S O L A N É E S : ATROPA, Sauerkirsche, Sclionfrau. En alsacien: Teufelsbeere, Dollkraut, H7ald-Nachtschatten, Wutli-Tollkirsche. En flamand : Belladonna, Wolfkers, Doodkruid, Schoone-dame. En anglais : Belladonna, Dwale, llaging-N iglitshade. En italien: Belladonna, Solatro-maggiore. helUdona., Soli.no fu.fws°. USAGES ET PROPRIÉTÉS. — On extrait des feuilles une belle couleur verte employée par les peintres en miniature. Les dames italiennes faisaient usage du suc des feuilles pour blanchir leur teint et du suc des fruits pour fabriquer un fard; d'où le nom de « Bella-donna » ou de « Belle-dame » donné à la plante. — Parfois cultivé comme plante ornementale ; les fleurs sont visitées par les abeilles. -—- Les feuilles, appliquées extérieurement, sont adoucissantes et résolutives; les racines sont narcotiques (dangereux) ; la plante a été préconisée contre les névralgies et contre la coqueluche; l'extrait et le sirop servent à dilater la pupille, remède employé lorsque l'on fait l'opération de la cataracte; l'extrait est aussi usité comme préservatif de la scarlatine. — La plante renferme deux alcaloïdes toxiques l'atropine et l'hyoscyaminé (ensemble 0,4 pour cent environ) ; la proportion d'alcaloïdes varie d'ailleurs suivant que la plante est cultivée ou sauvage et avec les diverses localités où elle croît naturellement. La plante contient aussi de la belladonine, de l'asparagine, etc. Les cendres donnent, pour cent: 31,60 de potasse; 17,5 de soude; 15,4 de chaux; 9 de chlore, etc.; on y trouve 0,12 d'oxyde de cuivre. Les feuilles et les racines sont vénéneuses, les fruits plus encore. — Très vénéneux. DISTRIBUTION. — Préfère souvent les terrains calcaires; ne s'élève guère à plus de 1.200 m. d'altitude sur les diverses montagnes. — France: disséminé, apparaît souvent après les coupes, dans les taillis; de distribution inégale; par exemple: rare dans le Nord de la France; assez rare aux Environs de Paris, dans les Ardennes, mais commun ou assez commun en Lorraine et dans les Vosges; assez commun dans la région jurassienne, mais rare en Bourgogne; çà et là en Champagne; rare ou très rare dans l'Ouest; rare dans la partie septentrionale du Centre de la France mais seulement assez rare ou même assez commun dans le Plateau-Central; manque dans le Limousin; rare dans la Lozère, le Tarn et l'Aveyron; assez rare et parfois assez commun dans les Corbières et les Pyrénées; assez rare dans les Alpes et le bassin du Rhône; manque presque complètement sur le littoral méditerranéen, mais se trouve, inégalement distribué, dans les contrées montagneuses voisines; etc. — Suisse: assez commun, en général. — Belgique: assez rare dans la Région houillère; rare dans la Région jurassique et de l'Ardenne; très rare dans la Région hesbayenne. Europe: Grande-Bretagne, Europe centrale, méridionale et occidentale. — Sors d'Europe: Sud-Ouest de l'Asie; Nord de l'Afrique. Genre 566 : DATURfl DATURA (du nom arabe de la plante: Datora ou Tatora provenant du mot tat qui signifie piquer; les fruits sont épineux). En allemand : Stechapfel. En flamand : Doornappel. En anglais : Thorn-apple. En italien : Noce-spinosa. — Les plantes de ce genre ont un calice tubuleux, beaucoup plus long que large, présentant 5 angles dans sa longueur et terminé par 5 lobes peu profondément séparés les uns des autres; ce calice se fend en travers, circulairement, un peu au-dessus de sa base, après la floraison. La corolle est à tube relativement très long surmonté d'une partie en forme d'entonnoir, fortement plissée en long, à 5 lobes à peine séparés entre eux et portant chacun une pointe. Les 5 étamines sont renfermées dans le tube de la corolle; les anthères, étroites et allongées, livrent passage au pollen par une fente longitudinale. Le fruit mûr, de consistance sèche, s'ouvre au sommet par 4 valves et est divisé intérieurement en 4 loges provenant de la subdivision des deux loges normales. Ce sont des plantes annuelles, à feuilles simples, à fleurs blanches, rosées ou violacées. DATURA 27 2 . 0 2 2 . Datura Stramonium L. D a t u r a Stramoine (pl. 432: 2.022, rameau fleuri; 2.022 bis, fruit; 2.022. 2°. et 2.022. 