Mars 2014 Bulletin mensuel du club d’astronomie Les Vagabonds du ciel de Lanaudière LA PROCHAINE RÉUNION DU CLUB AURA LIEU: MERCREDI LE 5 MARS Heure: 19:30 Lieu: Centre Alain Pagé À apporter(optionnel): calculatrice Jean-Marc Perreault nous entretiendra des liens entre la science et la science-fiction avec sa conférence: «Que reste-t-il de la science dans la science-fiction?» En voici une courte description : Après une petite présentation des lois de Newton grâce à un simulateur spatial, nous regarderons des exemples dans lesquels les lois de la physique sont totalement respectées ou carrément ignorées dans des films où l’action se déroule dans l’espace. Vous pourrez porter un nouveau regard sur les classiques de la science-fiction. La réunion est ouverte à tous, invitez vos amis. site internet : http://www.vagabondsduciel.ca LE MOT DU PRÉSIDENT Je suis donc le nouveau président du club suite à l’adoption des règlements généraux et à la nouvelle procédure d’élection décrite dans ceux-ci. Mon rôle s’est décidé lors de la première réunion du CA suite à cette assemblée avec un bon café au Tim en compagnie de Marcel qui est de nouveau trésorier, Samy notre vice-président, Sylvie notre secrétaire et Alexandre qui sera administrateur. d’autres. Pour la relativité d’Einstein je passe mon tour car je serais encore incapable de l’expliquer et j’étais bien content de ne voir aucune question à ce sujet dans l’examen. Mais j’apprends beaucoup, ce qui me ravit, car j’ai déjà vécu un certificat de trente crédits en informatique pédagogique de l’Université du Québec au cours duquel je peux affirmer que je n’ai absolument rien appris d’utile. Il est certain que pour 2014 le développement du site de St-Zénon sera une grosse préoccupation pour le club et j’espère que tous pourront y vivre notre passe-temps de façon encore plus intense et joyeuse. Nous sommes toujours en attente de grosses nouvelles pour l’observatoire et j’espère que ce dossier sera bientôt réglé. Mais à part l’observatoire il y a maintes façons de préparer de petites choses pour notre site officiel d’observation et vos suggestions sont importantes, votre imagination collective est une grande ressource. Plusieurs d’entre vous ont visité d’autres sites d’observation et vous pouvez certainement nous dire ce qui rendrait notre site encore plus spécial. Côté observation c'est plutôt tranquille on dirait avec ce fabuleux hiver qui vient de me coûter un record en électricité et en granules de bois, alors je vous souhaite de bonnes lectures en attendant les soirées plus clémentes. N'hésitez pas à partager des informations surprenantes sur la page Facebook du club. Une grosse année en perspective pour les Vagabonds et j’espère que je serai à la hauteur. Je consulte déjà beaucoup mes collègues du CA quand il me passe une bulle dans le cerveau et que de nouvelles idées me viennent. J’espère qu’ils seront patients avec moi car je suis un passionné qui aime innover. Jean-Marc Perreaul Nous avons maintenant des règlements généraux qui seront disponibles sous peu sur le site du club, des règlements pour le site d’observation devront aussi être élaborés. Je suis en ce moment le cours PHY1972 « Comprendre l’Univers » de l’Université de Montréal et je compte bien vous en faire profiter en explorant avec vous des sujets pour lesquels je n’étais pas assez confiant comme animateur. Leur contenu est quand même assez accessible, même s’il y a certaines sections plus coriaces que Le Messager Céleste, mars 2014 Notre nouveau conseil d’administration : Jean-Marc Perreault, président Samy Savignac, vice-président Marcel Ducharme, trésorier Sylvie Moreau, secrétaire Alexandre Sauvé, administrateur page 1 DEUX AMAS GLOBULAIRES DE CHARLES MESSIER M79 (ou NGC 1904) est un amas globulaire situé dans la constellation du Lièvre. Il a été découvert par Pierre Méchain le 26 octobre 1780, et Charles Messier calcula sa position avant de l'inclure dans son catalogue le 17 décembre de la même année. denses amas de petites étoiles que je me souvienne avoir vus ». Source: astronomeamateur.ca Dominic Marier M79 est situé à environ 42 000 années-lumière du système solaire, dont il s'éloigne à la vitesse de 200 km/s