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entraîne un risque faible mais mesurable de complications sérieuses. La réalisation d’un test
complémentaire est importante car la RSOS donne parfois des résultats faussement positifs5.
Grâce au Modèle sur la santé de la population (POHEM) mis au point par Statistique
Canada, on a estimé que 75 décès et 611 perforations pourrait résulter d’une coloscopie
diagnostique pendant un programme de dépistage bisannuel qui aurait débuté au Canada en
2000 et se terminerait en 2009. Par contre, on obtiendrait une réduction d’environ 16,7 %
(ou 7 740 décès) de la mortalité due au CCR grâce au dépistage bisannuel pendant la même
période. À l’échelle individuelle, la probabilité de décès causé par le CCR au cours de la vie
passerait de 0,29 % à 0,19 % pour une personne qui participerait à toutes les activités d’un
programme de dépistage bisannuel à partir de 50 ans jusqu’à l’âge de 74 ans. Le risque de
décès attribuable à la coloscopie au cours de la vie serait de 0,005 % pour la même personne.
Manifestement, ces estimations sont difficiles à vérifier ou à quantifier à l’échelle de la
population, car la plupart des études faisant état de complications de la coloscopie sont
menées auprès de groupes de patients parmi lesquels certains présentent des symptômes. Les
risques associés au dépistage dans une population saine sont si faibles qu’ils sont difficiles à
estimer à partir des ECR menées à ce jour. Néanmoins, le Comité national a conclu que
même si les bienfaits dépassent nettement les risques, toute personne qui envisage un
dépistage au moyen de la RSOS devrait être informée avant le dépistage initial des risques et
des bienfaits et donner son consentement éclairé.
Pour qu’un test de dépistage ait un impact dans la population, la fréquentation du
programme de dépistage (participation) par la population cible doit être suffisante; par
conséquent, le Comité national a évalué dans quelle mesure la RSOS serait acceptée par la
population. Il a conclu que l’information sur les taux de participation qui pourraient être
anticipés dans un programme de dépistage bisannuel était très peu abondante ou nulle.
Jusqu’à maintenant, dans les ECR1-4, la participation au test de dépistage initial (RSOS) a
varié de 53 % à 67 % dans les populations non volontaires, et entre 38 % et 46 % des
populations invitées ont subi tous les tests recommandés de dépistage et de diagnostic.
Cependant, les taux de participation aux ECR, dans lesquels l’efficacité du test est douteuse
par définition, pourraient être différents des taux qu’on pourrait observer s’il était établi que
le test offre des bienfaits sur le plan de la mortalité.
Finalement, le Comité national a reconnu que toute recommandation sur le dépistage du
CCR dans la population aurait des conséquences sur les ressources. Ces dernières peuvent
être différentes d’une province à l’autre, et les stratégies provinciales pourraient devoir en
tenir compte. Les principales conséquences ont trait aux coûts de la consultation médicale
initiale avant le dépistage au moyen de la RSOS et à la disponibilité des ressources pour la
coloscopie et d’autres analyses diagnostiques de suivi, tels le lavement baryté en double
contraste ou la sigmoïdoscopie à sonde souple, dans certaines régions géographiques. En se
fondant sur les taux de participation au dépistage initial et au dépistage subséquent de 67 %