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13. Modèles animaux. Le Comité a été informé du succès de l’infection de macaques cynomolgus au
moyen de deux souches différentes de virus variolique injectées par voie intraveineuse, ou par voie
intraveineuse et aérosol. La maladie provoquée a en commun plusieurs signes pathologiques avec la
variole humaine. Toutefois, dans l’expérience en cause, la dose de virus était très élevée et l’évolution de
la maladie beaucoup plus rapide.
14. Des études supplémentaires sont nécessaires pour améliorer et valider ce modèle animal, mais les
travaux devraient s’étendre au-delà de 2002. Ce modèle simien pourrait être utilisé à titre expérimental
dans le cadre d’études prophylactiques ou thérapeutiques avec le virus variolique vivant et pourrait
également permettre de mettre au point de bons réactifs de diagnostic. Parallèlement, on recherche
également d’autres modèles animaux, en particulier en infectant des singes avec le virus de
l’orthopoxvirose simienne et des rongeurs avec le virus de la variole bovine, afin d’obtenir des données
plus en rapport avec les modèles utilisant le virus variolique.
15. Mise au point de médicaments. La plupart des études ont jusqu’ici porté principalement sur
l’efficacité du cidofovir contre les poxvirus. Ce composé possède une activité démontrable contre la
variole bovine chez la souris et contre l’orthopoxvirose simienne chez le singe. Aux Etats-Unis
d’Amérique, le cidofovir peut être utilisé en situation d’urgence comme nouveau médicament
expérimental pour traiter des manifestations postvaccinales indésirables importantes survenant avec
l’actuel vaccin antivariolique, et dans l’éventualité improbable d’une réémergence de la variole.
16. Le dépistage in vitro d’autres entités chimiques a permis d’identifier plus de 140 autres composés
ayant une activité antivirale dirigée contre les poxvirus. On a découvert que certains d’entre eux avaient
une activité sélective, inhibant un ou plusieurs orthopoxvirus, mais pas nécessairement le virus variolique,
ce qui vient encore renforcer le postulat selon lequel il faut avoir accès au virus variolique vivant pour
pouvoir cibler efficacement d’autres composés chefs de file. La plupart des composés actifs identifiés
jusqu’ici visent l’ADN-polymérase virale et l’on considère qu’il est important d’identifier d’autres
produits géniques viraux pouvant se prêter à une intervention pharmacologique.
17. Mise au point d’un vaccin. Le Comité a décidé que la meilleure protection contre la variole était la
vaccination. Cette stratégie a été mise en oeuvre avec succès pendant le programme d’éradication, mais un
nombre important de réactions indésirables est associé au vaccin antivariolique actuellement disponible.
Aussi, si le vaccin actuel a fait la preuve de son efficacité et de son utilité, des améliorations seraient
nécessaires, en particulier pour faciliter une vaccination sûre et efficace des groupes vulnérables de la
population (les personnes immunodéprimées, les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants
souffrant d’eczéma).
18. Le Comité a donc encouragé la définition de nouvelles recherches sur les stratégies vaccinales
susceptibles d’utiliser des souches du virus de la vaccine plus atténuées, des vaccins sous-unités ou autres
approches prometteuses, y compris les vaccins à ADN. Les résultats dont il a été rendu compte à la
réunion et dans de nombreuses publications sur des virus de la vaccine atténués recombinés codant pour
des antigènes d’autres germes pathogènes montrent l’intérêt potentiel de ces autres stratégies pour la mise
au point d’un vaccin. Il a été reconnu que l’accès au virus variolique vivant serait nécessaire pour évaluer
l’efficacité des nouveaux vaccins améliorés contre la variole et obtenir à terme leur homologation.
19. Conclusions et recommandations. Le Comité a reconnu que des progrès importants avaient été
faits dans la recherche médicale sur le virus variolique. Toutefois il a conclu que beaucoup de travaux de
recherche fondamentale ne seront pas achevés avant fin 2002. Il a donc estimé que de plus amples
recherches finalisées, s’étendant au-delà de la date de destruction prévue de 2002, se justifiaient pour que