environ. Cet amas est situé à un endroit plutôt inhabituel : en effet, la plupart des amas globulaires connus se trouvent aux alentours du centre galactique, mais M79 est situé plus loin du centre que le système solaire, ce qui fait qu'un observateur situé au centre de la Voie lactée verrait M79 derrière le Soleil. En fait, il semble que M79 fasse partie d'une autre galaxie naine satellite de la notre, la galaxie naine du Grand Chien, découverte en 2003 et qui est en train d'être mise en pièces par les forces de marée engendrées par la Voie lactée. M79 Compte tenu de la distance de M79 et de son diamètre apparent de 8,7 minutes d'arc, l'amas a une étendue réelle de 100 années-lumière environ. M80 (ou NGC 6093) est un amas globulaire situé dans la constellation du Scorpion. Il fut découvert en 1781 par Charles Messier et ajouté à son catalogue. M80 est un bel amas globulaire de 8e magnitude. Son diamètre angulaire de 9 minutes d'arc correspond en gros à 86 années-lumière en linéaire pour une distance de 27 400 années-lumière. Visuellement il ressemble tout à fait à une comète. M80 Cet essaim stellaire très fourni contient plusieurs centaines de milliers d'étoiles, maintenues ensemble par les forces de gravitation. C'est l'un des amas les plus denses de notre Voie lactée. M80 est l'une des découvertes personnelles de Charles Messier qu'il catalogua avec la mention « Nébuleuse sans étoile, ... et ressemble à un noyau d'une petite Comète ». William Herschel fut le premier à le résoudre en étoiles (avant 1785), et le décrivit comme « l'un des plus riches et des plus page 2 Le Messager Céleste, mars 2014 UNE AUTRE GRANDE PERTE POUR LES ASTRONOMES AMATEURS : JEAN TEXEREAU Après le départ de John Dobson, voilà qu’un autre grand ayant inspiré des générations de fabriquants de télescopes nous a quitté. Jean Texereau est mort le 6 février 2014 alors qu’il approchait les 95 ans. Tout comme John Dobson, on peut dire qu’il a eu une vie longue et bien remplie. La publication en 1951 de son livre La construction du télescope d’amateur a marqué une évolution importante des techniques de polissage des miroirs. Le livre a été traduit en anglais et a servi de principale référence à plusieurs générations de fabriquants de télescopes. Avec la disparition de John Dobson et maintenant de Jean Texereau, c’est toute une époque qui semble nous glisser sous les pieds. De moins en moins d’amateurs fabriquent leurs instruments. Mais l’oeuvre de ces géants est puissante et peut-être reverrons-nous un retour en force ce ce magnifique hobby qu’est la fabrication de télescopes. Jean Paul Pelletier 20 ans déjà que le club d’astronomie les Vagabonds du ciel de Lanaudière existe. Depuis ce temps les constellations figurent toujours au même endroit dans le ciel, mais beaucoup de membres ont bénéficié d’informations, de matériels astronomiques et de soutien afin d’apprendre davantage sur leur passion. En relisant les Lettres patentes, j’ai constaté que l’objectif premier est : « À de fins purement récréatives et scientifiques, et sans intention pécuniaire pour ses membres; » Félicitations à tous les astronomes amateurs depuis 1996, et remercions notre membre fondateur Jean-Paul Pelletier avec Brigitte Belleville et Jacinthe Parent qui furent les premiers administrateurs. Lorsque j’ai adhéré en 2009, l’accueil fut chaleureux et les membres m’apportèrent leur soutien et leur aide afin que je puisse m’initier à l’astronomie avec facilité et convivialité. Ils m’ont appris différentes techniques de travail, et différentes visions de la d é m a r c h e astronomique. Mon intérêt pour le monde astronomique a toujours été présent dans ma vie, mais à partir de ce moment il prit une direction majeure. C’est la générosité, le partage des connaissances, le dévouement des membres, la camaraderie, la cordialité, les échanges amicaux et charitables qui donnent à mon avis la personnalité et la renommée du club. Le Messager Céleste, mars 2014 Le second objectif est : « Promouvoir l’astronomie comme loisir scientifique auprès de la population de Lanaudière; » Au fil des ans le club a fait plusieurs présentations auprès du public et dans les écoles pour faire connaître ce monde astronomique à