saison_2015_2016_210.. - Théâtre de la Tempête

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2015
2016
Informations pratiques
n
L’équipe
n direction
Philippe Adrien
collaboration artistique
Dominique Boissel
n administration générale
Marie-Noëlle Boyer
Guillaume Moog
n administration
et comptabilité
Alexandre Leguay
Philippe Dubois
n communication
Antonia Bozzi
n accueil et relations
avec le public
Amandine Lesage
n rendez-vous Cies
Jean-Pierre Dumas
n direction technique
Bernard Thézan
n régie générale
& spectacles
Gilles David
Laurent Cupif
Yann Nedelec
Michaël Bennoun
n bar
Didier Rambal
n entretien
Sandra Ferreira
Renseignements et réservations
Théâtre de la Tempête - Cartoucherie
route du Champ-de-Manœuvre, 75012 Paris
8 01 43 28 36 36
du mardi au vendredi de 11 h 30 à 13 h et de 14 h à 18 h 30
le samedi de 14 h à 18 h
8 collectivités : Amandine Lesage 01 43 28 36 36
Billetterie en ligne www.la-tempete.fr
Prix des places
8 plein tarif .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 ¤
8 collectivités, groupes, seniors, habitants
des 12e et 20e arr., de Vincennes et Saint-Mandé. . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 ¤
8 tarif unique le mercredi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 ¤
8 - de 26 ans, demandeurs d’emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 ¤
8 groupes scolaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 ¤
Nos formules d’abonnement
8 Carte Tempête 3 spectacles, nominative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 ¤
tarif spécial - de 26 ans (8 ¤ la place). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 ¤
8 Carte Tempête 5 spectacles, nominative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 ¤
tarif spécial - de 26 ans (8 ¤ la place). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 ¤
8 Passeport Tempête 10 places, seul ou à deux . . . . . . . . . . . . . . . 100 ¤
Ticket Théâtre
8 découvrez les programmations de 23 théâtres parisiens et de
proche banlieue au tarif unique de 12 ¤.
8 renseignements sur le site : www.ticket-theatre.com
Accès
8 En métro : ligne 1 jusqu’à Château-de-Vincennes (sortie 6), puis
prendre la navette Cartoucherie garée près de la station de taxis
(premier voyage 1 h avant le début du spectacle) ou le bus 112,
arrêt Cartoucherie.
8 En voiture : à partir de l’esplanade du château de Vincennes,
longer le Parc floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide ;
au rond-point, tourner à gauche. Entrée parking Cartoucherie, 2e
portail sur la gauche.
8 Vélib : voir les stations sur notre site internet : www.la-tempete.fr
11 septembre
2015
Le Bizarre Incident du
chien pendant la nuit
18 octobre
LE BIZARRe
INCIDENT
DU chien
d’après le roman de Mark Haddon
(éd. Pocket)
adaptation Simon Stephens, texte français Dominique Hollier
pendant la nuit
adapté du roman de Mark Haddon
d’après
par Simon Stephens
mise en scèneMark
Philippe
Adrien
Haddon
adaptation
Simon Stephens
mise en scène
Philippe Adrien
texte français Dominique Hollier
avec Pierre Lefebvre, Jade Herbulot, Sébastien Bravard,
Nathalie Vairac, Bernadette Le Saché, Mireille Roussel
Laurent Montel, Laurent Ménoret, Tadié Tuéné
11 septembre>>> 18 octobre
11 septembre >
18 octobre 2015
8salle Jean-Marie Serreau
du mardi au samedi 20 h dimanche 16 h durée estimée 2 h 30
8rencontre avec l’équipe de création,
dimanche 13 septembre
après la représentation
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
Contacts du spectacle
2015
décor : Jean Haas
lumières : Pascal Sautelet assisté de Maëlle Payonne
réalisation vidéo : Olivier Roset assisté de Michaël Bennoun
musique et son : Stéphanie Gibert
costumes : Cidalia Da Costa assistée d’Anne Yarmola
maquillages : Pauline Bry
mouvement : Sophie Mayer
collaboration artistique : Clément Poirée
direction technique : Martine Belloc
mise en scène Philippe Adrien
avec Sébastien Bravard, Bernadette Le Saché,
Pierre Lefebvre, Laurent Ménoret, Laurent Montel,
Mireille Roussel, Tadié Tuéné, Nathalie Vairac…
(distribution en cours)
collaboration artistique Clément Poirée, décor Jean Haas,
lumières Pascal Sautelet, vidéo Olivier Roset,
musique et son Stéphanie Gibert, costumes Cidalia Da Costa,
maquillage Pauline Bry, mouvement Sophie Mayer,
direction technique Martine Belloc.
Christopher Boone, « quinze ans, trois mois et deux jours », mène
l’enquête : Qui a tué Wellington, le chien de la voisine ?
Christopher aime les listes, les plans, la vérité ; il comprend les mathématiques et la théorie de la relativité mais pas les métaphores et préfère
s’en tenir à la réalité objective. Il ne supporte pas qu’on le touche, trouve
les êtres humains pour le moins ‘déconcertants’ et ne s’est jamais aventuré plus loin que le bout de sa rue. Quand son père lui dit d’arrêter ses
investigations, il refuse d’obéir et se lance alors avec un courage inouï
dans un parcours initiatique dont il surmontera toutes les épreuves,
jusqu’à triompher dans un concours de mathématiques. A travers les
émotions et les vertiges de Christopher, cette histoire d’un enfant
singulier et de ses parents nous invite à porter un regard différent sur
notre monde, sur les autres et sur nous-mêmes.
« Une œuvre exceptionnelle » (sunday telegraph). « Drôle et insolite » (le point).
8administration et diffusion
ARRT / Philippe Adrien Marie-Noëlle Boyer
Guillaume Moog
Caroline Sazerat-Richard
Aurélien Piffaretti
- tél. 01 43 65 66 54
- www.arrt.fr
- [email protected]
8presse
Pascal Zelcer
- tél. 06 60 41 24 55
- [email protected]
Avec vos élèves…
CHRISTOPHER. – Je crois qu’on tuerait un chien
seulement si a) on le déteste ou b) on est fou
ou c) on veut faire de la peine à Mme Shears. Je
ne connais personne qui détestait Wellington
donc si c’est a), c’est sans doute un étranger. Je
ne connais pas de fous non plus, donc si c’est
b), c’est sans doute aussi un étranger.
