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MAHOMET
Mahomet naquit quelques années avant que ne monte sur le
trône de Byzance l’epereur Héraclius. Il est né en 569 ou 570
après Jésus-Christ, d’une famille noble du clan des Quraychites,
qui occupait la ville de La Mecque. Les Quraychites étaient idolâ-
tres et adoraient plusieurs idoles féminines, notamment Al-Lat,
féminin de Allah.
Son père s’appelait Abdallah, Abd-Allah, c’est-à-dire serviteur
de Dieu. C’était, paraît-il, le plus bel homme de sa tribu. Sa mère
s’appelait Âminah, fille de Wahb. Lorsqu’elle fut enceinte, elle
entendit une voix, entre la veille et le sommeil, qui lui confirma
qu’elle portait en elle un prophète. La voix lui ordonna d’appeler
l’enfant Aihmad.
Il est écrit dans la Sourate du Rang:
Evoque Jésus, fils de Marie, quand il a dit: Ô fils d’Israël, je suis
l’envoyé de Dieu (Allahi) auprès de vous, venant confirmer ce qui, de
la Torah, est antérieur à moi... (Coran 61, 6).
Cette tradition revient régulièrement dans l’islam: les prophè-
tes ne font jamais que se confirmer les uns les autres. La tradi-
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Victor Martinez
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tion est toujours la même, mais elle se corrompt, et les prophètes
viennent la rétablir.
... Et annoncer la venue d’un messager qui viendra après moi, dont
le nom sera Le Très Glorieux (a
i
hmadou). Or, lorsque Jésus leur eut
fourni les preuves, les fils d’Israël s’écrièrent: C’est manifestement
de la magie (ib.).
Mahomet fut orphelin très jeune et fut élevé par son grand-
père, puis par son oncle, et choyé par sa tante Fâtima qu’il consi-
dérait comme sa mère. On prétend que Fâtima, en lui passant
toujours la main dans le dos, le faisait grandir, ce qui est une
image de la bénédiction. De là vient la main de Fâtima, que l’on
trouve partout représentée en pays musulman.
Un jour en Syrie, à Bocra, alors qu’il accompagnait son oncle
qui était conducteur de caravanes, il fut salué par un moine
monophysite1. Le moine, qui s’appelait Bahîra, ou Sergios, salua
en Mahomet le prophète, comme si la bénédiction lui avait été
transmise.
Le moine Bahîra joue un rôle important dans la tradition isla-
mique, selon laquelle des chercheurs solitaires se transmettaient,
depuis de longues années, un livre où chacun d’eux puisait des
connaissances merveilleuses. Ils se transmettaient la cabale. Ce
livre devait arriver entre les mains du prophète de l’islam: Maho-
met. Bahîra recommande à l’oncle de Mahomet, Aboû Tâlib, de
veiller attentivement sur l’enfant.
Vers l’âge de vingt ans, Mahomet, comme Moïse et David,
était pasteur. Il entra au service d’une riche veuve, appelée Kha-
dîja, qui cherchait un homme pour accompagner ses caravaniers,
et il l’épousa. Ce fut un ménage heureux. C’est pendant les pre-
mières années de son mariage qu’il sentit en son âme les attein-
tes de la faveur divine. Un ange se serait précipité sur lui, lui
aurait ouvert la poitrine, enlevé le coeur et lui aurait mis, à la
1. Le monophysisme est la doctrine de ceux qui ne reconnaissent pas deux natu-
res en Jésus-Christ. Le Concile de Chalcédoine, en 451, avait condamné les
doctrines d’Eutychès mais ses partisans continuèrent à nier en Jésus-Christ
la distinction entre les deux natures, divine et humaine.
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place, un coeur d’une blancheur immaculée. Ces premières révé-
lations furent attribuées à l’ange de la résurrection: Asrafil.
Sa prédication fut très mal reçue à La Mecque, si bien qu’il
quitta la ville avec quelques fidèles pour s’installer, d’abord dans
une oasis, ensuite à Médine, en 622. C’est ce qui est appelé al-
hijra, l’hégire, an zéro pour les musulmans. Al-hijra signifie l’émi-
gration.
A Médine, il forme une communauté nouvelle où il est
d’abord bien reçu par les Juifs qui s’y trouvent en grand nombre.
En 630, il rentre à La Mecque en triomphateur. En 632, Mahomet
quitte ce monde.
En 732, nous avons la bataille de Poitiers. Nous pouvons
imaginer les progrès foudroyants de l’islam en un siècle.
Mahomet, Mouihamad signifie ésotériquement Le Très Glo-
rieux, qui se dit en arabe aihmad.
Lorsque la voix annonce à Âminah qu’elle portera un pro-
phète qui s’appellera Aihmad, c’est pour indiquer qu’il y a une
filiation, confirmée par les Ecritures, car Mahomet avait été
annoncé par Jésus, et n’est venu que pour confirmer Jésus et
ceux qui l’ont précédé2.
Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet (paraklè-
ton) pour qu’il soit avec vous toujours, l’Esprit de vérité que le monde
ne peut recevoir parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas (Ev. s. St
Jean 14, 16 et 17).
Le Paraclet, en grec paraklètos, signifie consolateur. Les com-
mentateurs disent que ce texte a été corrompu, et quil ne faut
pas lire paraklèton, mais periklyton, illustre, très glorieux, c’est-à-
dire Aihmad.
