, laurent Taïeb, Harold avraham Weill avivmag n°208 avril 2016 3 La page d’yves bounan questions au président a vril 2015 - avril 2017, après deux années de mandat, est-il pertinent de faire un point d’étape ? Il est toujours intéressant de prendre le temps de regarder derrière soi pour mieux appréhender l’avenir. Déjà, ce magazine nous y aide ! J’ai plaisir à le feuilleter pour me plonger dans la richesse de notre vie communautaire, suivre au fil des articles, dont la densité et la diversité me réjouissent, ces moments de liesse et de rassemblement, tels que Toubichvat et particulièrement Pourim, qui a vu se rassembler plus de 700 personnes à l’EDJ, venus de toutes nos synagogues, pour faire la fête et se déguiser après la lecture de la Meguilah. J’y vois aussi le récit en images et en équipe, d’un grand moment : celui de l’ouverture tant attendue de notre restaurant communautaire “La Kantine”, qui connait (et je la souhaite durable) une fréquentation déjà forte et régulière. Ces bonnes tendances sont pour vous le fruit du travail des derniers mois ? Evidemment, le travail que nous menons avec les administrateurs, et la force de propositions que nous apportons jour après jour au public, finissent par avoir des résultats tangibles. Toutes les personnes de la communauté ont besoin de savoir qu’elles peuvent compter sur leurs institutions, et je peux affirmer qu’aucune n’a failli dans sa mission, qu’elle soit cultuelle, sociale ou culturelle. Mais je pense aussi qu’il y aussi une dimension plus profonde. J’observe que 4 avivmag n°208 l’attentat à l’école Ohr Torah est maintenant quelles sont vos préoccupations ou vos derrière nous depuis 5 ans, c’est une période inquiétudes? charnière que nous vivons, et si pendant Nos écoles, qui sont une préoccupation longtemps nos amis, nos familles, avaient constante, fonctionnent remarquablement freiné leurs sorties et leurs occasions de bien mais je déplore que les effectifs ne faire la fête, il me semble qu’aujourd’hui, on soient pas à la hauteur de ce que je souhaite assiste à un changement : le temps aidant, pour Toulouse. Ce que j’appelle de mes vœux c’est que nous les gens reprennent le chemin de la vie. Un autre facteur m’apparait porteur et parvenions à inverser la tendance à la baisse décisif pour notre avenir, c’est le car une communauté sans école est une renouvellement des responsables communauté qui n’a pas d’avenir. communautaires : avec Franck Touboul, à Quant à mes inquiétudes, elles se résument à ce que j’ai formulé le jour la présidence du CRIF de Pourim : mon ennemi depuis un an maintenant, lE SENTiMENT n’est pas la finance, mais Karine Bendayan à qUE NOUS c’est l’indifférence ! l’AUJF, à qui elle a COMMENçONS Le pire qui pourrait nous apporté sa personnalité arriver ce serait que nous chaleureuse et dynamique, à rETrOUvEr n’ayons plus le souci de qu’on a pu apprécier lors lE CHEMiN l’autre. Mais je sais que ce de la récente soirée de gala. DE la viE n’est pas dans nos gènes, ni Je pense aussi à Alain dans notre communauté... Azuelos, le nouveau président du Gan Rachi qui, par son vous expertise et sa projection vers l’avenir, met Avec tous les administrateurs, je en place une véritable transition numérique. souhaite, à toutes et à tous, de passer de très belles fêtes de Pessah. les tendances que vous profilez pour notre communauté sont-elles les mêmes Hag Pessah Cacher Vessameah sur l’ensemble de la communauté française ? La communauté française est en crise depuis une quinzaine d’années. Même si certains indicateurs indiquent des éléments Yves Bounan de fragilité, nous nous en sortons Président de la communauté juive de Toulouse incontestablement mieux à Toulouse qu’ailleurs. La raison ? C’est cette unité indéfectible qui rassemble nos associations, cette manière unique de se parler, de communiquer, d’avancer ensemble sur tous nos projets et que l’on ne retrouve pas ailleurs. avivmag n°208 avril 2016 5 Judaïsme Judaïsme Pessah mode d’emploi pratique veille De Pessah vendredi 10 avril 2017 Chabbat Tsav-Hagadol vendredi 7 avril 2017 Allumage des bougies : entre 19h06 et 20h00 Minha suivi de Kabbalat chabbat : 19h30 Adath Yéchouroun : 20h00 Samedi 8 avril 2017 Chahrit : 8h30 Adath Yéchouroun : 10h00 Cours de Chabbat Hagadol : 19h00 Minha : 19h45 Arvit et fin de Chabbat : 21h13 vente du Hamets vendredi 7 avril 2017 Vous pouvez vous procurer le pouvoir de vente du Hamets à l'ACIT, ou dans les défférents lieux communautaires (commerces cachers, écoles, synagogues …), le télécharger sur le site internet www.edjt.org ou sur www.acit31.com ; et le retourner, après l’avoir complété, daté et signé, à : ACIT, 2 place Riquet 31000 Toulouse, ou par fax au 05 62 73 46 47 ou par email à l'adresse [email protected] au plus tard avant vendredi 7 avril 2017 à 12h00, heure de fermeture des bureaux de l'ACIT Bedikat Hamets (recherche du Hamets) : Dimanche 9 avril 2017 Recherche du hamets à la tombée de la nuit, après 21h05 6 avivmag n°208 (jeûne des premiers nés – Siyoum) Chahrit : 6h45 Interdiction de consommer le 'hamets : 10h56 Biour 'hamets (brûler le 'hamets) / Elimination du 'hamets : avant 12h12 1er SOir DE PESSaH : 1er soir du Séder Allumage des bougies : entre 19h09 et 20h00 Minha suivi d’Arvit : 19h30 Adath Yéchouroun : 20h00 Début du Séder : après 21h07 Chabbat Hol hamoed Pessah vendredi 14 avril 2017 Allumage des bougies : entre 19h12 et 20h00 Adath Yéchouroun : 20h00 Samedi 15 avril 2017 Chahrit : 8h30 Adath Yéchouroun : 10h00 Arvit et fin de chabbat: 21h23 Dimanche 16 avril Chahrit (Tikoun Hatal) 8h30 2017 Adath Yéchouroun 10h00 Allumage des bougies : entre 2e SOir DE PESSaH 19h14 et 20h00 2e soir du Séder 2 jour de Pessah (2e soir du omer) Il est bon d’attendre au moins 15 minutes, afin de laisser le temps au rabbin de racheter le hamets. Minha : 20h00 Mardi 11 avril 2017: e interdiction de faire entrer le hamets le mardi 18 avril avant 21h27 Un optimisme à toute épreuve Minha suivi d’Arvit : 19h30 1er jour de Pessah veille des (1er soir du omer) dernières fêtes Minha : 20h00 suivi d’Arvit (suputation du Omer) Adath Yéchouroun : 21h30 Allumage des bougies : après 21h07 Début du Séder : après 21h07 Mimouna : Minha suivi de l’entrée de la fête : 19h30 Adath Yéchouroun : 20h00 7e jour de Pessah lundi 17 avril 2017 Chahrit : 8h30 Chabbat Chémini vendredi 21 avril 2017 Allumage des bougies : entre 19h19 et 20h15 Minha suivi de l’entrée de Chabbat : 19h30 Adath Yéchouroun : 20h00 Samedi 22 avril 2017 Chahrit : 8h30 Adath Yéchouroun : 10h00 Cours : 19h15 Adath Yéchouroun : 19h00 (Si’ha sur paracha par Rav G. Sebag suivi de Pirké Avot par Rav Y. Y. Matusof) Existe-t-il une ambiance semblable à celle de Pessah ? le seder représente sans aucun doute la quintessence du calendrier juif. Trois, voire quatre ou cinq générations réunies autour de la même table pour partager bien plus qu’un repas : une histoire et une identité communes. Minha : 20h00 Fin de Chabbat : 21h32 Adath Yéchouroun : 10h00 Mercredi 12 avril 2017 Allumage des bougies : après Chahrit : 8h30 Minha : 20h00 Arvit et fin des 1es fêtes : 21h15 Hol hamoed (demi-fête) (pas de mise de téphilines) Du jeudi 13 avril au dimanche 16 avril 2017 Chahrit : jeudi : 6h45 vendredi : 7h00 dimanche : 7h30 Adath Yéchouroun au Gan Rachi : 7h30 Minha suivi d’Arvit : 18h45 Adath Yéchouroun (Alsace Lorraine) : 20h15 21h16 Minha suivi d’Arvit de la fête : 19h30 Adath Yéchouroun : 20h00 8e jour de Pessah Mardi 18 avril 2017 Chahrit : 8h30 Adath Yéchouroun : 10h00 (YIZKOR) Minha : 20h15 Adath Yéchouroun : Minha et Séoudat Machia’h à 18h30 Arvit et fin des fêtes : 21h27 Seder de Pessah Crédit : commons.wikimedia L A SOIRéE BAT SON PLEIN. Les « Hashem E’had » nous invite à connecter ces échanges entre les convives se font de deux dimensions. Elles sont les deux faces plus en plus intenses. Le goût de la li- d’une même pièce. La rigueur fonctionne touberté nous envahit peu à peu. C’est pourtant à jours de concert avec la miséricorde. Et c’est ce moment que nous venons montrer du doigt parce que nos yeux ont parfois beaucoup de les herbes amères qui occupent une place de mal à percevoir cette mansuétude que nous les choix sur le plateau du seder. Et on ne peut couvrons de notre main et professons avec s’empêcher de se demander pour quelle raison, conviction : « l’Eternel notre Dieu est Un ». Il ce maror, qui rappelle les moments les plus ne s’agit pas de se voiler la face mais bien au douloureux de notre histoire, fait-il subitement contraire, de voir plus loin, notre champ de vision étant naturellement irruption au beau milieu de la limité. fête, relativisant quelque peu SavOir notre statut d’êtres affranchis. TraNSFOrMEr lES Le Seder joue donc pleinement son rôle en nous Le Rav Asher Weiss y voit un ÉPrEUvES EST délivrant la recette du bonmessage subliminal. Il ne s’agit DÉJà EN SOi UNE heur. en aucun cas de gâcher la fête. Bien au contraire. Les herbes CErTaiNE FOrME On se demande souvent s’il DE liBErTÉ n’est pas quelque peu hypoamères, associées à la matsa et crite de célébrer notre liberté au vin, viennent ancrer en nous l’idée que même ce que nous percevons alors que nous ressentons plus que jamais les comme un mal ne peut s’inscrire que dans le affres de l’exil. Ne nous berçons pas d’illusions, nous aurons bien. A l’instar de Rabbi Akiva, optimiste parmi les encore beaucoup d’épreuves à affronter optimistes, qui avait une propension tout à fait jusqu’à la venue du Mashia’h, symbole de la extraordinaire à transformer sa lecture des délivrance ultime, que nous espérons imminente. Mais savoir transformer les épreuves, évènements. Prendre du recul par rapport aux situations les décrypter avec optimisme et confiance, est auxquelles nous sommes confrontées afin de déjà en soi une certaine forme de liberté. les inscrire dans un projet éternel et de leur Notre destin ne dépend pas des hommes. Il dépend de Dieu et de notre faculté à en être donner plus de sens. C’est également de cette manière que le Rabbi pleinement convaincu. de Tsantz interprétait l’obligation de mettre sa L’histoire a un sens. Elle a un but. Nous en main devant les yeux lorsque nous récitons le sommes les acteurs. Nous pouvons également en être les catalyseurs ! Chéma. L’acceptation du joug divin se fait en mentionnant les deux noms de Dieu « Hashem Pessah Casher Vesameah Elokeinou », qui nous renvoient aux dimensions de la miséricorde et à celle de la rigueur. Le fait de terminer la profession de foi par Avraham Weill, rabbin de Toulouse avivmag n°208 avril 2016 7 Par Jacques asseraf Par Yossef Matusof Judaïsme JUDAÏSME le départ d’une Odyssée Chabbat hagadol, le grand ! Prémice de liberté les Egyptiens n’osèrent pas protester contre ce qu’ils devaient considérer comme un acte sacrilège ! Ce fut donc en vérité un grand chabat, préparant des lendemains plus grandioses encore ! En effet, un grand miracle eut lieu ce jour. Voyant leurs voisins juifs choisir solennellement un agneau par famille, les premiers-nés Egyptiens demandèrent aux Juifs la raison de ces préparatifs : ceux-ci leur répondirent : c’est un sacrifice pascal pour l’Eternel, qui fera mourir vos premiers-nés d’ici quelques jours ! Aussitôt les premiersnés se précipitèrent chez Pharaon afin de le supplier de laisser partir les Juifs immédiatement ! Pharaon et ses serviteurs ayant refusé, les premiersnés se battirent contre leurs propres frères, et firent de nombreuses victimes. C’est ainsi qu’on peut comprendre le verset du psaume 136 : celui qui frappa les Egyptiens par leurs premiers-nés ! L E PREMIER “Grand Chabat “ du peuple d’Israël fut celui qui précéda la sortie d’Egypte. Cette année-là, la néoménie de Nissan tomba un jeudi, et le chabbat avant Pessah ce fut le 10 Nissan. Or ce 10 Nissan, nos ancêtres devaient choisir, dans chaque famille, un agneau destiné à être sacrifié le 14 du même mois, dans l’après-midi (Exode 12,3). Ce fut la première mitsva confiée à chaque chef de famille en Israël. Et ce chabbat fut en effet un jour inoubliable : dans chaque foyer, on amena un agneau que l’on prit soin d’attacher au pied du lit. Les voisins égyptiens, étonnés, demandèrent alors : que signifient ces préparatifs ? A quoi le Juif répondit : d’ici 4 jours, sur l’ordre de notre Dieu, nous devons immoler cette brebis. Mais En effet, nous disons dans la Haggadah : « à chaque génération et chaque jour, nous devons nous considérer être sortis de mitsraïm ». Avec l’élimination du HAMETZ (= Vanité, Orgueil, Egocentrisme…), en consommant la MATSA (= Humilité, Abnégation, Modestie…) nous pouvons et nous devons avancer dans la trajectoire de notre liberté individuelle et collective. C’est le sens de « Sefirat Haomer » c’est-à-dire le compte des jours de Pessah à Chavouot, fête du don de la Torah. « N’est vraiment libre que celui qui s’occupe de la Torah » dit le Pirkei Avot. Ceci nous mènera à la liberté ultime, la Venue Imminente de Machia’h. « Afin que tu te rappelles du jour de Ta Sortie d’Egypte TOUS les jours de ta vie. » « Tous » introduit les temps messianiques (Haggadah). Avant même notre Délivrance, le grand miracle est que le Mal se transforme, contribue au Bien et prépare la Libération. Autour de la table du Seder, en famille ou en communauté, célébrons Pessah avec joie et réflexion (Ari-zal), afin d’atteindre notre liberté ultime. La libération de l’Egypte = « Mitsraïm » est non seulement une libération de l’esclavage physique, mais également une libération de la culture et du mode de pensée égyptienne, divinisation de la Nature, du Nil, de l’Agneau (Bélier = mois du printemps)… Après 210 ans d’Esclavage et d’Intégration, d’Assimilation à la culture et de Divinité environnante, Dieu délivre le peuple d’Israël avec l’ordre et la condition préalable du sacrifice de l’Agneau, au mois du printemps afin d’exprimer la suprématie du pouvoir surnaturel de Dieu transcendant la nature. Lechana habaa Birouchalaim. avivmag n°208 à ÉCOUTEr la PENSÉE DOMiNaNTE, l’histoire se répète et ressert les plats. Le temps ne serait que recommencement, éternel et cyclique, sanctionné, pour l’individu, par sa fin inéluctable. Le judaïsme ne l’entend pas de cette oreille. Il récuse avec force cette approche d’une existence à