am - Acit 31

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2017
L
I
R
V
18 A
7
11 AU
H 577
PESS
A
ACIT
Association Cultuelle
Israélite de Toulouse
avril 2017
N°211 4 €
lE MaGaZiNE DE la COMMUNaUTÉ JUivE DE TOUlOUSE ET DES PaYS DE la GarONNE
PESSAH : LA FÊTE QUI NOUS AIDE À TOUT REMETTRE À NEUF !
LE CASIT FAIT PEAU NEUVE : DÉCOUVREZ SES NOUVEAUX LOCAUX
LE NOUVEAU RESTAURANT
LA KANTINE UN PROJET RASSEMBLEUR ET PARTAGÉ
Le billet
d’henri
amar
Sommaire
du N° 211
PriNTEMPS 2017 - Nissan 5777
après une longue fermeture, le restaurant de
l’EDJ rouvre enfin ses portes à une communauté
qui souhaitait un lieu de convivialité. Une belle
réussite collective !
lire page 10
liberté chérie...
E
LLE figure au premier plan liberté n'est pas chose que l'on posdes enseignements de la Hag- sède, objet immobile se prêtant à la
gada que nous nous mise sous clef, bien intangible et inaapprêtons à réciter, à chanter, à médi- liénable. Nos ancêtres, les Hébreux,
ter en cette soirée de Pessah. Elle est l'expérimentèrent qui ne purent en applus que japrécier le juste
mais invoquée
prix
qu'au
aujourd'hui,
terme d'une asen
France,
cèse.
Celle
dans les disgénérée par une
cours
des
longue errance divers candiune errance toudats à une
tefois protégée élection présidans le désert.
dentielle
à
Et ce pour un
nulle autre patemps à noureille, dans
veau
limité.
une Europe
Limites de l'Hisdont l'unité se
toire, limites du
fracture et où
temps,
cette
les frontières
"image mobile
se hérissent,
de l'éternité imaux
Etatsmobile", limites
Unis dont le
de l'homme.
La liberté guidant le peuple (Eugène Delacroix 1830),
45e président
Le Louvre (mars 2017)
se veut le nouHéritiers des
veau héraut d'un agressif repli sur soi, Lumières, aspirant aujourd'hui encore
dans la Russie d'un Poutine habitée, à et malgré tout, à cet idéal inscrit au
l'image de son moderne tsar, par l'am- fronton de nos édifices publics, nous
bition d'une grandeur, d'une puissance savons, citoyens désabusés de Répuet... d'un empire retrouvés.
bliques où défaille le principe de vertu,
Mais qu'en est-il vraiment de cette li- si cher à Montesquieu, l'inaccessibilité
berté dont le nom est si souvent structurelle de l'utopie, mais nous ne
galvaudé et le sens si constamment dé- pouvons nous empêcher de continuer
tourné ? Qu'en est-il de cette d'espérer en son incarnation - et c'est
aspiration au dépassement, à la sup- tout à l'honneur de l'enseignement répression, à l'abolition de tout ce qui, publicain - de vouloir la faire advenir.
dans l'humaine condition et dans l'hu- Encore faut-il veiller à ne pas se laisser
maine
politique,
enchaîne, circonvenir par les faux prophètes
emprisonne, asservit ?
d'une austérité non partagée ou, à l'inverse, par les tenants d'une
Où que nous nous tournions, le distribution généreuse non financée.
constat, identique, s'impose. Quelles Ni et surtout, se faire prendre au piège
que soient les conditions qui président des marchands d'illusions, prêcheurs
à son acquisition, ici par l'intervention d'un isolationnisme économiquement,
directe et miraculeuse de la transcen- politiquement, socialement, suicidaire.
dance - "main puissante et bras tendu" Où s'entameraient encore davantage
– là par le soulèvement d'un peuple nos libertés.
couronnant sa révolte en révolution, la
Le billet d’Henri Amar
La page du président Yves Bounan
actualité religieuse :
Pessah en pratique, les consignes
la communauté en action
la Kantine, un nouveau restaurant
Pourim fêté comme jamais
aCiT : vos rendez-vous
Les synagogues,
Table ronde sur le don d’organes
le 19 mars à Ohr Torah
Radio : demandez le programme !
Maurice Benlolo : portrait
Mémoire:
Quand le Crown Plaza cachait des Juifs
Un film sur la communauté
les associations : ACIT, CRIF, Club
de l’amitié, Casit, Bnai Brith, EDJ,
Hebraïca jeunesse, Chabbat teens, AUJF
Brèves communautaires
Enseignement, l’actualité
50 ans de culture juive à Toulouse : de la
maison communautaire à Hebraïca
Culture
Carnet communautaire
3
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Aviv mag est une publication de l’ACIT
Association Cultuelle Israélite de Toulouse,
2 place Riquet, 31000 Toulouse. Tél. 05 62 73 46 46
Directeur de la publication : Yves Bounan
Directeur de la rédaction : Pierre Lasry
Rédaction et coordination : Yaël Rueff-Salama
Transcriptions : Françoise Oracz
Crédit photo : LSP, Bernard Aiach
Design, production : LSP, 11 rue Adonis, 31200
Toulouse, tél. 05 61 13 18 18, [email protected]
Régie publicitaire : Midi-Pyrénées Communication :
05 61 23 81 68 - Impression Graphitti
N° de commission paritaire : 0421 G 88068 Dépôt légal à parution
Ont contribué à ce numéro : Henri amar, Julie akouka, Jacques
asseraf, anny Beck, Yves Bounan, Sophie Castiel, ines Elkaim,
Patricia Dassa, Claude Denjean, Haya Gurary, Frédéric Kélif,
Dominique Khalifa, Pierre lasry, Maurice lugassy, Yoseph
Ytzrak Matusof, Jean-Claude Nabet, Katia Nakache,
Micheline Pinhas, Yaël rueff-Salama, laurent Taïeb, Harold
avraham Weill
avivmag n°208 avril 2016
3
La page
d’yves
bounan
questions au président
a
vril 2015 - avril 2017, après deux
années de mandat, est-il
pertinent de faire un point
d’étape ?
Il est toujours intéressant de prendre le
temps de regarder derrière soi pour mieux
appréhender l’avenir.
Déjà, ce magazine nous y aide ! J’ai plaisir
à le feuilleter pour me plonger dans la
richesse de notre vie communautaire, suivre
au fil des articles, dont la densité et la
diversité me réjouissent, ces moments de
liesse et de rassemblement, tels que
Toubichvat et particulièrement Pourim, qui
a vu se rassembler plus de 700 personnes à
l’EDJ, venus de toutes nos synagogues,
pour faire la fête et se déguiser après la
lecture de la Meguilah.
J’y vois aussi le récit en images et en
équipe, d’un grand moment : celui de
l’ouverture tant attendue de notre
restaurant communautaire “La Kantine”,
qui connait (et je la souhaite durable) une
fréquentation déjà forte et régulière.
Ces bonnes tendances sont pour vous le
fruit du travail des derniers mois ?
Evidemment, le travail que nous menons
avec les administrateurs, et la force de
propositions que nous apportons jour après
jour au public, finissent par avoir des
résultats tangibles.
Toutes les personnes de la communauté ont
besoin de savoir qu’elles peuvent compter
sur leurs institutions, et je peux affirmer
qu’aucune n’a failli dans sa mission, qu’elle
soit cultuelle, sociale ou culturelle.
Mais je pense aussi qu’il y aussi une
dimension plus profonde. J’observe que
4
avivmag n°208
l’attentat à l’école Ohr Torah est maintenant quelles sont vos préoccupations ou vos
derrière nous depuis 5 ans, c’est une période inquiétudes?
charnière que nous vivons, et si pendant Nos écoles, qui sont une préoccupation
longtemps nos amis, nos familles, avaient constante, fonctionnent remarquablement
freiné leurs sorties et leurs occasions de bien mais je déplore que les effectifs ne
faire la fête, il me semble qu’aujourd’hui, on soient pas à la hauteur de ce que je souhaite
assiste à un changement : le temps aidant, pour Toulouse.
Ce que j’appelle de mes vœux c’est que nous
les gens reprennent le chemin de la vie.
Un autre facteur m’apparait porteur et parvenions à inverser la tendance à la baisse
décisif pour notre avenir, c’est le car une communauté sans école est une
renouvellement
des
responsables communauté qui n’a pas d’avenir.
communautaires : avec Franck Touboul, à Quant à mes inquiétudes, elles se résument
à ce que j’ai formulé le jour
la présidence du CRIF
de Pourim : mon ennemi
depuis un an maintenant,
lE SENTiMENT
n’est pas la finance, mais
Karine
Bendayan
à
qUE NOUS
c’est l’indifférence !
l’AUJF, à qui elle a
COMMENçONS Le pire qui pourrait nous
apporté sa personnalité
arriver ce serait que nous
chaleureuse et dynamique,
à rETrOUvEr
n’ayons plus le souci de
qu’on a pu apprécier lors
lE CHEMiN
l’autre. Mais je sais que ce
de la récente soirée de gala.
DE la viE
n’est pas dans nos gènes, ni
Je pense aussi à Alain
dans notre communauté...
Azuelos, le nouveau
président du Gan Rachi qui, par son
vous
expertise et sa projection vers l’avenir, met Avec tous les administrateurs, je
en place une véritable transition numérique. souhaite, à toutes et à tous, de passer de très
belles fêtes de Pessah.
les tendances que vous profilez pour
notre communauté sont-elles les mêmes Hag Pessah Cacher Vessameah
sur l’ensemble de la communauté
française ?
La communauté française est en crise
depuis une quinzaine d’années. Même si
certains indicateurs indiquent des éléments
Yves Bounan
de fragilité, nous nous en sortons
Président de la communauté juive de Toulouse
incontestablement mieux à Toulouse
qu’ailleurs. La raison ? C’est cette unité
indéfectible qui rassemble nos associations,
cette manière unique de se parler, de
communiquer, d’avancer ensemble sur tous
nos projets et que l’on ne retrouve pas
ailleurs.
avivmag n°208 avril 2016
5
Judaïsme
Judaïsme
Pessah mode d’emploi
pratique
veille De Pessah
vendredi 10 avril 2017
Chabbat
Tsav-Hagadol
vendredi 7 avril 2017
Allumage des bougies :
entre 19h06 et 20h00
Minha suivi de Kabbalat
chabbat : 19h30
Adath Yéchouroun : 20h00
Samedi 8 avril 2017
Chahrit : 8h30
Adath Yéchouroun : 10h00
Cours de Chabbat Hagadol : 19h00
Minha : 19h45
Arvit et fin de Chabbat :
21h13
vente du Hamets
vendredi 7 avril 2017
Vous pouvez vous procurer
le pouvoir de vente du Hamets à l'ACIT, ou dans les
défférents lieux communautaires (commerces cachers,
écoles, synagogues …), le télécharger sur le site internet
www.edjt.org ou sur
www.acit31.com ; et le retourner, après l’avoir complété, daté et signé, à : ACIT,
2 place Riquet 31000 Toulouse,
ou par fax au 05 62 73 46 47
ou par email à l'adresse
[email protected]
au plus tard avant vendredi 7
avril 2017 à 12h00, heure de
fermeture des bureaux de
l'ACIT
Bedikat Hamets
(recherche du Hamets) :
Dimanche 9 avril 2017
Recherche du hamets à la tombée de la nuit, après 21h05
6
avivmag n°208
(jeûne des premiers nés –
Siyoum) Chahrit : 6h45
Interdiction de consommer le
'hamets : 10h56
Biour 'hamets (brûler le 'hamets) / Elimination du 'hamets : avant 12h12
1er SOir DE PESSaH :
1er soir du Séder
Allumage des bougies : entre
19h09 et 20h00
Minha suivi d’Arvit : 19h30
Adath Yéchouroun : 20h00
Début du Séder : après 21h07
Chabbat Hol
hamoed Pessah
vendredi 14 avril 2017
Allumage des bougies : entre
19h12 et 20h00
Adath Yéchouroun : 20h00
Samedi 15 avril 2017
Chahrit : 8h30
Adath Yéchouroun : 10h00
Arvit et fin de chabbat:
21h23
Dimanche 16 avril
Chahrit (Tikoun Hatal) 8h30 2017
Adath Yéchouroun 10h00
Allumage des bougies : entre
2e SOir DE PESSaH 19h14 et 20h00
2e soir du Séder
2 jour de Pessah
(2e soir du omer)
Il est bon d’attendre au
moins 15 minutes, afin
de laisser le temps au
rabbin de racheter le
hamets.
Minha : 20h00
Mardi 11 avril 2017:
e
interdiction de faire
entrer le hamets le
mardi 18 avril avant
21h27
Un optimisme
à toute épreuve
Minha suivi d’Arvit : 19h30
1er jour de Pessah veille des
(1er soir du omer)
dernières fêtes
Minha : 20h00 suivi d’Arvit
(suputation du Omer)
Adath Yéchouroun : 21h30
Allumage des bougies :
après 21h07
Début du Séder : après 21h07
Mimouna :
Minha suivi de l’entrée de la
fête : 19h30
Adath Yéchouroun : 20h00
7e jour de Pessah
lundi 17 avril 2017
Chahrit : 8h30
Chabbat
Chémini
vendredi 21 avril 2017
Allumage des bougies : entre
19h19 et 20h15
Minha suivi de l’entrée de
Chabbat : 19h30
Adath Yéchouroun : 20h00
Samedi 22 avril 2017
Chahrit : 8h30
Adath Yéchouroun : 10h00
Cours : 19h15
Adath Yéchouroun : 19h00
(Si’ha sur paracha par Rav
G. Sebag suivi de Pirké Avot
par Rav Y. Y. Matusof)
Existe-t-il une
ambiance semblable à
celle de Pessah ?
le seder représente
sans aucun doute la
quintessence du
calendrier juif. Trois,
voire quatre ou cinq
générations réunies
autour de la même
table pour partager
bien plus qu’un repas :
une histoire et une
identité communes.
Minha : 20h00
Fin de Chabbat : 21h32
Adath Yéchouroun : 10h00
Mercredi 12 avril 2017 Allumage des bougies : après
Chahrit : 8h30
Minha : 20h00
Arvit et fin des 1es fêtes : 21h15
Hol hamoed
(demi-fête) (pas de
mise de téphilines)
Du jeudi 13 avril au
dimanche 16 avril 2017
Chahrit : jeudi : 6h45
vendredi : 7h00
dimanche : 7h30
Adath Yéchouroun au Gan
Rachi : 7h30
Minha suivi d’Arvit : 18h45
Adath Yéchouroun (Alsace
Lorraine) : 20h15
21h16
Minha suivi d’Arvit de la
fête : 19h30
Adath Yéchouroun : 20h00
8e jour de Pessah
Mardi 18 avril 2017
Chahrit : 8h30
Adath Yéchouroun : 10h00
(YIZKOR)
Minha : 20h15
Adath Yéchouroun : Minha
et Séoudat Machia’h à 18h30
Arvit et fin des fêtes : 21h27
Seder de Pessah
Crédit : commons.wikimedia
L
A SOIRéE BAT SON PLEIN. Les « Hashem E’had » nous invite à connecter ces
échanges entre les convives se font de deux dimensions. Elles sont les deux faces
plus en plus intenses. Le goût de la li- d’une même pièce. La rigueur fonctionne touberté nous envahit peu à peu. C’est pourtant à jours de concert avec la miséricorde. Et c’est
ce moment que nous venons montrer du doigt parce que nos yeux ont parfois beaucoup de
les herbes amères qui occupent une place de mal à percevoir cette mansuétude que nous les
choix sur le plateau du seder. Et on ne peut couvrons de notre main et professons avec
s’empêcher de se demander pour quelle raison, conviction : « l’Eternel notre Dieu est Un ». Il
ce maror, qui rappelle les moments les plus ne s’agit pas de se voiler la face mais bien au
douloureux de notre histoire, fait-il subitement contraire, de voir plus loin, notre champ de vision étant naturellement
irruption au beau milieu de la
limité.
fête, relativisant quelque peu
SavOir
notre statut d’êtres affranchis. TraNSFOrMEr lES Le Seder joue donc pleinement son rôle en nous
Le Rav Asher Weiss y voit un
ÉPrEUvES EST
délivrant la recette du bonmessage subliminal. Il ne s’agit
DÉJà EN SOi UNE heur.
en aucun cas de gâcher la fête.