SIOBHAN. – D’accord.
CHRISTOPHER. – Mais la plupart des meurtres
sont commis par quelqu’un que la victime
connaît. En fait, on a plus de chances de se
faire assassiner par un membre de sa famille
le jour de Noël.
SIOBHAN. – C’est vrai, ça ?
CHRISTOPHER. – Oui, c’est vérifié. Il y a donc
beaucoup de chances que Wellington ait été tué
par quelqu’un qu’il connaissait. Je connais une
seule personne qui n’aimait pas Mme Shears,
et c’est M. Shears qui a divorcé de Mme Shears
et qui l’a laissée pour aller vivre ailleurs et qui
connaissait très, très bien Wellington. Ce qui veut
dire que M. Shears est mon suspect numéro un.
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, en amont ou à l’issue
de la représentation. Un dossier pédagogique est à votre disposition.
Contact Amandine Lesage : tél. 01 43 28 36 36 - [email protected]
Mark Haddon
Né à Northampton en 1962, il est
écrivain, illustrateur et auteur de
scénarios. Il a écrit de nombreux livres
pour enfants avant de connaître le
succès avec Le Bizarre Incident du chien
pendant la nuit, best-seller mondial,
récompensé par plus de dix-sept prix,
dont le Whitbread, le Booktrust Teenage
Prize, le prix du livre de jeunesse du
Guardian. Son second roman, Une
situation légèrement délicate, a paru en
2007. Mark Haddon vit à Oxford avec sa
femme et leurs deux enfants.
Simon Stephens
Né à Stockport (Manchester) en 1971,
il est l’un des auteurs les plus en
vue parmi la nouvelle génération de
dramaturges anglais. En France, ses
pièces ont été mises en scènes par
Tanya Lopert : Country Music (2006) et
Punk Rock (2013) ; Laurent Gutmann
Pornography (2010) ; Lukas Hemleb
Harper Regan (2011). Le Bizarre Incident
du chien pendant la nuit a remporté
7 Laurence Olivier Awards en 2013, puis
6 Drama Desk Awards et 5 Tony Awards
en 2015.
Philippe Adrien
• Fonde en 1985 l’Atelier de recherche
et de réalisation théâtrale (ARRT).
• Directeur du Théâtre de la Tempête.
• Professeur au Conservatoire national
d’Art dramatique de 1989 à 2003 et
auteur de Instant par instant, en classe d’interprétation (éd. Actes Sud-Papiers).
• A réalisé récemment :
– La Maison d’à côté de Sharr White
(nomination Molière 2015 du Second rôle)
– La Grande Nouvelle de J.-L. Bauer
et Ph. Adrien (nomination Molière 2015
de la Révélation féminine)
– Boesman et Léna de A. Fugard
– L’école des femmes de Molière
(nominations Molière 2014 de la mise en
scène du théâtre public et Molière 2015 de
la Révélation féminine, tournées 14/15/16)
– Partage de midi de P. Claudel
C’est une amie comédienne qui, ayant assisté sur
Broadway à une représentation de The Curious
Incident of the Dog in the Night-Time, d’après le roman
de Mark Haddon, m’a alerté : le spectacle l’avait
transportée. Ce titre, en français Le Bizarre Incident
du chien pendant la nuit, me parut d’abord pour le
moins énigmatique, mais mon interlocutrice me
communiquait un tel enthousiasme que je l’écoutais
volontiers. Si je me fie à de tels élans spontanés,
c’est peut-être en songeant à Jouvet pour qui mettre en scène était comme tomber
en amour : « aimer et admirer »… Oui, aimer et faire partager à d’autres ce sentiment,
ma question étant toujours de renouveler la surprise et le bonheur du théâtre.
« C’est l’histoire d’un jeune garçon autiste ! » Il y avait là de quoi m’intriguer… le
théâtre m’ayant toujours semblé, comme le disait Kafka dans ses conversations avec
Janouch, plus fort lorsqu’il nous met en prise sur la dimension mentale. Un « autiste » :
c’est bien sûr la supposition d’autres mondes, d’autres perceptions et d’autres modes
d’être… Après plusieurs séances de lecture de l’adaptation théâtrale de Simon Stephens,
je commençai à entendre vraiment le texte et singulièrement la parole de Christopher.
Une histoire véridique mais débarrassée du pathos qui souvent nous encombre au
théâtre et précisément dans le registre dramatique. On pourrait peut-être appeler
cela du nom de notre héros, l’effet Christopher. Et pour la première fois, moi qui depuis
toujours suis plutôt réticent à cet égard, je vais donc me risquer à mettre en scène sur le
mode du « théâtre récit » qui est le parti pris de l’adaptation. Du fait d’une appréhension
différente du monde et des autres qui isole Christopher de façon particulière, le régime
qui consiste à raconter en jouant et à jouer en racontant – oui, cet effet de « distance »
apparaît tout à fait adéquat : le chœur, la troupe de comédiens partage les rôles mais
assume également la narration, pour Christopher et avec lui. On se demande du reste
qui pourrait résister au pouvoir de ce jeune garçon depuis qu’il a découvert le chien
de madame Shears avec une fourche de jardinier plantée dans le corps. Tel Sherlock
Holmes, son héros, il se lance le défi de trouver l’assassin de Wellington ! La réalisation
scénique de ce récit présente une grande exigence mais aussi quantité de chances à
courir.
Comme on sait, l’autisme a pour conséquence une perception amplifiée, violente et
parfois traumatique du monde extérieur et de ses désordres. Ainsi, plutôt qu’illustrer le
parcours de Christopher, nous nous attacherons à éprouver et à transmettre les émotions,
sensations, rythmes, syncopes et autres accidents subis ou vécus par lui. Enfin, il me
semble que l’écoute de Christopher, comme son expression parlée, pourrait donner à
entendre ou simplement à deviner - dans le mouvement de l’énonciation comme au
milieu du silence où l’être parlant cherche le chemin de sa pensée – l’énorme travail
de la langue : murmures, bruissements, fracas des syllabes et des mots ; tumulte et
passion du sens qui, depuis les premiers âges, sans relâche, accaparent l’humanité.