l’issue tragique. Résolument, il propose une nouvelle lecture de la vie. La chronologie des jours serait progression pour aboutir à des temps meilleurs. Demain doit être mieux vécu qu’aujourd’hui, par l’exigence du Bien auquel nous devons nous astreindre dans notre quotidien. Le couplet de la Sortie d’Egypte, servi à l’envi par le Texte biblique, en recèle les fondements. En même temps qu’il s’affranchissait de la servitude, le peuple juif intégrait ce concept du temps et s’engageait sur sinueuse et semée d’embûches qui le mènera à la Terre Promise. Cependant cet établissement ne sonnera pas la fin du parcours et le mouvement s’inscrira désormais dans le temps. Il s’agit alors de parvenir collectivement, dans une quête sans fin, à l’édification d’une société de justice et d’entraide ; en somme la réalisation d’un idéal éthique. Telle est la vocation d’Israël entamée dès sa sortie d’Egypte. Les exils successifs qui ont jalonné son histoire seraient, par les épreuves qu’elles imposèrent, le tribut à payer pour s’armer en vue de cette mission laborieuse. La renaissance, aujourd’hui, d’Israëlnation, étape pénultième de cette trajectoire s’inscrirait dans cette perspective. Ce pays offre le cadre où pourra se déployer dans toute sa plénitude et son authenticité l’identité juive. Miracle pour les uns ou Pessa’h Cacher Vessamea’h Rav YY Matusof Passage de la Mer rouge. Fresque de la Catacombe de Via Latina a Rome. 4e siècle. Célébration pascale. Lubok (estampe populaire russe gravée sur bois), XIXe siècle 8 Ne nous y trompons pas! le rituel du Seder auquel nous assigne annuellement la Tradition n’est pas simplement la répétition folklorique de la sortie d’Egypte. il traduit également l’affirmation de notre engagement à saisir une dimension inédite du temps. un chemin balisé par les préceptes moraux et les lois religieuses qu’il a fait siennes. Puis, sa liberté recouvrée, il va prendre son destin en main ; avec l’aide du Ciel que la Révélation et le don de la Torah vont sceller trois mois plus tard. Voie libération nationale pour les autres, quand ce n’est pas hérésie pour les ultra-orthodoxes, l’émergence de ce pays apparait comme un fait historique considérable du XXème siècle. Un pays de juif pour les juifs. Un rêve enfin réalisé. A-t-on suffisamment pris, au sein du peuple juif, la mesure de cet événement à nul autre pareil ? A-t-on pris conscience que l’identité et la dignité de chacun d’entre nous se sont enrichies d’une dimension nouvelle ? Que les perspectives étriquées et dramatiques offertes hier à nos pères se sont muées en une vision claire et réconfortante d’un havre accueillant pour tout juif ? Certains, de bonne foi, objecteront, que la vie en diaspora a toujours accompagné notre peuple dans son histoire et que celleci serait même inhérente à la condition juive ! C’est figer notre destin collectif dans un passé obsolète et faire fi de sa capacité à évoluer. Et puis l’antisémitisme est toujours là, prêt à montrer son visage hideux. Comme ces mauvaises herbes impossibles à éradiquer du terreau qui les abrite, il continuera à sévir au gré de l’actualité. L’existence d’Israël-Etat qui allait, pensait-on, mettre un terme à cette hostilité ancestrale n’a fait que dévier la trajectoire de l’antisémitisme vers ce petit pays devenu, au fil des ans, le juif des nations. Sans s’en accommoder, il faut en faire l’amer constat. Quand ce n’est pas de notre sort de citoyen juif qu’il se nourrit, l’antisémitisme jettera son dévolu sur Israël toujours en butte à l’inimitié de ses voisins. L’intranquillité continue donc de nous poursuivre. Constitutive semble-t-il, de notre identité. Jusqu’à l’avènement d’une ère nouvelle dont la sortie d’Egypte fut annonciatrice. Jacques ASSERAF CYKYpdj qê319 dyulo 3127 : la Communauté en action la Communauté en action Garçon, un restaurant ! Pourim fêté comme jamais ! la formidable particularité de Pourim, c’est l’enthousiasme et la gaité qui se répandent autour de chacun, jeunes ou adultes, pour s’amuser, faire plaisir aux enfants et se réjouir avec entrain dans toutes les situations. Une ouverture attendue et appréciée : le 1er février, le public était au rendez-vous et la Kantine a fait carton plein ! “il nous fallait un restaurant ? l’aCiT, l’EDJ et le Fonds social l’ont fait ensemble !” Après plusieurs années de fermeture, le restaurant de l’EDJ « La Kantine », formule Bassari, a ouvert ces portes. Les responsables communautaires avaient fait un constat simple : la communauté juive de Toulouse ne pouvait pas demeurer sans un point de restauration dans le Bâtiment de l’EDJ, après la fermeture de la K’fet. En sachant qu’il existait une cuisine flambant neuve disposant d’un matériel de restauration digne des grandes cuisines étoilées, il restait à investir dans de la vaisselle et du petit matériel, l’ACIT le FSJU et l’EDJ se sont associés pour financer et co-gérer le restaurant. Dans la foulée, un cuisinier a été embauché, une équipe au service et une autre en cuisine se sont mises à l’œuvre. Voilà ! On n’est jamais mieux servi que par soi-même. A notre grande satisfaction, nous avons fait le plein quasiment tous les jours depuis l’ouverture et tout le monde a l’air satisfait. Bien sûr, nous comptons sur chacun pour que cela continue car il en va de l’existence même de ce restaurant. « La Kantine » est votre restaurant, celui de notre communauté ouvert à tous. Patricia Dassa restaurant le 1er février. Nous sommes complets tous les jours. a quoi attribues-tu ce succès ? Je pense que c’est surtout grâce au soin qu’apporte le cuisinier à la préparation de tous nos plats et à l’originalité de ses recettes. Aussi à la convivialité qui règne dans le restaurant. Comment fonctionne le restaurant ? Il y a plusieurs configurations : ceux qui réservent pour le midi et ceux qui se retrouvent de manière non prévue. Ce qui est original, c’est qu’il y a une table d’hôte qui permet à des personnes de manger en compagnie, à la même table. Nous avons des plats à la carte, tous les jours un plat du jour en sauce, des brochettes, des entrecôtes. Nous avons une bonne carte ! quand l’aCiT fête Pourim Comment se compose l’équipe avec laquelle tu travailles ? • i N T E rv i E W • questions à ahava Comment s’est préparée l’ouverture du restaurant et a-t-elle été à la hauteur de vos espérances ? Après la fermeture de la cafétéria Halavi au rezde-chaussée du bâtiment, un cuisinier est venu de Marseille et nous avons ouvert le nouveau Je fais le service en salle, je suis accompagnée par Katia ou Patricia selon le cas. Nous avons un chomer (photo de gauche) qui aide en cuisine et notre cuisinier (à droite), qui s’appelle Avi. Propos recueillis par Pierre Lasry les lieux investis par les festivités étaient bien sûr l’EDJ avec la grande soirée organisée mais aussi de nombreuses synagogues qui ont fêté Pourim avec les assemblées de fidèles élargies aux familles et aux amis pour la circonstance. avivmag n°208 avril 2016 10 avivmag n°208 11 la Communauté en action Pourim fêté comme jamais ! Une fête universelle et enivrante Déguisements, danse, bonne humeur, visites, échange de friandises et de gâteaux, tels sont les ingrédients de cette fête universelle. Plusieurs synagogues ont entonné des chants de fête et organisé des farandoles endiablées avec de magnifiques déguisements. instantanés de Pourim L’ESPACE OPTIQUE & VISION BONNEFOY est un centre d’optique spécialisé. En plus de la lunetterie, il est dédié à l’examen de la vue, l’optométrie et la basse vision. GALERIE D’INSTANTANéS Panorama des festivités 21 rue du Faubourg Bonnefoy 31500 Toulouse Tél. 05 61 48 60 57 [email protected] www.espaceoptiquebonnefoy.fr Lundi de 14 h 30 à 19 h Du mardi au samedi de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 19 h Nous consulter pour les RDV d’optométrie et d’audition e i g é l i v i r p e j , e é n n a e t t ce , F S I T I n C o A m ’ l à e Pour n : je don é t u a n u m ma com Merci de libeller votre chèque à l’ordre de : Fondation du Patrimoine juif de France au profit de l’ACIT et de l’adresser à l’ACIT 2 place Riquet 31000 Toulouse RENSEIGNEMENTS : 05 62 73 46 53 Dans le cadre de l’ISF, vos dons sont défiscalisés à hauteur de 75 % 12 avivmag n°208 avivmag n°208 avril 2016 13 Synagogues Mouvement de Jeunesse pour les ados de 12-17 ans organisé par la Jeunesse loubavitch Toulouse Depuis l'ouverture des activités Cteen 5777/2016 au restaurant le Sabra , les ados répondent présent à toutes les activités avec forte motivation et enthousiasme! Une quarantaine de jeunes ont fêté Souccot sur le thème de « Souccot à New york », pour ensuite se retrouver deux semaines plus tard pour une super activité bowling !! A ne pas oublier : le magnifique Chabbat plein qui s'est fini avec une partie de « Laser Game »! Bien évidemment la péniche était au rendez vous pour éclairer Toulouse avec les lumières de Hanouka de Cteen Toulouse! et pour continuer dans la joie de Pourim les ados se sont retrouvés pour « Pourim en Chine »!!! Nous invitons chaque ado à rejoindre ce super mouvement de jeunesse pour passer des moments FOCUS SUr UNE SYNaGOGUE DE l’aCiT : CHaarE EMETH (lES POrTES DE la vÉriTÉ) NOUvEaU inoubliables entres ados! Programme Cteen Eté: Du lundi 10 Juillet au vendredi 21 Juillet avec voyage à Paris et Disney land!! UN GlOSSairE DaNS NOS liEUx DE PriErES . Tsivot Hachem Toulouse : Mouvement de jeunesse pour les enfants de 5-12 ans organisé par la Jeunesse loubavitch Toulouse Une cinquantaine d'enfants se retrouvent une fois par mois le dimanche pour une super après midi au Gan Rachi. Les enfants ont commencé leurs activités Tsivot Hachem en préparant des cartes de vœux de Chana tova pour des enfants blessés et malades en Israël. Entre activités sportives, trampolines pour la fête de Souccot , ateliers culinaires pour préparer le Chabbat Plein , atelier jardinage pour Tou bichvat ou atelier cirque et photo booth pour Pourim, chaque enfant s'éclate et passe des moments inoubliables aux activités Tsivot Hachem. A ne pas oublier : le magnifique Chabbat Plein qui a réunit 50 enfants au Gan Rachi et qui s'est fini avec une belle soirée Samedi soir pour enfants et parents avec une centaine de personnes. Merci à toute l'équipe de Tsivot Hachem! Centre de loisirs Gan israel Eté du lundi 10 Juillet au Jeudi 27 Juillet. Haya Pour faire suite aux recommandations des Assises communautaires du 3 juillet 2016, l’Acit a mis a disposition dans toutes les synagogues un glossaire (traduction hebreu > français) destiné a comprendre la signification des mots hébreux les plus utilises dans nos lieux de prières . Vous le trouverez dans les livres de prières , ou bien àa disposition près de ceux-ci. CHaarE EMETH, lES POrTES DE la vÉriTÉ P our les plus anciens de notre commu- nauté, qui ont connu la « Synagogue » de la rue du Pech (un garage transformé en lieu de prières pour et par les fidèles du quartier des Arènes, Bagatelle et Mirail), ce fut un profond soulagement et une sorte de préfiguration de l’ouverture des 10 Synagogues du grand Toulouse, que la création de Chaaré Emeth il y a plus de 35 ans. 14 avivmag n°208 C’est en effet sous l’égide de l’ACIT, qui devint acquéreur de la maison où se situe la synagogue actuelle, que fut mis en place la premiere synagogue périphérique de Toulouse, et ceci non sans mal. (Je me souviens d’Alexis Chicheportiche ZAL, administrateur de l’ACIT se démenant pour permettre la réalisation de ce projet). Une Synagogue c’est un lieu et ce sont surtout des fidèles. Celle-ci est animée aujourd’hui par le Rabin Avraham Azran (successeur des Rabins Guez, Chouchena…). Des familles entières sont représentées à Shaare Emeth, et quand on y entre, ce sont des pans entiers de l’histoire récente de notre communauté que nous voyons défiler sous nos yeux …. Ce sont les Familles Chetrit, Cohen, Khelif et Kelif, Chicheportiche, Sebban, Atlan, Benichou, Soussan, Castellan, Benarous…. j’en oublie (qu’ils ne m’en veuillent pas), et des meilleures. Des familles qui ont su s’approprier ce lieu, comme une deuxième maison, et en faire un endroit ou il fait bon se retrouver pour prier, étudier, partager… un véritable lieu de vie en résumé. Fred Kelif Dans le souci de permettre à tous de mieux comprendre et de goûter aux subtilités et profondeurs de l’hébreu, nous vous proposerons bientôt dans le même ordre d’idée, une traduction de tous les noms des parashiot (passages de Torah lus les chabbats et jours de fêtes), ainsi qu’une approche basique de la guematria (géométrie et valeur numérique des lettres hébraïques permettant d’associer des mots et donc de les comprendre sous un jour nouveau). avivmag n°208 avril 2016 15 la Communauté en action Ethique le don d’organe en débat l’aCiT & vOUS la soirée orientale : un succès sans précédent L’ACIT a organisé une soirée orientale avec distribution de chapeaux et foulards, un dis- Du 15 juillet 1887 au 16 août 2016, positif photographique Photo Booth, et la loi a considérablement évolué. De la quelque 400 repas distribués gratuitement. Le loi sur la liberté des funérailles à celle public est venu nombreux puisque plus de 600 sur la présomption de don d'organes, personnes étaient dans le bâtiment ce soir-là ! Entre autres déguisements, on a pu remarquer une famille déguisée sur le thème de star wars et bien sûr des déguisements orientaux très recherchés …. Toubichvat à l’EDJ en passant par la loi Caillavet, et les lois bioethique de 1994, la loi a évolué en fonction de l'evolution de la médecine ainsi que des mentalités, car la mort et le don d'organes restent quelque part un sujet tabou et une question tout à Cette année Toubichvat tombant un samedi il a été décidé que les synagogues proches du centre se regroupent pour organiser la séouda de toubichvat à l’EDJ : un après-midi incroyable avec plus de 200 personnes pour partager les fruits, gâteaux, boissons, offerts par l’ACIT. fait personnelle entre l'Homme, sa conscience et Dieu. (résumé d'Eric Zerbib, avocat) qUElS SONT lES TiSSUS ET lES OrGaNES qUE l'ON GrEFFE ? Les fidèles du Gan rachi, de Palaprat d’Hekhal David, de Yéchouroun étaient tous réunis dans une même ferveur. Le constat est fait, il faudra renouveler l’expérience de se réunir toutes