Bien au contraire. Les herbes CErTaiNE FOrME On se demande souvent s’il
DE liBErTÉ
n’est pas quelque peu hypoamères, associées à la matsa et
crite de célébrer notre liberté
au vin, viennent ancrer en
nous l’idée que même ce que nous percevons alors que nous ressentons plus que jamais les
comme un mal ne peut s’inscrire que dans le affres de l’exil.
Ne nous berçons pas d’illusions, nous aurons
bien.
A l’instar de Rabbi Akiva, optimiste parmi les encore beaucoup d’épreuves à affronter
optimistes, qui avait une propension tout à fait jusqu’à la venue du Mashia’h, symbole de la
extraordinaire à transformer sa lecture des délivrance ultime, que nous espérons imminente. Mais savoir transformer les épreuves,
évènements.
Prendre du recul par rapport aux situations les décrypter avec optimisme et confiance, est
auxquelles nous sommes confrontées afin de déjà en soi une certaine forme de liberté.
les inscrire dans un projet éternel et de leur Notre destin ne dépend pas des hommes. Il dépend de Dieu et de notre faculté à en être
donner plus de sens.
C’est également de cette manière que le Rabbi pleinement convaincu.
de Tsantz interprétait l’obligation de mettre sa L’histoire a un sens. Elle a un but. Nous en
main devant les yeux lorsque nous récitons le sommes les acteurs. Nous pouvons également en être les catalyseurs !
Chéma.
L’acceptation du joug divin se fait en mentionnant les deux noms de Dieu « Hashem Pessah Casher Vesameah
Elokeinou », qui nous renvoient aux dimensions de la miséricorde et à celle de la rigueur.
Le fait de terminer la profession de foi par
Avraham Weill, rabbin de Toulouse
avivmag n°208 avril 2016
7
Par Jacques asseraf
Par Yossef Matusof
Judaïsme
JUDAÏSME
le départ d’une Odyssée
Chabbat hagadol, le grand !
Prémice de liberté
les Egyptiens n’osèrent pas protester
contre ce qu’ils devaient considérer
comme un acte sacrilège ! Ce fut donc
en vérité un grand chabat, préparant
des lendemains plus grandioses
encore !
En effet, un grand miracle eut lieu ce
jour. Voyant leurs voisins juifs choisir
solennellement un agneau par famille,
les
premiers-nés
Egyptiens
demandèrent aux Juifs la raison de ces
préparatifs : ceux-ci leur répondirent :
c’est un sacrifice pascal pour l’Eternel,
qui fera mourir vos premiers-nés d’ici
quelques jours ! Aussitôt les premiersnés se précipitèrent chez Pharaon afin
de le supplier de laisser partir les Juifs
immédiatement ! Pharaon et ses
serviteurs ayant refusé, les premiersnés se battirent contre leurs propres
frères, et firent de nombreuses
victimes. C’est ainsi qu’on peut
comprendre le verset du psaume 136 :
celui qui frappa les Egyptiens par leurs
premiers-nés !
L
E PREMIER “Grand Chabat “
du peuple d’Israël fut celui qui
précéda la sortie d’Egypte.
Cette année-là, la néoménie de Nissan
tomba un jeudi, et le chabbat avant
Pessah ce fut le 10 Nissan. Or ce 10
Nissan, nos ancêtres devaient choisir,
dans chaque famille, un agneau destiné
à être sacrifié le 14 du même mois,
dans l’après-midi (Exode 12,3). Ce fut
la première mitsva confiée à chaque
chef de famille en Israël. Et ce chabbat
fut en effet un jour inoubliable : dans
chaque foyer, on amena un agneau que
l’on prit soin d’attacher au pied du lit.
Les voisins égyptiens, étonnés,
demandèrent alors : que signifient ces
préparatifs ? A quoi le Juif répondit :
d’ici 4 jours, sur l’ordre de notre Dieu,
nous devons immoler cette brebis. Mais
En effet, nous disons dans la
Haggadah : « à chaque génération et
chaque jour, nous devons nous considérer être
sortis de mitsraïm ».
Avec l’élimination du HAMETZ
(= Vanité, Orgueil, Egocentrisme…),
en consommant la MATSA (=
Humilité, Abnégation, Modestie…)
nous pouvons et nous devons avancer
dans la trajectoire de notre liberté
individuelle et collective. C’est le sens
de « Sefirat Haomer » c’est-à-dire le
compte des jours de Pessah à
Chavouot, fête du don de la Torah.
« N’est vraiment libre que celui qui
s’occupe de la Torah » dit le Pirkei
Avot.
Ceci nous mènera à la liberté ultime, la
Venue Imminente de Machia’h.
« Afin que tu te rappelles du jour de Ta
Sortie d’Egypte TOUS les jours de ta
vie. »
« Tous » introduit les temps
messianiques (Haggadah).
Avant même notre Délivrance, le
grand miracle est que le Mal se
transforme, contribue au Bien et
prépare la Libération.
Autour de la table du Seder, en famille
ou en communauté, célébrons Pessah
avec joie et réflexion (Ari-zal), afin
d’atteindre notre liberté ultime.
La libération de l’Egypte =
« Mitsraïm » est non seulement une
libération de l’esclavage physique,
mais également une libération de la
culture et du mode de pensée
égyptienne, divinisation de la Nature,
du Nil, de l’Agneau (Bélier = mois du
printemps)…
Après 210 ans d’Esclavage et
d’Intégration, d’Assimilation à la
culture et de Divinité environnante,
Dieu délivre le peuple d’Israël avec
l’ordre et la condition préalable du
sacrifice de l’Agneau, au mois du
printemps afin d’exprimer la
suprématie du pouvoir surnaturel de
Dieu transcendant la nature.
Lechana habaa Birouchalaim.
avivmag n°208
à
ÉCOUTEr la PENSÉE
DOMiNaNTE, l’histoire se
répète et ressert les plats. Le
temps ne serait que recommencement, éternel et cyclique, sanctionné,
pour l’individu, par sa fin inéluctable.
Le judaïsme ne l’entend pas de cette
oreille. Il récuse avec force cette
approche d’une existence à l’issue
tragique. Résolument, il propose une
nouvelle lecture de la vie. La chronologie des jours serait progression
pour aboutir à des temps meilleurs.
Demain doit être mieux vécu qu’aujourd’hui, par l’exigence du Bien
auquel nous devons nous astreindre
dans notre quotidien.
Le couplet de la Sortie d’Egypte,
servi à l’envi par le Texte biblique, en
recèle les fondements. En même
temps qu’il s’affranchissait de la servitude, le peuple juif intégrait ce
concept du temps et s’engageait sur
sinueuse et semée d’embûches qui le
mènera à la Terre Promise. Cependant cet établissement ne sonnera
pas la fin du parcours et le mouvement s’inscrira désormais dans le
temps. Il s’agit alors de parvenir collectivement, dans une quête sans fin,
à l’édification d’une société de justice
et d’entraide ; en somme la réalisation d’un idéal éthique.
Telle est la vocation d’Israël entamée
dès sa sortie d’Egypte. Les exils successifs qui ont jalonné son histoire
seraient, par les épreuves qu’elles
imposèrent, le tribut à payer pour
s’armer en vue de cette mission laborieuse.
La renaissance, aujourd’hui, d’Israëlnation, étape pénultième de cette
trajectoire s’inscrirait dans cette
perspective. Ce pays offre le cadre
où pourra se déployer dans toute sa
plénitude et son authenticité l’identité juive. Miracle pour les uns ou
Pessa’h Cacher Vessamea’h
Rav YY Matusof
Passage de la Mer rouge. Fresque de la Catacombe de Via Latina a Rome. 4e siècle.
Célébration pascale. Lubok (estampe populaire russe
gravée sur bois), XIXe siècle
8
Ne nous y trompons pas! le rituel du Seder auquel nous assigne annuellement la
Tradition n’est pas simplement la répétition folklorique de la sortie d’Egypte. il traduit
également l’affirmation de notre engagement à saisir une dimension inédite du temps.
un chemin balisé par les préceptes
moraux et les lois religieuses qu’il a
fait siennes. Puis, sa liberté recouvrée, il va prendre son destin en
main ; avec l’aide du Ciel que la
Révélation et le don de la Torah vont
sceller trois mois plus tard. Voie
libération nationale pour les autres,
quand ce n’est pas hérésie pour les
ultra-orthodoxes, l’émergence de ce
pays apparait comme un fait historique considérable du XXème siècle.
Un pays de juif pour les juifs. Un
rêve enfin réalisé.
A-t-on suffisamment pris, au sein du
peuple juif, la mesure de cet événement à nul autre pareil ? A-t-on pris
conscience que l’identité et la dignité
de chacun d’entre nous se sont enrichies d’une dimension nouvelle ?
Que les perspectives étriquées et
dramatiques offertes hier à nos pères
se sont muées en une vision claire et
réconfortante d’un havre accueillant
pour tout juif ? Certains, de bonne
foi, objecteront, que la vie en diaspora a toujours accompagné notre
peuple dans son histoire et que celleci serait même inhérente à la
condition juive ! C’est figer notre
destin collectif dans un passé obsolète et faire fi de sa capacité à
évoluer.
Et puis l’antisémitisme est toujours
là, prêt à montrer son visage hideux.
Comme ces mauvaises herbes impossibles à éradiquer du terreau qui les
abrite, il continuera à sévir au gré de
l’actualité.
L’existence d’Israël-Etat qui allait,
pensait-on, mettre un terme à cette
hostilité ancestrale n’a fait que dévier
la trajectoire de l’antisémitisme vers
ce petit pays devenu, au fil des ans, le
juif des nations. Sans s’en accommoder, il faut en faire l’amer constat.
Quand ce n’est pas de notre sort de
citoyen juif qu’il se nourrit, l’antisémitisme jettera son dévolu sur Israël
toujours en butte à l’inimitié de ses
voisins.
L’intranquillité continue donc de
nous poursuivre. Constitutive semble-t-il, de notre identité. Jusqu’à
l’avènement d’une ère nouvelle dont
la sortie d’Egypte fut annonciatrice.
Jacques ASSERAF
CYKYpdj qê319 dyulo 3127
:
la Communauté en action
la Communauté en action
Garçon, un restaurant !
Pourim fêté comme jamais !
la formidable
particularité de
Pourim, c’est
l’enthousiasme et la
gaité qui se répandent
autour de chacun,
jeunes ou adultes,
pour s’amuser,
faire plaisir aux
enfants et se réjouir
avec entrain dans
toutes les situations.
Une ouverture attendue et appréciée : le 1er février, le public était au rendez-vous et la Kantine a fait carton plein !
“il nous fallait un
restaurant ?
l’aCiT, l’EDJ et le
Fonds social l’ont
fait ensemble !”
Après plusieurs années de fermeture, le
restaurant de l’EDJ « La Kantine »,
formule Bassari, a ouvert ces portes.
Les responsables communautaires
avaient fait un constat simple : la communauté juive de Toulouse ne pouvait
pas demeurer sans un point de restauration dans le Bâtiment de l’EDJ, après
la fermeture de la K’fet.
En sachant qu’il existait une cuisine
flambant neuve disposant d’un matériel
de restauration digne des grandes cuisines étoilées, il restait à investir dans de
la vaisselle et du petit matériel, l’ACIT
le FSJU et l’EDJ se sont associés pour
financer et co-gérer le restaurant.
Dans la foulée, un cuisinier a été embauché, une équipe au service et une
autre en cuisine se sont mises à l’œuvre.
Voilà ! On n’est jamais mieux servi que
par soi-même.
A notre grande satisfaction, nous avons
fait le plein quasiment tous les jours depuis l’ouverture et tout le monde a l’air
satisfait. Bien sûr, nous comptons sur
chacun pour que cela continue car il en
va de l’existence même de ce restaurant.
« La Kantine » est votre restaurant,
celui de notre communauté ouvert à
tous.
Patricia Dassa
restaurant le 1er février. Nous sommes complets
tous les jours.
a quoi attribues-tu ce succès ?
Je pense que c’est surtout grâce au soin qu’apporte le cuisinier à la préparation de tous nos
plats et à l’originalité de ses recettes. Aussi à la
convivialité qui règne dans le restaurant.
Comment fonctionne le restaurant ?
Il y a plusieurs configurations : ceux qui réservent pour le midi et ceux qui se retrouvent de
manière non prévue. Ce qui est original, c’est
qu’il y a une table d’hôte qui permet à des personnes de manger en compagnie, à la même
table.
Nous avons des plats à la carte, tous les jours un
plat du jour en sauce, des brochettes, des entrecôtes. Nous avons une bonne carte !
quand l’aCiT fête Pourim
Comment se compose l’équipe avec laquelle
tu travailles ?
•
i N T E rv i E W
•
questions à ahava
Comment s’est préparée l’ouverture du restaurant et a-t-elle été à la hauteur de vos
espérances ?
Après la fermeture de la cafétéria Halavi au rezde-chaussée du bâtiment, un cuisinier est venu
de Marseille et nous avons ouvert le nouveau
Je fais le service en salle, je suis accompagnée
par Katia ou Patricia selon le cas. Nous avons
un chomer (photo de gauche) qui aide en cuisine
et notre cuisinier (à droite), qui s’appelle Avi.
Propos recueillis par Pierre Lasry
les lieux investis par les festivités étaient bien sûr l’EDJ avec
la grande soirée organisée mais aussi de nombreuses
synagogues qui ont fêté Pourim avec les assemblées de fidèles
élargies aux familles et aux amis pour la circonstance.
avivmag n°208 avril 2016
10
avivmag n°208
11
la Communauté en action
Pourim fêté comme jamais !
Une fête universelle et enivrante
Déguisements, danse, bonne humeur,
visites, échange de friandises et de gâteaux, tels sont les ingrédients de cette fête universelle.
Plusieurs synagogues ont entonné des chants de fête et organisé des farandoles endiablées avec de magnifiques déguisements.
instantanés de Pourim
L’ESPACE
OPTIQUE & VISION
BONNEFOY
est un centre d’optique spécialisé. En plus
de la lunetterie, il est dédié à l’examen
de la vue, l’optométrie et la basse vision.
GALERIE D’INSTANTANéS
Panorama des festivités
21 rue du Faubourg Bonnefoy 31500 Toulouse
Tél. 05 61 48 60 57
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Lundi de 14 h 30 à 19 h
Du mardi au samedi de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 19 h
Nous consulter pour les RDV d’optométrie et d’audition
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: je don
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ma com
Merci de libeller votre chèque à l’ordre de :
Fondation du Patrimoine juif de France au profit de l’ACIT
et de l’adresser à l’ACIT 2 place Riquet 31000 Toulouse
RENSEIGNEMENTS : 05 62 73 46 53
Dans le cadre de l’ISF, vos dons sont défiscalisés à hauteur de 75 %
12
avivmag n°208
avivmag n°208 avril 2016
13
Synagogues
Mouvement de Jeunesse pour les ados de 12-17 ans
organisé par la Jeunesse loubavitch Toulouse
Depuis l'ouverture des activités Cteen
5777/2016 au restaurant le Sabra , les
ados répondent présent à toutes les activités avec forte motivation et
enthousiasme!
Une quarantaine de jeunes ont fêté Souccot sur le thème de
« Souccot à New york », pour ensuite se retrouver deux semaines plus tard pour une super activité bowling !!
A ne pas oublier : le magnifique Chabbat plein qui s'est fini avec une partie
de « Laser Game »!
Bien évidemment la péniche était au rendez vous pour éclairer Toulouse
avec les lumières de Hanouka de
Cteen Toulouse! et pour continuer
dans la joie de Pourim les ados se
sont retrouvés pour « Pourim en
Chine »!!!
Nous invitons chaque ado à rejoindre ce super mouvement de
jeunesse pour passer des moments
FOCUS SUr UNE SYNaGOGUE DE l’aCiT : CHaarE EMETH (lES POrTES DE la vÉriTÉ)
NOUvEaU
inoubliables entres ados!
Programme Cteen Eté: Du lundi 10 Juillet au vendredi 21 Juillet
avec voyage à Paris et Disney land!!
UN
GlOSSairE
DaNS NOS
liEUx DE
PriErES .
Tsivot Hachem Toulouse : Mouvement de jeunesse pour les enfants
de 5-12 ans organisé par la Jeunesse loubavitch Toulouse
Une cinquantaine d'enfants se retrouvent une
fois par mois le dimanche pour une super
après midi au Gan Rachi.