• Philippe Adrien
(nomination Palmarès du théâtre 2013)
– Protée de P. Claudel (Prix Poquelin)
– Exposition d’une femme d’après
B. Solange
– Bug ! de J.-L. Bauer et Ph. Adrien
– Les Chaises de E. Ionesco / Cie du 3e Œil
– Le Dindon de G. Feydeau
(4 nominations aux Molières 2011)…
Cette pièce est présentée avec l’aimable autorisation de Warners Bros. Entertainment. Le livre est édité en France par Pocket.
L’Auteur original, l’Adaptateur théâtral et la traductrice sont représentés dans les pays de langue française par l’agence MCR,
Marie-Cécile Renauld, en accord avec Mark Haddon représenté par Cursing and Sobbing Ltd et Simon Stephens représenté par
Casarotto Ramsay & Associates Ltd.
Comédie pâtissière
texte et mise en scène Alfredo Arias
avec Alfredo Arias et Sandra Macedo.
espace scénique Alfredo Arias assisté d’Elsa Ejchenrand
lumières Jean Kalman
costumes Pablo Ramirez
assistant mise en scène Olivier Brillet
texte
et mise en scène
Alfredo Arias
avec
distrib à Venir
Et Encore
Et d’Autres-Encore
18 septembre>>> 18 octobre
18 septembre >
18 octobre 2015
8salle Copi
du mardi au samedi 20 h 30
dimanche 16 h 30
durée estimée 1 h 20
8rencontre avec l’équipe de création,
dimanche 20 septembre
après la représentation.
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
Contact du spectacle
8presse
Nathalie Gasser
- tél. 06 07 78 06 10
- [email protected]
8diffusion
Prima Donna // Hélène Icart
- tél. 01 42 47 05 56
- [email protected]
8administration
Olivier Brillet
- tél. 06 65 00 59 91
- [email protected]
Avec vos élèves...
2015
scénographie et costumes :
lumières : s
musique arrangement :
composition sonore :
s culptures Daniel Cendron
perruques Catherine Saint Sever
accessoires Larry Hager.
L’enfance d’Alfredo Arias en Argentine coïncide avec le premier
mandat présidentiel de Juan Perón, élu en 1946, figure autocrate à la
tête d’un mouvement populiste… C’est dans cette patrie péroniste que
s’était établie une patrie pétroniste, du nom d’une célèbre cuisinière,
Doña Petrona de Gandulfo : personne ne manquait l’émission culte et
kitsch qu’elle animait à la télévision et où elle
confectionnait, en direct, ses extravagantes
créations. La célèbre pâtissière dialogue
ici avec un certain Al, double de l’auteur interprété par Alfredo Arias lui-même - qui
évoque les conflits de son enfance entre une
mère intrusive et un père indifférent. Portrait
de l’Argentine des années 50 par un exilé
qui transfigure son pays dans un prisme de
fantaisie visible et de mélancolie invisible.
AL. – C’est une histoire argentine. C’est une
histoire de mon enfance… Je ne peux pas m’en
empêcher. J’ai toujours ridiculisé tendrement
les adultes.
PETRONA. – Alors nous renouons les dialogues
imaginaires que nous avions abandonnés au
seuil de ton adolescence ?
PETRONA. – Fidèle à tes souvenirs argentins.
Fidèle à ma cuisine bizarre. Est-ce qu’un jour tu
oublieras enfin ces histoires minimes ?
AL. – Rien n’est minime dans ma façon de me
souvenir.
AL. – C’est ça. Ce qui vous montre que je vous
suis resté fidèle.
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation.
Contact Amandine Lesage : tél. 01 43 28 36 36 - [email protected]
Alfredo Arias
Alfredo Arias est né à Buenos Aires.
En 1968, il forme le Groupe TSE et
part d’Argentine pour présenter ses
spectacles à Caracas, New York et
Paris, ville qu’il adoptera dès 1970, et
où sa première mise en scène sera Eva
Perón de Copi. Son amitié avec l’auteur
argentin l’amènera à créer La Femme
assise puis Loretta Strong, Les Escaliers du
Sacré-Cœur, Le Frigo et Cachafaz.
L’univers théâtral d’Alfredo Arias a la
marque d’une inventivité débridée et
poétique (L’Histoire du théâtre, Comédie
policière, Luxe, Vingt-Quatre heures, La
Bête dans la jungle d’Henry James).
Découvrant le travail du dessinateur
Jean-Jacques Grandville, il ouvre la
porte du merveilleux et des masques,
(Peines de cœur d’une chatte anglaise,
Peines de cœur d’une chatte française).
Directeur du Centre Dramatique
National d’Aubervilliers, il met en
scène : La Locandiera de Goldoni, La
Tempête de Shakespeare (présentée au
Festival d’Avignon), Le Jeu de l’amour
et du hasard de Marivaux et L’Oiseau
Bleu de Mæterlinck. Il entretient des
collaborations d’écriture avec René
de Ceccatty (La Dame aux camélias, La
Femme et le Pantin) et Chantal Thomas
(Le Palais de la Reine, L’Île flottante). Il
aborde un théâtre biographique en
tant qu’auteur et metteur en scène :
Trio, Famille d’artistes, Mortadela, Faust
Argentin et Mambo Mistico.
Le music-hall et la comédie
musicale sont aussi ses domaines de
prédilection : Fous des Folies, Concha
Bonita, Divino Amore, et dernièrement
Tatouage, Cabaret, Trois Tangos.
Il monte pour la Comédie-Française La
Ronde de Schnitzler et plus récemment
Les Oiseaux d’Aristophane. Il met en
scène également des opéras : La Veuve
joyeuse, Les Mamelles de Tirésias, Les
Contes d’Hoffmann, Les Indes galantes et
The Rake’s Progress, Carmen…
Il a reçu le prix Plaisir du théâtre (Peines
de cœur d’une chatte anglaise), Il Pegaso
D’oro et Il Premio Eti en Italie, le prix
ACE de la critique argentine, le Molière
du meilleur spectacle musical pour
Mortadela et Peines de cœur d’une
chatte française, et en 2003 un Molière
d’Honneur.