synagogues confondues, car le bonheur d’être ensemble ne peut pas rester sans lendemain. l’aCiT : à vOS CôTÉS DaNS lES GraNDS MOMENTS • La gestion de de 7 lieux de cultes : c’est-à-dire la prise en charge des hazans ainsi que tous les frais d’entretien, et 13 à la période des fêtes de Tichri. • La gestion du Mikvé de Toulouse et la construction d’un nouveau Mikvé à Tournefeuille. • Un Mohel pour nos circoncisions. • La Hevra kadicha pour les derniers devoirs. • Un service social qui aide et subventionne de nombreuses personnes, ainsi que les associations de jeunesse. • Le financement de la sécurité de notre communauté, tout le matériel de surveillance ainsi qu’une partie des frais du SPCJ. 16 avivmag n°208 • L’organisation des manifestations communautaires : repas chabbatiques, Hanoucca, Pourim et bien d’autres fêtes. • Un service Administratif disponible et accueillant pour toutes vos démarches. • C’est 9 salariés dans différents domaines : l’administratif, la cacherout, le culte et la radio. • Les supports de communication : Aviv Hebdo, Aviv Mag et Radio Kol Aviv L’ACIT est là pour vous guider dans tous les moments de votre vie, les administrateurs et les salariés sont à votre écoute. ACIT Association Cultuelle Israélite de Toulouse Prélevés de son vivant : essentiellement les Cellules Souches Hématopoïétiques (ou moelle osseuse, donneurs familiaux ou non) rein, entre proches du cercle familial, Peau, Fragments osseux, lobe hépatique et lobe pulmonaire (exceptionnellement) Prélevés après la mort : Cœur, Foie, rein, Cœur-poumon, Poumon, Pancréas, Os - cartilage, Cornée (partie transparente du globe oculaire, située devant l'iris - on ne prélève pas l'oeil), Peau, intestin (rarement) La table ronde a réuni un avocat Eric Zerbib, le rabbin de Toulouse Avraham Weill, Gérald Bénarous, directeur de radio Kol Aviv et Liliane Layani, médecin et responsable de l’association Rambam médecins Un renforcement de la loi Caillavet Les Français ne donnent pas assez leurs organes, un amendement de la loi Santé doit permettre dès 2017 d'améliorer la situation. Le rôle de la famille dans la décision va être atténué. Jusqu'à présent, si le défunt n'avait jamais évoqué le sujet de son vivant, les médecins en quête d'organes se tournaient vers la famille, à qui revenait la tâche d'accepter ou de refuser. à partir du 1er janvier, c'est terminé : un nouveau décret rend chaque Français donneur par défaut. L'objectif est d'augmenter le nombre de dons en France, trop faible pour couvrir les besoins. Comme le précise Le Monde, le principe du consentement présumé est de retour. Toutefois, l'amendement de la loi Santé voté en août dernier ne fait que renforcer ce que disait déjà la loi Caillavet du 22 décembre 1976 sur le don d’organes, à savoir que « des prélèvements peuvent être effectués à des fins thérapeutiques ou scientifiques sur le cadavre d’une personne n’ayant pas fait connaître de son vivant son refus d’un tel prélèvement ». Un conférence de l’aCiT Une conférence avait été initialement organisée à l’initiative du Rabbin Weill, qui souhaitait traiter le sujet en écho à l’actualité, et elle a été prolongée en table ronde, avec la participation d’un juriste, l’avocat Eric Zerbib, d’un médecin, Liliane Layani, présidente de l’association Rambam Médecins, et d’un modérateur lui-même juriste, Gérald Bénarous. Devant un public nombreux, chacun est interbvenu dans son domaine, Liliane a rappelé la définition de la mort, “mort cérébrale”, elle a également dressé un tableau de ce qui est pratiqué dans d’autres pays sur ce sujet, comme en Espagne. Eric Zerbib a dressé l’historique juridique de cette notion sur un demi siècle, mettant en avant l’importance des dispositions de la loi Caillavet de 1976 pour faciliter le don d’organes qui est un besoin reconnu dans notre société. Le rabbin Weill a rappelé les termes de la loi halakhique. Contrairement à l’idée reçue, il n’y a pas d’interdiction totale. Il est au contraire autorisé, sous réserve du respect des commandements quant à l’intégrité physique du corps humain, de donner un organe quand il s’agit de prolonger la vie, mais uniquement de personne à personne. La notion de banque d’organes est donc incompatible avec nos lois, car il n’y a pas un but direct vers une personne définie. Le débat s’est prolongé dans une salle Jérusalem très remplie, sur la notion de permission et d’interdiction, la question du don d’organe d’un homme vers une femme, d’une personne religieuse vers une personne non religieuse, etc… Devant l’intérêt manifeste de la salle, l’ACIT a promis de réitérer des tables rondes et débats sur des thèmes sociétaux… PL avivmag n°208 avril 2016 17 anniversaire les sourires du cœur 19 MarS 2012 19 MarS 2017 : 5 aNS aPrèS, DaNS l’ENCEiNTE DE l’ÉCOlE … P our la première fois depuis l’innommable, Yaacov Monsonégo et son épouse Yaffa ont trouvé la force et le courage d’ouvrir les portes de l’Ecole Ohr Torah pour le cinquième anniversaire de l’attentat du 19 mars 2012. Une cérémonie organisée par le CRIF en deux temps. Dans un premier temps, en présence du ministre de l’intérieur Bruno Leroux, des représentants des autorités politiques et des fidèles de la communauté, un moment de recueillement dans les Jardins de l’Ecole avec l’inauguration d’une œuvre monumentale conçue et offerte à l’école Charles Stratos. L’artiste contemporain, très touché par le drame de l’école juive de Toulouse a voulu signifier son émotion en sculptant un jets et animaux. Nous avons terminé notre rencontre autour de bonbons, gâteaux et bonne humeur. DES FêTES JOYEUSES avEC lES SOUrirES DU CœUr... Franck Touboul, le président du CRIF Toulouse Midi-Pyrénées « arbre de vie » à la mémoire des quatre victimes. Dans une émotion toujours à vif, El Malé Hahamim a été chantée par le Rav Yoseph Matusof, avant qu’une chanson à la mémoire de victimes ne soit diffusée dans la cour de l’école. La Yaacov Monsonego, le directeur de l’école Ohr Torah ficultés financières subies par l’école, il a insisté sur la force et le soutien apportés par les élèves, sur la confiance sans faille des parents et surtout sur la présence de ses équipes qui font tourner l’école au quotidien. M. Sandler s’est Bruno Le Roux, ministre de l’intérieur publique n’oublie pas. Elle se souvient de ses enfants emportés dans la nuit du terrorisme à Toulouse et à Montauban » a réaffirmé que la place des Juifs en France est fondamentale et qu’ils sont malheureusement les sentinelles de La prise en charge et l’intégration des jeunes en situation de handicap est une priorité pour le FSJU. Dimanche 12 février, nous nous sommes retrouvés dans une ambiance conviviale pour célébrer Tou Bishvat. Nous étions tous réunis autour d’une fondue au chocolat afin d’y tremper nos brochettes composées de pommes, clémentines, bananes… et Chamallow pour les plus gourmands. Un mois plus tard, pour fêter Pourim nous avons passé une très belle Avec le beau temps qui arrive nous aimerions sortir comme l’an dernier où nous avons passé une excellente journée dans un centre équestre ou encore au zoo de Plaisance. Cette année nous voulons renouveler nos activités et nous rencontrer en semaine et plus souvent car c’est toujours un bonheur de voir le sourire s’afficher sur nos jeunes après nos moments chaleureux. après-midi tous ensemble. Clown, princesse, danseuses étaient au rendez-vous. Nous avons assisté à la lecture de quelques versets de la Méguila d’Esther ainsi qu’un petit rappel sur le sens de la fête. Puis nous avons eu droit à un spectacle époustouflant par Rémi Ladoré un magicien, qui a su bluffé toute l’assemblée, notamment pour son exercice de mentalisme et pour avoir fait apparaître et disparaître des ob- Julie Akouka l’Union des Étudiants Le camarades de Myriam, aujourd’hui en classe de 4e, ont chanté sa chanson préférée Charles Stratos avec Yaacov Monsonego devant la statue qu’il a conçue et offerte 18 avivmag n°208 Rectrice Hélène Bernard, soulignant le courage des Monsonégo d’avoir continué à diriger leur école, a rappelé avec force la place de l’éducation et de la transmission des valeurs dont l’école est le vecteur principal. Puis, dans l’enceinte du gymnase de l’école, autour de la famille Monsonégo, des père de Jonathan Sandler, d’Eva Sandler et d’Abel Chenouf, le président du CRIF Franck Touboul, a exprimé avec une grande émotion cet acte qui a brisé la vie et l’insouciance de l’école dont il fut l’élève. «On ne doit pas nommer ceux qui ont enlevé des vies » a-t-il affirmé, revenant sur le traitement du terrorisme qui évoque les attentats par le nom de leurs protagonistes. Avec beaucoup de courage, face à une assemblée émue et admirative, Yaacov Monsonégo a dit la force qu’ils trouvent avec son épouse dans la gestion de l’école, et qui leur évite l’effondrement. Soulignant les dif- exprimé à son tour et a relaté la trajectoire de son fils Jonathan, liée à la vie de l’école. Les camarades de classe de cette République. « Vous serez toujours protégés ! » a-t-il réaffirmé. A 12h30, peu après les cérémonies qui De g. à d. Francis Kalifat, Franck Touboul, Yves Bounan, Jean-Luc Moudenc, Georges Méric, Victor Alloul, Samuel Sandler, Yaacov Monsonego, Bruno Le Roux, Pascal Maillos, Carole Delga Myriam ont entonné un chant à sa mémoire, avant de donner la parole aux élèves de quatrième et de première qui ont écrit des textes poignants à la mémoire des victimes. Enfin, le ministre de l’intérieur Bruno Le Roux rappelant « Comme vous, la Ré- se sont déroulées à l’école, la municipalité, en présence des autorités locales et du ministre de l’intérieur, a réuni les toulousains au Square Charles de Gaulle pour déposer une gerbe et respecter une minute de silence. l’UEJF TOUlOUSE : UN PaCK PlEiN D’allaNT, aCTiF, SOliDairE ET aCCUEillaNT Le Domaine demois Montjoie uelques déjà sea Q sont écoulés entre le lancement de l’UEJF Toulouse et le début du mois de Nissan. à de nombreuses reprises, en cette première partie de l’année, les étudiants de Toulouse se sont réunis et ont travaillé avec l’ensemble des associations Toulousaines. Pour exemple, nous nous sommes retrouvés dernièrement lors d’un shabbat plein à Orh Torah avec le Lev Tahor. 70 étudiants étaient réunis dans une ambiance folle ! Nous avons aussi organisé un cours de cuisine avec Céline Mar- LORS DE LA CONVENTION NATIONALE à MARSEILLE ciano et des participantes bluffées par l’atelier. Des activités sportives, et notre « Shabbat Student Tour » se poursuivent, nous accueillons une quinzaine d’étudiants à chaque rendez-vous. Nombreux et variés sont nos projets à venir. SavE THE DaTE : Le mardi 18 avril à 22h30, nous comptons sur vous pour la traditionnelle « Mimounight ». Nous remercions l’ensemble des représentants communautaires pour leur immense soutien dans l’organisation de chacun de nos évènements ainsi que nos étudiants qui nous suivent et nous soutiennent. Laura Layani Yaël Rueff-Salama avivmag n°208 avril 2016 19 Portrait 7 qUESTiONS à… MaUriCE BENlOlO , Mémoire Exactement, et c’étaient les meilleures années. Bien entendu, j’ai appris à travailler, j’ai appris les rapports entre les gens qui vivent ensemble, et puis j’ai continué à vivre là bas après l’armée, et enfin nous avons décidé de partir. Tu sens un grosse différence entre ta première alya et celle-ci ? Oui, à 18 ans l’Alya c’était seulement Israël. Le reste n’avait aucune importance. On voulait vivre là bas, on voulait travailler là bas. Il y avait un sionisme ancré en moi qui faisait que tout le reste Maurice entouré par sa famille raPiDO • 1956 - Naissance à Casablanca (dans une famille de deux enfants) • 1967 - arrive à Marseille, suit ses études au collège Pierre Puget • 1975 - Maurice s’installe au Kibboutz Beth Kechet près de Tibériade • 1980 - Mariage avec Yacoth, pericultrice qui lui donnera 3 enfants • 1993 - Crée son imprimerie à Toulouse, sous le nom de Graphitti, qui imprime entre autres, aviv Magazine • 2016 - Cession à 4 repreneurs décidés à continuer sa tâche. Je m’appelle Maurice Benlolo, j’ai 60 ans, je suis arrivé à Toulouse en 83 après avoir vécu en Israël une dizaine d’années. Ici, j’ai travaillé en tant que salarié dans une imprimerie pendant 7 ans, puis j’ai créé ma propre imprimerie, il y a plus de 25 ans. quel était le motif qui t’avait fait t’installer en israël ? Je faisais partie du Dror de Marseille, et à 18 ans j’ai eu envie de faire mon Alya, j’ai fait l’expérience du kibboutz et j’y suis resté pendant presque dix ans, je me suis marié là bas, nous avons eu une petite fille, et avons décidé de revenir pour voir comment était la vie en France, et nous y sommes restés ! C’est à dire que ta jeunesse, le moment où l’on fait les premières expériences, où l’on se construit, tu l’as passé en israël, dans un kibboutz ? 