Les enfants ont commencé leurs activités Tsivot Hachem en préparant des cartes de vœux
de Chana tova pour des enfants blessés et malades en Israël.
Entre activités sportives, trampolines pour la
fête de Souccot , ateliers culinaires pour préparer le Chabbat Plein , atelier jardinage pour
Tou bichvat ou atelier cirque et photo booth
pour Pourim, chaque enfant s'éclate et passe
des moments inoubliables aux activités Tsivot
Hachem.
A ne pas oublier : le magnifique
Chabbat Plein qui a réunit 50
enfants au Gan Rachi et qui
s'est fini avec une belle soirée Samedi soir pour
enfants et parents avec une centaine de personnes.
Merci à toute l'équipe de Tsivot Hachem!
Centre de loisirs Gan israel Eté du lundi 10
Juillet au Jeudi 27 Juillet.
Haya
Pour faire suite aux recommandations des Assises communautaires
du 3 juillet 2016, l’Acit
a mis a disposition dans
toutes les synagogues
un glossaire (traduction hebreu > français)
destiné a comprendre
la signification des
mots hébreux les plus
utilises dans nos lieux
de prières .
Vous le trouverez dans
les livres de prières , ou
bien àa disposition près
de ceux-ci.
CHaarE EMETH,
lES POrTES DE la vÉriTÉ
P
our les plus anciens
de
notre
commu-
nauté, qui ont connu
la « Synagogue » de la rue du
Pech (un garage transformé en
lieu de prières pour et par les fidèles du quartier des Arènes,
Bagatelle et Mirail), ce fut un
profond soulagement et une
sorte de préfiguration de l’ouverture des 10 Synagogues du
grand Toulouse, que la création
de Chaaré Emeth il y a plus de
35 ans.
14
avivmag n°208
C’est en effet sous l’égide de
l’ACIT, qui devint acquéreur de
la maison où se situe la synagogue actuelle, que fut mis en
place la premiere synagogue périphérique de Toulouse, et ceci
non sans mal. (Je me souviens
d’Alexis Chicheportiche ZAL,
administrateur de l’ACIT se démenant pour permettre la
réalisation de ce projet).
Une Synagogue c’est un lieu et
ce sont surtout des fidèles.
Celle-ci est animée aujourd’hui
par le Rabin Avraham Azran
(successeur des Rabins Guez,
Chouchena…).
Des familles entières sont représentées à Shaare Emeth, et
quand on y entre, ce sont des
pans entiers de l’histoire récente
de notre communauté que nous
voyons défiler sous nos yeux ….
Ce sont les Familles Chetrit,
Cohen, Khelif et Kelif, Chicheportiche,
Sebban,
Atlan,
Benichou, Soussan, Castellan,
Benarous…. j’en oublie (qu’ils
ne m’en veuillent pas), et des
meilleures.
Des familles qui ont su s’approprier ce lieu, comme une
deuxième maison, et en faire un
endroit ou il fait bon se retrouver
pour prier, étudier, partager…
un véritable lieu de vie en
résumé.
Fred Kelif
Dans le souci de permettre à tous de mieux
comprendre et de goûter aux subtilités et profondeurs de l’hébreu,
nous vous proposerons
bientôt dans le même
ordre d’idée, une traduction de tous les
noms des parashiot
(passages de Torah lus
les chabbats et jours de
fêtes), ainsi qu’une approche basique de la
guematria (géométrie
et valeur numérique
des lettres hébraïques
permettant d’associer
des mots et donc de les
comprendre sous un
jour nouveau).
avivmag n°208 avril 2016
15
la Communauté en action
Ethique
le don d’organe en débat
l’aCiT & vOUS
la soirée
orientale : un
succès sans
précédent
L’ACIT a organisé une soirée orientale avec
distribution de chapeaux et foulards, un dis-
Du 15 juillet 1887 au 16 août 2016,
positif photographique Photo Booth, et
la loi a considérablement évolué. De la
quelque 400 repas distribués gratuitement. Le
loi sur la liberté des funérailles à celle
public est venu nombreux puisque plus de 600
sur la présomption de don d'organes,
personnes étaient dans le bâtiment ce soir-là !
Entre autres déguisements, on a pu remarquer
une famille déguisée sur le thème de star wars
et bien sûr des déguisements orientaux très recherchés ….
Toubichvat à
l’EDJ
en passant par la loi Caillavet, et les
lois bioethique de 1994, la loi a évolué
en fonction de l'evolution de la médecine
ainsi que des mentalités, car la mort
et le don d'organes restent quelque part
un sujet tabou et une question tout à
Cette année Toubichvat tombant un samedi il a été décidé que les synagogues
proches du centre se regroupent pour organiser la séouda de toubichvat à l’EDJ :
un après-midi incroyable avec plus de
200 personnes pour partager les fruits,
gâteaux, boissons, offerts par l’ACIT.
fait personnelle entre l'Homme, sa
conscience et Dieu.
(résumé d'Eric Zerbib, avocat)
qUElS SONT lES TiSSUS ET lES
OrGaNES qUE l'ON GrEFFE ?
Les fidèles du Gan rachi, de Palaprat
d’Hekhal David, de Yéchouroun étaient
tous réunis dans une même ferveur.
Le constat est fait, il faudra renouveler
l’expérience de se réunir toutes synagogues confondues, car le bonheur d’être
ensemble ne peut pas rester sans lendemain.
l’aCiT : à vOS CôTÉS DaNS
lES GraNDS MOMENTS
• La gestion de de 7 lieux de cultes : c’est-à-dire la prise en charge des
hazans ainsi que tous les frais d’entretien, et 13 à la période des fêtes
de Tichri.
• La gestion du Mikvé de Toulouse et la construction d’un nouveau
Mikvé à Tournefeuille.
• Un Mohel pour nos circoncisions.
• La Hevra kadicha pour les derniers devoirs.
• Un service social qui aide et subventionne de nombreuses personnes,
ainsi que les associations de jeunesse.
• Le financement de la sécurité de notre communauté, tout le matériel
de surveillance ainsi qu’une partie des frais du SPCJ.
16
avivmag n°208
• L’organisation des manifestations communautaires : repas chabbatiques, Hanoucca, Pourim et bien d’autres fêtes.
• Un service Administratif disponible et accueillant pour toutes vos
démarches.
• C’est 9 salariés dans différents domaines : l’administratif, la cacherout,
le culte et la radio.
• Les supports de communication : Aviv Hebdo,
Aviv Mag et Radio Kol Aviv
L’ACIT est là pour vous guider dans
tous les moments de votre vie, les administrateurs et les salariés sont à votre
écoute.
ACIT
Association Cultuelle
Israélite de Toulouse
Prélevés de son vivant : essentiellement
les Cellules Souches Hématopoïétiques
(ou moelle osseuse, donneurs familiaux
ou non)
rein, entre proches du cercle familial,
Peau, Fragments osseux, lobe hépatique
et lobe pulmonaire (exceptionnellement)
Prélevés après la mort : Cœur, Foie, rein,
Cœur-poumon, Poumon, Pancréas,
Os - cartilage, Cornée (partie transparente du globe oculaire, située devant l'iris
- on ne prélève pas l'oeil), Peau, intestin
(rarement)
La table ronde a réuni un avocat Eric Zerbib, le rabbin de Toulouse Avraham Weill, Gérald Bénarous,
directeur de radio Kol Aviv et Liliane Layani, médecin et responsable de l’association Rambam médecins
Un renforcement de la loi
Caillavet
Les Français ne donnent pas assez leurs organes, un
amendement de la loi Santé doit permettre dès 2017
d'améliorer la situation. Le rôle de la famille dans la
décision va être atténué.
Jusqu'à présent, si le défunt n'avait jamais évoqué le sujet de son vivant, les médecins en quête
d'organes se tournaient vers la famille, à qui revenait la tâche d'accepter ou de refuser.
à partir du 1er janvier, c'est terminé : un nouveau décret rend chaque Français donneur par
défaut. L'objectif est d'augmenter le nombre de
dons en France, trop faible pour couvrir les besoins. Comme le précise Le Monde, le principe
du consentement présumé est de retour. Toutefois, l'amendement de la loi Santé voté en août
dernier ne fait que renforcer ce que disait déjà la
loi Caillavet du 22 décembre 1976 sur le don
d’organes, à savoir que « des prélèvements peuvent
être effectués à des fins thérapeutiques ou scientifiques
sur le cadavre d’une personne n’ayant pas fait connaître
de son vivant son refus d’un tel prélèvement ».
Un conférence de l’aCiT
Une conférence avait été initialement organisée à l’initiative du Rabbin Weill, qui
souhaitait traiter le sujet en écho à l’actualité, et elle a été prolongée en table ronde,
avec la participation d’un juriste, l’avocat
Eric Zerbib, d’un médecin, Liliane Layani,
présidente de l’association Rambam Médecins, et d’un modérateur lui-même juriste, Gérald Bénarous.
Devant un public nombreux, chacun est
interbvenu dans son domaine, Liliane a
rappelé la définition de la mort, “mort cérébrale”, elle a également dressé un tableau
de ce qui est pratiqué dans d’autres pays
sur ce sujet, comme en Espagne.
Eric Zerbib a dressé l’historique juridique
de cette notion sur un demi siècle, mettant
en avant l’importance des dispositions de
la loi Caillavet de 1976 pour faciliter le
don d’organes qui est un besoin reconnu
dans notre société.
Le rabbin Weill a rappelé les termes de la
loi halakhique. Contrairement à l’idée reçue, il n’y a pas d’interdiction totale. Il est
au contraire autorisé, sous réserve du respect des commandements quant à l’intégrité physique du corps humain, de donner
un organe quand il s’agit de prolonger la
vie, mais uniquement de personne à personne. La notion de banque d’organes est
donc incompatible avec nos lois, car il n’y
a pas un but direct vers une personne définie.
Le débat s’est prolongé dans une salle Jérusalem très remplie, sur la notion de permission et d’interdiction, la question du
don d’organe d’un homme vers une femme,
d’une personne religieuse vers une personne non religieuse, etc…
Devant l’intérêt manifeste de la salle,
l’ACIT a promis de réitérer des tables
rondes et débats sur des thèmes sociétaux…
PL
avivmag n°208 avril 2016
17
anniversaire
les sourires du cœur
19 MarS 2012
19 MarS 2017 :
5 aNS aPrèS, DaNS
l’ENCEiNTE DE
l’ÉCOlE …
P
our la première fois depuis l’innommable, Yaacov Monsonégo
et son épouse Yaffa ont trouvé
la force et le courage d’ouvrir les portes
de l’Ecole Ohr Torah pour le cinquième
anniversaire de l’attentat du 19 mars
2012. Une cérémonie organisée par le
CRIF en deux temps. Dans un premier
temps, en présence du ministre de l’intérieur Bruno Leroux, des
représentants des autorités politiques et
des fidèles de la communauté, un moment de recueillement dans les Jardins
de l’Ecole avec l’inauguration d’une
œuvre monumentale conçue et offerte
à l’école Charles Stratos. L’artiste
contemporain, très touché par le drame
de l’école juive de Toulouse a voulu signifier son émotion en sculptant un
jets et animaux. Nous avons terminé
notre rencontre autour de bonbons,
gâteaux et bonne humeur.
DES FêTES
JOYEUSES avEC
lES SOUrirES DU
CœUr...
Franck Touboul, le président du CRIF
Toulouse Midi-Pyrénées
« arbre de vie » à la mémoire des quatre
victimes. Dans une émotion toujours à
vif, El Malé Hahamim a été chantée par
le Rav Yoseph Matusof, avant qu’une
chanson à la mémoire de victimes ne
soit diffusée dans la cour de l’école. La
Yaacov Monsonego, le directeur de
l’école Ohr Torah
ficultés financières subies par l’école, il
a insisté sur la force et le soutien apportés par les élèves, sur la confiance sans
faille des parents et surtout sur la présence de ses équipes qui font tourner
l’école au quotidien. M. Sandler s’est
Bruno Le Roux, ministre de l’intérieur
publique n’oublie pas. Elle se souvient de ses
enfants emportés dans la nuit du terrorisme
à Toulouse et à Montauban » a réaffirmé
que la place des Juifs en France est fondamentale
et
qu’ils
sont
malheureusement les sentinelles de
La prise en charge et l’intégration des
jeunes en situation de handicap est
une priorité pour le FSJU.
Dimanche 12 février, nous nous
sommes retrouvés dans une ambiance conviviale pour célébrer Tou
Bishvat. Nous étions tous réunis autour d’une fondue au chocolat afin
d’y tremper nos brochettes composées de pommes, clémentines,
bananes… et Chamallow pour les
plus gourmands.
Un mois plus tard, pour fêter Pourim
nous avons passé une très belle
Avec le beau temps qui arrive nous
aimerions sortir comme l’an dernier
où nous avons passé une excellente
journée dans un centre équestre ou
encore au zoo de Plaisance. Cette
année nous voulons renouveler nos
activités et nous rencontrer en semaine et plus souvent car c’est
toujours un bonheur de voir le sourire s’afficher sur nos jeunes après
nos moments chaleureux.
après-midi tous ensemble. Clown,
princesse, danseuses étaient au rendez-vous. Nous avons assisté à la
lecture de quelques versets de la Méguila d’Esther ainsi qu’un petit rappel
sur le sens de la fête.
Puis nous avons eu droit à un spectacle époustouflant par Rémi Ladoré
un magicien, qui a su bluffé toute l’assemblée, notamment pour son
exercice de mentalisme et pour avoir
fait apparaître et disparaître des ob-
Julie Akouka
l’Union des Étudiants
Le camarades de Myriam, aujourd’hui en classe de 4e, ont chanté sa chanson préférée
Charles Stratos avec Yaacov Monsonego
devant la statue qu’il a conçue et offerte
18
avivmag n°208
Rectrice Hélène Bernard, soulignant le
courage des Monsonégo d’avoir continué à diriger leur école, a rappelé avec
force la place de l’éducation et de la
transmission des valeurs dont l’école est
le vecteur principal.
Puis, dans l’enceinte du gymnase de
l’école, autour de la famille Monsonégo,
des père de Jonathan Sandler, d’Eva
Sandler et d’Abel Chenouf, le président
du CRIF Franck Touboul, a exprimé
avec une grande émotion cet acte qui a
brisé la vie et l’insouciance de l’école
dont il fut l’élève. «On ne doit pas nommer
ceux qui ont enlevé des vies » a-t-il affirmé,
revenant sur le traitement du terrorisme
qui évoque les attentats par le nom de
leurs protagonistes. Avec beaucoup de
courage, face à une assemblée émue et
admirative, Yaacov Monsonégo a dit la
force qu’ils trouvent avec son épouse
dans la gestion de l’école, et qui leur
évite l’effondrement. Soulignant les dif-
exprimé à son tour et a relaté la trajectoire de son fils Jonathan, liée à la vie
de l’école. Les camarades de classe de
cette République. « Vous serez toujours
protégés ! » a-t-il réaffirmé.
A 12h30, peu après les cérémonies qui
De g. à d. Francis Kalifat, Franck Touboul, Yves Bounan, Jean-Luc Moudenc, Georges Méric,
Victor Alloul, Samuel Sandler, Yaacov Monsonego, Bruno Le Roux, Pascal Maillos, Carole Delga
Myriam ont entonné un chant à sa mémoire, avant de donner la parole aux
élèves de quatrième et de première qui
ont écrit des textes poignants à la mémoire des victimes.
Enfin, le ministre de l’intérieur Bruno
Le Roux rappelant « Comme vous, la Ré-
se sont déroulées à l’école, la municipalité, en présence des autorités locales et
du ministre de l’intérieur, a réuni les
toulousains au Square Charles de
Gaulle pour déposer une gerbe et respecter une minute de silence.
l’UEJF
TOUlOUSE :
UN PaCK PlEiN
D’allaNT, aCTiF,
SOliDairE ET
aCCUEillaNT
Le Domaine
demois
Montjoie
uelques
déjà sea
Q
sont écoulés entre le
lancement de l’UEJF
Toulouse et le début du mois de
Nissan.
à de nombreuses reprises, en
cette première partie de l’année,
les étudiants de Toulouse se
sont réunis et ont travaillé avec
l’ensemble des associations
Toulousaines.
Pour exemple, nous nous
sommes retrouvés dernièrement lors d’un shabbat plein à
Orh Torah avec le Lev Tahor.