En Argentine, à l’aube d’une télévision en blanc et noir, une cuisinière présente ses
extravagantes créations culinaires. Donia Petrona est aussi l’auteur d’un livre de cuisine,
sorte de bible qui trônait sur les étagères de tous les foyers. Dans ce livre, le plus grand
succès qu’ait enregistré l’histoire de l’édition argentine, elle présente une série de gâteaux,
tous plus surréalistes les uns que les autres : Bateau, Livre de prières, La Chapelle de mon
village, L’Epi de maïs, La Ruche, Le Manège, Le Tambour, La Montre, Le Drapeau argentin et
Le Coussin Colombien. Les plats salés se métamorphosent aussi en objets incongrus tels
un éventail, une horloge ou une chaussure. Ces plats se préparent à partir de recettes
exigeantes, onéreuses et tarabiscotées. Pour un gâteau, la capricieuse fée des fours
préconise l’utilisation d’une trentaine d’œufs, tandis que les grammes de levure sont à
estimer par la ménagère et cela peut varier de 70 à 90 grammes selon la température
ambiante. Comédie pâtissière invoque la mémoire de la célèbre cuisinière argentine,
parcourant son étonnant monde culinaire et contemplant aussi les événements de
la vie d’enfant d’Alfredo Arias : sa relation imaginaire avec la cuisinière lui permet de
survivre dans un cadre familial étouffant. Ces dialogues constituent un portrait de
la société argentine des années 50, guidé par la vision utopique d’une pâtissière qui
voulait transformer la misère des classes modestes en un éclatant luxe pâtissier.
• Alfredo Arias
Les conflits d’Alfredo Arias avec sa famille ne pouvaient que resurgir sous forme
transfigurée, avec douleur, mais aussi ironie, tendresse, fantaisie dans ses spectacles
et dans la représentation qu’il pouvait se faire et donner aux autres des rapports
familiaux et sexuels.
L’origine argentine d’Alfredo signifie surtout la persistance de son enfance dans
sa création artistique, au-delà des drames politiques qui l’ont conduit à choisir l’exil et
à affirmer son talent dans un environnement culturel européen. Alfredo circule entre
les cultures et les genres, exactement comme il circule entre les continents, entre
les langues et entre les classes sociales. De son expérience de plasticien à l’Instituto
Di Tella, il conserve aussi une habitude de dialogue avec d’autres arts. Déjà, dans
Mortadela, il avait évoqué sous une forme onirique et spectaculaire son enfance et
tracé les fondements de son esthétique : son goût pour la magie, pour le music-hall,
pour les chansons, pour la danse, la revue, la milonga, les boléros, la radio, le rêve, le
fantastique, le comique naïf, le mélodrame, les incertitudes sexuelles. C’est argentin,
mais c’est aussi universel.
• René de Ceccatty
Comment pourrais-je construire un lien avec mon passé, mon enfance, sinon par une forme de
création ? Le travail sur cette fantasmagorie m’a permis de reconquérir à l’intérieur de
moi-même tout un monde relégué depuis longtemps aux oubliettes. Je crois qu’il y a
des gens qui naissent et vivent pour être l’écho de la tribu. Ainsi, je ne sais pas pourquoi,
mais dès l’enfance je décelais des détails dans l’attitude des êtres, leurs comportements.
J’avais remarqué que l’éternel sourire de ma grand-mère était causé par son dentier trop
grand, et je réunissais tous ces petits éléments anodins en apparence, je les mettais sur
le tapis, j’élaborais des histoires et je les racontais ensuite, à ma manière, dans l’espoir
de faire rire. Je crois que m’était échue la tâche de raconter.
Comme si la joie et la densité ne pouvaient s’épouser, on peut dire que, dans mon
travail, une certaine superficialité distribue la profondeur. Je l’assume d’autant plus
que, puisant dans l’enfance, mon imaginaire s’est fondé sur une situation conflictuelle
avec la réalité et non sur la contemplation distraite, commode, amusante et mondaine
de cette même réalité.
• Alfredo Arias
29 octobre 2015 31 octobre
ARMINE
SISTER
mise en scène
Jarosław Fret
Armine, Sister
mise en scène Jarosław Fret
spectacle vocal et visuel
avec les acteurs et musiciens Davit Baroyan, Ditte Berkeley,
Przemysław Błaszczak, Alessandro Curti, Jarosław Fret, Murat
İçlinalça, Dengbej Kazo, Aram Kerovpyan, Vahan Kerovpyan,
Kamila Klamut, Aleksandra Kotecka, Simona Sala, Orest
Sharak, Mahsa Vahdat, Marjan Vahdat, Tomasz Wierzbowski.
décor Piotr Jacyk, Maciej Mądry, Krzysztof Nawój, Paweł
Nowak, Bartosz Radziszewski et Andrzej Walada
lumière Maciej Mądry
chant modal sous la conduite de Aram Kerovpyan
collaboration vocale Virginia Pattie Kerovpyan.
29 > 31 octobre 2015
8salle Serreau
du jeudi au samedi 20 h durée 1h20
8rencontre,
débat et projection
le samedi 31 octobre
(voir page suivante).
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
Contacts du spectacle
Le “Teatr zar”, établi à Wroclaw en Pologne, est l’héritier du Théâtre
Laboratoire de Jerzy Grotowski dont il poursuit les recherches
anthropologiques sur énergie, impulsion, action, voix, parole, liées
organiquement pour atteindre à la vérité et au sens.
Evocation du génocide arménien, il y a 100 ans, cette fresque dramatique,
à l’écart de toute reconstitution historique, rend hommage aux victimes
par la reviviscence de leur patrimoine culturel et surtout vocal : le cri
de révolte est ici un chant, une stèle acoustique et visuelle, une coupole
vibratoire qui invoque les présences disparues et rend sensible le thème,
cher à Grotowski, du corps-mémoire… par-delà le temps.