monsieur et madame tout le monde qui ne sera pas nécessairement des astronomes. Nous aurons répondu à leur curiosité et c’est déjà bien. Il y a eu à travers ces 20 ans des périodes de turbulences. Un club c’est fragile. Les gens y adhèrent pour le plaisir, pour le loisir. Même si plusieurs ont des intérêts scientifiques, nous ne devons jamais oublier cette fragilité et que nous devons écouter et comprendre le besoin de nos membres dans leur ensemble. Je rappelle souvent à mes confrères que l’astronomie ce n’est pas une téléréalité. La cote d’écoute n’est pas la même. La population ici au Québec n’a pas comme en Europe l’habitude astronomique. Soyons indulgents et reconnaissants à la fois, nous avons cette chance extraordinaire de faire de l’astronomie ensemble. Notre passion est belle. Qu’elle soit partagée avec Bonheur, pour encore plusieurs années. MERCI JEAN PAUL pour cette folle et magnifique idée que tu as eue. Ginette Beausoleil page 3 L a planète Mars, est-ce que ça vous allume ? Historiquement, c’est la planète qui a suscité le plus de passions en raison des théories voulant qu’elle soit habitée par des petits bonshommes verts qui construisaient des canaux. Nous savons aujourd’hui qu’il n’y a ni canaux ni petits bonshommes verts sur Mars, mais elle reste la planète la plus semblable à la Terre. Pour les observateurs comme nous, le plus important est le fait que c’est la seule planète sur laquelle nous pouvons distinguer des détails de surface. On peut y voir l’évolution des saisons, principalement par l’élargissement ou la réduction des calottes polaires. On y voit aussi des nuages et des tempêtes de sable ainsi que des formations de surface qui peuvent être sombres ou plus claires. On peut même y voir le plus grand volcan de tout le système solaire, Olympus Mons. Bien sûr, pour voir ces détails de surface, la belle planète rouge doit nous présenter un diamètre angulaire le plus grand possible, ce qui n’a pas été le cas depuis au moins 6 ans. Cette année, Mars sera en opposition le 8 avril et nous présentera alors un diamètre de 15,1”, ce qui est fort respectable. Nous sommes encore loin du diamètre de 25” qui nous a donné un spectacle inoubliable en 2003, ou encore du 24,3” qui nous attend en juillet 2018. Mais c’est clair que 2014 sera une très bonne année pour l’observation de Mars. En observant Mars, on ne peut s’empêcher de penser aux divers engins placés en orbite par les humains ou qui sillonnent la surface. Bien sûr, on ne peut pas les voir, mais nous savons qu’ils sont là pendant que nous observons, et cela ajoute une dimension toute particulière qui s’impose avec force dans notre imaginaire. Mieux encore, le jour où une mission humaine sera envoyée sur Mars, les observateurs pourront alors page 4 LE RETOUR DE LA PLANÈTE ROUGE affirmer que, oui, il y a de la vie sur Mars! Mars tourne sur elle-même en 24 heures et 37 minutes, ce qui est presqu’identique à la rotation de la Terre. Ça veut dire que si vous l’observez chaque soir à la même heure, vous verrez presqu’exactement la même hémisphère, avec un léger décalage. Au bout de 38 jours, on revient exactement à la même position. Pour savoir quel côté de Mars fait face à la Terre à un moment précis, on peut utiliser un outil mis en ligne par Sky and Telescope qui s’appelle Mars Profiler. Si vous souhaitez voir une formation comme Syrtis Major par exemple, Mars Profiler vous permettra de savoir à quelle heure elle sera visible. Ou à l’inverse, sachant à quelle heure vous Mars Profiler h t t p : / / www.skyandtelescope.com/ observing/objects/ javascript/mars allez faire de l’observation, Mars Profiler vous dira quelles formations seront visibles à cette heure. Pour atteindre Mars Profiler, rendez vous sur le site de Sky and Telescope, au http:// www.skyandtelescope.com/observing/ objects/javascript/mars. Présentement, c’est l’été dans l’hémisphère nord de Mars, et ce n’est pas très propice à l’apparition de grandes tempêtes de sable. C’est malheureux pour ceux et celles qui auraient aimé en voir car c’est une belle expérience à vivre. Je me souviens en 2003 d’une soirée que nous avions organisé pour des scouts dans le rang St-Charles à St-Thomas. Les parents accompagnaient