70 étudiants étaient réunis dans
une ambiance folle ! Nous
avons aussi organisé un cours
de cuisine avec Céline Mar-
LORS DE LA CONVENTION NATIONALE à MARSEILLE
ciano et des participantes bluffées par l’atelier.
Des activités sportives, et notre
« Shabbat Student Tour » se
poursuivent, nous accueillons
une quinzaine d’étudiants à
chaque rendez-vous.
Nombreux et variés sont nos
projets à venir.
SavE THE DaTE :
Le mardi 18 avril à 22h30, nous
comptons sur vous pour la traditionnelle « Mimounight ».
Nous remercions l’ensemble
des représentants communautaires pour leur immense
soutien dans l’organisation de
chacun de nos évènements ainsi
que nos étudiants qui nous suivent et nous soutiennent.
Laura Layani
Yaël Rueff-Salama
avivmag n°208 avril 2016
19
Portrait
7 qUESTiONS
à… MaUriCE
BENlOlO
,
Mémoire
Exactement, et c’étaient les meilleures années. Bien
entendu, j’ai appris à travailler, j’ai appris les rapports
entre les gens qui vivent ensemble, et puis j’ai continué
à vivre là bas après l’armée, et enfin nous avons décidé
de partir.
Tu sens un grosse différence entre ta première
alya et celle-ci ?
Oui, à 18 ans l’Alya c’était seulement Israël. Le
reste n’avait aucune importance. On voulait vivre
là bas, on voulait travailler là bas. Il y avait un sionisme ancré en moi qui faisait que tout le reste
Maurice entouré par sa famille
raPiDO
• 1956 - Naissance à Casablanca
(dans une famille de deux enfants)
• 1967 - arrive à Marseille, suit ses
études au collège Pierre Puget
• 1975 - Maurice s’installe au
Kibboutz Beth Kechet près de
Tibériade
• 1980 - Mariage avec Yacoth,
pericultrice qui lui donnera 3 enfants
• 1993 - Crée son imprimerie à
Toulouse, sous le nom de Graphitti,
qui imprime entre autres, aviv
Magazine
• 2016 - Cession à 4 repreneurs
décidés à continuer sa tâche.
Je m’appelle Maurice Benlolo, j’ai 60 ans, je suis arrivé à Toulouse en 83 après avoir vécu en Israël une
dizaine d’années. Ici, j’ai travaillé en tant que salarié
dans une imprimerie pendant 7 ans, puis j’ai créé ma
propre imprimerie, il y a plus de 25 ans.
quel était le motif qui t’avait fait t’installer en
israël ?
Je faisais partie du Dror de Marseille, et à 18 ans j’ai
eu envie de faire mon Alya, j’ai fait l’expérience du
kibboutz et j’y suis resté pendant presque dix ans, je
me suis marié là bas, nous avons eu une petite fille, et
avons décidé de revenir pour voir comment était la
vie en France, et nous y sommes restés !
C’est à dire que ta jeunesse, le moment où l’on fait
les premières expériences, où l’on se construit, tu
l’as passé en israël, dans un kibboutz ?
20
aviv mag n°201
quand l’hôtel Crowne Plaza cachait Juifs et résistants
Depuis longtemps Maurice Benlolo est l’imprimeur de la communauté à Toulouse. Qui n’a
pas fait appel à ses services pour un faire part de mariage ou de bar-mitsva, ou encore
pour une plaquette ou de la papeterie administrative ? PORTRAIT
quelles étaient les conditions de vie au kibboutz ? m’importait peu. Pendant toutes ces années, j’ai apUn kibboutz, c’est la vie en communauté. On travaille, précié chaque jour, je n’ai aucun regret. Aumais on n’est pas rémunéré pour le travail que l’on jourd’hui, c’est une Alya différente, c’est une alya
fait. Chacun a sa tâche du kibboutz : travailler dans réfléchie, préparée minutieusement, parce quand
les champs, travailler à la cuisine ou dans une usine, on revient en Israël après 30 ans, on se prépare à y
beaucoup de kibboutsim ont une usine. On mange rester jusqu’à la fin de nos jours.
ensemble, on vit ensemble, c’est comme un petit village, chacun a sa petite maison. Les enfants sont édu- que penses-tu de la vague d’alya qu’on a connu
qués ensemble, c’est à dire que dès l’âge de six mois en 2014 et en 2015 ?
on les met dans une betinokot, une garderie d’enfant, Elle est légitime. On a bien senti qu’en France il y
et ils dorment avec les autres enfants
avait un vent de terrorisme, mais
jusqu’à l’âge de dix-sept, dix-huit ans. L’imprimerie Graphitti je pense que pour certains elle a été
est reprise
Aujourd’hui si je devais refaire, je refeun petit peu précipitée. Une Alya
par 4 associés :
rais exactement la même chose. Seulec’est très difficile. On n’a pas la
Franck Baudry,
ment aujourd’hui, les kibboutzim ne vimême vie qu’en France. Beaucoup
Anthony Baudry,
vent plus de la même manière, ils ont
de gens ont cru à tort qu’ils avaient
Emmanuel Calla
plus de mal à rassembler des gens. Donc et Alexandre Tournadre, leur place là bas.
un kibboutz devient comme un village,
tous originaires
chacun est indépendant, chacun a sa
Tu te sens plus proche de la culde la Corrèze,
très dynamiques
maison, paie son électricité, son eau et
ture française, (cinéma, théâtre,
et motivés.
son loyer.
littérature), par rapport à ce qui
Leur volonté est de
se passe en israël, ou est-ce pour
après 25 ans d’expérience comme chef continuer le travail de toi comparable ?
Maurice dans les mêmes
d’entreprise, avec une imprimerie qui
Ce n’est pas comparable, j’ai une
conditions et avec la
travaille pour l’industrie, le commerce, même bonne humeur ! culture française, je lis en français,
et pour la communauté, quel est ton
je réfléchis en français, je compte
Contactez les :
projet ?
en français, mais j’ai un cœur is05 62 89 11 22
L’imprimerie, je l’ai vendue récemment.
raélien,il y a une vibration dans cerJ’y travaille en accompagnement pendant encore six tains moments, quand on voit des soldats, quand
mois, et après cette transition je serai donc libéré. on entend des chansons israéliennes… ce cœur là,
Dans la mesure où nous avons trois enfants et cinq je ne le retrouve pas en France, je ne le retrouve
petits enfants qui vivent en Israël… Après la vente, qu’en Israël.
après le temps nécessaire pour se mettre en place,
pour se préparer, nous ferons notre Alya, plus préciPropos recueillis par Pierre Lasry
sément à Jérusalem.
lE rÉCiT DE Clara GOlDFarB
“
J
e m'appelle Clara Goldfarb, je suis retraitée du
commerce. Toute ma famille (Samet et Werber) était à
Toulouse avant la guerre.
Goldfarb est le nom de mon
époux.
Quelle est cette association qui se
réunit tous les mois dans les locaux de l'hôtel « Crowne
Plaza » ?
C'est une association qui existe
depuis des « lustres » qui s'occupe de la mémoire des
déportés. Tout le monde peut y
adhérer.
Pourquoi ce lieu ?
Il y a une histoire. C'était l'hôtel, sous l'occupation, qui avait
caché des résistants.et des
Juifs. Les propriétaires, qui
s'appellent Monsieur et Madame Mongelard, ont été
déportés. Monsieur Mongelard
est mort à Auschwitz, sa dame
est revenue après la libération.
Nous nous réunissons tous les
mois et à chaque fois, nous parlons de tout ce qui concerne la
déportation, la mémoire, nous
allons dans les lycées. J'ai subi
la Shoah, étant petite, je transmets ce qui se passait pendant
la guerre. Nous avons des intervenants qui viennent.Rachel
Roizes (Mémoire des Enfants
Juifs Déportés) fait partie de
cette association.
Propos recueillis par Pierre Lasry
Clara Goldfarb
Actuellement la présidente de
cette association s'appelle madame
Durel-Montgelard
(photo ci-contre), c'est la petite
fille de ces propriétaires qui ont
tenu cet hôtel pendant la
guerre.
Actuellement, quel est le rythme
des réunions et que s’y passe-til ?
Dorlayne Mongelard
L’”Hôtel de Paris” actuellement
Crowne Plaza situé place du
Capitole, fut pendant la guerre
1939-45 un haut lieu de Résistance pour les aviateurs étrangers belges, anglais,américains,
et pour les familles juives.
Les Mongelard en étaient les
propriétaires.
Le 20 février 1943, ils sont arrêtés sur dénonciation, emprisonnés et déportés vers le camp de
Nordhausen Buchenwald.
Monsieur Mongelard mourra en
mars 1945 à Bergen Belsen où
est également morte la propre
grand mère de Clara, déportée
de Pologne. Madame Mongelard
a survécu.
l’histoire de la communauté de Toulouse mise en film ?
MONiqUE liSE COHEN l’a FaiT !
Historienne
et
philosophe,
Monique Lise Cohen a travaillé sur
l’histoire des communautés juives
de Toulouse, et a réalisé plusieurs
ouvrages de qualité sur ce sujet qui
l’occupe depuis toujours et grâce à
l’enseignement d’Elie Szapiro.
Il s’agit aujourd’hui d’une autre ambition puisqu’elle a souhaité avec le
concours de Clément Burali, JeanVincent Chou, et d’autres, réaliser
une véritable œuvre cinématogra-
phique permettant de montrer les
différentes composantes de cette
communauté si riche et si complexe
en l’explorant depuis deux millénaires.
Le première projection du film qui
est produit par la Mairie de Toulouse a eu lieu en début d’année à
l’Espace du Judaïsme en présence
d’un parterre attentif et enthousiaste.
PL
avivmag n°208 avril 2016
21
Les associations
acit31.com
les associations
lE SiTE WEB DE l’aCiT
l’aCiT
CriF
Un moment fort
Hannouca… le 25 décembre !
2012-2017,
cinq ans de terrorisme en France !
T
out a commencé en France il y a
cinq ans, par cet acte ignoble qui a
marqué à jamais notre communauté
et qui a eu des répercussions sur nos vies.
Ce séisme a provoqué des changements importants dans notre communauté
notamment dans le domaine de la sécurité
où nous sommes accompagnés par les pouvoirs publics. J'en profite pour remercier
tous ceux et celles qui tous les jours nous
permettent d'exercer notre religion dans les
meilleures conditions.
H
abituellement pour le Hanoucca des enfants,
l’ACIT privatise deux
grandes salles de cinéma et le dernier
film de Walt Disney y est projeté.
Les enfants accompagnés de leurs
parents et familles viennent remplir
les salles obscures. En cette année
particulière, il n’a échappé à personne que Noël et Hanoucca
tombent à la même date, la donne a
été différente et a donné lieu à un
moment de plaisir tout particulier.
Dimanche 25 décembre, à partir de
14 heures, c’est à l’Espace du Judaïsme que s’est déroulée la fête des
enfants avec de nombreuses animations variées (maquillage, structure
gonflable, sculpture de ballons) en
première partie d’après-midi, suivi
dans une salle Jérusalem comble
d’un magnifique spectacle musical
qui a plongé petits et grands dans le
monde féérique de Disney. Puis, un
grand choix de cadeaux s’offrait aux
enfants avant de procéder à l’allumage de la seconde bougie de
Hanoucca. Après avoir dégusté les
traditionnels beignets, les enfants
sont repartis des rêves plein la tête et
les grands après un agréable moment
de retrouvailles.
Un grand moment de convivialité
communautaire où tout le monde a
pu partager quelques heures entre
amis et en famille. Yaêl Rueff Salama
22
avivmag n°208
ClUB DE l’aMiTiÉ
œuvrons au quotidien pour lutter contre
l'antisémitisme mais aussi contre les amalgames, nous renforçons le dialogue
inter-confessionnel, nous ouvrons nos synagogues au public …
Mais ne nous leurrons pas ! La vigilance
est notre maitre mot. L’antisémitisme, latent et sournois, n’est jamais très loin. Ce
balancier inter-religions est insupportable
nous avons tous noté cette corrélation par
le vote absurde de l’ONU ne reconnaissant
pas le rattachement du Mont du Temple à
l’Etat d’Israël.
YFS
en émotion sous la
Souccah !
Zelman donnant son récit de Souccot
C
omme chaque année, le jeudi 20 octobre dernier, le Club de l’Amitié a célébré Souccot dans la Souccah de
l’EDJ. Fêter Souccot, pour le Club, c’est non
seulement participer au rituel attaché à cette
fête mais c’est aussi le plaisir de se retrouver
entre amis après la longue coupure de l’été.
La température extérieure était clémente, le
soleil éclatant et la souccah pleine de monde.
Mais c’est Zelman Chein et sa grande sœur
Haya Mouchka qui ont assuré la réussite de
cet événement par leur présence.
Salomon Attia, Yves Bounan, Franck Touboul, F.rancis Khalifa (président national du CRIF),
Robert Ejnes (directeur exécutif CRIF national)
Depuis cinq ans la stabilité de notre société
est fragilisée par une accélération de la
montée du fondamentalisme islamique, du
communautarisme et du populisme. J'en
veux pour preuve cette montée accrue des
attentats, le repli britannique exprimé avec
le Breaksit, l’élection inattendue de Donald
Trump ou bien encore l’élection de
Y. T. Erdogan qui ouvre la voie de tous les
fantasmes nationalistes.
Dans ce contexte difficile, nombre de nos
co-religionnaires ont pris le chemin d’Israël
pour s’y installer avec leurs familles et refaire leur vie.
s Le rabbin Weill a fêté dignement la fête des
fruits et des arbres
Notre devoir est de continuer à nous battre
pour maintenir les valeurs de liberté. Nous
Soyons vigilants ! Gardons sans cesse un
œil ouvert, attentif et réactif à la mutation
de notre société. Le mouvement du BDS
toujours prompt à faire entendre sa voix
continue de manifester son idéologie malveillante.
Le 19 mars 2017, cinq ans après la manifestation inégalée en France jusque-là du
terrorisme islamiste, nous nous sommes recueillis autour de la famille de Yaacov
Monsonégo à Ohr Torah. Pour la première
fois depuis cette terrible journée, le directeur de l’école a rouvert ses portes …
Zelman, après avoir permis à tous de faire la
prière sur le Loulav, a raconté une histoire
symbolique de Souccot avec un sérieux et un
si réel talent de conteur que l’assemblée est
restée sous le charme très longtemps après…
Je suis sûre qu’un bel avenir lui est réservé.
L’après-midi a pris fin après la dégustation du
traditionnel et toujours délicieux goûter de fête
et la perspective agréable de reprise des activités.
Micheline Pinhas
avivmag n°208 avril 2016
23
Le CASIT
dans des
locaux
tout neufs !
rÉaCTiONS
les associations
les associations
CaSiT
la lOGE BNai B’riTH
mouvoir les différents comités d'action
sociale. Il est une entité tutélaire du
CASIT et lui apporte des subsides,
mais ce n'est pas la seule aide, le
FSJU est signataire de conventions
avec la direction générale de la coordination sociale au plan national. Ceci
apporte aux différents comités d'Action Sociale tel que le CASIT des partenaires privilégiés avec les interlocuteurs des pouvoirs publics.”
trer le camion à l’intérieur de la cour
pour qu’il nous livre devant la porte.
En haut, nous avons l’accueil, ouvert
au public deux fois par semaine. Il
m’arrive aussi de servir à la boutique
quand il manque quelqu’un. En bas,
ce sont les réserves et le stock. Nous
avons de grands frigos, c’est beaucoup
plus spacieux, et un monte-charge
qui facilite le travail.
Une partie de l’équipe du Casit autour de sa présidente Chantal Cohen-Salmon
POUr YvaN lÉvY, PrÉSiDENT DU FSJU rÉGiONal :
“La vie s'écoule,, chacun fait son travail avec ses joies, ses difficultés quotidiennes et puis, il y a des circonstances heureuses comme une
naissance, une barmitsva, et celle-ci
en est une. Elle symbolise la constance
dans l'effort et la reconnaissance des
mérites de cet effort. Et des nouveaux
locaux, très sympathiques et visiblement très adaptés à la fonction à laquelle on les destine.
NiCOlE GaUCHE ,
UNE BÉNÉvOlE DU CaSiT :
“ Je suis chargée d’aller à la banque
alimentaire pour choisir les denrées
que je ramène au CASIT.