20 aviv mag n°201 quand l’hôtel Crowne Plaza cachait Juifs et résistants Depuis longtemps Maurice Benlolo est l’imprimeur de la communauté à Toulouse. Qui n’a pas fait appel à ses services pour un faire part de mariage ou de bar-mitsva, ou encore pour une plaquette ou de la papeterie administrative ? PORTRAIT quelles étaient les conditions de vie au kibboutz ? m’importait peu. Pendant toutes ces années, j’ai apUn kibboutz, c’est la vie en communauté. On travaille, précié chaque jour, je n’ai aucun regret. Aumais on n’est pas rémunéré pour le travail que l’on jourd’hui, c’est une Alya différente, c’est une alya fait. Chacun a sa tâche du kibboutz : travailler dans réfléchie, préparée minutieusement, parce quand les champs, travailler à la cuisine ou dans une usine, on revient en Israël après 30 ans, on se prépare à y beaucoup de kibboutsim ont une usine. On mange rester jusqu’à la fin de nos jours. ensemble, on vit ensemble, c’est comme un petit village, chacun a sa petite maison. Les enfants sont édu- que penses-tu de la vague d’alya qu’on a connu qués ensemble, c’est à dire que dès l’âge de six mois en 2014 et en 2015 ? on les met dans une betinokot, une garderie d’enfant, Elle est légitime. On a bien senti qu’en France il y et ils dorment avec les autres enfants avait un vent de terrorisme, mais jusqu’à l’âge de dix-sept, dix-huit ans. L’imprimerie Graphitti je pense que pour certains elle a été est reprise Aujourd’hui si je devais refaire, je refeun petit peu précipitée. Une Alya par 4 associés : rais exactement la même chose. Seulec’est très difficile. On n’a pas la Franck Baudry, ment aujourd’hui, les kibboutzim ne vimême vie qu’en France. Beaucoup Anthony Baudry, vent plus de la même manière, ils ont de gens ont cru à tort qu’ils avaient Emmanuel Calla plus de mal à rassembler des gens. Donc et Alexandre Tournadre, leur place là bas. un kibboutz devient comme un village, tous originaires chacun est indépendant, chacun a sa Tu te sens plus proche de la culde la Corrèze, très dynamiques maison, paie son électricité, son eau et ture française, (cinéma, théâtre, et motivés. son loyer. littérature), par rapport à ce qui Leur volonté est de se passe en israël, ou est-ce pour après 25 ans d’expérience comme chef continuer le travail de toi comparable ? Maurice dans les mêmes d’entreprise, avec une imprimerie qui Ce n’est pas comparable, j’ai une conditions et avec la travaille pour l’industrie, le commerce, même bonne humeur ! culture française, je lis en français, et pour la communauté, quel est ton je réfléchis en français, je compte Contactez les : projet ? en français, mais j’ai un cœur is05 62 89 11 22 L’imprimerie, je l’ai vendue récemment. raélien,il y a une vibration dans cerJ’y travaille en accompagnement pendant encore six tains moments, quand on voit des soldats, quand mois, et après cette transition je serai donc libéré. on entend des chansons israéliennes… ce cœur là, Dans la mesure où nous avons trois enfants et cinq je ne le retrouve pas en France, je ne le retrouve petits enfants qui vivent en Israël… Après la vente, qu’en Israël. après le temps nécessaire pour se mettre en place, pour se préparer, nous ferons notre Alya, plus préciPropos recueillis par Pierre Lasry sément à Jérusalem. lE rÉCiT DE Clara GOlDFarB “ J e m'appelle Clara Goldfarb, je suis retraitée du commerce. Toute ma famille (Samet et Werber) était à Toulouse avant la guerre. Goldfarb est le nom de mon époux. Quelle est cette association qui se réunit tous les mois dans les locaux de l'hôtel « Crowne Plaza » ? C'est une association qui existe depuis des « lustres » qui s'occupe de la mémoire des déportés. Tout le monde peut y adhérer. Pourquoi ce lieu ? Il y a une histoire. C'était l'hôtel, sous l'occupation, qui avait caché des résistants.et des Juifs. Les propriétaires, qui s'appellent Monsieur et Madame Mongelard, ont été déportés. Monsieur Mongelard est mort à Auschwitz, sa dame est revenue après la libération. Nous nous réunissons tous les mois et à chaque fois, nous parlons de tout ce qui concerne la déportation, la mémoire, nous allons dans les lycées. J'ai subi la Shoah, étant petite, je transmets ce qui se passait pendant la guerre. Nous avons des intervenants qui viennent.Rachel Roizes (Mémoire des Enfants Juifs Déportés) fait partie de cette association. Propos recueillis par Pierre Lasry Clara Goldfarb Actuellement la présidente de cette association s'appelle madame Durel-Montgelard (photo ci-contre), c'est la petite fille de ces propriétaires qui ont tenu cet hôtel pendant la guerre. Actuellement, quel est le rythme des réunions et que s’y passe-til ? Dorlayne Mongelard L’”Hôtel de Paris” actuellement Crowne Plaza situé place du Capitole, fut pendant la guerre 1939-45 un haut lieu de Résistance pour les aviateurs étrangers belges, anglais,américains, et pour les familles juives. Les Mongelard en étaient les propriétaires. Le 20 février 1943, ils sont arrêtés sur dénonciation, emprisonnés et déportés vers le camp de Nordhausen Buchenwald. Monsieur Mongelard mourra en mars 1945 à Bergen Belsen où est également morte la propre grand mère de Clara, déportée de Pologne. Madame Mongelard a survécu. l’histoire de la communauté de Toulouse mise en film ? MONiqUE liSE COHEN l’a FaiT ! Historienne et philosophe, Monique Lise Cohen a travaillé sur l’histoire des communautés juives de Toulouse, et a réalisé plusieurs ouvrages de qualité sur ce sujet qui l’occupe depuis toujours et grâce à l’enseignement d’Elie Szapiro. Il s’agit aujourd’hui d’une autre ambition puisqu’elle a souhaité avec le concours de Clément Burali, JeanVincent Chou, et d’autres, réaliser une véritable œuvre cinématogra- phique permettant de montrer les différentes composantes de cette communauté si riche et si complexe en l’explorant depuis deux millénaires. Le première projection du film qui est produit par la Mairie de Toulouse a eu lieu en début d’année à l’Espace du Judaïsme en présence d’un parterre attentif et enthousiaste. PL avivmag n°208 avril 2016 21 Les associations acit31.com les associations lE SiTE WEB DE l’aCiT l’aCiT CriF Un moment fort Hannouca… le 25 décembre ! 2012-2017, cinq ans de terrorisme en France ! T out a commencé en France il y a cinq ans, par cet acte ignoble qui a marqué à jamais notre communauté et qui a eu des répercussions sur nos vies. Ce séisme a provoqué des changements importants dans notre communauté notamment dans le domaine de la sécurité où nous sommes accompagnés par les pouvoirs publics. J'en profite pour remercier tous ceux et celles qui tous les jours nous permettent d'exercer notre religion dans les meilleures conditions. H abituellement pour le Hanoucca des enfants, l’ACIT privatise deux grandes salles de cinéma et le dernier film de Walt Disney y est projeté. Les enfants accompagnés de leurs parents et familles viennent remplir les salles obscures. En cette année particulière, il n’a échappé à personne que Noël et Hanoucca tombent à la même date, la donne a été différente et a donné lieu à un moment de plaisir tout particulier. Dimanche 25 décembre, à partir de 14 heures, c’est à l’Espace du Judaïsme que s’est déroulée la fête des enfants avec de nombreuses animations variées (maquillage, structure gonflable, sculpture de ballons) en première partie d’après-midi, suivi dans une salle Jérusalem comble d’un magnifique spectacle musical qui a plongé petits et grands dans le monde féérique de Disney. Puis, un grand choix de cadeaux s’offrait aux enfants avant de procéder à l’allumage de la seconde bougie de Hanoucca. Après avoir dégusté les traditionnels beignets, les enfants sont repartis des rêves plein la tête et les grands après un agréable moment de retrouvailles. Un grand moment de convivialité communautaire où tout le monde a pu partager quelques heures entre amis et en famille. Yaêl Rueff Salama 22 avivmag n°208 ClUB DE l’aMiTiÉ œuvrons au quotidien pour lutter contre l'antisémitisme mais aussi contre les amalgames, nous renforçons le dialogue inter-confessionnel, nous ouvrons nos synagogues au public … Mais ne nous leurrons pas ! La vigilance est notre maitre mot. L’antisémitisme, latent et sournois, n’est jamais très loin. Ce balancier inter-religions est insupportable nous avons tous noté cette corrélation par le vote absurde de l’ONU ne reconnaissant pas le rattachement du Mont du Temple à l’Etat d’Israël. YFS en émotion sous la Souccah ! Zelman donnant son récit de Souccot C omme chaque année, le jeudi 20 octobre dernier, le Club de l’Amitié a célébré Souccot dans la Souccah de l’EDJ. Fêter Souccot, pour le Club, c’est non seulement participer au rituel attaché à cette fête mais c’est aussi le plaisir de se retrouver entre amis après la longue coupure de l’été. La température extérieure était clémente, le soleil éclatant et la souccah pleine de monde. Mais c’est Zelman Chein et sa grande sœur Haya Mouchka qui ont assuré la réussite de cet événement par leur présence. Salomon Attia, Yves Bounan, Franck Touboul, F.rancis Khalifa (président national du CRIF), Robert Ejnes (directeur exécutif CRIF national) Depuis cinq ans la stabilité de notre société est fragilisée par une accélération de la montée du fondamentalisme islamique, du communautarisme et du populisme. J'en veux pour preuve cette montée accrue des attentats, le repli britannique exprimé avec le Breaksit, l’élection inattendue de Donald Trump ou bien encore l’élection de Y. T. Erdogan qui ouvre la voie de tous les fantasmes nationalistes. Dans ce contexte difficile, nombre de nos co-religionnaires ont pris le chemin d’Israël pour s’y installer avec leurs familles et refaire leur vie. s Le rabbin Weill a fêté dignement la fête des fruits et des arbres Notre devoir est de continuer à nous battre pour maintenir les valeurs de liberté. Nous Soyons vigilants ! Gardons sans cesse un œil ouvert, attentif et réactif à la mutation de notre société. Le mouvement du BDS toujours prompt à faire entendre sa voix continue de manifester son idéologie malveillante. Le 19 mars 2017, cinq ans après la manifestation inégalée en France jusque-là du terrorisme islamiste, nous nous sommes recueillis autour de la famille de Yaacov Monsonégo à Ohr Torah. Pour la première fois depuis cette terrible journée, le directeur de l’école a rouvert ses portes … Zelman, après avoir permis à tous de faire la prière sur le Loulav, a raconté une histoire symbolique de Souccot avec un sérieux et un si réel talent de conteur que l’assemblée est restée sous le charme très longtemps après… Je suis sûre qu’un bel avenir lui est réservé. L’après-midi a pris fin après la dégustation du traditionnel et toujours délicieux goûter de fête et la perspective agréable de reprise des activités. Micheline Pinhas avivmag n°208 avril 2016 23 Le CASIT dans des locaux tout neufs ! rÉaCTiONS les associations les associations CaSiT la lOGE BNai B’riTH mouvoir les différents comités d'action sociale. Il est une entité tutélaire du CASIT et lui apporte des subsides, mais ce n'est pas la seule aide, le FSJU est signataire de conventions avec la direction générale de la coordination sociale au plan national. Ceci apporte aux différents comités d'Action Sociale tel que le CASIT des partenaires privilégiés avec les interlocuteurs des pouvoirs publics.” trer le camion à l’intérieur de la cour pour qu’il nous livre devant la porte. En haut, nous avons l’accueil, ouvert au public deux fois par semaine. Il m’arrive aussi de servir à la boutique quand il manque quelqu’un. En bas, ce sont les réserves et le stock. Nous avons de grands frigos, c’est beaucoup plus spacieux, et un monte-charge qui facilite le travail. Une partie de l’équipe du Casit autour de sa présidente Chantal Cohen-Salmon POUr YvaN lÉvY, PrÉSiDENT DU FSJU rÉGiONal : “La vie s'écoule,, chacun fait son travail avec ses joies, ses difficultés quotidiennes et puis, il y a des circonstances heureuses comme une naissance, une barmitsva, et celle-ci en est une. Elle symbolise la constance dans l'effort et la reconnaissance des mérites de cet effort. Et des nouveaux locaux, très sympathiques et visiblement très adaptés à la fonction à laquelle on les destine. NiCOlE GaUCHE , UNE BÉNÉvOlE DU CaSiT : “ Je suis chargée d’aller à la banque alimentaire pour choisir les denrées que je ramène au CASIT. Souvent, elle sont déjà commandées par téléphone suivant les besoins. Il faut trier, faire attention aux dates de péremption pour avoir des denrées durables, choisir les fruits car ils peuvent être abîmés. Nous veillons à fournir de bonnes choses. Nous avons des livreurs et un camion réfrigéré qui nous Combien de temps consacres-tu au CaSiT et quel est ton métier habituel ? Cela dure environ deux heures par semaine. Mon métier était pharmacienne.” CHaNTal COHEN-SalMON, PrÉSiDENTE DU CaSiT : “ Les locaux de la rue d’Orléans étant devenus obsolètes, dégradés et nécessitant une rénovation très importante, nous avons choisi l’option de déména- la problématique. Le lieu n’est qu’un outil de l’action sociale qui revêt différentes formes pour aider les gens qui sont en précarité. Cela s’adresse à différents publics : les enfants, les familles « normales », monoparentales, recomposées, les personnes âgées, les personnes isolées ... cela concerne des problématiques différentes : le logement, l’éducatif, l’alimentaire, les dettes vis à vis de l’énergie et du logement … Nous avons un champ d’action très large et une population infinie qui peut solliciter l’action du CASIT. ici, nous sommes dans une boutique avec des produits défiant toute concurrence. Comment sont fixés les prix ? Il y a une règle. La boutique sociale est une épicerie dans laquelle certaines personnes peuvent venir s’achalander. Tout le monde n’est pas autorisé à venir se servir. On ne peut pas ouvrir la boutique à toute la communauté. On passe déjà par le portillon de l’assistante sociale. Un dossier est établi selon des critères financiers et sociaux. Les personnes peuvent ensuite accéder à la boutique selon la nature des besoins une fois par semaine ou une fois par mois avec des durées de fréquentation qui vont de trois mois à plusieurs années pour pouvoir se ravitailler en produits. Nous avons principalement des produits alimentaires cacher mais également des produits d’hygiène, de droguerie … Les personnes ne payent que 10 à 30 % du prix réel des produits distribués. Combien de personnes environ viennent régulièrement à la boutique ? La boutique est ouverte deux aprèsmidis par semaine. Cela suppose une logistique importante surtout avec des denrées alimentaires périssables. La capacité d’accueil est de 40 rendez-vous sur ces deux après-midis accueillis par des bénévoles.” Propos recueillis par Pierre Lasry quel est le rôle du Fond Social par rapport au CaSiT ? Ces comités sont des associations locales de compétences et de direction locales. Tout ceci est contenu dans l'étoile du Fond Social qui vient aider, pro24 avivmag n°208 accompagnent. Ensuite on ramène tout au CASIT et on le range. Peux-tu nous décrire ces nouveaux locaux et les avantages qu’ils présentent ? Ils sont bien plus grands. On peut ren- ger et nous avons trouvé des locaux totalement adaptés à notre activité. qui fait appel au CaSiT ? Tous ceux qui sont en difficulté sociale peuvent pousser la porte du CASIT pour trouver de l’aide. Cette aide peut être différemment mise en action selon Décryptage de “la loge” avec Jean-Claude NABET L E B'NAI B'RITH , (« Les Fils de l'Alliance » en hébreu) est la plus an- cienne organisation juive toujours en activité dans le monde. Elle a été fondée à Philadelphie en 1843 par douze Juifs d'origine allemande, qui