Schéma stratégique 2011-2015
Bertrand Schmitt, Chantal Le Mouel et Alban Thomas
30 novembre 2011
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SCHEMA STRATEGIQUE 2010-2015 DU DEPARTEMENT SCIENCES SOCIALES,
AGRICULTURE & ALIMENTATION, ESPACE & ENVIRONNEMENT (SAE2)
en vue de la Directoriale SAE2 du 30 novembre 2010
SOMMAIRE
A. LES GRANDES ORIENTATIONS SCIENTIFIQUES p. 03
A.1. Positionnement revisité p. 03
A.2. Les priorités scientifiques du département SAE2 p. 06
A.3. Actualisation des missions et champ d’activité du département p. 13
B. COMPETENCES ET DISPOSITIFS p. 13
B.1. Disciplines, compétences et métiers : vers une Gestion Prévisionnelle
des Emplois et des Compétences (GPEC) p. 13
B.2. Dispositifs lourds : bases de données, plateformes
de modélisation & d’expérimentation p. 16
C. ANIMATION COLLECTIVE p. 18
C.1. Animations scientifiques disciplinaires et Champs thématiques p. 18
C.2. Réseaux métiers ITA p. 20
D. LIGNES DIRECTRICES EN MATIERE DORGANISATION ET DE PARTENARIAT p. 20
D.1. Evolution du dispositif de recherche p. 20
D.2. Contributions à l’innovation (« ingénierie ») p. 22
D.3. Partenariat p. 23
E. MISE EN ŒUVRE DU SCHEMA, SUIVI ET EVALUATION p. 25
E.1. Evolutions prévues, objectifs et résultats à atteindre p. 25
E.2. Politiques mises en œuvre pour l’allocation aux unités des moyens attribués
aux départements pour conduire leurs activités dans le cadre budget de l’établissement p. 28
ANNEXE 1 : Données d’analyse bibliométrique repérant les unités SAE2 d’économie
parmi les centres français de cette discipline (extraits de Bosquet et al., 2010) p. 30
ANNEXE 2 : Données d’analyse démographique des effectifs du département SAE2
par discipline et domaine de compétences d’appui et par CT et thématique de recherche p. 31
ANNEXE 3 : Evolution du dispositif de recherche du département SAE2 de 2010 à 2015 p. 33
ANNEXE 4 : Indicateurs suivis annuellement par l’Institut à l’occasion des rencontres
« Directoriales » (version provisoire des indicateurs de suivi des activités des départements) p. 34
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Le présent schéma stratégique de département (SSD) définit les axes de développement scientifique et
organisationnel que le département Sciences Sociales, Agriculture & Alimentation, Espace &
Environnement (SAE2) de l’INRA propose de mettre en œuvre au cours de la période 2010-2015. Il
s’inscrit dans les grandes orientations du Document d’orientation INRA 2010-2020 1 et les décline en
matière de sciences économiques et sociales. La poursuite de l’inflexion des travaux du département
vers les enjeux environnementaux et de développement durable de l’agriculture et de la forêt se traduit
par l’ambition de renforcer notre leadership en sciences économiques et sociales sur la thématique
des liens entre agriculture et environnement. On vise également un élargissement de nos champs de
recherche à des enjeux plus planétaires et aux vastes questions relatives aux problématiques de
sécurité alimentaire mondiale et de développement.
Conformément à la note de préparation des Schémas stratégiques des départements 2010-2015
(courrier de la Présidente du 4 mai 2010), ce document se centre sur les programmes scientifiques que
le département SAE2 développera au cours de la période 2010-2015, sur les ambitions de
positionnement international et national auxquelles ils peuvent permettre de prétendre et sur la façon
dont ils contribueront aux Chantiers et Défis scientifiques ainsi qu’aux Métaprogrammes identifiés
dans le Document d’orientation de l’institut (Section A). Ce schéma stratégique propose ensuite une
réflexion approfondie et une stratégie en matière de gestion des compétences nécessaires pour relever
les défis pointés et la façon de les pourvoir, notamment par une politique ambitieuse d’animation
collective et de formation (Section B & C). Pour mettre en œuvre ces orientations, nous nous
appuyons sur des structures de recherche et des dispositifs d’envergure qui seront amenés à évoluer et
sur une politique renouvelée en matière de partenariats scientifiques et socio-professionnels et en
matière de contributions à l’ingénierie, à l’innovation et à l’expertise (Section D). La dernière section
précise les modalités de mise en œuvre et de suivi du schéma stratégique (Section E).