les scouts et un de ces parents était un compagnon de travail à l’hopital. Quand nous avons pointé les télescopes sur Mars, nous avons constaté qu’une vaste tempête de sable couvrait une grande partie de la planète, voilant ainsi la plupart des détails de surface normalement visibles. Quand j’ai expliqué cela au compagnon en question, je lui ai demandé s’il allait dire à ses autres compagnons de travail qu’il avait vu une tempête de sable sur Mars. Il m’a aussitôt répondu qu’il n’en était pas question et qu’il n’avait pas envie de se retrouver en psychiatrie au 2D ! C’est bien impressionnant les tempêtes de sable, mais pour ceux et celles qui veulent voir certains détails de surface, c’est une plaie. Alors si c’est votre cas, profitez bien des mois qui viennent pour voir tous les détails de surface qui vous intéressent. La météo vous sera favorable. Regardez bien la calotte polaire nord alors qu’elle rapetisse au fur et à mesure que l’été dans le nord avance. Scrutezla à fort grossissement et vous verrez bien l’anneau sombre qui apparaît autour de la calotte à mesure qu’elle fond. Des tas d’autres phénomènes sont aussi à observer, tel les petits nuages blancs qui se forment grâce à la fonte de la calotte. Bonne observation. Jean Paul Pelletier Le Messager Céleste, mars 2014 F in décembre, le solstice est derrière nous; je suis heureux. Imperceptiblement les journées rallongent. Oui, l’ensoleillement augmente. Cependant je suis perplexe : le Soleil a commencé à se coucher à chaque jour un peu plus tard en aprèsmidi alors qu’il se lève toujours un peu plus tard également le matin. La lumière croît le soir, mais pas encore le matin. En effet, bien que le jour le plus court soit le 21 décembre, le coucher du Soleil le plus tôt a lieu le 9 décembre alors que le lever le plus tard se produit le 4 janvier. Le jour est-il asymétrique? Estce à dire que le jour se divise en deux parties inégales, de chaque côté du midi? Est-ce que midi est encore le milieu de la journée? Le Soleil culmine-t-il au méridien à midi à nos montres? Le midi solaire vrai diffère-t-il du midi moyen de nos montres? Eh oui! le mouvement apparent du Soleil sur la voute céleste est asymétrique. À preuve, une superposition de photos prises à chaque jour à la même heure toute l’année à un site donné crée une image en huit allongé appelée analemme (figure 1). La figure 2 montre que l’axe de l’analemme varie selon l’heure de la journée. Le tracé ne change pas avec la figure 1 latitude. Comment peut-on expliquer c e t t e forme bizarre, en boucle, asymétrique en hauteur et en largeur? figure 2 Allons-y étape par étape. Si l’orbite de la Terre était parfaitement circulaire (excentricité nulle) et si l’axe de rotation de celle-ci était perpendiculaire au plan du système solaire (obliquité nulle), le Soleil, tout au long de l’année, culminerait toujours au même endroit L’analemme: un huit énigmatique dans le ciel à une heure donnée. L’analemme serait un point. Si on ajoute un angle de 23°26’ à l’axe de rotation de la Terre, le Soleil se déplacera dans le ciel de haut en bas dans une double boucle verticale et symétrique (figure 3). Par ailleurs, une orbite elliptique amène, selon les lois de Kepler, des vitesses plus grandes autour du périhélie (près du solstice d’hiver) et plus lentes à l’aphélie (près du solstice d’été). Dans ces conditions, le Soleil se déplacerait dans le ciel sur une ellipse. Comme le solstice d’hiver ne coïncide pas parfaitement avec le périhélie, cette ellipse est légèrement déformée et désaxée (figure 3). figure 3 figure 4 équinoxes. La forme de l’analemme varie d’une planète à l’autre selon les propriétés de son orbite. Par exemple, l’analemme de Mars a l’aspect d’une goutte, son excentricité étant plus marquée que celle de la Terre (figure 5). figure 5 En combinant l’effet de l’obliquité et l’excentricité de l’orbite terrestre on obtient l’analemme tel que photographié patiemment par les amateurs. Ces positions du Soleil, de chaque côté d’un axe imaginaire de haut en bas représente le retard ou l’avance du temps solaire sur le temps moyen (celui de nos montres). Cette relation est exprimée par l’équation du temps (figure 4). On y note que le