Artaud : « Le vrai théâtre, parce qu’il se sert d’instruments vivants,
continue à agiter des ombres où n’a cessé de trébucher la vie. »
8administration Magdalena Mądra
- [email protected]
8presse
Joanna Gdowska
- [email protected]
Il est grand temps que l’on sache
Il est grand temps que la pierre s’habitue à fleurir
Que le non-repos batte au cœur
Il est temps que le temps soit
Il est temps.
Paul Celan
Jerzy Grotowski a marqué, dans les
années 60, les destins de la scène
européenne en trouvant des réponses
concrètes aux intuitions visionnaires
d’Artaud concernant le corps comme
don et le spectacle comme événement.
Dans une seconde période, Grotowski
s’est éloigné du théâtre pour se livrer à
des actions parathéâtrales nourries de
recherches inédites sur la voix, sur les
chants, sur la portée du son.
Jarosław Fret, qui dirige aujourd’hui
à Wroclaw l’Institut Grotowski, s’est
imposé grâce à un travail exemplaire
sur les chants et le corps dans l’esprit
de l’anthropologie grotowskienne. Ses
spectacles ont été présentés dans le
monde entier. Il propose avec le Théâtre
Zar une étonnante représentation,
Armine, Sister inspirée par la tragédie
du génocide arménien perpétré il
y a cent ans. Cri de révolte contre
la barbarie de cet acte, le spectacle
convie à la rencontre grâce au pouvoir
ressuscité des chants venus de cultures
aujourd’hui de plus en plus menacées.
• Georges Banu
Grotowski aujourd’hui encore
8 s amedi 31 octobre 2015
Rencontre-débat proposée et
animée par Georges Banu, en
présence de :
- Ludwik Flaszen, proche
collaborateur de Grotowski ;
- Leszek Kolankievicz, spécialiste de la
période parathéâtrale de Grotowski ;
- Thomas Richards, Workcenter de
Pontedera ;
- Jaroslaw Fret, Institut Grotowski de
Wroclaw.
Projection du film Akropolis, mise en
scène de Jerzy Grotowski (1963).
Parution et présentation des livres :
- Grotowski & Comp de L. Flaszen
(éd. de l’Entretemps)
- Au cœur de la pratique de T. Richards
(éd. Actes Sud)
Dès l’origine, la ‘‘performance’’ a été conçue comme une session où l’on n’invoque pas l’esprit
des disparus, mais où les défunts eux-mêmes demandent à ce que la trace du passé
soit portée au jour. Le titre, Armine, Sister, est composé de deux mots tirés d’une lettre
sans adresse lisible, et donc destinée à errer dans le temps et dans l’espace.
A la façon d’Adorno s’interrogeant sur la possibilité d’une poésie après Auschwitz, nous
aimerions demander : le XXIe siècle a-t-il quelque chance de ne pas être le siècle de
l’ignorance ? Cette pièce interroge l’Europe car nous sommes convaincus que l’Europe
est une question : d’histoire, d’identité, de dignité. Armine, Sister, dénonce les tabous
et mensonges qui font obstacle à la possibilité et au devoir de témoigner.
Nous avons souvent à l’esprit la Fugue de mort de Paul Celan, où les rêves des bourreaux
et ceux des victimes se déploient dans un même espace. La ‘‘scène’’, ou lieu de la
mémoire, est comme le cadre d’un rêve peuplé de milliers d’êtres. Armine, Sister rend
sensible la douleur même du travail de mémoire. C’est aussi une façon de cerner
notre place dans l’ordre des générations, de comprendre qui nous sommes, nous qui
nous tenons toujours sur l’autre bord de la mémoire, comme de l’autre côté d’une
caméra : nous observons le passé à travers un judas et ne voyons alors qu’une trace,
une ombre, une idée…
Ce projet est le fruit d’une recherche artistique et culturelle : l’étude de l’histoire
arménienne et des traditions musicales nous a menés, de 2010 à 2012, d’Istanbul aux
villes d’Anatolie mais aussi à Jérusalem, et nous a permis de rencontrer musiciens et
chanteurs. Certains d’entre eux prennent part à la ‘‘performance’’ : ainsi, Aram Kerovpyan,
premier chantre de la cathédrale arménienne de Paris, dont la contribution a été
déterminante. Le chant monodique – tel qu’il se pratique aujourd’hui encore au sein
de la diaspora arménienne – a été notre principal objet de recherche.
• Teatr Zar
12 novembre
2015
13 décembre
Idem
création collective
Les Sans Cou
mise en scène
Igor Mendjisky
12 novembre >
13 décembre 2015
8salle Jean-Marie Serreau
du mardi au samedi 20 h dimanche 16 h durée 3 h (entracte compris)
8rencontre avec l’équipe de création
dimanche 15 novembre
après la représentation
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
Idem
création collective Les Sans Cou
mise en scène Igor Mendjisky
avec Clément Aubert, Raphaèle Bouchard, Romain Cottard,
Yedwart Ingey, Paul Jeanson, Imer Kutllovci, Arnaud Pfeiffer
et Esther Van Den Driessche.
scénographie Claire Massard et Igor Mendjisky
costumes May Katrem
régie générale & création lumières Stéphane Deschamps
régie son et vidéo Yannick Donet
régie plateau Jean-Luc Malavasi
animation 2D Cléo Sarrazin.
La compagnie Les Sans Cou pratique l’écriture dite de plateau – soit,
beaucoup, l’improvisation - à partir d’un thème. Idem traite de l’identité :
personnelle, collective, artistique. Lors d’une prise d’otages dans un
pays éloigné, un homme perd la mémoire : il se trouvait bien dans un
théâtre, mais était-il dans le public, sur scène, ou parmi les terroristes ?
Qui sont ces gens qui l’entourent et le plongent dans différents lieux,
mondes, époques ? Le parcours brisé de Julien Bernard, son portrait
fragmenté ne reflètent-ils pas les incertitudes et les préoccupations
d’une génération ?