Souvent, elle sont déjà commandées
par téléphone suivant les besoins. Il
faut trier, faire attention aux dates de
péremption pour avoir des denrées durables, choisir les fruits car ils peuvent
être abîmés. Nous veillons à fournir
de bonnes choses. Nous avons des livreurs et un camion réfrigéré qui nous
Combien de temps consacres-tu
au CaSiT et quel est ton métier
habituel ?
Cela dure environ deux heures par semaine. Mon métier était pharmacienne.”
CHaNTal COHEN-SalMON,
PrÉSiDENTE DU CaSiT :
“ Les locaux de la rue d’Orléans étant
devenus obsolètes, dégradés et nécessitant une rénovation très importante,
nous avons choisi l’option de déména-
la problématique. Le lieu n’est qu’un
outil de l’action sociale qui revêt différentes formes pour aider les gens qui
sont en précarité. Cela s’adresse à différents publics : les enfants, les familles « normales », monoparentales,
recomposées, les personnes âgées, les
personnes isolées ... cela concerne des
problématiques différentes : le logement, l’éducatif, l’alimentaire, les
dettes vis à vis de l’énergie et du logement … Nous avons un champ d’action très large et une population infinie
qui peut solliciter l’action du CASIT.
ici, nous sommes dans une boutique avec des produits défiant
toute concurrence. Comment
sont fixés les prix ?
Il y a une règle. La boutique sociale
est une épicerie dans laquelle certaines
personnes peuvent venir s’achalander.
Tout le monde n’est pas autorisé à venir se servir. On ne peut pas ouvrir la
boutique à toute la communauté. On
passe déjà par le portillon de l’assistante sociale. Un dossier est établi selon des critères financiers et sociaux.
Les personnes peuvent ensuite accéder
à la boutique selon la nature des besoins une fois par semaine ou une fois
par mois avec des durées de fréquentation qui vont de trois mois à plusieurs
années pour pouvoir se ravitailler en
produits. Nous avons principalement
des produits alimentaires cacher mais
également des produits d’hygiène, de
droguerie … Les personnes ne payent
que 10 à 30 % du prix réel des produits
distribués.
Combien de personnes environ
viennent régulièrement à la boutique ?
La boutique est ouverte deux aprèsmidis par semaine. Cela suppose une
logistique importante surtout avec des
denrées alimentaires périssables. La
capacité d’accueil est de 40 rendez-vous
sur ces deux après-midis accueillis par
des bénévoles.”
Propos recueillis par Pierre Lasry
quel est le rôle du Fond Social
par rapport au CaSiT ?
Ces comités sont des associations locales de compétences et de direction locales. Tout ceci est contenu dans l'étoile
du Fond Social qui vient aider, pro24
avivmag n°208
accompagnent. Ensuite on ramène tout
au CASIT et on le range.
Peux-tu nous décrire ces nouveaux locaux et les avantages
qu’ils présentent ?
Ils sont bien plus grands. On peut ren-
ger et nous avons trouvé des locaux
totalement adaptés à notre activité.
qui fait appel au CaSiT ?
Tous ceux qui sont en difficulté sociale
peuvent pousser la porte du CASIT
pour trouver de l’aide. Cette aide peut
être différemment mise en action selon
Décryptage de “la loge” avec Jean-Claude NABET
L
E B'NAI B'RITH , («
Les Fils de l'Alliance » en
hébreu) est la plus an-
cienne organisation juive toujours
en activité dans le monde.
Elle a été fondée à Philadelphie en
1843 par douze Juifs d'origine allemande, qui voulaient créer un
système d'entraide pour les Juifs
arrivant aux Etats Unis, lesquels
devaient faire face à des conditions
difficiles. Ils souhaitaient à l'origine
entrer dans une loge maçonnique,
mais ils furent refusés en raison de
leur appartenance à la religion
juive !
La première action concrète fut la
création d'une police d'assurance
attribuée aux membres permettant
à leurs veuves de recevoir une petite
rente, et à leurs enfants d'obtenir
une bourse d'études. C'est à partir
de cette notion d'aide humanitaire
qu'un système de Loges se développa aux USA, puis essaima dans
le monde entier.
L'organisation qui a affirmé très tôt
l'unité du peuple juif est engagée
dans une grande variété de services
communautaires et d'activités de
soutien. Le B'nai B'Brith, qui agit
en tant qu'ONG, est présent à
l'ONU, l'UNESCO et au Conseil
de l'Europe.
L'organisation est exclusivement
réservée aux Juifs de toute tendance et comprend plusieurs centaines de milliers de membres répartis dans une cinquantaine de
pays. Ses principaux objectifs
concernent :
- la lutte contre l'antisémitisme,
- la défense d'Israël,
- la défense des droits de l'homme,
- la fraternité et l'action sociale vers
les plus démunis, le soutien de la
veuve et de l'orphelin,
- la lutte contre l'enseignement de
la haine,
- le maintien de la mémoire de l'holocauste.
à la fin des années 80, le B'nai
B'rith milita pour l'adoption de la
Loi visant à la condamnation de
toute publication et de tout discours
discriminatoire de caractère racial
ou antisémite, ainsi qu'une condamnation sévère de toute négation de
la shoah.
Une Loi reprenant ces points fut
adoptée le 13 juillet 1990, il s'agit
de la Loi Gayssot.
Le B'NAI B'BRITH est-il une organisation Franc-Maçonne ?
J-C. N : Bien que calquée sur les
organisations de Franc-Maçonnerie, le B'nai B'rith n'est pas considéré comme telle par les 3 plus
grandes obédiences françaises.
Néanmoins les principaux points
communs avec la franc-maçonnerie
sont les suivants :
- Cooptation pour être membre,
- Les appellations communes au B'nai
B'rith et à la Franc-maçonnerie : «Loge»,
«Tenue» et «frère» sont respectivement
synonymes «d'Association», de «Réunion» et de «Membre».
- La présence d'un rituel, lors de chaque
tenue,
- Le secret des débats
- Les buts humanitaires, philosophiques
et d'entraide poursuivis.
A l'inverse, les principales différences entre le B'nai B'rith et la
Franc-Maçonnerie sont les suivantes :
- Le B'nai B'rith est réservé aux personnes de confession juive,
- Il n'y a pas d'initiation pour ses membres, ni de grades, ni de temples
- Concernant le secret des débats, ce ne
sont pas tellement les thèmes abordés qui
sont véritablement tenus secrets, mais
surtout le nom des intervenants, ce qui
permet à chaque « frère » de s'exprimer
en toute liberté, en étant certain que ses
propos ne seront pas dévoilés.
Quelle est en bref l'histoire de cette
Loge et pourquoi a-t-elle été aussi
discrète au cours de ces dernières années ?
La Loge Maïmonide de Toulouse
est créée le 17 Octobre 1967, juste
après la guerre des 6 jours, elle
comprend à ses débuts 27 membres. J'ai eu le plaisir d'être l'un de
ses membres fondateurs.
Elle connaîtra son apogée en 1975,
avec 42 membres et sera alors la
vivement aux côtés d'autres organisations comme le CRIF, et interpeller, par tous les moyens en notre
possession le monde politique, les
médias et l'ensemble des décideurs.
Quelles sont vos ressources ?
Comme toute organisation, la Loge
perçoit les cotisations de ses membres et elle dispose du bien immobilier légué par M. Wildenstein.
L'intégralité de ses revenus, hormis
quelques dépenses de fonctionnement nécessaires, sont redistribués
à des associations caritatives.
Le Docteur Jean-Claude Nabet
principale organisation juive de
Toulouse.
Je dois ici rappeler la mémoire de
notre regretté ami Jean Wildenstein, lui aussi membre fondateur ;
le leg qu'il a fait à notre Loge en
1999 a permis de poursuivre nos
objectifs tout au long de ces années :
Bienfaisance, Amour fraternel, Harmonie, et Amour d'Israël et du Judaïsme.
La Loge perdra peu à peu de son
de son audience, notamment en raison du dynamisme de la Communauté de Toulouse qui a favorisé la
création de nombreuses Associations juives.
La loge ne sera pas restée inactive,
puisqu'elle aura notamment invité
des conférenciers de renom, organisé des concerts, reçu des enfants
israéliens défavorisés de Tsedek, organisé des animations pour nos aînés de Rambam et participé à des
actions sociales ainsi qu'à la préservation de la mémoire.
Son fonctionnement très souple lui
permet, en toute sérénité, de dégager des points de vue sur l'actualité,
la défense du Judaïsme et d'Israël.
Aujourd'hui, face aux nombreux
défis qui nous menacent, nous, organisation apolitique, devons réagir
Comment faire partie de la Loge ?
S'agissant d'un système de cooptation, il convient d'être parrainé par
deux membres. Une lettre de candidature et de motivation, dans laquelle doit figurer l'engagement du
candidat au profit du Judaïsme et
d'Israël, est à transmettre à :
M. le Président de la Loge Maïmonide du B'nai B'rith, 2 Place Riquet
31000 TOULOUSE.
La candidature fait ensuite l'objet,
en tenue, d'un vote qui doit être
unanime.
Quelles sont vos prochaines actions ?
2017 est l'année du cinquantenaire
de la création de la Loge et nous
comptons réaliser une opération
d'envergure lors de l’anniversaire
de sa fondation, le 17 octobre prochain.
Nous envisageons de convier un
conférencier de très grande qualité,
dont les prises de position en faveur
du judaïsme et d'Israël sont tout à
fait pertinentes et remarquables.
Par ailleurs, nous espérons également pouvoir entendre des personnalités lors de manifestations à caractère plus festifs, sans perdre de
vue, bien entendu nos actions à caractère humanitaire et social.
Enfin, nous allons nous rapprocher
de la jeunesse et notamment du
BBYO, les aider dans leurs projets,
et tenter de constituer la « relève »
de notre loge pour les années à venir.
avivmag n°208 avril 2016
25
NOUvEaU
les associations
acit31.com
lE SiTE WEB DE l’aCiT
l’EDJ
What’s news
du côté de
l’EDJ ?
Soirée du 31 décembre
Après une longue réflexion quant
à la faisabilité d'une telle soirée
Motse chabbat ; suite à de nombreux
appels ; l'équipe de l'EDJ a décidé
en dernière minute d'organiser
cette année encore la soirée du 31
décembre dans ses lieux !!
Et c'est avec un immense plaisir
que nous avons accueilli plus de
150 personnes prêtes à faire la
fête !!
Ce programme a attiré de nouvelles personnes ; de plus en plus
de jeunes trentenaires ont fait la
fête avec nous cette année.
Au programme : assiettes variées
et délicieuses préparées par Mar-
tine et Samy Azoulay ; un service
assuré par des bénévoles et au final... un esprit de famille et une
chaleur particulière cette année !!
Mika Music a assuré l'animation
et nous a régalés jusqu'à 3 h du
matin !!
Comme chaque année, les enfants
étaient gardés par des nounous au
rez-de-chaussée du bâtiment avec
leur propre soirée et leur propre
buffet. Une magnifique soirée...
que nous avions hésité à organiser... mais à tort car nous avons
passé à l’unanimité un excellent
moment !!
•••••
Tournois de belote et de
coinche
Tous les mois l’EDJ organise dans
l’espace Kafet des tournois.
Une équipe de 20 passionnés et
chevronnés se retrouvent pour passer une soirée de jeu intense et
sympa, autour d’une belotte ou
d’une belotte coinchée. (Photo cidessous)
Entre rires et « prises de bec
ludiques », la bonne ambiance est
garantie !
Le prochain rendez-vous sera fixé
très rapidement.
Si vous faites partie de ces joueurs
férus de tournois ou si vous avez
simplement envie de passer un bon
moment, contactez Katia Nakache
au 05.62.73.45.65
HÉBraïCa JEUNESSE
Thés dansants
Les après-midis dansants ont repris
à l’EDJ !! Au menu : danses orientales, danses de salon, danses latines ou encore musiques des années 80, autour d’un bon goûter
(avec gâteaux, thé, café et surtout
beaucoup de convivialité !)
Pour encadrer ce rendez-vous
mensuel, un dimanche par mois
des bénévoles de la communauté
se sont associés à l’équipe et assurent l’encadrement et la logistique
de ces après-midis !
Un bon prétexte pour se retrouver
entre amis !!!
•••••
Hébraica
Jeunesse :
de nouveaux
projets…
avivmag n°208
Evidemment, nous restons présents lors des vacances scolaires pour les activités à
l’EDJ.
Les dernières en date : février
avec pour thème Le Spectacle.
Nos comédiens ont pu découvrir l’univers du cirque, de la
danse israélienne, spectacle de
clowns, magie, et sculpture de
Les prochaines vacances arrivent, nous préparons deux jours
d’activités intenses, avec des
animations sur le thème de Pessah et une grande journée au
Croco Park.
Nous sommes toujours présents
le dimanche pour organiser l’anniversaire de votre enfant à
l’EDJ, et si vous recherchez des
Save the date
Un grand loto parents-enfants sera
organisé par l’EDJ et Hébraïca
Jeunesse dimanche 23 avril 2017
de 15h00 à 18h00. Au menu des
lots : électroménager – bons
d’achat – vêtements – décoration
– soins beauté – accessoires – vaisselle – hifi – nuits d’hôtels – entrées
pour des parcs d’attraction et encore plein de surprise.
On vous attend nombreux !
Katia Nakache
Après une première soirée
Conte en Pyjama réussie en
partenariat avec Hébraica,
nous avons décidé de lancer ce
concept en Avril lors d’une
après midi, sous le signe des
histoires et aventures en tout
genre. Le principe : les enfants
viennent accompagnés à l’EDJ
sans oublier Doudou, pour
écouter des récits contés par
un professionnel. A la fin, ils
peuvent déguster un bon goûter (les accompagnateurs
aussi…) le tout dans une ambiance chaleureuse et décontractée.
26
Pour la rentrée 2017, nous lancerons des animations le mercredi après-midi à l’EDJ.
Comme les vacances mais pendant la semaine… Au programme : des grands jeux, des
activités manuelles, sportives,
culinaires et autres ateliers.
Nous aimerions également lancer des activités parents-en-
le point de vue d’une animatrice
Hébraïca Jeunesse a organisé des activités à
L’EDJ pour la période des vacances scolaires.
Durant ces quelques jours j’ai été animatrice pour
m’occuper des enfants. Nous avons fait plusieurs
animations, tel que des travaux manuels, des activités culinaires, des grands jeux… Nous sommes
allés voir le « Le Petit Prince », un spectacle de
marionnettes au Théâtre de la Violette et deux
incroyables clowns sont venus faire rire, maquiller
et gâter les enfants de belles sculptures de ballons.
Tout au long de la semaine les enfants ont mis en
place, à l’aide de leurs animatrices et de Dominique Riva, un joli spectacle pour leurs parents.
fants sous des thèmes différents : cuisine, couture,
création d’accessoires, sorties,
etc.
Tous cela dans le respect des traditions, avec
danses et chants israéliens. De plus, ils faisaient
chaque matin la Tefila tous ensemble.
Nous avons pu mesurer l’appréciation par leur
enthousiasme matinal ainsi que leur regret à la
fin de la semaine. En tant qu’animatrice, j’ai aussi
beaucoup apprécié la bonne humeur des enfants
et leur application dans toutes les activités proposées. C’est une expérience que je conseille vraiment. En effet, cette approche avec les enfants
est très enrichissante tant au niveau professionnel
que personnel. Je tiens enfin à féliciter Julie pour
cette organisation très réussie.
Anaïs Delassus
ballons … et pour le grand final, ils nous ont offert une magnifique représentation de
danse et d’acrobaties.
nounous le soir ou en journée
n’hésitez pas à nous contacter
au 05 62 73 45 26.
Julie Akouka
avivmag n°208 avril 2016
27
NOUvEaU
les associations
acit31.com
lE SiTE WEB DE l’aCiT
CHaBBaT TEEN’S
CHaBBaT TEEN’S
lE CHaBBaT
TEEN’S… un
premier bilan
prometteur…
S
ous l’égide de l’ACIT, à
l’initiative de la Jeunesse
Lubavitch de Toulouse et en
collaboration avec tous les
mouvements de jeunesse , nous
avons mis en place depuis 6 mois
le projet CHABBAT TEEN’S.
Destiné aux jeunes de 12 à 18 ans,
un office des jeunes par les jeunes
se déroule tous les chabbats , et ce
depuis le chabbat 24 septembre
dans la petite synagogue de l’EDJ,
de 10h à 12h.
