
SOLANÉES: ATROPA, DATURA  27 
Sauerkirsche, Sclionfrau. En alsacien: Teufelsbeere, Dollkraut, 
H7ald-Nachtschatten, Wutli-Tollkirsche. En flamand : Belladonna, 
Wolfkers, Doodkruid, Schoone-dame. En anglais : Belladonna, 
Dwale, llaging-N iglitshade. En italien: Belladonna, Solatro-mag-
giore. helUdona.,
 Soli.no
 fu.fws°. 
USAGES ET PROPRIÉTÉS. — On extrait des feuilles une belle cou-
leur verte employée par les peintres en miniature. Les dames 
italiennes faisaient usage du suc des feuilles pour blanchir leur 
teint et du suc des fruits pour fabriquer un fard; d'où le nom 
de « Bella-donna » ou de « Belle-dame » donné à la plante. — 
Parfois cultivé comme plante ornementale ; les fleurs sont visitées 
par les abeilles. -—- Les feuilles, appliquées extérieurement, sont 
adoucissantes et résolutives; les racines sont narcotiques (dan-
gereux) ; la plante a été préconisée contre les névralgies et contre 
la coqueluche; l'extrait et le sirop servent à dilater la pupille, 
remède employé lorsque l'on fait l'opération de la cataracte; 
l'extrait est aussi usité comme préservatif de la scarlatine. — 
La plante renferme deux alcaloïdes toxiques l'atropine et 
l'hyoscyaminé (ensemble 0,4 pour cent environ) ; la proportion 
d'alcaloïdes varie d'ailleurs suivant que la plante est cultivée ou 
sauvage et avec les diverses localités où elle croît naturellement. 
La plante contient aussi de la belladonine, de l'asparagine, etc. 
Les cendres donnent, pour cent: 31,60 de potasse; 17,5 de soude; 
15,4 de chaux; 9 de chlore, etc.; on y trouve 0,12 d'oxyde de 
cuivre. Les feuilles et les racines sont vénéneuses, les fruits plus 
encore. — Très vénéneux. 
DISTRIBUTION. — Préfère souvent les terrains calcaires; ne 
s'élève guère à plus de 1.200 m. d'altitude sur les diverses mon-
tagnes. — France: disséminé, apparaît souvent après les coupes, 
dans les taillis; de distribution inégale; par exemple: rare dans 
le Nord de la France; assez rare aux Environs de Paris, dans les 
Ardennes, mais commun ou assez commun en Lorraine et dans les 
Vosges; assez commun dans la région jurassienne, mais rare en 
Bourgogne; çà et là en Champagne; rare ou très rare dans 
l'Ouest; rare dans la partie septentrionale du Centre de la 
France mais seulement assez rare ou même assez commun dans 
le Plateau-Central; manque dans le Limousin; rare dans la Lo-
zère, le Tarn et l'Aveyron; assez rare et parfois assez commun 
dans les Corbières et les Pyrénées; assez rare dans les Alpes et 
le bassin du Rhône; manque presque complètement sur le litto-
ral méditerranéen, mais se trouve, inégalement distribué, dans les 
contrées montagneuses voisines; etc. — Suisse: assez commun, 
en général. — Belgique: assez rare dans la Région houillère; 
rare dans la Région jurassique et de l'Ardenne; très rare dans 
la Région hesbayenne. 
Europe: Grande-Bretagne, Europe centrale, méridionale et oc-
cidentale. — Sors d'Europe: Sud-Ouest de l'Asie; Nord de 
l'Afrique. 
Genre 566 : DATURfl DATURA (du nom arabe de la 
plante: Datora ou Tatora provenant du mot tat qui signifie 
piquer; les fruits sont épineux). En allemand : Stechapfel. En 
flamand : Doornappel. En anglais : Thorn-apple. En italien : 
Noce-spinosa. — Les plantes de ce genre ont un calice tubu-
leux, beaucoup plus long que large, présentant 5 angles dans sa 
longueur et terminé par 5 lobes peu profondément séparés les 
uns des autres; ce calice se fend en travers, circulairement, un 
peu au-dessus de sa base, après la floraison. La corolle est à tube 
relativement très long surmonté d'une partie en forme d'enton-
noir, fortement plissée en long, à 5 lobes à peine séparés entre 
eux et portant chacun une pointe. Les 5 étamines sont renfermées 
dans le tube de la corolle; les anthères, étroites et allongées, 
livrent passage au pollen par une fente longitudinale. Le fruit 
mûr, de consistance sèche, s'ouvre au sommet par 4 valves et est 
divisé intérieurement en 4 loges provenant de la subdivision des 
deux loges normales. Ce sont des plantes annuelles, à feuilles 
simples, à fleurs blanches, rosées ou violacées. 
2.022. Datura Stramonium L. Datura Stramoine 
(pl. 432: 2.022, rameau fleuri; 2.022 bis, fruit; 2.022. 2°. et 
2.022. 2". bis, rameau fleuri et fruit d'une race. — Cette 
espèce, d'origine orientale, est naturalisée dans les décombres, les 
champs, les sables des cours d'eau et les endroits vagues de la 
plupart des contrées de notre Flore. C'est une plante de 30 cm. 