temps solaire égale le temps moyen en seulement 4 points : le 15 avril, le 13 juin, le 1er septembre et le 25 décembre. Évidemment le Soleil croise l’équateur céleste à deux endroits : les Le Messager Céleste, mars 2014 Quel est l’intérêt de l’analemme? Dans le passé, il était utilisé pour bâtir des cadrans solaires. Jusqu’au développement d’horloges fiables au XXVIIème siècle, les cadrans solaires représentaient la manière la plus précise de mesurer le temps. Depuis l’avènement des horloges atomiques modernes l’analemme devient un défi photographique. Peutêtre vous laisserez-vous tenter par l’expérience? Jean-Claude Berlinguet page 5 VICTOIRE SUR SIRIUS B !!! Depuis l’an dernier, je ne cesse de vous parler de Sirius B et de vous inciter à tenter de la voir. Sirius B, c’est la compagne de Sirius qui fait un tour complet autour de cette dernière en environ 50 ans. On la surnomme “le chiot” puisque Sirius est l’étoile du chien. La séparation angulaire entre ces deux astres devrait être suffisamment importante (de 3” à 11,3”) pour pouvoir distinguer les deux, mais la tâche est rendue extrêmement compliquée par le contraste extrême de luminosité. Sirius B, trois fois plus chaude que sa compagne, est surtout beaucoup plus petite, du fait de sa nature de naine blanche, avec un diamètre comparable à celui de la Terre. Son éclat est bien moindre que celui de Sirius A. Avec une magnitude apparente de seulement 8,44 Sirius B est 8200 fois moins brillante que Sirius. Même lorsque leur séparation est à son maximum de 11.3”, comme elle le sera en 2025, la secondaire est facilement perdue dans l’éclat de la primaire. La séparation actuelle est de 9”. Depuis mes débuts en astronomie il y a de cela 28 ans, j’ai toujours rêvé de voir Sirius B. Malheureusement, cela me fut impossible car la séparation était trop petite. Mais depuis une couple d’années, la séparation est suffisante. Alors je m’y suis mis. Ou plutôt, nous nous y sommes mis moi et JeanClaude car, tout comme moi, il rêvait depuis longtemps de voir cette chose. Lundi le 10 février dernier, nous nous sommes donc attaqué à l’objet de notre convoitise chez Jean-Claude à Lanoraie. Nous avons sorti le 10 pouces et tout l’attirail d’oculaires nécessaires. Le ciel était magnifique de transparence, mais quelque peu turbulent. Nous avons commencé par jeter un coup d’oeil à Rigel, une étoile d’Orion qui est accompagnée d’une étoile secondaire de séparation semblable. Ceci nous a permis d’évaluer à l’oeil à quelle distance de Sirius nous allions trouver Sirius B. Au premier coup d’oeil à 130X, la secondaire était bien visible, ce qui nous a semblé fort encourageant pour Sirius B. Mais Sirius est plus brillante que Rigel. Son éclat et la turbulence lui donnent un semblant de diamètre qui est plus grand que celui de Rigel. En fait, ce semblant de diamètre est même plus grand que la séparation entre la primaire et la secondaire. Inutile de dire que nous n’avons pas aperçu Sirius B aussi facilement que la secondaire de Rigel. diffraction causés par l’araignée. Pourquoi une telle intermittence de Sirius B ? C’est une simple question de comportement de la turbulence. Quand la turbulence est furieuse, elle envoit de l’éclat de Sirius dans toutes les directions, ce qui cache complètement la secondaire. Mais pendant les très brefs moments où la turbulence devient à peu près nulle, Sirius semble rétrécir et devient un plus petit point très lumineux, ce qui laisse voir Sirius B mais cela ne dure généralement qu’une fraction de seconde. En tout et partout, nous avons vu Sirius B chacun à peu près 6 fois. C’était vers 21 heures, au moment ou Sirius passait au méridien, son point le plus élevé dans le ciel. Nous étions vraiment fiers de l’accomplissement. Plus tard, nous nous sommes promis de faire un autre test pour comparer la vue dans le 10 pouces avec celle que donnerait la lunette de 4 pouces TeleVue 101. Est-ce que l’absence de pics de diffraction dans la lunette suffirait pour rivaliser avec le 10 pouces malgré le plus petit diamètre ? Cette comparaison côte à côte n’a pas encore été réalisée, mais ça va venir et vous en aurez des nouvelles. Le samedi suivant notre soirée d’observation mémorable, alors