—138 —
inférieure àdeux droits, ces lignes, prolongées suffi¬
samment, se rencontreront»; ou, ce qui revient au
même :«Par un point donné, on ne peut mener
qu'une parallèle àune droite. »
Bien des géomètres, depuis Proclus, ont tenté de
démontrer apriori l'axiome XI (ou 5me postulat)
d'Euclide. Il convient de mentionner sous ce rapport
les recherches de Nassir-ed-Din, astronome arabe du
XIlIme siècle; de John Wallis, l'habile mathématicien
anglais, qui, dans un cours public fait àOxford le
11 juillet 1663, captiva l'attention de ses auditeurs
par une démonstration ingénieuse et subtile de cet
axiome. Saccheri (1733), que quelques-uns considè¬
rent comme le précurseur de Lobatschewsky, et Lam¬
bert, dans un ouvrage posthume paru en 1780, don¬
nèrent une grande extension àla théorie des parallèles
et s'occupèrent d'une façon toute spéciale de la vali¬
dité du postulatum euclidien1. Tout dernièrement
encore, aparu une démonstration assez concluante
de prime abord, due àM. Frolov, membre de la So¬
ciété mathématique de France.
Ces démonstrations reviennent, en général, àad¬
mettre que la droite n'a qu'un point réel àl'infini,
hypothèse qui n'est qu'une simple conséquence de
l'axiome XI. L'on tourne ainsi dans un cercle vicieux.
«Il faut, dit Hoùel, reléguer parmi les chimères l'es¬
poir que nourrissent encore tant de géomètres de
parvenir àdémontrer le postulat d'Euclide autrement
que par l'expérience. Désormais, ces tentatives devront
1Pour les détails, consulter l'ouvrage très complet et très intéres¬
sant de MM Engel et Stäckel, intitulé: Die Theorie der Parallelli¬
nien von Euklid bis auf Gauss, Leipzig, 189Ô, ainsi que The His¬
tory of modem Mathematics, de M. D.-E. Smith, New-York, 1896.