A. LES GRANDES ORIENTATIONS SCIENTIFIQUES
A.1. Positionnement revisité
De par le nombre de ses cadres scientifiques (chercheurs et ingénieurs), le département SAE2 de
l’INRA constitue le premier pôle français « d’économie agricole et de sociologie rurale », au sens
large de ces deux termes, c’est-à-dire couvrant (i) tous les stades des filières agroalimentaires (de
l’économie de la production et des échanges à l’économie des secteurs de la transformation et de la
distribution jusqu’à l’économie et la sociologie de l’alimentation), (ii) les problématiques
environnementales et de gestion des ressources naturelles, et (iii) les questions de développement
rural. Notre environnement disciplinaire national comprend deux composantes :
- d’une part, nos équivalents au CIRAD et au CEMAGREF et les départements d’économie, de
sociologie et de gestion des établissements d’enseignement supérieur agronomique avec
lesquels nous sommes le plus souvent associés et avec qui nous partageons des préoccupations
sociétales communes et des stratégies scientifiques proches ;
- d’autre part, les laboratoires universitaires français d’économie ou de sociologie qui ne se
penchent qu’exceptionnellement sur des domaines et champs d’application coïncidant avec les
nôtres, mais avec lesquels nous partageons les mêmes socles disciplinaires et les avancées et
enjeux scientifiques qui s’y rattachent.
D’un point de vue européen, le département SAE2 équivaut en taille au groupe Social Sciences de
l’Université de Wageningen, mais le profil disciplinaire de ce dernier est cependant plus diversifié
avec un poids fort des sciences de gestion et des sciences de l’éducation et de la communication. Notre
département est environ deux fois plus grand que son équivalent danois (le FØI, Institute of Food and
Resources Economics, de l’Université de Copenhague) et trois fois plus que son équivalent finlandais
(l’unité Economics du MTT, Agrifood Research Finland). Les sciences économiques y étant fortement
dominantes, leur profil disciplinaire se rapproche du nôtre. Il en est de même de l’Economic Research
Service (ERS) de l’US Department of Agriculture (USDA) qui, en affichant 350 employés, ne dépasse
1 INRA (2010). Document d’orientation INRA 2010-2020 : Une science pour l’impact. Paris : INRA.
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nos effectifs que d’environ 20 à 25 % : le profil de ses chercheurs est également très fortement orienté
vers les sciences économiques. A ces structures, il faut ajouter l’ensemble des départements
d’économie agricole (AgEcon) des universités étrangères dont certains dominent largement la
spécialité : Californie (Berkeley et Davis), Purdue, Iowa State, Wisconsin (Madison), par exemple.
Un repérage de l’affichage stratégique et des documents d’orientation de ces institutions, combiné à la
consultation des publications de leurs chercheurs, fait ressortir que les questions scientifiques prises
en charge par ces institutions sont très convergentes avec celles du département. Ainsi, par
exemple, l’ERS-USDA affiche-t-il les cinq grands domaines de recherche suivants :
A competitive agricultural system’ ;
A safe food supply’ ;
A healthy, well-nourished population’ ;
Harmony between agriculture and the environment’ ;
An enhanced quality of life for rural Americans’.
Si, comme nous, toutes les autres institutions mentionnées plus haut investissent bien ces cinq thèmes,
certaines nuances peuvent cependant émerger. Le groupe Social Sciences du WUR, plus orienté vers
les sciences de gestion, s’intéresse davantage au secteur agroalimentaire et aux consumer’s sciences,
alors que le département SAE2 envisage ces mêmes questions à partir d’un point de vue plus marqué
par l’économie industrielle, l’économie comportementale et la sociologie de la consommation. Le FØI
affiche nettement son orientation en économie internationale alors que l’ERS-USDA et certains
départements nord-américains investissent plus le domaine de l’économie du développement. Si le
département SAE2 affiche des compétences et des travaux sur la première, il est encore peu présent
sur les questions relatives au développement.
Dans notre domaine, comme pour toutes les SHS, les analyses bibliométriques sont encore trop rares
pour être mobilisées à des fins de repérage des positions relatives et surtout des domaines de spécialité
et des spécificités de chacun. Au-delà d’un travail de benchmarking international, en cours
d’élaboration, on peut, à ce stade, mobiliser l’étude réalisée par Bosquet, Combes et Linnemer (2010) 2
pour le compte du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Elle permet d’identifier
la place de nos unités de recherche spécialisées en économie parmi les centres français de recherche
dans cette discipline. L’étude, à laquelle nous avions décidé de nous associer, propose un classement
de ces centres selon leurs publications référencées dans la base EconLit des revues académiques
visibles internationalement pour les sciences économiques. Ce classement s’appuie sur les données
2008 d’affectation des chercheurs et enseignants-chercheurs et sur leurs publications 2004-2008.
L’analyse porte également sur l’évolution des positions relatives de 1998 à 2008.
Les tableaux A.1.a et A.1.b reportés en annexe reprennent les résultats de cette étude pour les seules
unités spécialisées en économie rattachées au département SAE2.3 Il faut bien sûr contrôler ces
résultats par la contribution des chercheurs INRA aux performances des UMR auxquelles ils sont
rattachés. C’est pourquoi nous ne commenterons pas ici les résultats obtenus par les deux UMR
GREMAQ (Toulouse) et PSE (Paris-Jourdan) dont les excellentes performances sont peu liées à la
contribution des chercheurs INRA, compte tenu de leur faible poids relatif dans ces unités.
Les conclusions que l’on peut tirer de cette étude convergent avec celles que nous tirons année après
année des analyses bibliométriques menées en interne. Les performances académiques des unités
du département s’améliorent au fil du temps et deviennent honorables sans être exceptionnelles.