voulaient créer un système d'entraide pour les Juifs arrivant aux Etats Unis, lesquels devaient faire face à des conditions difficiles. Ils souhaitaient à l'origine entrer dans une loge maçonnique, mais ils furent refusés en raison de leur appartenance à la religion juive ! La première action concrète fut la création d'une police d'assurance attribuée aux membres permettant à leurs veuves de recevoir une petite rente, et à leurs enfants d'obtenir une bourse d'études. C'est à partir de cette notion d'aide humanitaire qu'un système de Loges se développa aux USA, puis essaima dans le monde entier. L'organisation qui a affirmé très tôt l'unité du peuple juif est engagée dans une grande variété de services communautaires et d'activités de soutien. Le B'nai B'Brith, qui agit en tant qu'ONG, est présent à l'ONU, l'UNESCO et au Conseil de l'Europe. L'organisation est exclusivement réservée aux Juifs de toute tendance et comprend plusieurs centaines de milliers de membres répartis dans une cinquantaine de pays. Ses principaux objectifs concernent : - la lutte contre l'antisémitisme, - la défense d'Israël, - la défense des droits de l'homme, - la fraternité et l'action sociale vers les plus démunis, le soutien de la veuve et de l'orphelin, - la lutte contre l'enseignement de la haine, - le maintien de la mémoire de l'holocauste. à la fin des années 80, le B'nai B'rith milita pour l'adoption de la Loi visant à la condamnation de toute publication et de tout discours discriminatoire de caractère racial ou antisémite, ainsi qu'une condamnation sévère de toute négation de la shoah. Une Loi reprenant ces points fut adoptée le 13 juillet 1990, il s'agit de la Loi Gayssot. Le B'NAI B'BRITH est-il une organisation Franc-Maçonne ? J-C. N : Bien que calquée sur les organisations de Franc-Maçonnerie, le B'nai B'rith n'est pas considéré comme telle par les 3 plus grandes obédiences françaises. Néanmoins les principaux points communs avec la franc-maçonnerie sont les suivants : - Cooptation pour être membre, - Les appellations communes au B'nai B'rith et à la Franc-maçonnerie : «Loge», «Tenue» et «frère» sont respectivement synonymes «d'Association», de «Réunion» et de «Membre». - La présence d'un rituel, lors de chaque tenue, - Le secret des débats - Les buts humanitaires, philosophiques et d'entraide poursuivis. A l'inverse, les principales différences entre le B'nai B'rith et la Franc-Maçonnerie sont les suivantes : - Le B'nai B'rith est réservé aux personnes de confession juive, - Il n'y a pas d'initiation pour ses membres, ni de grades, ni de temples - Concernant le secret des débats, ce ne sont pas tellement les thèmes abordés qui sont véritablement tenus secrets, mais surtout le nom des intervenants, ce qui permet à chaque « frère » de s'exprimer en toute liberté, en étant certain que ses propos ne seront pas dévoilés. Quelle est en bref l'histoire de cette Loge et pourquoi a-t-elle été aussi discrète au cours de ces dernières années ? La Loge Maïmonide de Toulouse est créée le 17 Octobre 1967, juste après la guerre des 6 jours, elle comprend à ses débuts 27 membres. J'ai eu le plaisir d'être l'un de ses membres fondateurs. Elle connaîtra son apogée en 1975, avec 42 membres et sera alors la vivement aux côtés d'autres organisations comme le CRIF, et interpeller, par tous les moyens en notre possession le monde politique, les médias et l'ensemble des décideurs. Quelles sont vos ressources ? Comme toute organisation, la Loge perçoit les cotisations de ses membres et elle dispose du bien immobilier légué par M. Wildenstein. L'intégralité de ses revenus, hormis quelques dépenses de fonctionnement nécessaires, sont redistribués à des associations caritatives. Le Docteur Jean-Claude Nabet principale organisation juive de Toulouse. Je dois ici rappeler la mémoire de notre regretté ami Jean Wildenstein, lui aussi membre fondateur ; le leg qu'il a fait à notre Loge en 1999 a permis de poursuivre nos objectifs tout au long de ces années : Bienfaisance, Amour fraternel, Harmonie, et Amour d'Israël et du Judaïsme. La Loge perdra peu à peu de son de son audience, notamment en raison du dynamisme de la Communauté de Toulouse qui a favorisé la création de nombreuses Associations juives. La loge ne sera pas restée inactive, puisqu'elle aura notamment invité des conférenciers de renom, organisé des concerts, reçu des enfants israéliens défavorisés de Tsedek, organisé des animations pour nos aînés de Rambam et participé à des actions sociales ainsi qu'à la préservation de la mémoire. Son fonctionnement très souple lui permet, en toute sérénité, de dégager des points de vue sur l'actualité, la défense du Judaïsme et d'Israël. Aujourd'hui, face aux nombreux défis qui nous menacent, nous, organisation apolitique, devons réagir Comment faire partie de la Loge ? S'agissant d'un système de cooptation, il convient d'être parrainé par deux membres. Une lettre de candidature et de motivation, dans laquelle doit figurer l'engagement du candidat au profit du Judaïsme et d'Israël, est à transmettre à : M. le Président de la Loge Maïmonide du B'nai B'rith, 2 Place Riquet 31000 TOULOUSE. La candidature fait ensuite l'objet, en tenue, d'un vote qui doit être unanime. Quelles sont vos prochaines actions ? 2017 est l'année du cinquantenaire de la création de la Loge et nous comptons réaliser une opération d'envergure lors de l’anniversaire de sa fondation, le 17 octobre prochain. Nous envisageons de convier un conférencier de très grande qualité, dont les prises de position en faveur du judaïsme et d'Israël sont tout à fait pertinentes et remarquables. Par ailleurs, nous espérons également pouvoir entendre des personnalités lors de manifestations à caractère plus festifs, sans perdre de vue, bien entendu nos actions à caractère humanitaire et social. Enfin, nous allons nous rapprocher de la jeunesse et notamment du BBYO, les aider dans leurs projets, et tenter de constituer la « relève » de notre loge pour les années à venir. avivmag n°208 avril 2016 25 NOUvEaU les associations acit31.com lE SiTE WEB DE l’aCiT l’EDJ What’s news du côté de l’EDJ ? Soirée du 31 décembre Après une longue réflexion quant à la faisabilité d'une telle soirée Motse chabbat ; suite à de nombreux appels ; l'équipe de l'EDJ a décidé en dernière minute d'organiser cette année encore la soirée du 31 décembre dans ses lieux !! Et c'est avec un immense plaisir que nous avons accueilli plus de 150 personnes prêtes à faire la fête !! Ce programme a attiré de nouvelles personnes ; de plus en plus de jeunes trentenaires ont fait la fête avec nous cette année. Au programme : assiettes variées et délicieuses préparées par Mar- tine et Samy Azoulay ; un service assuré par des bénévoles et au final... un esprit de famille et une chaleur particulière cette année !! Mika Music a assuré l'animation et nous a régalés jusqu'à 3 h du matin !! Comme chaque année, les enfants étaient gardés par des nounous au rez-de-chaussée du bâtiment avec leur propre soirée et leur propre buffet. Une magnifique soirée... que nous avions hésité à organiser... mais à tort car nous avons passé à l’unanimité un excellent moment !! ••••• Tournois de belote et de coinche Tous les mois l’EDJ organise dans l’espace Kafet des tournois. Une équipe de 20 passionnés et chevronnés se retrouvent pour passer une soirée de jeu intense et sympa, autour d’une belotte ou d’une belotte coinchée. (Photo cidessous) Entre rires et « prises de bec ludiques », la bonne ambiance est garantie ! Le prochain rendez-vous sera fixé très rapidement. Si vous faites partie de ces joueurs férus de tournois ou si vous avez simplement envie de passer un bon moment, contactez Katia Nakache au 05.62.73.45.65 HÉBraïCa JEUNESSE Thés dansants Les après-midis dansants ont repris à l’EDJ !! Au menu : danses orientales, danses de salon, danses latines ou encore musiques des années 80, autour d’un bon goûter (avec gâteaux, thé, café et surtout beaucoup de convivialité !) Pour encadrer ce rendez-vous mensuel, un dimanche par mois des bénévoles de la communauté se sont associés à l’équipe et assurent l’encadrement et la logistique de ces après-midis ! Un bon prétexte pour se retrouver entre amis !!! ••••• Hébraica Jeunesse : de nouveaux projets… avivmag n°208 Evidemment, nous restons présents lors des vacances scolaires pour les activités à l’EDJ. Les dernières en date : février avec pour thème Le Spectacle. Nos comédiens ont pu découvrir l’univers du cirque, de la danse israélienne, spectacle de clowns, magie, et sculpture de Les prochaines vacances arrivent, nous préparons deux jours d’activités intenses, avec des animations sur le thème de Pessah et une grande journée au Croco Park. Nous sommes toujours présents le dimanche pour organiser l’anniversaire de votre enfant à l’EDJ, et si vous recherchez des Save the date Un grand loto parents-enfants sera organisé par l’EDJ et Hébraïca Jeunesse dimanche 23 avril 2017 de 15h00 à 18h00. Au menu des lots : électroménager – bons d’achat – vêtements – décoration – soins beauté – accessoires – vaisselle – hifi – nuits d’hôtels – entrées pour des parcs d’attraction et encore plein de surprise. On vous attend nombreux ! Katia Nakache Après une première soirée Conte en Pyjama réussie en partenariat avec Hébraica, nous avons décidé de lancer ce concept en Avril lors d’une après midi, sous le signe des histoires et aventures en tout genre. Le principe : les enfants viennent accompagnés à l’EDJ sans oublier Doudou, pour écouter des récits contés par un professionnel. A la fin, ils peuvent déguster un bon goûter (les accompagnateurs aussi…) le tout dans une ambiance chaleureuse et décontractée. 26 Pour la rentrée 2017, nous lancerons des animations le mercredi après-midi à l’EDJ. Comme les vacances mais pendant la semaine… Au programme : des grands jeux, des activités manuelles, sportives, culinaires et autres ateliers. Nous aimerions également lancer des activités parents-en- le point de vue d’une animatrice Hébraïca Jeunesse a organisé des activités à L’EDJ pour la période des vacances scolaires. Durant ces quelques jours j’ai été animatrice pour m’occuper des enfants. Nous avons fait plusieurs animations, tel que des travaux manuels, des activités culinaires, des grands jeux… Nous sommes allés voir le « Le Petit Prince », un spectacle de marionnettes au Théâtre de la Violette et deux incroyables clowns sont venus faire rire, maquiller et gâter les enfants de belles sculptures de ballons. Tout au long de la semaine les enfants ont mis en place, à l’aide de leurs animatrices et de Dominique Riva, un joli spectacle pour leurs parents. fants sous des thèmes différents : cuisine, couture, création d’accessoires, sorties, etc. Tous cela dans le respect des traditions, avec danses et chants israéliens. De plus, ils faisaient chaque matin la Tefila tous ensemble. Nous avons pu mesurer l’appréciation par leur enthousiasme matinal ainsi que leur regret à la fin de la semaine. En tant qu’animatrice, j’ai aussi beaucoup apprécié la bonne humeur des enfants et leur application dans toutes les activités proposées. C’est une expérience que je conseille vraiment. En effet, cette approche avec les enfants est très enrichissante tant au niveau professionnel que personnel. Je tiens enfin à féliciter Julie pour cette organisation très réussie. Anaïs Delassus ballons … et pour le grand final, ils nous ont offert une magnifique représentation de danse et d’acrobaties. nounous le soir ou en journée n’hésitez pas à nous contacter au 05 62 73 45 26. Julie Akouka avivmag n°208 avril 2016 27 NOUvEaU les associations acit31.com lE SiTE WEB DE l’aCiT CHaBBaT TEEN’S CHaBBaT TEEN’S lE CHaBBaT TEEN’S… un premier bilan prometteur… S ous l’égide de l’ACIT, à l’initiative de la Jeunesse Lubavitch de Toulouse et en collaboration avec tous les mouvements de jeunesse , nous avons mis en place depuis 6 mois le projet CHABBAT TEEN’S. Destiné aux jeunes de 12 à 18 ans, un office des jeunes par les jeunes se déroule tous les chabbats , et ce depuis le chabbat 24 septembre dans la petite synagogue de l’EDJ, de 10h à 12h. Le but est de faire venir des jeunes, goûter aux joies du chabbat et fré- quenter nos synagogues. Ainsi, nous mettons à leurs disposition tous les moyens nécessaires afin qu’ils s’approprient ce lieu de prière et de rencontre. Ils bénéficient d’un apéritif de fin d’office (non alcoolisé bien entendu), ils sont impliqués dans l’élaboration de l’office et participent activement à son déroulement. Depuis sa mise en place, cet office encadré de main de maitre par Moshe et Haya Gurary , a permis à plus de 45 ados de participer de manière plus ou moins régulière, Les Gémeaux, 50 ans d'expérience dans la mode, vous présente ses différentes gammes de vêtements pour homme ainsi que les chaussures et accessoires. Notre magasin situé place Wilson, au cœur de Toulouse, vous accueille tous les jours de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 19 h. Tél. : 05 61 21 13 77 28 avivmag n°208 et nous en profitons pour remercier les fideles de la Grande Synagogue qui complètent le minyan quand cela est nécessaire. Proposant à ceux qui le désirent de relire tout ou partie de la Paracha de leur Bar Mitzvah et aux filles de prendre la parole lors de la seoudah afin de donner des explications sur les parashiot ou aborder d’autres sujets. Je dois dire, que personnellement, j’ai été bluffé par les progrés accomplis par les jeunes au niveau de la lecture, et de la joie avec laquelle ils participent à l’office. Pour motiver les jeunes à venir, nous avons décidé, à l’image de ce qui se fait dans d’autres villes et qui fonctionne, de récompenser les plus fidèles par des lots à la fois pédagogiques (livres sur le judaisme,…), et ludiques (bons d’achats, etc…). Le premier chabbat du 24 septembre fut dédié à la mémoire de Mae Bensimon ZAL , jeune fille de 16 ans décédée dans l’incendie de sa maison cet été à Grenoble, et qui venait de participer au camp des EEIF avec Toulouse. ........................................................................... quoi de mieux enfin, en guise de conclusion, que de lire les témoignages que nous avons recuellis auprés de quelques jeunes… SACHA : « Je suis toujours content de venir à l’office, ça m’apporte du contact social, une bonne humeur, des valeurs du judaisme et de la culture personnelle ; j’aime bien l’ambiance » SOLAL : « L’office des ados du samedi à l’EDJ est super ! on y passe des supers moments entre les prières, les amis et l’apéritif. On se sent très bien, j’y suis allé plusieurs fois et à chaque fois je m’y suis senti comme chez moi » BENJAMIN :« Les chabbats teen m’ont beaucoup apporté tant d’un point de vue social que spirituel. Je partage mon plaisir de faire l’office du samedi matin et de monter à la Torah avec d’autres ados que j’apprécie beaucoup. C’est un moment où l’on se retrouve tous pour faire les Mitzvots du chabbat dans la joie et la bonne humeur » Fred Kelif aUJF - aPPEl UNiFiÉ JUiF DE FraNCE le gala d'ouverture : un pur moment de bonheur ! Son sens de la répartie, son humour parfois féroce, ses imitations impromptues et son abord facile et généreux ont séduit l'assemblée. En véritable maître de maison, Jean-Louis Debré s'est mêlé aux convives, puis, interviewé par Gérald Bénarous, il s'est livré à quelques confidences cocasses sur la vie politique, émouvantes sur ses racines juives et passionnantes sur l'histoire de la République. KB L e comité toulousain de l'AUJF s'est beaucoup investi pour que le dîner de gala d'ouverture de campagne 2017 soit un moment d'exception. Sous l'égide de la présidente régionale, Karine Bendayan, les militants ont souhaité cette année réaliser un événement qui puisse allier musique, humour, émotion et surtout information aux donateurs. C’est dans le cadre du nouveau salon Opéra de l'hôtel Palladia que le jeudi 2 mars près de 200 personnes étaient réunies pour partager ce beau moment de solidarité. Comme dans de nombreuses villes, Toulouse a eu le privilège mais surtout le plaisir d'accueillir une personnalité pleine de charme et d'empathie, Jean louis Debré. L'ancien ministre de l'intérieur a surpris l'assemblée par sa proximité, sa gentillesse et son sens de l'humour. Cet homme, attaché durant de nombreuses années à d’importantes fonctions, pouvait donner l'image d'une personne quelque peu austère. Mais depuis son retrait «des affaires de l'état», Jean Louis Debré n’hésite plus à s'aventurer de plus en plus dans le monde des « politiques cathodiques » en investissant sur un ton plus léger des émissions de radio ou de télévision. L'ancien président du conseil constitutionnel a donc fait le show en virevoltant habilement dans son propos entre l'histoire passionnante de sa famille et les illustres personnages qui la composent, ses racines juives et l'évocation de son arrière grand-père rabbin Simon Debré et un tas d'anecdotes croustillantes sur ses années passées à l'Assemblée Nationale. Bref, un pur moment de bonheur qui a laissé un public quelque peu désarçonné découvrant un individu décalé, si « fier d’avoir dans ses cellules un peu d’ADN juif ». La deuxième partie de la soirée a fait place à « un appel à la collecte » pour le moins inhabituel. Tour à tour, sous les feux d'un projecteur, ce sont les militants eux-mêmes, de leurs tables, qui ont souhaité s'exprimer et évoquer succinctement la raison qui les poussent à soutenir l'AUJF. Ainsi, une dizaine de personnes du comité a pris la parole pour présenter un programme français ou israélien qui lui tenait particulièrement à cœur. Enfin, c’est le groupe de jazz Olam4T qui a pris les commandes de la soirée pour faire voyager l’assemblée jusqu’à Brooklyn. Se produisant pour la première fois à Toulouse, les quatre musiciens ont proposé un programme inédit de mélodies juives connues réorchestrées façon rhythm and blues. On retiendra de cette édition 2017 l’élégance d’une belle soirée en présence de surcroit des deux vice-présidents nationaux, arié Flack et Soly lévy. Laurent Taïeb, délégué régional avivmag n°208 avril 2016 29 brèves Marché de Hanoucca brèves Dimanche 11 décembre 2016 Le marché de Hanoucca est devenu « l’incontournable » de cette période pour dénicher de quoi gâter petits et grands. Dimanche 11 décembre, durant toute la journée, plus d’une vingtaine de stands étaient dressés proposant une grande variété de cadeaux afin de satisfaire toutes les envies ; entre Arts de la Table, Livres, Vêtements, Gâteaux, Israeli Market, Bêrets Chirel D., Jouets, Produits de la Mer Morte et Produits à l’Aloe Vera, Bijoux, Vins, Nappes, Tableaux... Dans le même temps, le restaurant la Kafet organisait son brunch mensuel, la Wizo tenait un repas au restaurant de l’EDJ et un grand tournoi de Bridge avait lieu à la Salle Jérusalem. Enfin, une conférence de l’Organisation Sioniste Mondiale sur le thème « Israël, Perspectives et défis » animée par Gérard Benhamou et Yossi Abarbanel a clôturé cette grande journée. Nombreux étaient les fidèles qui se sont retrouvés à l’EDJ. Enseigner le rabbin Weill à l’usine la Shoah en Pologne 19 janvier 2017 Dans le cadre de sa tournée d'inspection des usines sous le contrôle du Grand Rabbinat de Toulouse, le Rabbin Avraham Weill s'est rendu le 19 janvier à Cases de Pène, près de Perpignan, dans une usine de carbonate de calcium, après avoir visité une autre usine à Céret. Mardi 27 janvier 200 élèves en hommage aux victimes de la Shoah Le 27 janvier est la journée internationale de la commémoration de la libération d'Auschwitz et de la prévention des crimes contre l'humanité. Elle est organisée à Toulouse par l'antenne régionale du Mémorial de la Shoah en partenariat avec le rectorat de Toulouse. Cette année près de 200 élèves issus de 4 écoles primaires, 3 collèges et 1 lycée ont participé activement à cette cérémonie en hommage aux millions de de victimes des génocides, en particulier des victimes de la Shoah. Maurice Lugassy 30 avivmag n°208 Mercredi 1er mars 2017 Dimanche 5 mars 2017 Le Mémorial de la Shoah … à auschwitz Mercredi 15 février 2017 Les vacances scolaires de février furent occupés par l’antenne régionale du Mémorial de la Shoah à former des professeurs polonais et français à l’enseignement de la Shoah. Cette formation, qui se déroulait à Varsovie, fut l’occasion de visiter le majestueux camp de Chelmno, premier centre de mise à mort qui enferme en son sous-sol près de 200 000 Juifs assassinés. Comme tous les ans, l’antenne locale du mémorial de la Shoah, Hubert Strouk et Maurice Lugassy, ont accompagné près de 160 élèves de l’académie de Toulouse pour un voyage d’étude à Auschwitz. Ils ont rejoint une ancienne déportée, Ginette Kolinka, (photo) dont le témoignage fut empli d’enseigneML ments. Jean Vaislic publie enfin le récit de sa déportation Dans un livre d’une rare qualité narrative, Jean Vaislic vient de publier ses mémoires de déporté de la Shoah. Le première présentation a eu lieu à Paris, une autre se tiendra à Toulouse bientôt. Seul sur les routes de Pologne dès 15 ans, il doit errer et se cacher, allant de ferme en ferme avant de se faire arrêter puis déporter au camp d’Auschwitz Birkenau. Commencera alors une longue suite de déplacements de camp en camp, avec la rencontre décisive et salvatrice de son frère de camp Wacek. Jean sera un des survivants de la Marche de la mort et il trouvera enfin refuge à Toulouse. Un récit hors du commun, terrible et décourageant parfois, mais pétri d’espoir, de tendresse et d’humour. PL “Du fond de ma mémoire” - Collection Témoignages de la Shoah, Editions Le manuscrit, 14,90 € vendredi 3 mars Mercredi 30 mars les cinémas roulent pour le printemps ! Occitanie Tower, le futur gratte-ciel de Toulouse ! Le projet a été dévoilé lors du Mipim, le 15 mars, la tour de 150 mètres de haut sera le vaisseau amiral du futur quartier Marengo, des ramblas (allées Jean Jaurès), et de la future gare LGV de Matabiau. à deux pas de l’Espace du Judaïsme, elle dominera aussi le canal du Midi. Son concepteur, Daniel Libeskind, architecte américain d’origine polonaise, est aussi l’auteur du musée juif de Berlin, de la reconstruction du World Trade Center après les attentats du 11 septembre et d’une tour construite sur “Ground Zero”. Patience, la livraison de l’Occitanie Tower est prévue en 2022… PL Comme l’an passé, une grande partie des responsables des cinémas de Toulouse était invitée à déjeuner par Hebraica pour préparer le 13e Printemps du cinéma israélien. Sa mise en place implique une concertation entre les salles pour choisir et programmer les films qui seront sélectionnés dans le cadre de ce festival, qui se déroulera au mois de mai prochain dans de nombreuses salles. Il débutera le samedi 6 mai à 20 h 30 au cinéma ABC avec la comédie Une semaine et un jour d’Asaph Polonski, en présence du réalisateur. Ce festival de cinéma israélien, devenu le plus grand d’Europe, se terminera le 17 mai. Information : www.hebraica-toulouse.com - Tél 05.62.73.45.33 Chanter Canto Hébraica a organisé l’un des plus beaux concerts de ce début d’année : le gala Canto. L’orchestre des étudiants de Toulouse, les chanteuses et chanteurs lyriques de Canto et des Maitres sonneurs se sont réunis devant une salle de près de 350 personnes. La chef d’orchestre Lucy Arner, la metteur en scène Sharon Mohar et la pianiste Liora Maurer, toutes trois de l’équipe du Met de new York, ont offert au public conquis une somptueuse soirée. avivmag n°208 avril 2016 31 ENSEiGNEMENT ENSEiGNEMENT Une journée au collège pour les CM2 ! l’OrT, passeur de mémoire rv à Ohr Torah lundi 24 avril L’ORT est depuis 2 ans l’unique lycée privé de France dont les élèves reçoivent le titre d’Ambassadeurs de la Mémoire par l’Etat. L’identité juive de l’ORT n’est certes pas inscrite dans les noms de tous ses élèves mais elle est portée dans les valeurs de ses projets pédagogiques pour le Souvenir et dans son devoir d’éducation au maintien des valeurs humanistes initiées dans le judaïsme. Régénérer notre identité Pessah marque depuis toujours une période dans l’année hébraïque, où le souvenir n’est plus seulement présent quelque part dans la mémoire mais devient véritablement un acte rituel : la tra- 2016-2017 : LES ACTIONS ÉDUCATIVES AUTOUR DE LA MÉMOIRE DE LA DÉPORTATION ET DE LA RÉSISTANCE • Novembre 2016 : Formation des professeurs de différentes disciplines du réseau ORT France avec l’organisation YAD IN UNUM qui les ont accompagnés en Pologne. Travail sur la présence de la communauté juive avant la guerre, notamment à Cracovie et rencontres de témoins polonais de la Shoah par balles. Il s'agissait d'une formation pour pouvoir accompagner au mieux les élèves lors des futurs voyages de mémoire. • 16 novembre au 27 janvier : Travail du réseau des Ambassadeurs de la Mémoire restitué lors de la journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité. 5 élèves de l’ORT Toulouse ont participé à ce réseau. ditionnelle nuit du Seder nous fait ainsi revivre notre Histoire et régénère notre Identité. Parmi les actions pédagogiques portant sur le thème du devoir de mémoire et de la Shoah, les professeurs de l’ORT Toulouse d’Histoire-géographie, de Lettres, d’Histoire des religions et documentalistes travaillent avec les élèves sur la mémoire de la Shoah, sur l’éducation aux valeurs fondamentales de l’humanité et sur la formation de l’esprit des jeunes à l’analyse et à la critique. • 10 janvier 2017, formation destinée aux lycéens « La Fabrique du Complot : d’hier à aujourd’hui », menée par Hubert Strouk délégué régional du Mémorial de la Shoah avec Marini Bambi, responsable des ateliers « Hors les murs ». L’atelier consistait à analyser et à déconstruire les faits de rumeurs et les théories du complot manipulant les photomontages et les vidéos truquées. • 22-23 mars, rencontre avec Yonni Berrous et Madame Kolinka qui fait partie des derniers survivants de la Shoah, elle rencontrera le plus d’élèves possible de l’ORT Toulouse. Monsieur Yoni BERROUS, responsable du bureau européen pour les communautés juives et directeur des séminaires francophones à l’Ecole Internationale pour l’enseignement de la Shoah de l’Institut Yad Vashem de Jérusalem, interviendra comme formateur auprès de nos professeurs de Lettres et d’Histoire-géographie, sur les thèmes de la banalisation et de la revitalisation de la Shoah ainsi que sur les analyses des attaques vis à vis de la mémoire et des outils pour y faire face. 32 avivmag n°208 La mémoire de la Shoah est inséparable de l’éducation A l’ORT Toulouse, ces rendez-vous avec notre devoir de Mémoire sont récurrents depuis des décennies et s’inscrivent fondamentalement dans la ligne directrice de l’établissement. L’ORT forme des lycéens, des étudiants et des adultes à des diplômes professionnalisant et à insertion professionnelle rapide. Mais l’ORT est avant tout une organisation Juive mondiale qui a vu le jour dans la Russie des pogroms. Par cette double identité, le projet éducatif de l’ORT offre à la fois une vision pratique et objective par rapport aux réalités économiques et aux progrès technologiques, mais aussi une dimension éminemment juive, tournée vers l’humanisme et ses enjeux. L’éducation à la Mémoire de la Shoah est inséparable de l’éducation au regard que l’on porte sur ceux qui sont différents et sur le respect que l’on doit à l’autre. « Car nous étions des Etrangers en Egypte » En cette veille de Pessa’h de l’année 5777, nous sommes tous invités à réfléchir sur le problème de Ohr Torah : un accès direct aux prépas E lle s’appelle Inès Elkaïm, elle a 18 TéMOIgNAgE ans. Elle a effectué sa scolarité au collège et lycée Ohr Torah. Actuel- lement étudiante à Paris en prépa HEC , nous l’avons interrogée sur son année de classe préparatoire. • Le concours de la résistance, CNRD, est un projet central dans les établissements scolaires. L’ORT Toulouse y participe depuis une quinzaine d'années, dont des élèves en ont été bien souvent les lauréats Cette année le sujet est : " La déshumanisation dans l'univers concentrationnaire nazi". Les classes de Seconde Gestion Administration, seconde Gestion Finance et de 1ères STMG y ont participé. • 27 janvier 2017, Journée Nationale de commémoration de la libération du camp d’Auschwitz qui a été vécu par les élèves de l’ORT Toulouse devant le mémorial de la Shoah et de la Résistance et, simultanément, à Paris lors de la cérémonie au Mémorial de la Shoah. Ohr