2". bis, rameau fleuri et fruit d'une race. — Cette espèce, d'origine orientale, est naturalisée dans les décombres, les champs, les sables des cours d'eau et les endroits vagues de la plupart des contrées de notre Flore. C'est une plante de 30 cm. à 1 mètre de hauteur dont les fleurs blanches ou violacées paraissent depuis le mois de juillet jusqu'au mois d'octobre. Les feuilles, toutes munies de pétiole, ont un limbe, relativement grand, ovale en pointe, sinué et portant sur les bords des dents aiguës assez grandes. Le calice, d'un vert très clair ou violacé, sans poils ou presque sans poils, a une longueur de 4 à 6 centimètres qui représente de la moitié aux deux tiers celle de la corolle, laquelle mesure de 6 à 12 centimètres de largeur. Les fruits mûrs sont dressés, ovoïdes ou presque sphériques, couverts d'épines robustes et non grêles et allongées. C'est une plante annuelle, presque sans poils, à odeur désagréable, à racine principale développée. Lorsque le calice et la corolle ne sont pas encore complètement éclos, la transpiration de la plante y forme des gouttelettes d'eau à leur surface interne. (On a observé des exemplaires à fleurs ayant 6 divisions au calice, 6 lobes à la corolle, 6 étamines, 3 carpelles; d'autres à fruits sans épines). — Le type principal a les corolles blanches, les tiges, les feuilles et les calices d'une teinte verte. NOMS VULGAIRES. — En français : Pomme-épineuse, Eerbe-auxtaupes, Chasse-taupe, Kerbe-à-la-taupe, Kerbe-aux-magiciens, Rerbe-du-diable, Herbe-des-démoniaques, Eerbe - aux - sorciers, Stramoine, Endormie, Pomme-de-la-vallée. En allemand : Stechapfel, Dornapfel, Èexenkraut, Igelnuss, Teufelsapfel. En flamand : Doornappel, Talpekrwid, Dolappel, Steekappel, Wonderboom. En italien : Stramonio, Noce-spinosa, Noce-puzza. En anlais : Thorn-apple, Apple-Peru, Devil's-apple, Kedge-liog-nut. stramonio, Hifo&NEDIORULA, Hiçturi IOCA, Montana. etpinosn. USAGES ET PROPRIÉTÉS. — On utilise les graines de cette plante pour engraisser certains animaux;.on en donne aux porcs la quantité renfermée dans un dé à coudre; les marchands de chevaux s'en servent pour rendre l'apparence de l'embonpoint et de la bonne santé aux chevaux amaigris. — Parfois cultivé comme plante ornementale; mais d'autres espèces du même genre sont plus appréciées en horticulture. — La plante, très vénéneuse, est employée à petite dose comme remède; on l'utilise contre les névralgies, l'asthme, l'épilepsie; les feuilles agissent sur le système nerveux en produisant des hallucinations, du délire et en dilatant la pupille; les sorciers du moyen âge s'en servaient pour déterminer des visions fantastiques chez ceux qui les consultaient; les prêtresses et les pythonisses en faisaient usage sur elles-mêmes. — La plante renferme un alcaloïde, l'hyoscyamine, dans toutes ses parties et contient aussi un peu d'atropine et de scopolamine; ainsi qu 'une très faible proportion de carotine. Le contenu en alcaloïdes est de 0,33 à 0,48 pour les graines, de 0,05 à 0,10 pour les racines, d'environ 0,09 pour les tiges, de 0,39 pour les feuilles. 11 existe dans les graines de l'hyoscyamine et très peu ou pas d'atropine; on y trouve de 1'« huile de Datura », et de l'acide daturique. Les cendres de la plante donnent, pour cent: 34,7 d'acide phosphorique; 20 de potasse; 17,6 de magnésie; 14 de soude; 5 de silice; 4 de chaux; 4 de sesquioxyde de fer. — Très vénéneux. f DISTRIBUTION. — Ne s'élève pas à une grande altitude sur les montagnes; l'espèce semble avoir été surtout introduite dans la plus grande partie de l'Europe par des nomades, et paraît être originaire de l'Asie centrale. — France: çà et là, de distribution très inégale; par exemple: assez rare dans le Nord de la France mais assez commun aux Environs de Paris et dans une grande partie du Centre; commun ou assez commun en Auvergne et dans la partie basse de la Corrèze, mais rare dans la HauteVienne et manque dans la partie haute de la Corrèze ; assez commun en général dans l'Ouest et dans la vallée de la Loire, mais assez rare en Bretagne au delà du Morbihan et rare dans la Sarthe; assez rare dans la Dordogne, l'Aveyron, assez commun dans le Tarn; çà et là en Lorraine; commun en Alsace et dans les contrées du Jura; assez commun dans le bassin du Rhône et dans