Comparées aux autres centres de recherche français en économie dont la vocation est d’être plus
généralistes que le département, trois-quarts des unités rattachées au département se classent parmi les
30 premiers centres français (sur 105) en nombre de publications par chercheur, mais leurs
2 Bosquet C., Combes P.-P., Linnemer L. (2010). La publication d’articles de recherche en économie en France
en 2008. Disparités actuelles et évolutions depuis 1998. Rapport pour la Direction Générale de la Recherche et
de l’Innovation (DGRI) du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. 242 p.
3 ce qui laisse de côté les unités du département spécialisées en sociologie (comme les UR MONA, RiTME,
SenS) et les équipes intégrées dans des unités communes à des départements biotechniques (comme dans les UR
ASTRO et URH) ou qui prennent en charge des plateformes de données (comme l’US ODR).
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performances (traduites en écarts de publication par rapport au groupe de tête) est largement en deçà
des plus productives. Cet écart entre les 3 premiers centres français et les autres composantes
françaises est une caractéristique forte commune à toutes les structures, qu’elles soient universitaires
ou INRA. Nos unités souffrent en outre d’un effet taille défavorable qui dégrade leur visibilité
lorsqu’elle est traduite en nombre total de publications par laboratoire.
L’analyse selon les spécialités de la discipline (référencement des articles selon les catégories du JEL)
fait ressortir les bonnes performances des unités du département dans leurs domaines de
spécialité. Ainsi, 5 unités apparaissent parmi les 10 premiers centres dans le domaine de l’économie
agricole et de l’environnement, quatre d’entre elles sont cependant loin derrière le premier
laboratoire en la matière : l’UMR LERNA. Les unités du département se positionnent également de
façon intéressante en économie internationale (avec les UMR Economie publique et SMART) et en
économie urbaine, rurale et régionale (avec notamment l’UMR CESAER placée en seconde
position sur ce domaine). Hormis l’UMR LERNA (ainsi que les UMR GREMAQ et PSE), les unités
du département sont moins bien placées dans des spécialités d’intérêt pour nous mais plus généralistes,
comme l’économie industrielle ou l’économie publique.
* *
*
La principale force du département réside donc dans la taille du groupe et dans la concentration
de ses forces sur un nombre limité de disciplines (économie et sociologie pour faire bref). Cette
double caractéristique permet une couverture extensive des thématiques dont l’institut est porteur, tout
en maintenant une bonne cohérence scientifique. En outre, l’orientation appliquée de nos recherches,
qui tentent d’articuler le plus systématiquement possible approches théoriques et analyses empiriques,
nous met en phase avec certaines des évolutions récentes de nos deux disciplines-socles : en économie,
le développement de travaux empiriques en prolongement des approches théoriques qui ont fait florès
au cours des dernières décennies, la place croissante de l’économétrie structurelle et l’affirmation de
l’économie expérimentale ; et l’importance des travaux qualitatifs en sociologie avec l’émergence
d’une volonté de les relier à des démarches de sociologie quantitative.
Parallèlement, le regain d’actualité des questions agricoles, nutritionnelles et environnementales
ouvre des opportunités claires à une remise sur l’agenda académique de nombre de nos objets de
recherche et donne au département un avantage comparatif décisif du fait de sa connaissance concrète
et documentée de ces questions, de son accès privilégié à des bases de données stratégiques et de ses
liens actuels et potentiels avec les sciences biologiques et/ou biotechniques. La dimension planétaire
de ces préoccupations sociétales offre aussi au département la double opportunité d’une ouverture à
cette dimension mondiale et à des contextes extra-européens (pays en développement et émergents).
Si les efforts faits en matière de visibilité académique disciplinaire débouchent sur des résultats
encourageants, ceux-ci restent encore fragiles et méritent d’être poursuivis. Cette fragilité se retrouve
dans les performances moyennes simplement honorables des unités du département, mais elle tient
également à l’hétérogénéité interindividuelle de l’investissement dans la publication à visibilité
internationale sur les thématiques de référence et les priorités de l’institut. Elle se retrouve dans la
difficulté récurrente qu’ont les unités du département à attirer nos collègues universitaires et/ou leurs
étudiants de bon niveau vers des collaborations ou des actions de formation qui devraient s’avérer
mutuellement profitables.
Le risque majeur est, de ce point de vue, celui d’une implication trop importante et/ou mal
négociée dans des approches pluridisciplinaires à visée opérationnelle. Le premier risque est celui
de l’écartèlement des forces du département entre des applications qui peuvent s’avérer récurrentes et
donc scientifiquement peu innovantes, risque qu’il est cependant envisageable de réguler via des
animations scientifiques disciplinaires adéquates. Le second risque est celui d’une affectation non
optimale des moyens si ne sont pas bien définis les volets « Etudes » et les volets « Recherche » des
Métaprogrammes à venir et si la réflexion sur le volet « Etudes » ne débouche pas sur une organisation
adaptée des compétences.
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