« Le spectacle foisonne d’idées et d’images. Les Sans Cou jonglent
habilement avec les émotions des spectateurs et montrent ce dont est
capable un théâtre jeune, vivant, brillant. »
Contacts du spectacle
8administration
Les Sans Cou
Emilie Aubert
- tél. 06 71 50 43 45
- [email protected]
8production et diffusion
Théâtre du Nord - CDN
Audrey Ardiet
- tél. 03 20 14 24 21
- [email protected]
Avec vos élèves...
LE CHOEUR
Alors si Gaspard Kasper n’est pas Gaspard Kasper
mais un autre, qui est cet autre ?
GASPARD KASPER
Là je vous parle, vous entendez ma voix, mais si
vous n’étiez pas là pour m’entendre, qui pourrait
me confirmer la réalité de mon existence ? Selon
la physique quantique, si tous vous fermez les
yeux et que je me tais, il y a autant de chances
que j’existe que de chances que je n’existe pas.
Vous voyez, je dis « je », mais qui peut dire « je »,
qui peut dire « moi » ? Sincèrement. Peut-être
qu’on peut prendre une minute pour se poser
sincèrement cette question ?
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation.
Contact Amandine Lesage : tél. 01 43 28 36 36 - [email protected]
Les Sans Cou
Les Sans Cou se rencontrent lors de
leur formation au Studio Théâtre
d’Asnières, dirigé par Jean-Louis
Martin Barbaz. Ils prennent alors très
vite conscience qu’ils ont envie de
défendre les mêmes choses sur un
plateau de théâtre. Hurler leur envie
d’être ensemble, de créer un théâtre
de notre temps ; pratiquer l’art de
la rupture et du décalage, passer de
la comédie à la tragédie, mêler le
sublime et le grotesque, la sincérité,
le fabuleux et la démesure. Retrouver
le goût de raconter des histoires,
de grandes histoires, chaque soir,
comme à une veillée, être le feu
autour duquel les spectateurs se
réchaufferont l’âme et les mains.
La compagnie « Les Sans Cou » existe
depuis 2004.
En 2010 ils reçoivent le grand prix du
festival d’Angers pour Hamlet.
En 2012 ils reçoivent le “prix
compagnie Adami“.
Leur dernière création J’ai couru
comme dans un rêve a notamment
été jouée au TGP-CDN de Saint-Denis
en avril 2013.
En 2013, sur les conseils de Wajdi
Mouawad, Igor Mendjisky est invité
par Vincent Baudriller et Hortense
Archambault à participer aux
“Voyages de Kadmos” dans le cadre
du festival d’Avignon IN.
A partir de la saison 2014/2015,
Igor Mendjisky et la compagnie Les
Sans Cou sont artistes associés au
Théâtre du Nord, Centre Dramatique
National de Lille, sous la direction de
Christophe Rauck.
POur construire notre réflexion sur l’identité, nous avons choisi trois axes : le premier,
c’est l’identité individuelle, en partant du principe que nous sommes tous définis par
notre physique, notre ADN, notre psychisme… Cadeau ou fardeau, ce bagage est-il
immuable ? Le second axe, c’est l’identité au sein d’un groupe. A quel moment les
identités deviennent-elles meurtrières ? Le troisième, c’est l’identité artistique : quelle
place occupons-nous dans la collectivité ?
On accompagne aussi un personnage qui se nomme Gaspard Kasper, auteur d’un
roman à succès ; il raconte son histoire à la première personne : l’histoire d’un homme
qui perd la mémoire suite à une prise d’otages dans un théâtre.
Si notre spectacle est actuel ? C’est quand même très, très étrange, d’y songer après
ce qui s’est passé à Charlie Hebdo ou encore à Copenhague. Nous, ça fait onze mois
qu’on travaille sur ce spectacle. On a répété huit semaines mais le spectacle vit en nous
depuis près d’un an, peut-être même plus. C’est étonnant à quel point, aujourd’hui,
l’identité fait débat. Cette question est au centre de notre actualité, et pas seulement :
elle est au centre de l’histoire de l’humain. De nos jours, en tout cas, une inquiétude
plane et notre génération se demande quelle est sa place.
On essaie aussi de monter ce spectacle de manière ludique. Mon modèle, c’est
Shakespeare ; ce que je trouve magnifique dans ses pièces, c’est qu’il prend le spectateur
par la main, comme si c’était un enfant, en lui disant : je te raconte une histoire mais
dans le même temps, tu vas réfléchir à ce que tu es et à ce que nous sommes ensemble.
C’est ce que nous tentons avec ce spectacle.
• Igor Mendjisky
Ce qui se joue, sans jugement moral, c’est le défi de recomposition d’individus solitaires sous
le regard de l’autre. L’urgence absolue de se définir pour exister face au monde, face
au public. La quête collective de chaque personnage trouve un écho évident en nous,
car elle brasse sans hiérarchie, comme dans la vie, l’amour et la reconnaissance, les
souvenirs et les sentiments, la politique et l’art. Pour accompagner ce parcours, la scène
de théâtre est un parfait écran vierge, qui s’anime de visions fugaces, que l’on finit par
reconstituer grâce à de vrais tours de passe-passe scénaristiques et scénographiques,
portés par une troupe de comédiens d’une qualité technique et d’une sensibilité
extraordinaires. Au mépris, calculé, de toute chronologie, l’histoire se construit en une
série de flash-back, de plans cinématographiques qui créent une vraie proximité, et
dévoilent un amour du jeu au sens premier, qui est bien plus que désinvolte.
• Sarah Elghazi, Les Trois Coups
Trois heures durant, les sans cou mènent une course de fond théâtrale et chorale, où les
récits comme les destinées se croisent, se répondent et se télescopent. Pas de décor,
mais un ingénieux dispositif scénique de plateau surélevé avec ascenseur, effets vidéos,
et surtout, un subtil et étourdissant jeu de comédie orchestré par Igor Mendjisky.
Immergé dans l’air du temps, leur théâtre est passionnant et généreux.
• Jean-Marie Duhamel, La Voix du Nord
Le spectacle fait montre d’une idée à la minute… Dans un bel esprit de troupe, les comédiens
se donnent avec une énergie communicative, créant ainsi un contraste intéressant
avec les scènes plus poignantes. Le public ne s’y est pas trompé : la réception était
enthousiaste, et les plus jeunes étaient debout pour applaudir la troupe.