C’est notamment sur ce verset que se basent les exégètes
musulmans pour mettre Mahomet dans la lignée des prophètes.
Ismaël est le patriarche dont sont issus les musulmans. Ichma El,
en hébreu, signifie Dieu écoutera.
2. Voir à ce sujet les extraits suivants de la Bible: Isaïe 8, 23 / 42, 1 à 9 / 50, 8 /
52, 13 à 15, Matthieu 4, 15 à 16 / 8, 17 à 21; Jean 16, 13.
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LE CORAN
Le Coran est composé de 114 sourates ou chapitres, dont la
plus longue est la deuxième, la sourate de La Vache, 286 versets.
Le Coran forme une très belle poésie et c’est la raison pour
laquelle il a pénétré aussi rapidement dans le coeur des bédouins
du désert. Sourate vient de la racine sour, qui veut dire signe,
marque, trace. Le verbe sara veut dire à la fois monter sur un mur,
assaillir, fondre sur quelqu’un, se parer de bracelets. En hébreu,
la racine tsour veut dire lier, assaillir, exciter, former, façonner, et
aussi rocher. Voyez le passage: «Car par Iah, le Seigneur a tracé
(tsour) les mondes» (Isaïe 26, 4). La tsourah est une gravure. Le
verset est appelé aia, la racine est hébraïque: aveh, d’où vient ot,
qui veut dire marque, signe.
En réalité il n’y a pas 114 sourates, mais 113. La première,
Bismillah, au Nom d’Allah, n’appartient pas, à proprement parler,
aux autres sourates. Elle est, en quelque sorte, la bénédiction des
autres. Il n’y a pas de prophétie ni de livre sans bénédiction.
Généralement, dans le Coran, la première sourate est présentée
face à la seconde.
Voyons ce que dit cette première sourate qui ne comporte que
sept aia. N’oublions pas que sept est le chiffre de l’âme du
monde, de la bénédiction. Elle commence par la bismillah, invoca-
tion à Allah. Le premier verset (aia), «Au nom d’Allah, le clément
(Rahman), le miséricordieux (Rahim)». Que veulent dire ces deux
noms d’Allah? Rahman est celui qui n’a qu’une seule bénédiction
à donner, c’est l’Elohim des hébreux. Rahim a 99 bénédictions à
donner. C’est l’Adonaï des hébreux béni par Elohim, le Dieu du
ciel, le Dieu de toutes les nations. Nous retrouvons ici les deux
notions de la divinité de la tradition hébraïque.
Si nous comptons le nombre de lettres du premier verset du
Coran, appelé bismillah, nous obtenons le nombre 19 qui corres-
pond aux vertèbres de l’homme, 7 cervicales et 12 dorsales.
Pourquoi la récitation de ce verset? Parce qu’il chasse les 19
démons, un par vertèbre, qui empêchent l’ouverture de se faire.
Cette première sourate s’appelle aussi Al-fâtiiha, du verbe arabe
fataiha, qui veut dire ouvrir, faire une faveur, révéler.
Que disent les sept versets de la Fâtiiha qui ne fait pas réelle-
ment partie du Coran, mais qui en constitue l’ouverture?
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1- Au Nom d’Allah, le Bienfaiteur, le Miséricordieux.
2- Louange à Allah, Seigneur des mondes.
3- Bienfaiteur, Miséricordieux.
4- Souverain du jour du jugement.
5- C’est toi que nous adorons, toi dont nous demandons l’aide.
6- Conduis-nous dans la voie droite,
7- La voie de ceux à qui tu as donné tes bienfaits, qui ne sont ni
[l’objet de ton courroux, ni des égarés (Coran 1, 1à 7).
Voici le commentaire de Tabarî3:
Abî ibn Karâd a dit: J’ai lu, au sujet de l’apôtre d’Allah, que le salut
soit sur lui!, qu’il a dit à propos de la Fâtiiha: Celui qui tient dans sa
main son esprit, ce qu’Allah n’a pas fait descendre dans la Torah, ni
dans l’Evangile, ni dans l’Ecriture, et qui n’a pas non plus son sem-
blable dans le Coran, celui-là tient la Mère du Livre.
Ce sont les 7 vertèbres, c’est l’Esprit-Saint. Celui qui le pos-
sède, a la connaissance du livre; en termes hébraïques, il possède
Iah.
Dans l’islam, la cabale existe aussi. Le sens est légèrement
différent de celui de l’hébreu. Le verbe qabila en arabe veut dire
recevoir, accepter, agréer, prendre avec la main, recevoir des
mains de quelqu’un.
La deuxième forme de ce verbe, qabala (qabbala), veut dire
donner ou recevoir un baiser. La notion du baiser est importante,
c’est précisément celle que Judas a profanée.
La troisième forme, qabala (qâbala), signifie être placé vis-à-
vis de, correspondre à.
La quatrième forme, aqbala, signifie se diriger vers, tourner
son visage vers. La qibla est ce qui nous fait face, et c’est la direc-
tion vers laquelle les musulmans doivent se tourner. La qibla est
toujours tournée vers La Mecque. Il est remarquable que toutes
les mosquées aient toujours été orientées vers La Mecque, à une
époque où la boussole n’existait pas.
3. Muhammad ibn Djarir al-Tabarî, historien et juriste musulman (Amol, Mazan-
daran, vers 839 - Bagdad 923), auteur d’un commentaire (Tafsir) du Coran et
de Chroniques des prophètes et des rois.
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