Torah organise une journée d’accueil au sein du collège pour les élèves de CM2, le lundi 24 avril 2017 de 10h00 à 17h10. En groupe et tutoré par les actuels sixièmes, votre enfant s’immergera dans le monde du collège : il découvrira son futur environnement, il rencontrera son professeur principal et quelques autres professeurs à travers des ateliers variés. A la fin de la journée, les parents sont conviés à rencontrer l’équipe pédagogique et le Professeur Principal. RENSEIGNEMENTS : 05 61 26 43 54 OU [email protected] la relation du Juif au monde, de sa place à y défendre mais aussi de son rôle à y jouer. Dans sa mission éducative l’ORT assume cette position d’interlocuteur auprès du monde non-juif. Depuis peu, l’ORT Toulouse ouvre le champ de ses actions éducatives à la question du Handicap. Pour le premier évènement du genre, le 9 mars a eu lieu la Journée Nationale de l’Audition. Lla classe des premières professionnelles Gestion Administration a organisé un programme d’ateliers de prévention et de sensibilisation, avec des échanges avec des personnes malentendantes. Cette journée s’est achevée par un buffet payant dont les profits seront reversés à l’association des Parents d’Enfants Sourds de Midi-Pyrénées. A TOUTE LA COMMUNAUTé L’ORT SOUHAITE DE JOYEUSES FÊTES DE PESSAH ! Souvent, on pense que c’est difficile d’intégrer une prépa, qu‘en est-il pour toi ? C’est vrai, on nous dit que lorsque l’on vient d’un lycée juif, c’est plus compliqué d’intégrer une prépa comme celle du lycée Fermat que ce soit Math sup ou Prépa HEC. Et pourtant, j’ai été prise à Fermat et dans deux prépas à Paris. En fait le lycée Ohr Torah prépare très bien les élèves au post-bac. J’ai acquis les bonnes méthodes de travail. Il faut aussi avoir un très bon dossier, ce qui permet d’intégrer de bonnes prépas. Le dossier est examiné en fonction des notes et aussi de l’établissement. Quel est le filtre ? La sélection a lieu sur internet. Les lycées d’accueil posent certains quotas de lycées publics et privés, certains quotas de lycées parisiens et provinciaux. Les critères de sélection se font avec les notes et les établissements. Si le lycée est peu connu et les notes très bonnes, on cherchera à en savoir plus sur l’établissement. Cela peut permettre de faire connaître l’école et favoriser d’autres élèves. A Toulouse, le lycée Ohr Torah est très connu pour son excellent niveau. Des places sont réservés en post-bac au lycée Fermat à des élèves d’Ohr Torah. Inès, mention TB au bac, a intégré une prépa Grande Ecole de Commerce à Paris Quel est pour toi le trio de tête des lycées à Toulouse ? Fermat, Ozar, Ozenne ? Je pense que le niveau est équivalent. Mais j’ai eu une meilleure préparation à Ohr Torah, et d’ailleurs aussi sur le plan personnel. Par rapport à des amis d’Ozenne ou de Fermat, cela n’avait rien à voir ! Tu veux dire que c’’est mieux ? Oui ! Quand nous voyons nos résultats, nous sommes fiers de représenter Ohr Torah. Mes notes du bac ont été excellentes, j’ai eu mention TB. Je me suis posée la question de rester en février quand j’ai décidé de faire une prépa. Finalement, je suis restée. J’ai pu faire Chabbat… Comment te situes-tu ici par rapport aux autres ? A Paris, il y a beaucoup d’étudiants d’horizons différents. Le lycée parisien prépare les élèves à la prépa dès la première. C’est un peu injuste car nous avons pour notre part suivi uniquement le programme du lycée avant le bac. Certains ont déjà fait un an de math sup, ils ont un an d’avance. Mais je sais comment travailler, j’ai des méthodes. D’autres n’en ont pas. Je suis bien dans ma classe, je progresse, je prends mes marques. J’ai ma place. Il y a des exigences dans les prépas mais aussi au niveau des grandes écoles. Quelles sont les écoles que tu vises ? Au départ, je visais HEC car je ne connaissais pas l’ampleur de l’exigence requise. Maintenant, si j’ai les trois premières : HEC, l’ESSEC, ESCP je serai très heureuse. Et même la quatrième et la cinquième qui sont EMLyon et l’EDHEC. J’ouvre mon champ de vision. Et les branches de métiers qui t’intéressent ? Je suis intéressée par la finance ou le management dans une entreprise. Ce sera en fonction de l’école où j’irai. Tu te vois DRH ? Oui, j’aimerais bien ! Faire une filière dans le luxe LVMH ou L’Oréal. Les écoles proposent des partenariats avec ces groupes. Ou encore les finances. Quelles sont restées tes attaches avec l’école OhrTorah ? Très bonnes. Dès que je suis en vacances, je viens les voir quand l’école est ouverte. C’est ma famille, mes amis, ce sont comme mes frères et sœurs. C’est un plaisir de les revoir ! Propos recueillis par Pierre Lasry avivmag n°208 avril 2016 33 zoom arrière 2e partie 50 aNS DE CUlTUrE JUivE De la “maison communautaire” à “Hebraïca” ENTrETiEN avEC rOGEr aTTali R esponsable du centre communautaire de 1978 à 1987, quel type d'activité culturelle développais-tu au sein de ce centre ? Il y avait des danses israéliennes, également des cours d'hébreu, des oulpanims, des activités assez traditionnelles dans les centres communautaires. Nous avions aussi des cercles d'études, des soirées dansantes. Nous avons été un peu pionniers dans ce domaine parce que les gens très religieux nous ont reproché d'organiser des soirées dansantes pour Pourim, pour le 31 décembre. Notre argument : il était préférable que les jeunes viennent s'amuser au centre communautaire plutôt que d'aller dans des boîtes à l'extérieur dans la cité. Finalement les choses se sont bien arrangées. C'était des soirées qui étaient très courues par la jeunesse juive en particulier. Beaucoup de mouvements de jeunesse coexistaient au centre communautaire. Les centres de jeunesse, contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, avaient besoin d'une certaine visibilité. Ils avaient tout intérêt à être présents là où tout le monde venait, c'est-à-dire au centre communautaire. Je crois qu'il y avait également une troupe de théâtre qui travaillait et qui créait des pièces ? Sans forfanterie, nous avons eu une troupe de théâtre extrêmement brillante. Les spectacles étaient de telle qualité que le Fond social à Paris nous a demandé d'organiser une tournée à travers la France. Deux pièces, en particulier, ont eu un énorme succès, c'était « Dreyfus » de Jean-Claude Grumberg qui est un auteur qui a encore énormément de succès à Paris aujourd'hui. Nous avions d'ailleurs organisé un 34 avivmag n°208 dîner-débat avec lui. Nous avons eu également la pièce « Le premier » d'Israël Horowitz. « Dreyfus », c'est l'histoire du capitaine Dreyfus vu à travers le prisme de la communauté juive de Pologne et « Le premier » est quelque chose de tout à fait amusant et un peu absurde puisqu'il s'agissait de voir quels étaient les comportements psychologiques humains dans une file d'attente, chacun voulant toujours prendre la première place. les pièces de théâtre avaient lieu dans la salle du rez-de-chaussée ? Oui, dans la salle qu'on appelait la salle Grauhar du nom du plus gros donateur au moment de l'achat du centre communautaire. Ce qui est intéressant, c'est que tout était fait « maison » : les décors, les costumes, l'éclairage, réalisé par des bénévoles qui adhéraient à cette idée de créer du théâtre au sein de la communauté. il me semble que toi-même tu jouais ? Bernard-Henri Lévy, Alain Finkelkraut (qui a dormi chez les parents de Nicole Yardeni parce qu'on voulait faire des économies et éviter de payer une nuit d'hôtel !), Bernard Chouraqui, Jean-François Kahn. Des conférences étaient données lors de la parution de livres avec la signature d'ouvrages. Nous n'avions pas, à l'époque, de partenariat systématique de librairies comme celui d'aujourd'hui avec Ombres blanches. Il nous arrivait d'organiser des signatures dans des librairies, en général, c'était Privat ou Castela. Ces signatures se poursuivaient par une soirée conférence ? Tout à fait. Parfois c'était des dîners-débat. La formule plaisait. Toute l'intendance était assurée par le centre communautaire. La nourriture, sous la surveillance du rabbinat, se préparait au sein même du centre communautaire. C'était une lourde charge. Cela se passait sous forme de journées de la La troupe de théatre du centre communautaire dans les années 80, créée par Roger Attali (au centre) Il m'est arrivé de jouer dans plusieurs pièces, par exemple dans « Les mouches » de Sartre. C'était avant que je ne sois directeur du centre communautaire. Il y avait « Le Dibbouk » de Shalom Anski, très belle pièce, « Le bal des voleurs » de Jean Anouilh. Nous avons fait du théâtre une activité motrice des activités générales du centre communautaire. quelles étaient les autres activités ? quand arrivons-nous au concept de journées ou de la semaine de la culture juive ? Nous avons eu - cela a été quelque chose d'assez original – les premiers pas médiatiques d'un certain nombre de grands personnages comme culture ou de manière informelle tout au long de l'année sur le rythme des allées et venues et des sorties de livres ? C'était plutôt sur le rythme des sorties de livres. Par contre, nous avons monté avec un ami regretté, Gilles Presnitzer, un partenariat culturel important avec la salle du Centre culturel de l'aérospatiale, devenue la salle Nougaro. Il nous avait proposé, en temps que membre de la communauté, des partenariats pour un certain nombre de spectacles. Nous avions fait venir Jacinta, chanteuse de chants judéo-espagnols, spécialiste des tangos argentins pendant plusieurs soirées. Nous avons eu Talila, pour des chants yiddish, à TOUlOUSE en passant par “Maïmonide” un spectacle avec Ben Zimet, une troupe israélienne qui démarrait un mouvement très profond sur la renaissance des sources séfarades, son nom «Ab rera ativit » avec un leader Slomo Barr. Ils existent toujours. C'était des chansons remarquables qui avaient une connotation judéo-marocaine et en même temps israélienne venu exposer ses œuvres et un peintre remarquable qui s'appelait Miklos Bokor. Pierre Lachkar qui est toujours parmi nous continue à exposer. En 1985, l'idée a commencé à germer d'un festival juif qui regrouperait dans un laps de temps relativement limité un ensemble de manifestations diverses à caractère culturel. 1960-1990 : Panorama institutionnel 1961 - Le Centre communautaire, animé par Aaron Lévy, sous la houlette de Edgar Guedj (dit Lynclair), est créé par le Fonds Social Juif Unifié dont le délégué régional est Léon Zrihen, afin d’accueillir réceptions familiales et associatives, conférences, suite notamment à l’arrivée des Juifs d’Algérie. C’est alors Geneviève Lassy, secondée par Reine Bensoussan, qui fut l’assistante sociale de la communauté. 1967 - Après la guerre des 6 jours, création du collectif de la Jeunesse Juive, création de l’Appel Unifié Juif de France (AUJF) avec une clef de répartition pour la France et Israël. et rock. Régulièrement, des spectacles ont été présentés au fil de l'actualité culturelle et toulousaine. Pendant cette décennie où tu as présidé au destin de la culture juive à Toulouse, y avaitil une place pour le cinéma ? Il y avait un ciné club. Nous avions un partenariat avec la fédération des œuvres laïques. Tous les quinze jours, j'allais aux Amidonniers rechercher des bandes. Je mettais les films en marche sur les vieilles machines de l'époque dans la salle Grauhar. C'était « Le tigre du Bengale » ou des films de Fritz Lang … Ce n'étaient pas des films d'actualité. quel autre type de manifestations organisais-tu ? Un point très important était la bibliothèque. Nous avions un partenariat t: un fond de livres était prêté par la bibliothèque municipale qui tournait auprès des lecteurs juifs de la communauté du centre. Des concerts avaient lieu. Nous avions la chance d'avoir un pianiste classique qui fait aujourd'hui une carrière internationale : David Puisada. Il se trouve qu'il était l'élève de la dame qui avait une maison juste à côté du centre communautaire ! Ces personnes connaissaient bien Madame Judith Grynfogel et donc, par son biais, nous avons pu avoir un concert de David Luisada. Nous avons eu un concert merveilleux au Musée des Augustins avec Loreen Mazel et l'orchestre de Jérusalem organisé avec le Bné Brith. Souvent des partenariats avec des associations juives importantes étaient mis en place. On pouvait voir des expositions de photos, de peintures avec le peintre Ben qui est Ce festival n'avait pas encore de nom ? Non, c'était un festival de culture juive, simplement. a ton départ, on est toujours dans le centre communautaire juif avec cette casquette “Maïmonide” ? Effectivement, et je voudrais rendre hommage aux personnes qui m'ont secondé : Hélène Hanoun, Fannny Toledano, Yolande Khalifa. Ces personnes m'ont épaulé durant cette période. Il y avait un personnage très pittoresque qui ressemblait à une figure d'Albert Cohen, c'était Germaine Lecas qui était la femme de ménage du centre communautaire. Elle était connue de tout le monde. C'était un rouage essentielle de la vie du centre. qui t'a succédé ? Après moi, le centre a connu une période de latence d'un an environ. Est venu, nommé par le Fond social à Paris, Jo Amar qui a pris ma succession exactement dans les mêmes termes : directeur du centre communautaire et du Fond social juif unifié. Au même moment, commençait à émerger l'idée de créer un nouveau centre. Les besoins étaient énormes et le centre avait beaucoup vieilli. On avait peu de moyens de répondre à toutes les demandes qui nous étaient faites. Nous avions en charge la restauration communautaire pour les jeunes et les étudiants qui se passaient au premier étage. C'était un lieu qui était très couru parce que c'était un besoin qui a toujours émergé avec beaucoup de difficulté pour y répondre. 1970 - Arrivée de Gilbert Melka, qui remplace Aaron Lévy dans ses fonctions. 1975 - Roger Attali termine ses études de lettres classiques. Toujours impliqué avec le DEJJ, la coordination culturelle, le collectif de la jeunesse, sa troupe de théatre “Aleph”, il écrit également pour l’édition régionale de l’Arche avec Léon Bentata. Léon Zrihen est alors nommé directeur du FSJU France et désigne Roger pour lui succéder à la tête du FSJU et de l’AUJF de Toulouse, avec une triple mission : sociale, éducative et culturelle. 