• Audrey Chaix, Toute la Culture
Trois heures pleines de rebondissements, d’humour et d’émotion.
• Elsa Pereira, Time Out Paris
13 novembre 2015 13 décembre
FARBEN
de Mathieu Bertholet
mise en scène
Véronique Bellegarde
8salle Copi
du mardi au samedi 20 h 30
dimanche 16 h 30
durée 1h 30
8rencontre avec l’équipe de création,
mardi 17 novembre 2015
après la représentation.
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
Contacts du spectacle
8presse
Isabelle Muraour
- tél. 06 18 46 67 37
- [email protected]
8administration
Fabienne Coulon
- tél. 06 83 35 61 64
- [email protected]
8diffusion
Olivier Talpaert
- tél. 06 77 32 50 50
- [email protected]
Avec vos élèves...
de Mathieu Bertholet (éd. Actes Sud-Papiers)
mise en scène Véronique Bellegarde
avec Olivier Balazuc, François Clavier, Hélène Delavault,
Laurent Joly, Odja Llorca et Sylvie Milhaud.
scénographie Véronique Bellegarde
lumière Philippe Sazerat
images Olivier Garouste
composition musicale Médéric Collignon
création sonore Tom Ménigault
machines scientifiques et théâtrales Olivier Vallet
costumes Laurianne Scimemi
accessoires Philippe Binard.
L’attribution en 1920 du prix Nobel à Fritz Haber, chimiste allemand, fit
scandale : en effet, la synthèse directe de l’ammoniac qu’il avait réalisée
n’avait pas seulement servi à augmenter les rendements agricoles mais
à produire des gaz de combat. Pour son épouse, Clara Immerwahr,
figure centrale de la pièce, et première femme à obtenir en 1900 un
doctorat de chimie en Allemagne, cette utilisation militaire constitue
une perversion des idéaux scientifiques. Clara se donne la mort le 1er mai
1915. Pièce documentée, évoquant d’authentiques faits et personnages,
Farben, œuvre récente d’un jeune auteur suisse, n’en est pas moins une
pièce-rêve qui progresse par « échos, bribes, motifs, refrains, éclairs »…
FRITZ
Tu n’as pas vu la détresse de l’Allemagne. Les officiers se réjouissent de tes doutes. Tu as monté
la moitié de Berlin contre moi. Et aujourd’hui ils sont tous là. Pour ma fête. Pour moi.
CLARA
Ils voulaient voir un juif en uniforme.
FRITZ
Tu te tiens trop loin hors de la vraie vie.
Tu ne veux pas te réjouir pour moi.
Pour nous.
CLARA
Si. (Levant son verre, arrogante.) Pour le bien
de l’humanité ! Il la gifle. Elle sort.
FRITZ
(à l’assemblée) Clara me renforce dans mon
opinion, en ne la partageant pas.
© photo Philippe Delacroix
13 novembre >
13 décembre 2015
Farben
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation.
Contact Amandine Lesage : tél. 01 43 28 36 36 - [email protected]
De Berlin au Grütli de Genève, en
passant par Los Angeles, Mathieu
Bertholet est un dramaturge suisse
qui puise dans l’Histoire, les mythes
antiques, les mythologies du
jour, le cinéma et l’architecture, la
matière de pièces dans lesquelles
le questionnement sur le monde
contemporain importe autant
que le renouvellement des formes
théâtrales. Sa compagnie MuFuThe
est en résidence en Valais (Suisse)
et son prochain spectacle en
production déléguée avec le Théâtre
Vidy Lausanne. Il a été responsable
de formation Master de mise en
scène à la Manufacture de Lausanne
et co-responsable du département
d’écriture dramatique à l’ENSATT
pendant plusieurs années. Mathieu
Bertholet est directeur du Théâtre de
Poche / Genève depuis janvier 2015.
Véronique Bellegarde
Elle crée sa compagnie le Zéphyr en
2000 ; en résidence à la Ferme du
Buisson – Marne la Vallée puis au
Parc de la Villette, elle développe un
travail autour des nouvelles écritures
dramatiques internationales en
croisement avec le nouveau cirque.
Entre 2001 et 2004, elle collabore
avec l’AFAA (ancienne dénomination
de l’Institut Français) sur différents
projets : missions sur l’écriture
contemporaine, mises en scènes en
Argentine et Uruguay. Parallèlement
à l’activité de sa compagnie, elle
est artiste associée permanente au
Festival La Mousson d’été et à La
Mousson d’hiver, pour la jeunesse ;
de 2007 à 2013, elle est membre de la
commission de l’Aide à la création, au
Centre National du Théâtre.
Le Zéphyr a créé une quinzaine
de spectacles, centrés sur la
découverte d’auteurs internationaux
contemporains tout en élaborant un
langage scénique singulier enrichi
d’autres arts : l’image filmée, la
photographie, le dessin, la musique
et le nouveau cirque.
Farben associe une construction dramatique innovante
et des faits historiques dont les résonances humaines
et politiques sont plus que jamais actuelles : les
possibles dérives de la science et du pouvoir. L’Œuvre
questionne la responsabilité morale du scientifique.
C’est une pièce documentaire structurée de façon
architecturale et plastique, visuelle et particulièrement
rythmée. Les scènes sont minutées comme une
bombe à retardement. La tension dramatique est
forte et l’histoire nous touche. Les tableaux oniriques,
riches, évocateurs, appellent un traitement pictural
et musical. Le frottement d’une forme très contemporaine avec l’Histoire met en
évidence le caractère intemporel de la question et avive notre regard. Farben est un
objet artistique nouveau sur un sujet fort, abordé sans didactisme, à travers le prisme de
la conscience et des émotions de Clara Immerwahr. J’ai été saisie par le destin de cette
femme : une fois de plus, la folie du pouvoir, l’intérêt, l’orgueil ont eu raison des idéaux.
Son suicide est un symbole fort. Il résonne comme un geste visionnaire et politique.