Le but est de faire venir des jeunes,
goûter aux joies du chabbat et fré-
quenter nos synagogues. Ainsi,
nous mettons à leurs disposition
tous les moyens nécessaires afin
qu’ils s’approprient ce lieu de
prière et de rencontre.
Ils bénéficient d’un apéritif de fin
d’office (non alcoolisé bien entendu), ils sont impliqués dans
l’élaboration de l’office et participent activement à son déroulement.
Depuis sa mise en place, cet office
encadré de main de maitre par
Moshe et Haya Gurary , a permis
à plus de 45 ados de participer de
manière plus ou moins régulière,
Les Gémeaux, 50 ans d'expérience dans la mode,
vous présente ses différentes gammes de vêtements pour homme ainsi que les chaussures et accessoires.
Notre magasin situé place Wilson, au cœur de Toulouse, vous accueille tous les jours de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 19 h.
Tél. : 05 61 21 13 77
28
avivmag n°208
et nous en profitons pour remercier les fideles
de la Grande Synagogue qui complètent le
minyan quand cela est nécessaire.
Proposant à ceux qui le désirent de relire tout
ou partie de la Paracha de leur Bar Mitzvah
et aux filles de prendre la parole lors de la
seoudah afin de donner des explications sur
les parashiot ou aborder d’autres sujets.
Je dois dire, que personnellement, j’ai été
bluffé par les progrés accomplis par les jeunes
au niveau de la lecture, et de la joie avec laquelle ils participent à l’office.
Pour motiver les jeunes à venir, nous avons
décidé, à l’image de ce qui se fait dans d’autres
villes et qui fonctionne, de récompenser les
plus fidèles par des lots à la fois pédagogiques
(livres sur le judaisme,…), et ludiques (bons
d’achats, etc…). Le premier chabbat du 24
septembre fut dédié à la mémoire de Mae Bensimon ZAL , jeune fille de 16 ans décédée
dans l’incendie de sa maison cet été à Grenoble, et qui venait de participer au camp des
EEIF avec Toulouse.
...........................................................................
quoi de mieux enfin, en guise de conclusion,
que de lire les témoignages que nous avons
recuellis auprés de quelques jeunes…
SACHA : « Je suis toujours content de venir à
l’office, ça m’apporte du contact social, une bonne
humeur, des valeurs du judaisme et de la culture
personnelle ; j’aime bien l’ambiance »
SOLAL : « L’office des ados du samedi à l’EDJ
est super ! on y passe des supers moments entre
les prières, les amis et l’apéritif. On se sent très
bien, j’y suis allé plusieurs fois et à chaque fois
je m’y suis senti comme chez moi »
BENJAMIN :« Les chabbats teen m’ont beaucoup apporté tant d’un point de vue social que
spirituel. Je partage mon plaisir de faire l’office
du samedi matin et de monter à la Torah avec
d’autres ados que j’apprécie beaucoup. C’est un
moment où l’on se retrouve tous pour faire les
Mitzvots du chabbat dans la joie et la bonne humeur »
Fred Kelif
aUJF - aPPEl UNiFiÉ JUiF DE FraNCE
le gala d'ouverture :
un pur moment de bonheur !
Son sens de la répartie, son humour parfois féroce, ses imitations impromptues et son abord facile et généreux
ont séduit l'assemblée. En véritable maître de maison, Jean-Louis Debré s'est mêlé aux convives, puis, interviewé par Gérald Bénarous, il s'est livré à quelques confidences cocasses sur la vie politique, émouvantes sur
ses racines juives et passionnantes sur l'histoire de la République. KB
L
e comité toulousain de l'AUJF s'est
beaucoup investi pour que le dîner de gala
d'ouverture de campagne 2017 soit un
moment d'exception. Sous l'égide de la présidente
régionale, Karine Bendayan, les militants ont
souhaité cette année réaliser un événement qui puisse
allier musique, humour, émotion et surtout
information aux donateurs.
C’est dans le cadre du nouveau salon Opéra de
l'hôtel Palladia que le jeudi 2 mars près de 200
personnes étaient réunies pour partager ce beau
moment de solidarité.
Comme dans de nombreuses villes, Toulouse a
eu le privilège mais surtout le plaisir d'accueillir
une personnalité pleine de charme et d'empathie, Jean louis Debré.
L'ancien ministre de l'intérieur a surpris l'assemblée par sa proximité, sa gentillesse et son
sens de l'humour.
Cet homme, attaché durant de nombreuses années à d’importantes fonctions, pouvait donner
l'image d'une personne quelque peu austère.
Mais depuis son retrait «des affaires de l'état»,
Jean Louis Debré n’hésite plus à s'aventurer
de plus en plus dans le monde des « politiques
cathodiques » en investissant sur un ton plus
léger des émissions de radio ou de télévision.
L'ancien président du conseil constitutionnel a
donc fait le show en virevoltant habilement
dans son propos entre l'histoire passionnante
de sa famille et les illustres personnages qui la
composent, ses racines juives et l'évocation de
son arrière grand-père rabbin Simon Debré et
un tas d'anecdotes croustillantes sur ses années
passées à l'Assemblée Nationale.
Bref, un pur moment de bonheur qui a laissé
un public quelque peu désarçonné découvrant
un individu décalé, si « fier d’avoir dans ses cellules un peu d’ADN juif ».
La deuxième partie de la soirée a fait place à
« un appel à la collecte » pour le moins inhabituel.
Tour à tour, sous les feux d'un projecteur, ce
sont les militants eux-mêmes, de leurs tables,
qui ont souhaité s'exprimer et évoquer succinctement la raison qui les poussent à soutenir
l'AUJF.
Ainsi, une dizaine de personnes du comité a
pris la parole pour présenter un programme
français ou israélien qui lui tenait particulièrement à cœur.
Enfin, c’est le groupe de jazz Olam4T qui a
pris les commandes de la soirée pour faire voyager l’assemblée jusqu’à Brooklyn. Se produisant
pour la première fois à Toulouse, les quatre musiciens ont proposé un programme inédit de
mélodies juives connues réorchestrées façon
rhythm and blues.
On retiendra de cette édition 2017 l’élégance
d’une belle soirée en présence de surcroit des
deux vice-présidents nationaux, arié Flack
et Soly lévy.
Laurent Taïeb, délégué régional
avivmag n°208 avril 2016
29
brèves
Marché de Hanoucca
brèves
Dimanche 11 décembre 2016
Le marché de Hanoucca est devenu « l’incontournable » de cette période
pour dénicher de quoi gâter petits et grands. Dimanche 11 décembre,
durant toute la journée, plus d’une vingtaine de stands étaient dressés
proposant une grande variété de cadeaux afin de satisfaire toutes les envies ; entre Arts de la Table, Livres, Vêtements, Gâteaux, Israeli Market,
Bêrets Chirel D., Jouets, Produits de la Mer Morte et Produits à l’Aloe
Vera, Bijoux, Vins, Nappes, Tableaux... Dans le même temps, le restaurant la Kafet organisait son brunch mensuel, la Wizo tenait un repas au
restaurant de l’EDJ et un grand tournoi de Bridge avait lieu à la Salle
Jérusalem. Enfin, une conférence de l’Organisation Sioniste Mondiale
sur le thème « Israël, Perspectives et défis » animée par Gérard Benhamou
et Yossi Abarbanel a clôturé cette grande journée. Nombreux étaient les
fidèles qui se sont retrouvés à l’EDJ.
Enseigner
le rabbin Weill à l’usine la Shoah
en Pologne
19 janvier 2017
Dans le cadre de sa tournée d'inspection des usines sous le
contrôle du Grand Rabbinat de Toulouse, le Rabbin Avraham
Weill s'est rendu le 19 janvier à Cases de Pène, près de Perpignan, dans une usine de carbonate de calcium, après avoir visité
une autre usine à Céret.
Mardi 27 janvier
200 élèves en hommage
aux victimes de la Shoah
Le 27 janvier est la journée internationale de la commémoration
de la libération d'Auschwitz et de la prévention des crimes contre
l'humanité. Elle est organisée à Toulouse par l'antenne régionale
du Mémorial de la Shoah en partenariat avec le rectorat de Toulouse. Cette année près de 200 élèves issus de 4 écoles primaires,
3 collèges et 1 lycée ont participé activement à cette cérémonie en
hommage aux millions de de victimes des génocides, en particulier
des victimes de la Shoah.
Maurice Lugassy
30
avivmag n°208
Mercredi 1er mars 2017
Dimanche 5 mars 2017
Le Mémorial de la Shoah
… à auschwitz
Mercredi 15 février 2017
Les vacances scolaires de février furent occupés par l’antenne régionale
du Mémorial de la Shoah à former
des professeurs polonais et français
à l’enseignement de la Shoah. Cette
formation, qui se déroulait à Varsovie, fut l’occasion de visiter le
majestueux camp de Chelmno, premier centre de mise à mort qui
enferme en son sous-sol près de
200 000 Juifs assassinés.
Comme tous les
ans, l’antenne locale du mémorial
de la Shoah,
Hubert Strouk et
Maurice Lugassy,
ont accompagné
près de 160 élèves
de l’académie de
Toulouse pour un
voyage d’étude à
Auschwitz.
Ils ont rejoint une
ancienne déportée,
Ginette Kolinka,
(photo) dont le témoignage
fut
empli d’enseigneML
ments.
Jean Vaislic publie enfin le récit
de sa déportation
Dans un livre d’une rare qualité narrative, Jean Vaislic vient de publier ses
mémoires de déporté de la Shoah. Le première présentation a eu lieu à Paris,
une autre se tiendra à Toulouse bientôt.
Seul sur les routes de Pologne dès 15 ans, il doit errer et se cacher, allant de
ferme en ferme avant de se faire arrêter puis déporter au camp d’Auschwitz
Birkenau. Commencera alors une longue suite de déplacements de camp en
camp, avec la rencontre décisive et salvatrice de son frère de camp Wacek.
Jean sera un des survivants de la Marche de la mort et il trouvera enfin refuge
à Toulouse. Un récit hors du commun, terrible et décourageant parfois, mais
pétri d’espoir, de tendresse et d’humour.
PL
“Du fond de ma mémoire” - Collection Témoignages de la Shoah, Editions Le manuscrit, 14,90 €
vendredi 3 mars
Mercredi 30 mars
les cinémas roulent pour le printemps !
Occitanie Tower, le futur
gratte-ciel de Toulouse !
Le projet a été dévoilé lors du Mipim, le 15 mars, la tour de 150 mètres de haut
sera le vaisseau amiral du futur quartier Marengo, des ramblas (allées Jean
Jaurès), et de la future gare LGV de Matabiau.
à deux pas de l’Espace du Judaïsme, elle dominera aussi le canal du Midi. Son
concepteur, Daniel Libeskind, architecte américain d’origine polonaise, est aussi
l’auteur du musée juif de Berlin, de la reconstruction du World Trade Center
après les attentats du 11 septembre et d’une tour construite sur “Ground Zero”.
Patience, la livraison de l’Occitanie Tower est prévue en 2022…
PL
Comme l’an passé, une grande partie des responsables des cinémas de Toulouse
était invitée à déjeuner par Hebraica pour préparer le 13e Printemps du cinéma
israélien. Sa mise en place implique une concertation entre les salles pour
choisir et programmer les films qui seront sélectionnés dans le cadre de ce festival, qui se déroulera au mois de mai prochain dans de nombreuses salles.
Il débutera le samedi 6 mai à 20 h 30 au cinéma ABC avec la comédie Une
semaine et un jour d’Asaph Polonski, en présence du réalisateur.
Ce festival de cinéma israélien, devenu le plus grand d’Europe, se terminera le
17 mai.
Information : www.hebraica-toulouse.com - Tél 05.62.73.45.33
Chanter Canto
Hébraica a organisé l’un des plus beaux concerts de ce début
d’année : le gala Canto. L’orchestre des étudiants de Toulouse, les chanteuses et chanteurs lyriques de Canto et des
Maitres sonneurs se sont réunis devant une salle de près de
350 personnes. La chef d’orchestre Lucy Arner, la metteur
en scène Sharon Mohar et la pianiste Liora Maurer, toutes
trois de l’équipe du Met de new York, ont offert au public
conquis une somptueuse soirée.
avivmag n°208 avril 2016
31
ENSEiGNEMENT
ENSEiGNEMENT
Une journée au collège pour les CM2 !
l’OrT, passeur de mémoire
rv à Ohr Torah lundi 24 avril
L’ORT est depuis 2 ans l’unique lycée privé de France dont les élèves reçoivent le titre d’Ambassadeurs de la Mémoire par l’Etat. L’identité juive de
l’ORT n’est certes pas inscrite dans les noms de tous ses élèves mais elle est portée dans les valeurs de ses projets pédagogiques pour le Souvenir et
dans son devoir d’éducation au maintien des valeurs humanistes initiées dans le judaïsme.
Régénérer notre
identité
Pessah marque depuis toujours une période dans
l’année hébraïque, où le souvenir n’est plus seulement présent quelque part dans la mémoire
mais devient véritablement un acte rituel : la tra-
2016-2017 : LES ACTIONS ÉDUCATIVES
AUTOUR DE LA MÉMOIRE DE LA
DÉPORTATION ET DE LA RÉSISTANCE
• Novembre 2016 : Formation des professeurs
de différentes disciplines du réseau ORT France
avec l’organisation YAD IN UNUM qui les ont
accompagnés en Pologne. Travail sur la présence
de la communauté juive avant la guerre, notamment à Cracovie et rencontres de témoins
polonais de la Shoah par balles. Il s'agissait d'une
formation pour pouvoir accompagner au mieux
les élèves lors des futurs voyages de mémoire.
• 16 novembre au 27 janvier : Travail du réseau des Ambassadeurs de la Mémoire restitué
lors de la journée de la mémoire de l'Holocauste
et de la prévention des crimes contre l'humanité.
5 élèves de l’ORT Toulouse ont participé à ce réseau.
ditionnelle nuit du Seder nous fait ainsi revivre
notre Histoire et régénère notre Identité.
Parmi les actions pédagogiques portant sur le
thème du devoir de mémoire et de la Shoah, les
professeurs de l’ORT Toulouse d’Histoire-géographie, de Lettres, d’Histoire des religions et
documentalistes travaillent avec les élèves sur la
mémoire de la Shoah, sur l’éducation aux valeurs
fondamentales de l’humanité et sur la formation
de l’esprit des jeunes à l’analyse et à la critique.
• 10 janvier 2017, formation destinée aux lycéens « La Fabrique du Complot : d’hier à
aujourd’hui », menée par Hubert Strouk délégué
régional du Mémorial de la Shoah avec Marini
Bambi, responsable des ateliers « Hors les murs
». L’atelier consistait à analyser et à déconstruire
les faits de rumeurs et les théories du complot
manipulant les photomontages et les vidéos truquées.
• 22-23 mars, rencontre avec Yonni Berrous et
Madame Kolinka qui fait partie des derniers
survivants de la Shoah, elle rencontrera le plus
d’élèves possible de l’ORT Toulouse.
Monsieur Yoni BERROUS, responsable du bureau européen pour les communautés juives et
directeur des séminaires francophones à l’Ecole
Internationale pour l’enseignement de la Shoah
de l’Institut Yad Vashem de Jérusalem, interviendra comme formateur auprès de nos
professeurs de Lettres et d’Histoire-géographie,
sur les thèmes de la banalisation et de la revitalisation de la Shoah ainsi que sur les analyses des
attaques vis à vis de la mémoire et des outils
pour y faire face.
32
avivmag n°208
La mémoire de la
Shoah est inséparable
de l’éducation
A l’ORT Toulouse, ces rendez-vous avec notre devoir de Mémoire sont récurrents depuis des
décennies et s’inscrivent fondamentalement dans
la ligne directrice de l’établissement.
L’ORT forme des lycéens, des étudiants et des
adultes à des diplômes professionnalisant et à insertion professionnelle rapide. Mais l’ORT est
avant tout une organisation Juive mondiale qui a
vu le jour dans la Russie des pogroms. Par cette
double identité, le projet éducatif de l’ORT offre à
la fois une vision pratique et objective par rapport
aux réalités économiques et aux progrès technologiques, mais aussi une dimension éminemment
juive, tournée vers l’humanisme et ses enjeux.