1978 - Reconfiguration communautaire : un comité se crée avec le concours de Micky Sanger (photo), Yvan Lévy, Alain Beck, Georges Gabay, et le FSJU quitte les locaux des Minimes et intègre le Centre communautaire qui devient alors le Centre Maïmonide. 1978-87 - Roger est en charge du FSJU, du CASIT et de la publication régionale de l’Arche. Le centre Maïmonide est le cœur de la communauté : les mouvements de jeunesse, l’Acit, les associations, la grande synagogue y siègent, l’Agence Juive est en face et malgré le manque de place et de sécurité, le Centre rayonne magnifiquement dans la cité. Propos recueillis par Pierre Lasry avivmag n°208 avril 2016 35 Dominique Khalifa Culture Culture Le feuilleton historique de PlUS TarD, JE SErai UN ENFaNT Un livre d’Eric-Emmanuel SCHMiTT Claude Denjean Jusqu’à la réalisation de soi… « S’il réussit sa vie, l’adulte devient le fils de l’enfant qu’il fut. Aujourd’hui, je suis mon fils. Enfin. Et maintenant que je suis mon enfant, j’espère l’être pour toujours »… Une étrange notion de filiation dont l’évidence devient criante au fil de cette réflexion émouvante sur la littérature, sur l’art et le sens de l’existence. Genèse d’une œuvre. l’auteur le plus lu dans le monde y retrace le lien qui unit l’enfant qu’il était à l’artiste qu’il est devenu ; l’enfant qu’il était à celui qu’il deviendra… Par quels miracles pourra-t-il résister pour naître un jour à lui-même ? Pour le trouver, le rejoindre, cet enfant désiré ? 1/ les éclaireurs, les passeurs : les leçons de bonheur et de future résilience -- « J’ai résisté parce que j’avais reçu la confiance en cadeau, dès l’enfance ». Résistance à vouloir vivre chaque jour comme si c’était le premier. L’enfant très précoce, nourri d’amour, de fantaisie et de liberté dans une famille artiste qui veille sur lui avec intelligence et sagesse apprend à résister à l’adolescence. Sauvé de justesse du nihilisme et du mal de vivre par un « professeur de tendresse » qui l’initie à une « sagesse heureuse ». Mozart. Il publiera Ma vie avec Mozart. La première histoire de son salut. -- Prendre de la hauteur, « de l’altitude », il s’y emploiera sans trêve pour un jour rattraper son regard d’enfant, avide et contemplatif… Années 60. Embrassant de ses premiers regards et tout en haut du balcon familial, les contours de Lyon, sa ville natale, il y apprend déjà à déchiffrer le monde. « Je suis né spectateur ». De la hauteur. S’envoler. Son « goût immodéré des mots » est un tremplin formidable. C’est à son père que le futur membre de l’académie Goncourt doit sa passion pour la littérature. a sa mère, « l’éveilleuse » optimiste, férue de théâtre, d’opéra et de danse, il doit sa carrière de dramaturge. « Je veux faire Edmond Rostand » lui déclare-t-il, bouleversé par le surgissement du vrai au-delà du factice, lors d’une représentation de Cyrano de Bergerac. Il a 11 ans. «Premières larmes altruistes ». Première communion avec un auditoire. -- Très tôt, il apprend à concevoir la vieillesse comme une vraie force, un champ de liberté. Cette force qui surgit dans Oscar et la dame rose ou bien encore Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran : au bout de leur âge, « des personnages devenus tellement euxmêmes » parviennent à sauver des enfants du désespoir. 1991. Sa pièce La nuit de Valognes triomphe. Une autre vieille dame généreuse y a contribué. Elle a veillé sur un enfant. C’est Edwige Feuillère. Elle « m’a accueilli dans le monde qui allait devenir le mien »… Son grand-père, de ses « pensées profondes » et « réchauffées par la lumière du cœur », lui inspire Monsieur Ibrahim. Il incarne « l’esprit d’enfance » qu’EES n’aura de cesse de célébrer : « espiègle et sage, joyeux, imaginatif ». « L’enfance et la vieillesse me semblent des périodes philosophiques ». Peut-être la phrase cruciale du livre… 2/ accomplissement vers l’harmonisation finale L’agrégé, le docteur en philosophie, mêlera désormais « sens et fantaisie »… -- 1989. Dans le désert, la Révélation – il publiera en 2015, La nuit de feu. Lui, agnostique, issu d’une famille athée, découvre la foi. Elle lui restitue « l’esprit d’enfance ». EES intègre alors sa véritable posture d’écrivain : à l’étonnement du philosophe succède « l’émerveillement ». Envers et contre tout. Il sent la force de Dieu. Celui de Moïse. Celui de Jésus. Celui de Mahomet. « Et davantage… » « Coming out chrétien » finalement en 2000. Il publie alors L’évangile selon Pilate. -- Les éclaireurs et les passeurs, les leçons de bonheur, tout cela active l’énergie de la résilience : EES n’a pas d’enfant. Soit. Mais il aura un enfant de substitution… Son approche de la filiation ouvre, traverse et referme le livre. Elle transcende son immense tristesse. Il enfante Le Livre. Le « livre enfant ». Mais il naît aussi de lui… Marche vers la postérité. « Le père, c’est celui que le fils quitte et dépasse ». A l’aune de cette formule, une dynamique apparaît : une succession de père en fils, un lien de filiation puis de paternité sans cesse ravivé dans un combat : la continuité du dépassement de soi dans la création. Et ce, jusqu’à l’accomplissement final de la « tâche ». Jusqu’à la réalisation de soi. Le titre de l’ouvrage qui sonnait au début comme un étrange retour vers le futur, et qui logeait au creux d’un paradoxe, devient alors une évidence. Quelque chose comme : Bien plus tard, lorsque j’aurai accompli ma mission d’écrivain, je m’élèverai encore pour intégrer enfin la pure conscience de l’enfant contemplatif qui buvait l’infini du haut de son balcon… « La fin ressemblera alors au commencement ». Dominique KHALIFA Rouleau, codex et bibliothèques les Juifs médiévaux méridionaux sont attachés à leurs livres Le livre a naturellement une place éminente pour les Juifs méridionaux médiévaux : à la sinagoga sive schlola, la synagogue qui est aussi une bibliothèque publique, à l’école parfois distincte, dans les yeshivot comme celles bien connues à Narbonne, dans la paix du studium des plus savants comme le toulousain Baruch en 1320. La synagogue, Haggadah (Barcelone, vers 1330) livre et sacralité inventaire de bibliothèques La pratique religieuse va de pair avec une sacralisation des textes manifestée par l’archaïsme du support, la taille exceptionnelle, la beauté de la graphie ou celle des enluminures. Les rouleaux de la Torah, le rouleau d’Esther sont aussi des objets ornés montrés aux assistants. Si nous ne connaissons pas de Haggadah méridionale, plusieurs manuscrits catalans richement enluminés nous sont parvenus. Peut-on croire qu’avant 1200, les Juifs du commun qui vivaient dans les campagnes languedociennes allumaient une bougie devant un livre, comme dans l’Italie du IXe siècle ? L’urbanisation du XIVe siècle, l’accession au pouvoir communautaire des groupes sociaux nouveaux a certainement été de pair avec la diffusé d’une lecture moins contrôlée que celle des chrétiens. Les nombreux inventaires de bibliothèques connus dans le Midi et en Catalogne montrent que les Juifs de richesse moyenne possédaient les ouvrages fondamentaux nommés par les notaires Bible, Pentateuque ou Amassim, Taffillim, Taffillos de Rossana ... Maïmonide est certainement l’auteur le plus célèbre. Il n’est pas étonnant qu’une controverse ait accompagné l’essor des études puisque la culture profane était aussi largement partagée. Qui était capable de lire convenablement l’hébreu ? Nous ne pouvons risquer des chiffres mais la sociabilité autour de lectures partagées contribuait à diffuser les textes en langue vernaculaire. le livre, enjeu entre juifs et autorités chrétiennes Dans le Midi passé sous domination capétienne, le corpus talmudique devient comme à Paris en 1240 un enjeu du contrôle chrétien qui assimile la religion juive aux études talmudiques et le Talmud à un texte insultant pour la religion chrétienne. -- Ne pas laisser l’accumulation du savoir atrophier l’imagination et les émotions. « Pour rester vivant, il faut apprendre autant que désapprendre »… 36 avivmag n°208 avivmag n°208 avril 2016 37 anny Beck raPPEl acit31.com les pages d’Anny Aujourd’hui, je vous recommande un livre paru en 2002 (oui, en 2002). Si vous ne l’avez pas lu, précipitez-vous chez votre libraire et, si vous l’avez lu, relisez le … L’ENFANT DE NOé par Eric Emmanuel Schmitt Voici les premières phrases du livre : « Nous allons conclure un marché, veux-tu ? Toi Joseph, tu feras semblant d’être chrétien et moi, je ferai semblant d’être juif. Ce sera notre secret. Toi et moi pourrions mourir de trahir ce secret. Juré ? Juré ». 1942 : nous sommes en Belgique, le petit Joseph Bernstein, 7 ans, est confié par ses parents à une amie, puis, devant le danger, au Père Pons, petit curé de campagne qui, avec l’aide de quelques villageois, sauve des enfants juifs. Avec lui, Joseph va découvrir l’amitié mais aussi la valeur de sa propre culture car le Père Pons ne se contente pas de sauver des vies, tel Noé, il essaie de préserver leur identité en collectant des objets appartenant au culte de ses petits protégés. Objets cachés dans la crypte, dissimulés sous la chapelle. C’est là également que les enfants seront cachés car, dénoncés, ils seront recherchés par les SS. Mais, heureusement, la guerre se termine, la Belgique est libérée, Joseph retrouve ses parents. Ecriture simple. C’est une ode à la tolérance autour de cette relation forte entre un petit garçon juif caché, qui va être influencé par le rite catholique, et ce prêtre voulant sauver le judaïsme de l’enfant.Nous sommes en plein dans les années les plus terribles de cette guerre et certains passages sont poignants, surtout lorsqu’ils sont en prise avec les SS. En ce qui concerne l’auteur, son humanisme, son désir d’approcher l’autre dans sa différence sont magnifiques. Ces années noires de la guerre, il faut les faire connaître aux jeunes générations qui, bien souvent, ne connaissent des événe- 38 avivmag n°208 lE SiTE WEB DE l’aCiT ments que ce que leur distillent certains journaux tout prêts du négationnisme. PS : Lorsque j’ai relu ce livre, j’ai été prise d’une émotion intense et je me suis reportée 70 ans en arrière où , moi aussi, j’ai été cachée sous la chapelle de Massip. Et avec mes amis de Toulouse – Albert, Serge, Suzanne, Monique – nous avons vécu ensemble les mêmes épreuves que ce petit Joseph, sauf que notre Père Pons à nous, ce fut Sœur Denise Bergon qui cacha dans son couvent 80 enfants juifs. ••• Et avec ce deuxième titre, nous changeons carrément de registre : REMèDES LITTéRAIRES par Ella Berthoudet & Susan Elderkin « Un bon imprimé vaut mieux qu’un bon comprimé » Cette phrase résume bien ce livre, vrai petit bijou littéraire, surtout lorsqu’il évoque un sujet particulier qui fait écho à votre propre vie, à vos petits bobos au quotidien. Vous allez y découvrir comment soigner une rage de dents autant qu’un chagrin d’amour. A ceci près que les médicaments proposés ne se trouvent pas en pharmacie mais en librairie. En somme, je vous invite à découvrir « la biblio thérapie ». Il y a certainement des jours où vous avez l’envie de tout larguer, de tout lâcher et vous vous réveillez avec le poids du monde sur les épaules ; alors, remontez vous le moral avec quelques pages de ces remèdes littéraires. Ce livre est une mine d’or car les conseils donnés sont souvent très drôles et on s’y reconnaît facilement. Ils rappellent surtout qu’il est bon de lire et qu’on peut trouver dans certains romans des personnages qui ont connu des maux similaires aux vôtres. Cette prescription littéraire distrait, console et permet de lire et de s’évader. Bref, de très belles histoires présentées avec humour pour « guérir par la lecture ». Mais comme pour tout médicament, on obtient de bons résultats que si le traitement est suivi jusqu’au bout. J’espère, Chers Amis, que vous prendrez autant de plaisir que moi à user de ces pansements et cataplasmes fictionnels. Votre santé n’en sera que meilleure et je vous l’assure, vous en serez plus heureux et surtout … plus sages. ••• Et voici un livre que je vous invite à découvrir en même temps que moi : Naissances à Toulouse 07-12-16 PEZILLA Elly Ava 12-12-16 CHENU Nathanael 12-12-16 PIZZINATTO Mattéo 13-12-16 ZERBIB Sara 22-12-16 GUEDJ Daniel 02-02-17 CHETRIT Sacha Renée Claire 08-02-17 CLEMENTE JODAR Ava 10-02-17 FARUCH Laura par Dror Mishani En effet, je viens à peine de le commencer et si, comme moi, vous êtes fans de polars, vous serez accrochés dès les premières pages. Je pense que ce sera très amusant, lors d’une réunion ou d’une rencontre, de comparer de vive voix nos sentiments ou nos critiques à propos de cette histoire policière que nous aurons découverte 13-02-17 ILLOUZ Talya 13-02-17 TOUITOU Emma Rivka Annie Beck Sophie Castiel … et ailleurs 24-12-16 LES DOUTES D’AVRAHAM ensemble. Bonnes fêtes de Pessah à tous, Hag Saméah Carnet AYAD Yonathan Beer Shéva Mariages 21-12-16 05-02-17 08-02-17 09-01-17 11-01-17 10-02-17 28-02-17 01-03-17 BEMBARON Moshé Eliyahou Paris ATTIAS Mia Sultana Tel Aviv GUEDJ Esther Simha Bné Brak EMSELLEM Rephael Baroukh Jérusalem ASSAYAG Dan Itshak Paris FERTOUT Andréa Francette Rachel Paris 21-01-17 AMSELLEM Esther/ CHRIQUI Alexandre Paris 24-01-17 BENDAVID Kelly / HAGGAI Cyril Hertsillia 02-02-17 Bar Mitsva 29-12-16 ATIA Benjamin 29-12-16 REYNAUD Ruben 14-01-17 LEVY Chmouel Menahem 16-03-17 BENHAMOU Ari Décès 07-12-16 11-12-16 11-12-16 20-12-16 20-12-16 26-12-16 28-12-16 28-12-16 08-01-17 11-01-17 13-01-17 16-01-17 15-01-17 19-01-17 ATTALI Laura / BIZOUATI Mickael Tel Aviv … et ailleurs 24-11-16 03-01-17 DEL PORTO LEVY Yves COURCELLE Rachel LEVY Estrella GHNASSIA Solange KHASKI Sonia KRIEF Danielle TORDJEMAN Rolande ALMOUZNI Marie Odette 20-01-17 27-01-17 02-02-17 06-02-17 07-02-17 07-02-17 13-02-17 15-02-17 19-02-17 28-02-17 06-03-17 07-03-17 10-03-17 LAYANI Evelyne Esther TAFANI Yvonne BENSAID Irène OZIEL Luna DARMON Jeannine BEN HAIM Sophie BENHAMOU Paulette BRAHAMI Charly William JUDKIEWICZ Fortunée BENGUIGUI Yvette GNASSIA Robert, Jules HAMIACH Eric Félix FRYDMAN Bella KHELIF Jean Marc MEDIONI Robert LAYANI Moise Claude DARMON Martine SEBAG Eugène CHOUCHANE Hélène AMSELLEM Jacques COHEN Simone ROSENBERG Samuel LUGASSY Esther