à 1 mètre de hauteur dont les fleurs blanches ou violacées parais-
sent depuis le mois de juillet jusqu'au mois d'octobre. Les 
feuilles, toutes munies de pétiole, ont un limbe, relativement 
grand, ovale en pointe, sinué et portant sur les bords des dents 
aiguës assez grandes. Le calice, d'un vert très clair ou violacé, 
sans poils ou presque sans poils, a une longueur de 4 à 6 centi-
mètres qui représente de la moitié aux deux tiers celle de la 
corolle, laquelle mesure de 6 à 12 centimètres de largeur. Les 
fruits mûrs sont dressés, ovoïdes ou presque sphériques, couverts 
d'épines robustes et non grêles et allongées. C'est une plante 
annuelle, presque sans poils, à odeur désagréable, à racine prin-
cipale développée. Lorsque le calice et la corolle ne sont pas 
encore complètement éclos, la transpiration de la plante y forme 
des gouttelettes d'eau à leur surface interne. (On a observé des 
exemplaires à fleurs ayant 6 divisions au calice, 6 lobes à la 
corolle, 6 étamines, 3 carpelles; d'autres à fruits sans épines). — 
Le type principal a  les corolles blanches, les tiges, les feuilles et 
les calices d'une teinte verte. 
NOMS VULGAIRES. — En français : Pomme-épineuse, Eerbe-aux-
taupes, Chasse-taupe, Kerbe-à-la-taupe, Kerbe-aux-magiciens, 
Rerbe-du-diable, Herbe-des-démoniaques, Eerbe - aux - sorciers, 
Stramoine, Endormie, Pomme-de-la-vallée. En allemand : Ste-
chapfel, Dornapfel, Èexenkraut, Igelnuss, Teufelsapfel. En fla-
mand : Doornappel, Talpekrwid, Dolappel, Steekappel, Wonder-
boom. En italien : Stramonio, Noce-spinosa, Noce-puzza. En an-
f
lais : Thorn-apple, Apple-Peru, Devil's-apple, Kedge-liog-nut. 
stramonio,
 Hifo&NEDIORULA, Hiçturi IOCA, Montana.
 etpinosn. 
USAGES ET PROPRIÉTÉS. — On utilise les graines de cette plante 
pour engraisser certains animaux;.on en donne aux porcs la quan-
tité renfermée dans un dé à coudre; les marchands de chevaux 
s'en servent pour rendre l'apparence de l'embonpoint et de la 
bonne santé aux chevaux amaigris. — Parfois cultivé comme 
plante ornementale; mais d'autres espèces du même genre sont 
plus appréciées en horticulture. — La plante, très vénéneuse, est 
employée à petite dose comme remède; on l'utilise contre les 
névralgies, l'asthme, l'épilepsie; les feuilles agissent sur le sys-
tème nerveux en produisant des hallucinations, du délire et en 
dilatant la pupille; les sorciers du moyen âge s'en servaient 
pour déterminer des visions fantastiques chez ceux qui les consul-
taient; les prêtresses et les pythonisses en faisaient usage sur 
elles-mêmes. — La plante renferme un alcaloïde, l'hyoscyamine, 
dans toutes ses parties et contient aussi un peu d'atropine et de 
scopolamine; ainsi qu 'une très faible proportion de carotine. Le 
contenu en alcaloïdes est de 0,33 à 0,48 pour les graines, de 0,05 
à 0,10 pour les racines, d'environ 0,09 pour les tiges, de 0,39 
pour les feuilles. 11 existe dans les graines de l'hyoscyamine et 
très peu ou pas d'atropine; on y trouve de 1'« huile de Datura », 
et de l'acide daturique. Les cendres de la plante donnent, pour 
cent: 34,7 d'acide phosphorique; 20 de potasse; 17,6 de magnésie; 
14 de soude; 5 de silice; 4 de chaux; 4 de sesquioxyde de fer. — 
Très vénéneux. 
DISTRIBUTION. — Ne s'élève pas à une grande altitude sur les 
montagnes; l'espèce semble avoir été surtout introduite dans la 
plus grande partie de l'Europe par des nomades, et paraît être 
originaire de l'Asie centrale. — France: çà et là, de distribution 
très inégale; par exemple: assez rare dans le Nord de la France 
mais assez commun aux Environs de Paris et dans une grande 
partie du Centre; commun ou assez commun en Auvergne et 
dans la partie basse de la Corrèze, mais rare dans la Haute-
Vienne et manque dans la partie haute de la Corrèze ; assez com-
mun en général dans l'Ouest et dans la vallée de la Loire, mais 
assez rare en Bretagne au delà du Morbihan et rare dans la Sar-
the; assez rare dans la Dordogne, l'Aveyron, assez commun dans 
le Tarn; çà et là en Lorraine; commun en Alsace et dans les 
contrées du Jura; assez commun dans le bassin du Rhône et dans