L’éducation à la Mémoire de la Shoah est inséparable de l’éducation au regard que l’on porte sur
ceux qui sont différents et sur le respect que l’on
doit à l’autre. « Car nous étions des Etrangers en Egypte
» En cette veille de Pessa’h de l’année 5777, nous
sommes tous invités à réfléchir sur le problème de
Ohr Torah : un accès direct aux prépas
E
lle s’appelle Inès Elkaïm, elle a 18
TéMOIgNAgE
ans. Elle a effectué sa scolarité au
collège et lycée Ohr Torah. Actuel-
lement étudiante à Paris en prépa HEC , nous
l’avons interrogée sur son année de classe préparatoire.
• Le concours de la résistance, CNRD, est un
projet central dans les établissements scolaires.
L’ORT Toulouse y participe depuis une quinzaine d'années, dont des élèves en ont été bien
souvent les lauréats
Cette année le sujet est : " La déshumanisation
dans l'univers concentrationnaire nazi". Les
classes de Seconde Gestion Administration, seconde Gestion Finance et de 1ères STMG y ont
participé.
• 27 janvier 2017, Journée Nationale de commémoration de la libération du camp
d’Auschwitz qui a été vécu par les élèves de
l’ORT Toulouse devant le mémorial de la Shoah
et de la Résistance et, simultanément, à Paris lors
de la cérémonie au Mémorial de la Shoah.
Ohr Torah organise une journée d’accueil au
sein du collège pour les élèves de CM2, le lundi
24 avril 2017 de 10h00 à 17h10.
En groupe et tutoré par les actuels sixièmes,
votre enfant s’immergera dans le monde du collège : il découvrira son futur environnement, il
rencontrera son professeur principal et
quelques autres professeurs à travers des ateliers variés. A la fin de la journée, les parents
sont conviés à rencontrer l’équipe pédagogique
et le Professeur Principal.
RENSEIGNEMENTS : 05 61 26 43 54 OU
[email protected]
la relation du Juif au monde, de sa place à y défendre mais aussi de son rôle à y jouer. Dans sa
mission éducative l’ORT assume cette position
d’interlocuteur auprès du monde non-juif.
Depuis peu, l’ORT Toulouse ouvre le champ de
ses actions éducatives à la question du Handicap.
Pour le premier évènement du genre, le 9 mars a
eu lieu la Journée Nationale de l’Audition. Lla
classe des premières professionnelles Gestion Administration a organisé un programme d’ateliers de
prévention et de sensibilisation, avec des échanges
avec des personnes malentendantes. Cette journée
s’est achevée par un buffet payant dont les profits
seront reversés à l’association des Parents d’Enfants Sourds de Midi-Pyrénées.
A TOUTE LA COMMUNAUTé L’ORT SOUHAITE DE JOYEUSES FÊTES DE PESSAH !
Souvent, on pense que c’est difficile d’intégrer une
prépa, qu‘en est-il pour toi ?
C’est vrai, on nous dit que lorsque l’on vient d’un
lycée juif, c’est plus compliqué d’intégrer une
prépa comme celle du lycée Fermat que ce soit
Math sup ou Prépa HEC. Et pourtant, j’ai été
prise à Fermat et dans deux prépas à Paris. En
fait le lycée Ohr Torah prépare très bien les
élèves au post-bac. J’ai acquis les bonnes méthodes de travail. Il faut aussi avoir un très bon
dossier, ce qui permet d’intégrer de bonnes prépas.
Le dossier est examiné en fonction des notes et
aussi de l’établissement. Quel est le filtre ?
La sélection a lieu sur internet. Les lycées d’accueil posent certains quotas de lycées publics et
privés, certains quotas de lycées parisiens et provinciaux. Les critères de sélection se font avec les
notes et les établissements. Si le lycée est peu
connu et les notes très bonnes, on cherchera à en
savoir plus sur l’établissement. Cela peut permettre de faire connaître l’école et favoriser d’autres
élèves.
A Toulouse, le lycée Ohr Torah est très connu
pour son excellent niveau. Des places sont réservés en post-bac au lycée Fermat à des élèves
d’Ohr Torah.
Inès, mention TB au bac, a intégré une
prépa Grande Ecole de Commerce à Paris
Quel est pour toi le trio de tête des lycées à Toulouse ? Fermat, Ozar, Ozenne ?
Je pense que le niveau est équivalent. Mais j’ai
eu une meilleure préparation à Ohr Torah, et
d’ailleurs aussi sur le plan personnel. Par rapport
à des amis d’Ozenne ou de Fermat, cela n’avait
rien à voir !
Tu veux dire que c’’est mieux ?
Oui ! Quand nous voyons nos résultats, nous
sommes fiers de représenter Ohr Torah. Mes
notes du bac ont été excellentes, j’ai eu mention
TB. Je me suis posée la question de rester en février quand j’ai décidé de faire une prépa.
Finalement, je suis restée. J’ai pu faire Chabbat…
Comment te situes-tu ici par rapport aux autres ?
A Paris, il y a beaucoup d’étudiants d’horizons
différents. Le lycée parisien prépare les élèves à
la prépa dès la première. C’est un peu injuste car
nous avons pour notre part suivi uniquement le
programme du lycée avant le bac. Certains ont
déjà fait un an de math sup, ils ont un an
d’avance. Mais je sais comment travailler, j’ai des
méthodes. D’autres n’en ont pas. Je suis bien
dans ma classe, je progresse, je prends mes
marques. J’ai ma place. Il y a des exigences dans
les prépas mais aussi au niveau des grandes
écoles.
Quelles sont les écoles que tu vises ?
Au départ, je visais HEC car je ne connaissais
pas l’ampleur de l’exigence requise. Maintenant,
si j’ai les trois premières : HEC, l’ESSEC, ESCP
je serai très heureuse. Et même la quatrième et la
cinquième qui sont EMLyon et l’EDHEC. J’ouvre mon champ de vision.
Et les branches de métiers qui t’intéressent ?
Je suis intéressée par la finance ou le management dans une entreprise. Ce sera en fonction de
l’école où j’irai.
Tu te vois DRH ?
Oui, j’aimerais bien ! Faire une filière dans le
luxe LVMH ou L’Oréal. Les écoles proposent
des partenariats avec ces groupes. Ou encore les
finances.
Quelles sont restées tes attaches avec l’école OhrTorah ?
Très bonnes. Dès que je suis en vacances, je viens
les voir quand l’école est ouverte. C’est ma famille, mes amis, ce sont comme mes frères et
sœurs. C’est un plaisir de les revoir !
Propos recueillis par Pierre Lasry
avivmag n°208 avril 2016
33
zoom arrière
2e partie
50 aNS DE CUlTUrE JUivE
De la “maison communautaire” à “Hebraïca”
ENTrETiEN avEC rOGEr aTTali
R
esponsable du centre communautaire de 1978 à 1987, quel type d'activité culturelle développais-tu au
sein de ce centre ?
Il y avait des danses israéliennes, également des
cours d'hébreu, des oulpanims, des activités assez traditionnelles dans les centres communautaires. Nous avions aussi des cercles d'études,
des soirées dansantes. Nous avons été un peu
pionniers dans ce domaine parce que les gens
très religieux nous ont reproché d'organiser des
soirées dansantes pour Pourim, pour le 31 décembre. Notre argument : il était préférable
que les jeunes viennent s'amuser au centre communautaire plutôt que d'aller dans des boîtes à
l'extérieur dans la cité. Finalement les choses
se sont bien arrangées. C'était des soirées qui
étaient très courues par la jeunesse juive en
particulier. Beaucoup de mouvements de jeunesse coexistaient au centre communautaire.
Les centres de jeunesse, contrairement à ce qui
se passe aujourd'hui, avaient besoin d'une certaine visibilité. Ils avaient tout intérêt à être
présents là où tout le monde venait, c'est-à-dire
au centre communautaire.
Je crois qu'il y avait également une troupe
de théâtre qui travaillait et qui créait des
pièces ?
Sans forfanterie, nous avons eu une troupe de
théâtre extrêmement brillante. Les spectacles
étaient de telle qualité que le Fond social à Paris
nous a demandé d'organiser une tournée à travers la France. Deux pièces, en particulier, ont
eu un énorme succès, c'était « Dreyfus » de
Jean-Claude Grumberg qui est un auteur qui
a encore énormément de succès à Paris aujourd'hui. Nous avions d'ailleurs organisé un
34
avivmag n°208
dîner-débat avec lui. Nous avons eu également
la pièce « Le premier » d'Israël Horowitz.
« Dreyfus », c'est l'histoire du capitaine Dreyfus
vu à travers le prisme de la communauté juive
de Pologne et « Le premier » est quelque chose
de tout à fait amusant et un peu absurde
puisqu'il s'agissait de voir quels étaient les comportements psychologiques humains dans une
file d'attente, chacun voulant toujours prendre
la première place.
les pièces de théâtre avaient lieu dans la salle
du rez-de-chaussée ?
Oui, dans la salle qu'on appelait la salle
Grauhar du nom du plus gros donateur au moment de l'achat du centre communautaire. Ce
qui est intéressant, c'est que tout était fait « maison » : les décors, les costumes, l'éclairage, réalisé par des bénévoles qui adhéraient à cette
idée de créer du théâtre au sein de la communauté.
il me semble que toi-même tu jouais ?
Bernard-Henri Lévy, Alain Finkelkraut (qui a
dormi chez les parents de Nicole Yardeni parce
qu'on voulait faire des économies et éviter de
payer une nuit d'hôtel !), Bernard Chouraqui,
Jean-François Kahn. Des conférences étaient
données lors de la parution de livres avec la signature d'ouvrages. Nous n'avions pas, à
l'époque, de partenariat systématique de librairies comme celui d'aujourd'hui avec Ombres
blanches. Il nous arrivait d'organiser des signatures dans des librairies, en général, c'était Privat ou Castela.
Ces signatures se poursuivaient par une soirée
conférence ?
Tout à fait. Parfois c'était des dîners-débat. La
formule plaisait. Toute l'intendance était assurée
par le centre communautaire. La nourriture,
sous la surveillance du rabbinat, se préparait
au sein même du centre communautaire. C'était
une lourde charge.
Cela se passait sous forme de journées de la
La troupe de théatre du centre communautaire dans les années 80, créée par Roger Attali (au centre)
Il m'est arrivé de jouer dans plusieurs pièces,
par exemple dans « Les mouches » de Sartre.
C'était avant que je ne sois directeur du centre
communautaire. Il y avait « Le Dibbouk » de Shalom Anski, très belle pièce, « Le bal des voleurs »
de Jean Anouilh. Nous avons fait du théâtre
une activité motrice des activités générales du
centre communautaire.
quelles étaient les autres activités ? quand
arrivons-nous au concept de journées ou de
la semaine de la culture juive ?
Nous avons eu - cela a été quelque chose d'assez
original – les premiers pas médiatiques d'un
certain nombre de grands personnages comme
culture ou de manière informelle tout au long
de l'année sur le rythme des allées et venues
et des sorties de livres ?
C'était plutôt sur le rythme des sorties de livres.
Par contre, nous avons monté avec un ami regretté, Gilles Presnitzer, un partenariat culturel
important avec la salle du Centre culturel de
l'aérospatiale, devenue la salle Nougaro. Il nous
avait proposé, en temps que membre de la communauté, des partenariats pour un certain nombre de spectacles. Nous avions fait venir Jacinta,
chanteuse de chants judéo-espagnols, spécialiste
des tangos argentins pendant plusieurs soirées.
Nous avons eu Talila, pour des chants yiddish,
à TOUlOUSE
en passant par “Maïmonide”
un spectacle avec Ben Zimet, une troupe israélienne qui démarrait un mouvement très profond sur la renaissance des sources séfarades,
son nom «Ab rera ativit » avec un leader Slomo
Barr. Ils existent toujours. C'était des chansons
remarquables qui avaient une connotation judéo-marocaine et en même temps israélienne
venu exposer ses œuvres et un peintre remarquable qui s'appelait Miklos Bokor. Pierre
Lachkar qui est toujours parmi nous continue
à exposer. En 1985, l'idée a commencé à germer
d'un festival juif qui regrouperait dans un laps
de temps relativement limité un ensemble de
manifestations diverses à caractère culturel.
1960-1990 : Panorama
institutionnel
1961 - Le Centre communautaire, animé par
Aaron Lévy, sous la houlette de Edgar Guedj
(dit Lynclair), est créé par le Fonds Social Juif
Unifié dont le délégué régional est Léon Zrihen,
afin d’accueillir réceptions familiales et associatives, conférences, suite notamment à l’arrivée des Juifs d’Algérie. C’est alors Geneviève
Lassy, secondée par Reine Bensoussan, qui fut
l’assistante sociale de la communauté.
1967 - Après la guerre des 6 jours, création du
collectif de la Jeunesse Juive, création de l’Appel Unifié Juif de France (AUJF) avec une
clef de répartition pour la France et Israël.
et rock. Régulièrement, des spectacles ont été
présentés au fil de l'actualité culturelle et toulousaine.
Pendant cette décennie où tu as présidé au
destin de la culture juive à Toulouse, y avaitil une place pour le cinéma ?
Il y avait un ciné club. Nous avions un partenariat avec la fédération des œuvres laïques.
Tous les quinze jours, j'allais aux Amidonniers
rechercher des bandes. Je mettais les films en
marche sur les vieilles machines de l'époque
dans la salle Grauhar. C'était « Le tigre du Bengale » ou des films de Fritz Lang … Ce n'étaient
pas des films d'actualité.
quel autre type de manifestations organisais-tu ?
Un point très important était la bibliothèque.
Nous avions un partenariat t: un fond de livres
était prêté par la bibliothèque municipale qui
tournait auprès des lecteurs juifs de la communauté du centre.
Des concerts avaient lieu. Nous avions la
chance d'avoir un pianiste classique qui fait aujourd'hui une carrière internationale : David
Puisada. Il se trouve qu'il était l'élève de la
dame qui avait une maison juste à côté du centre
communautaire ! Ces personnes connaissaient
bien Madame Judith Grynfogel et donc, par
son biais, nous avons pu avoir un concert de
David Luisada. Nous avons eu un concert merveilleux au Musée des Augustins avec Loreen
Mazel et l'orchestre de Jérusalem organisé avec
le Bné Brith. Souvent des partenariats avec des
associations juives importantes étaient mis en
place. On pouvait voir des expositions de photos, de peintures avec le peintre Ben qui est
Ce festival n'avait pas encore de nom ?
Non, c'était un festival de culture juive, simplement.
a ton départ, on est toujours dans le centre
communautaire juif avec cette casquette
“Maïmonide” ?
Effectivement, et je voudrais rendre hommage
aux personnes qui m'ont secondé : Hélène Hanoun, Fannny Toledano, Yolande Khalifa. Ces
personnes m'ont épaulé durant cette période.
Il y avait un personnage très pittoresque qui
ressemblait à une figure d'Albert Cohen, c'était
Germaine Lecas qui était la femme de ménage
du centre communautaire. Elle était connue de
tout le monde. C'était un rouage essentielle de
la vie du centre.
qui t'a succédé ?
Après moi, le centre a connu une période de latence d'un an environ. Est venu, nommé par le
Fond social à Paris, Jo Amar qui a pris ma
succession exactement dans les mêmes termes :
directeur du centre communautaire et du Fond
social juif unifié. Au même moment, commençait à émerger l'idée de créer un nouveau centre.
Les besoins étaient énormes et le centre avait
beaucoup vieilli. On avait peu de moyens de
répondre à toutes les demandes qui nous étaient
faites. Nous avions en charge la restauration
communautaire pour les jeunes et les étudiants
qui se passaient au premier étage. C'était un
lieu qui était très couru parce que c'était un besoin qui a toujours émergé avec beaucoup de
difficulté pour y répondre.
1970 - Arrivée de Gilbert Melka, qui remplace
Aaron Lévy dans ses fonctions.
1975 - Roger Attali termine ses études de lettres
classiques. Toujours impliqué avec le DEJJ,
la coordination culturelle, le collectif de la jeunesse, sa troupe de théatre “Aleph”, il écrit également pour l’édition régionale de l’Arche avec
Léon Bentata. Léon Zrihen est alors nommé
directeur du FSJU France et désigne Roger
pour lui succéder à la tête du FSJU et de
l’AUJF de Toulouse, avec une triple mission :
sociale, éducative et culturelle.