que nous étions, Jean-Claude, Jacques et moi-même, en plein souper avec nos conjointes, nous avons sorti la lunette seule. Nous n’avons rien vu. On ne peut en tirer aucune conclusion, faute de comparaison côte à côte, mais cela a jeté un petit doute sur la capacité de la lunette de séparer Sirius B. Nous verrons. Une autre chose à essayer avec le 10 pouces serait de placer une barre d’occultation au plan focal de l’oculaire . Cela permettrait de carrément masquer Sirius et son éclat et ainsi voir Sirius B de façon plus ou moins ininterrompue. Nous avons amplement le temps de faire ce test d’ici la fin de l’hiver et ça aussi, vous en aurez des nouvelles. Jean Paul Pelletier Après plusieurs minutes à scruter le point éclatant qui nous aveuglait, Sirius B nous est enfin apparue pendant une fraction de seconde. Nouvelle attente, nouvelle apparition toute aussi brève, toujours à la même place, soit en position de “4 ou 5 heures” et juste à côté d’un des pics de page 6 Le Messager Céleste, mars 2014 Sirius B LES ÉPHÉMÉRIDES DE MARS 2014 Les temps sont donnés en heure normale pour Montréal (73° 30' 0" O, 45° 36' 0" N, zone R). Date Heure Description du phénomène 1er mars 3 mars 7 mars 8 mars 8 mars 8 mars 9 mars 10 mars 11 mars 11 mars 11 mars 12 mars 12 mars 13 mars 13 mars 13 mars 14 mars 15 mars 16 mars 19 mars 19 mars 20 mars 22 mars 23 mars 23 mars 23 mars 25 mars 25 mars 27 mars 27 mars 27 mars 28 mars 29 mars 30 mars 30 mars 30 mars 30 mars 02:59 01:15 01:40 08:27 19:47 21:09 22:30 23:09 00:19 02:19 14:46 03:23 19:19 00:04 00:56 18:50 00:00 03:30 12:08 03:38 18:00 11:57 13:45 00:00 20:46 21:12 01:57 05:59 13:30 22:16 23:38 05:14 21:13 00:15 13:45 20:01 21:16 NOUVELLE LUNE Maximum de l'étoile variable delta de Céphée Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) PREMIER QUARTIER DE LA LUNE Début de l'occultation de 119 Tau (magn. = 4,32) Fin de l'occultation de 119 Tau (magn. = 4,32) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Début de l'occultation de 54-lambda Gem (magn. = 3,58) Fin de l'occultation de 54-lambda Gem (magn. = 3,58) Maximum de l'étoile variable zêta des Gémeaux Lune à l'apogée (distance géoc. = 405364 km) Minimum de l'étoile variable bêta de la Lyre Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Début de l'occultation de 60 Cnc (magn. = 5,44) Fin de l'occultation de 60 Cnc (magn. = 5,44) Maximum de l'étoile variable delta de Céphée PLUS GRANDE ÉLONGATION OUEST de Mercure (27,5°) Maximum de l'étoile variable êta de l'Aigle PLEINE LUNE Maximum de l'étoile variable delta de Céphée Mercure à son aphélie (distance au Soleil = 0,46670 UA) ÉQUINOXE DE PRINTEMPS Rapprochement entre Mercure et Neptune (dist. topocentrique centre à centre = 1,2°) PLUS GRANDE ÉLONGATION OUEST de Vénus (46,5°) DERNIER QUARTIER DE LA LUNE Transits multiples sur Jupiter : deux ombres de satellites. Minimum de l'étoile variable bêta de la Lyre Rapprochement entre Mars et Spica (dist. topocentrique centre à centre = 4,8°) Lune au périgée (distance géoc. = 365703 km) Transits multiples sur Jupiter : deux satellites. Transits multiples sur Jupiter : deux satellites et une ombre de satellite. Rapprochement entre la Lune et Neptune (dist. topocentrique centre à centre = 3,9°) Maximum de l'étoile variable delta de Céphée Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) NOUVELLE LUNE Transits multiples sur Jupiter : deux satellites. Transits multiples sur Jupiter : deux satellites et une ombre de satellite. SN2014J est encore là ! Plus de 6 semaines après avoir explosé dans la belle galaxie M82, la supernova SN2014J continue de briller à une magnitude de 11.7. Mais elle pâlit. Profitez de la première semaine de mars pour aller la voir alors que la Lune n’est pas trop forte. M82 est une galaxie très active, comme en témoignent les bandes de poussières qui semblent déchirer la galaxie. La lumière qui nous parvient de la supernova doit traverser ces poussières qui agissent alors comme un filtre. Cela a pour effet de faire rougir la supernova. Il parait que sans ces poussières, la supernova nous apparaîtrait 2 magnitudes plus brillantes. Jean Paul Pelletier S&T: J. Kelly Beatty / Sean Walker Le Messager Céleste, mars 2014 page 7