1978 - Reconfiguration communautaire : un
comité se crée avec le concours de Micky Sanger (photo), Yvan Lévy, Alain Beck, Georges
Gabay, et le FSJU quitte les locaux des Minimes et intègre le Centre communautaire qui
devient alors le Centre Maïmonide.
1978-87 - Roger est en charge du FSJU, du
CASIT et de la publication régionale de l’Arche.
Le centre Maïmonide est le cœur de la communauté : les mouvements de jeunesse, l’Acit,
les associations, la grande synagogue y siègent,
l’Agence Juive est en face et malgré le manque
de place et de sécurité, le Centre rayonne magnifiquement dans la cité.
Propos recueillis par Pierre Lasry
avivmag n°208 avril 2016
35
Dominique Khalifa
Culture
Culture
Le feuilleton
historique de
PlUS TarD, JE SErai UN ENFaNT
Un livre d’Eric-Emmanuel SCHMiTT
Claude Denjean
Jusqu’à la réalisation de soi…
« S’il réussit sa vie, l’adulte devient le fils de l’enfant qu’il fut.
Aujourd’hui, je suis mon fils.
Enfin.
Et maintenant que je suis mon enfant, j’espère l’être pour toujours »…
Une étrange notion de filiation dont l’évidence devient criante au fil de cette réflexion
émouvante sur la littérature, sur l’art et le sens de l’existence.
Genèse d’une œuvre. l’auteur le plus lu dans le monde y retrace le lien qui unit l’enfant qu’il était à l’artiste qu’il est
devenu ; l’enfant qu’il était à celui qu’il deviendra…
Par quels miracles pourra-t-il résister pour naître un jour à lui-même ? Pour le trouver, le rejoindre, cet enfant désiré ?
1/ les éclaireurs, les passeurs : les leçons de
bonheur et de future résilience
-- « J’ai résisté parce que j’avais reçu la confiance en cadeau, dès l’enfance ».
Résistance à vouloir vivre chaque jour comme si c’était le premier.
L’enfant très précoce, nourri d’amour, de fantaisie et de liberté dans une famille
artiste qui veille sur lui avec intelligence et sagesse apprend à résister à l’adolescence. Sauvé de justesse du nihilisme et du mal de vivre par un « professeur de
tendresse » qui l’initie à une « sagesse heureuse ». Mozart.
Il publiera Ma vie avec Mozart. La première histoire de son salut.
-- Prendre de la hauteur, « de l’altitude », il s’y emploiera sans trêve pour un jour
rattraper son regard d’enfant, avide et contemplatif…
Années 60. Embrassant de ses premiers regards et tout en haut du balcon familial, les contours de Lyon, sa ville natale, il y apprend déjà à déchiffrer le monde.
« Je suis né spectateur ».
De la hauteur. S’envoler. Son « goût immodéré des mots » est un tremplin formidable. C’est à son père que le futur membre de l’académie Goncourt doit sa
passion pour la littérature.
a sa mère, « l’éveilleuse » optimiste, férue de théâtre, d’opéra et de danse, il
doit sa carrière de dramaturge.
« Je veux faire Edmond Rostand » lui déclare-t-il, bouleversé par le surgissement du
vrai au-delà du factice, lors d’une représentation de Cyrano de Bergerac. Il a 11
ans. «Premières larmes altruistes ». Première communion avec un auditoire.
-- Très tôt, il apprend à concevoir la vieillesse comme une vraie force, un
champ de liberté.
Cette force qui surgit dans Oscar et la dame rose ou bien encore Monsieur Ibrahim
et les fleurs du Coran : au bout de leur âge, « des personnages devenus tellement euxmêmes » parviennent à sauver des enfants du désespoir.
1991. Sa pièce La nuit de Valognes triomphe. Une autre vieille dame généreuse y
a contribué. Elle a veillé sur un enfant. C’est
Edwige Feuillère. Elle « m’a accueilli dans le monde
qui allait devenir le mien »…
Son grand-père, de ses « pensées profondes » et
« réchauffées par la lumière du cœur », lui inspire Monsieur Ibrahim. Il incarne « l’esprit d’enfance » qu’EES
n’aura de cesse de célébrer : « espiègle et sage, joyeux,
imaginatif ».
« L’enfance et la vieillesse me semblent des périodes philosophiques ». Peut-être la phrase cruciale du livre…
2/ accomplissement vers
l’harmonisation finale
L’agrégé, le docteur en philosophie, mêlera désormais « sens et fantaisie »…
-- 1989. Dans le désert, la Révélation – il publiera en 2015, La nuit de feu. Lui,
agnostique, issu d’une famille athée, découvre la foi. Elle lui restitue « l’esprit
d’enfance ». EES intègre alors sa véritable posture d’écrivain : à l’étonnement du
philosophe succède « l’émerveillement ». Envers et contre tout.
Il sent la force de Dieu. Celui de Moïse. Celui de Jésus. Celui de Mahomet. « Et
davantage… » « Coming out chrétien » finalement en 2000. Il publie alors L’évangile
selon Pilate.
-- Les éclaireurs et les passeurs, les leçons de bonheur, tout cela active l’énergie
de la résilience : EES n’a pas d’enfant. Soit. Mais il aura un enfant de substitution…
Son approche de la filiation ouvre, traverse et referme le livre. Elle transcende
son immense tristesse.
Il enfante Le Livre. Le « livre enfant ». Mais il naît aussi de lui… Marche vers
la postérité.
« Le père, c’est celui que le fils quitte et dépasse ».
A l’aune de cette formule, une dynamique apparaît : une succession de père en
fils, un lien de filiation puis de paternité sans cesse ravivé dans un combat : la
continuité du dépassement de soi dans la création. Et ce, jusqu’à l’accomplissement final de la « tâche ».
Jusqu’à la réalisation de soi.
Le titre de l’ouvrage qui sonnait au début comme un étrange retour vers le futur,
et qui logeait au creux d’un paradoxe, devient alors une évidence.
Quelque chose comme : Bien plus tard, lorsque j’aurai accompli ma mission
d’écrivain, je m’élèverai encore pour intégrer enfin la pure conscience de l’enfant
contemplatif qui buvait l’infini du haut de son balcon…
« La fin ressemblera alors au commencement ».
Dominique KHALIFA
Rouleau, codex et bibliothèques
les Juifs médiévaux méridionaux
sont attachés à leurs livres
Le livre a naturellement une
place éminente pour les Juifs
méridionaux médiévaux : à
la sinagoga sive schlola, la
synagogue qui est aussi une
bibliothèque publique, à
l’école parfois distincte, dans
les yeshivot comme celles
bien connues à Narbonne,
dans la paix du studium des
plus savants comme le toulousain Baruch en 1320.
La synagogue,
Haggadah
(Barcelone, vers
1330)
livre et sacralité
inventaire de bibliothèques
La pratique religieuse va de pair avec une sacralisation
des textes manifestée par l’archaïsme du support, la taille
exceptionnelle, la beauté de la graphie ou celle des enluminures. Les rouleaux de la Torah, le rouleau d’Esther
sont aussi des objets ornés montrés aux assistants. Si nous
ne connaissons pas de Haggadah méridionale, plusieurs
manuscrits catalans richement enluminés nous sont parvenus.
Peut-on croire qu’avant 1200, les Juifs du commun qui
vivaient dans les campagnes languedociennes allumaient
une bougie devant un livre, comme dans l’Italie du IXe
siècle ? L’urbanisation du XIVe siècle, l’accession au pouvoir communautaire des groupes sociaux nouveaux a
certainement été de pair avec la diffusé d’une lecture
moins contrôlée que celle des chrétiens.
Les nombreux inventaires de bibliothèques connus dans
le Midi et en Catalogne montrent que les Juifs de richesse
moyenne possédaient les ouvrages fondamentaux
nommés par les notaires Bible, Pentateuque ou Amassim,
Taffillim, Taffillos de Rossana ... Maïmonide est certainement l’auteur le plus célèbre. Il n’est pas étonnant
qu’une controverse ait accompagné l’essor des études
puisque la culture profane était aussi largement partagée.
Qui était capable de lire convenablement l’hébreu ? Nous
ne pouvons risquer des chiffres mais la sociabilité autour
de lectures partagées contribuait à diffuser les textes en
langue vernaculaire.
le livre, enjeu entre juifs et autorités
chrétiennes
Dans le Midi passé sous domination capétienne, le corpus
talmudique devient comme à Paris en 1240 un enjeu du
contrôle chrétien qui assimile la religion juive aux études
talmudiques et le Talmud à un texte insultant pour la
religion chrétienne.
-- Ne pas laisser l’accumulation du savoir atrophier
l’imagination et les émotions. « Pour rester vivant,
il faut apprendre autant que désapprendre »…
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avivmag n°208
avivmag n°208 avril 2016
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anny Beck
raPPEl
acit31.com
les pages
d’Anny
Aujourd’hui, je vous recommande un livre
paru en 2002 (oui, en 2002). Si vous ne
l’avez pas lu, précipitez-vous chez votre libraire et, si vous l’avez lu, relisez le …
L’ENFANT DE NOé
par Eric Emmanuel Schmitt
Voici les premières phrases du livre : « Nous
allons conclure un marché, veux-tu ? Toi Joseph, tu
feras semblant d’être chrétien et moi, je ferai semblant d’être juif. Ce sera notre secret. Toi et moi
pourrions mourir de trahir ce secret. Juré ? Juré ».
1942 : nous sommes en Belgique, le petit Joseph
Bernstein, 7 ans, est confié par ses parents à une
amie, puis, devant le danger, au Père Pons, petit
curé de campagne qui, avec l’aide de quelques
villageois, sauve des enfants juifs.
Avec lui, Joseph
va découvrir l’amitié mais aussi la
valeur de sa propre culture car le
Père Pons ne se
contente pas de
sauver des vies, tel
Noé, il essaie de
préserver
leur
identité en collectant des objets
appartenant au
culte de ses petits
protégés. Objets cachés dans la crypte, dissimulés sous la chapelle.
C’est là également que les enfants seront cachés
car, dénoncés, ils seront recherchés par les SS.
Mais, heureusement, la guerre se termine, la
Belgique est libérée, Joseph retrouve ses parents.
Ecriture simple. C’est une ode à la tolérance autour de cette relation forte entre un petit garçon
juif caché, qui va être influencé par le rite catholique, et ce prêtre voulant sauver le judaïsme de
l’enfant.Nous sommes en plein dans les années
les plus terribles de cette guerre et certains passages sont poignants, surtout lorsqu’ils sont en
prise avec les SS.
En ce qui concerne l’auteur, son humanisme, son
désir d’approcher l’autre dans sa différence sont
magnifiques. Ces années noires de la guerre, il
faut les faire connaître aux jeunes générations
qui, bien souvent, ne connaissent des événe-
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lE SiTE WEB DE l’aCiT
ments que ce que leur distillent certains journaux tout prêts du négationnisme.
PS : Lorsque j’ai relu ce livre, j’ai été prise d’une émotion
intense et je me suis reportée 70 ans en arrière où , moi
aussi, j’ai été cachée sous la chapelle de Massip. Et avec
mes amis de Toulouse – Albert, Serge, Suzanne, Monique – nous avons vécu ensemble les mêmes épreuves
que ce petit Joseph, sauf que notre Père Pons à nous, ce
fut Sœur Denise Bergon qui cacha dans son couvent 80
enfants juifs.
•••
Et avec ce deuxième titre, nous changeons carrément de registre :
REMèDES LITTéRAIRES
par Ella Berthoudet & Susan Elderkin
« Un bon imprimé vaut mieux qu’un bon
comprimé »
Cette phrase
résume bien ce
livre, vrai petit
bijou littéraire, surtout
lorsqu’il
évoque
un
sujet particulier qui fait
écho à votre
propre vie, à
vos
petits
bobos au quotidien. Vous allez y découvrir comment
soigner une rage de dents autant qu’un chagrin
d’amour. A ceci près que les médicaments proposés ne
se trouvent pas en pharmacie mais en librairie.
En somme, je vous invite à découvrir « la biblio
thérapie ».
Il y a certainement des jours où vous avez l’envie
de tout larguer, de tout lâcher et vous vous réveillez avec le poids du monde sur les épaules ;
alors, remontez vous le
moral avec quelques
pages de ces remèdes
littéraires. Ce livre est
une mine d’or car les
conseils donnés sont
souvent très drôles et
on s’y reconnaît facilement. Ils rappellent
surtout qu’il est bon de
lire et qu’on peut trouver dans certains
romans des personnages qui ont connu
des maux similaires aux vôtres. Cette prescription littéraire distrait, console et permet de lire
et de s’évader. Bref, de très belles histoires présentées avec humour pour « guérir par la lecture
». Mais comme pour tout médicament, on obtient de bons résultats que si le traitement est
suivi jusqu’au bout.
J’espère, Chers Amis, que vous prendrez autant
de plaisir que moi à user de ces pansements et
cataplasmes fictionnels. Votre santé n’en sera
que meilleure et je vous l’assure, vous en serez
plus heureux et surtout … plus sages.
•••
Et voici un livre que je vous invite à découvrir en
même temps que moi :
Naissances
à Toulouse
07-12-16
PEZILLA Elly Ava
12-12-16
CHENU Nathanael
12-12-16
PIZZINATTO
Mattéo
13-12-16
ZERBIB Sara
22-12-16
GUEDJ Daniel
02-02-17
CHETRIT Sacha
Renée Claire
08-02-17
CLEMENTE
JODAR Ava
10-02-17
FARUCH Laura
par Dror Mishani
En effet, je viens à
peine de le commencer et si,
comme moi, vous
êtes fans de polars,
vous serez accrochés dès les
premières pages.
Je pense que ce
sera très amusant,
lors d’une réunion
ou d’une rencontre,
de comparer de vive voix nos sentiments ou
nos critiques à propos de cette histoire policière que nous aurons découverte
13-02-17
ILLOUZ Talya
13-02-17
TOUITOU Emma
Rivka
Annie Beck
Sophie Castiel
… et ailleurs
24-12-16
LES DOUTES D’AVRAHAM
ensemble.
Bonnes fêtes de Pessah à tous, Hag Saméah
Carnet
AYAD Yonathan
Beer Shéva
Mariages
21-12-16
05-02-17
08-02-17
09-01-17
11-01-17
10-02-17
28-02-17
01-03-17
BEMBARON
Moshé Eliyahou
Paris
ATTIAS Mia Sultana
Tel Aviv
GUEDJ Esther
Simha
Bné Brak
EMSELLEM
Rephael Baroukh
Jérusalem
ASSAYAG
Dan Itshak
Paris
FERTOUT Andréa
Francette Rachel
Paris
21-01-17
AMSELLEM Esther/
CHRIQUI Alexandre
Paris
24-01-17
BENDAVID Kelly /
HAGGAI Cyril
Hertsillia
02-02-17
Bar Mitsva
29-12-16
ATIA Benjamin
29-12-16
REYNAUD Ruben
14-01-17
LEVY Chmouel
Menahem
16-03-17
BENHAMOU Ari
Décès
07-12-16
11-12-16
11-12-16
20-12-16
20-12-16
26-12-16
28-12-16
28-12-16
08-01-17
11-01-17
13-01-17
16-01-17
15-01-17
19-01-17
ATTALI Laura /
BIZOUATI Mickael
Tel Aviv
… et ailleurs
24-11-16
03-01-17
DEL PORTO
LEVY Yves
COURCELLE
Rachel
LEVY Estrella
GHNASSIA Solange
KHASKI Sonia
KRIEF Danielle
TORDJEMAN
Rolande
ALMOUZNI
Marie Odette
20-01-17
27-01-17
02-02-17
06-02-17
07-02-17
07-02-17
13-02-17
15-02-17
19-02-17
28-02-17
06-03-17
07-03-17
10-03-17
LAYANI Evelyne
Esther
TAFANI Yvonne
BENSAID Irène
OZIEL Luna
DARMON Jeannine
BEN HAIM Sophie
BENHAMOU
Paulette
BRAHAMI Charly
William
JUDKIEWICZ
Fortunée
BENGUIGUI
Yvette
GNASSIA Robert,
Jules
HAMIACH Eric
Félix
FRYDMAN Bella
KHELIF Jean Marc
MEDIONI Robert
LAYANI Moise
Claude
DARMON Martine
SEBAG Eugène
CHOUCHANE
Hélène
AMSELLEM
Jacques
COHEN Simone
ROSENBERG
Samuel
LUGASSY Esther
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