La pièce est composée de micro-séquences, comme autant de morceaux de puzzle :
sept lieux différents et une centaine de séquences. Quatre tableaux colorés découpent
l’histoire, titrés : Jaune citron, Vert acide, Bleu ciel, Rouge sang : les actes sont des
couleurs de gaz. La mise en scène est conçue dans un mouvement fluide, en perpétuelle
métamorphose. Chaque épisode rend compte de l’effet d’une couleur sur le psychisme
de Clara : kaléidoscope de ses visions.
La musique juxtapose un classicisme présent dans le texte (valse viennoise, lied
de Wagner…) et une composition contemporaine de Médéric Collignon. La cantatrice,
jouée par Hélène Delavault, se mue parfois en chanteuse de cabaret berlinois et
interprète des chansons inédites de Frank Wedekind et de Kurt Tucholsky. La poussée
des nouvelles formes artistiques heurte la tradition.
• Véronique Bellegarde
J‘ai écrit l‘histoire d‘une femme avec des
rêves trop grands. J‘ai écrit l‘histoire
d‘un homme et d‘une femme qui
se sont consacrés à la science avec
la même conviction : faire le bien
de l‘Humanité. Et pourtant, en une
nuit, sont morts dix-huit mille soldats
anonymes et la première femme
chimiste de Breslau. Tous deux ont
porté la responsabilité de leurs rêves.
Fritz croyait en l’Allemagne, en la recherche et en la science. Clara, en une science pour
l‘Humanité. Cette pièce s‘appelle Farben (couleurs), parce que les gaz de combat sont
colorés, et parce que Clara rêve en couleurs.
• Mathieu Bertholet
La mise en scène de Véronique Bellegarde rend palpable le climat d’une société allemande
où se mêlent pangermanisme, goût de la fête propre à la Belle Epoque, et croyance
forcenée dans le progrès. Entre vapeurs colorées des alambics et chansons signées
Schœnberg ou Hanns Eisler (joliment envoyées par Hélène Delavault), Clara Immerwahr
avance comme une ombre. De plus en plus solitaire et bouleversante…
• Emmanuelle Bouchez - Télérama
© photos Philippe Delacroix
Mathieu Bertholet
14 janvier
2016
14 février
La nuit
des rois
de
William Shakespeare
mise en scène
Clément Poirée
La Nuit des Rois
de William Shakespeare
texte français Jude Lucas
mise en scène Clément Poirée
avec Moustafa Benaïbout, Camille Bernon, Bruno Blairet,
Julien Campani, Eddie Chignara, Matthieu Marie,
Laurent Ménoret, Claire Sermonne…
scénographie Erwan Creff, costumes Hanna Sjödin
assistée de Camille Lamy, lumière Kévin Briard,
musique Stéphanie Gibert, maquillage et coiffure
Pauline Bry, collaboration artistique Sacha Todorov,
régie générale Farid Laroussi.
14 janvier >14 février 2016
8salle Jean-Marie Serreau
du mardi au samedi 20 h dimanche 16 h durée 2 h 30
8rencontre avec l’équipe de création,
dimanche 17 janvier 2016
après la représentation
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
Contacts du spectacle
8administration et production
Lola Lucas
- tél. 06 22 03 74 41
- [email protected]
8presse
Pascal Zelcer
- tél. 06 60 41 24 55
- [email protected]
La 12e nuit du temps de Noël, ou Nuit des Rois (Épiphanie), est pour
Shakespeare l’occasion d’une variation vertigineuse sur le désir, ses
leurres et ses caprices. Le Duc Orsino soupire après l’inaccessible Olivia,
recluse dans le deuil. Survient, rescapée d’un naufrage, une jeune fille,
Viola, habillée en homme… L’enchevêtrement des intrigues mènera à
une totale confusion des identités et des sentiments. Avec Shakespeare,
malentendus et entourloupes dont le spectateur est, au fil de la pièce,
le témoin amusé, mènent à la réconciliation et donc à la joie.
Acte V, Scène 1
Quand j’étais un petit garçon,
Dans le vent, ohé ! dans la pluie,
Je jouais de mille façons
Puisqu’il pleut le jour et la nuit.
Mais quand je fus un homme enfin,
Dans le vent, ohé ! dans la pluie,
A la porte on mit les coquins,
Puisqu’il pleut le jour et la nuit.
Mais quand vint, hélas ! le mariage
Dans le vent, ohé ! dans la pluie,
On ne compta plus les outrages,
Puisqu’il pleut le jour et la nuit.
Le monde est là depuis longtemps,
Dans le vent, ohé ! dans la pluie,
Et pour notre contentement,
Nous jouerions le jour et la nuit.
Avec vos élèves...
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation.
Contact Amandine Lesage : tél. 01 43 28 36 36 - [email protected]
La Nuit des Rois
Clément Poirée
A mis en scène Kroum, l’Ectoplasme
(Théâtre de la Tempête - 2004), et
Meurtre de H. Levin (Théâtre de la
Tempête - 2005), Dans la jungle
des villes de B. Brecht (Théâtre de
la Tempête - 2009), Beaucoup de
bruit pour rien de W. Shakespeare
(Théâtre de la Tempête - 2011,
puis festival international Globe to
Globe à Londres en 2012 et tournée
en 2013), Moscou, la rouge de
C. Thibaut (festival de Grignan - 2011),
Homme pour homme de B. Brecht
(Espace des Arts puis Théâtre de la
Tempête - 2013), La Nuit des Rois
de W. Shakespeare (Théâtre des
Quartiers d’Ivry - 2014, reprise au
Théâtre de la Tempête et tournée
- 2016) ; et pour le jeune public : Le
Jardin enchanté des drôles de petites
bêtes d’après A. Krings.
En tant que collaborateur artistique
de Philippe Adrien, au sein de la
compagnie ARRT et de la compagnie
du Troisième Œil, il a participé
depuis 2000 aux créations de :
Le Roi Lear, Le Malade imaginaire,
L’Ivrogne dans la brousse, Yvonne
Princesse de Bourgogne, Le Procès,
La Mouette, Don Quichotte, Ivanov,
Œdipe, Le Projet Conrad, Le Dindon,
Les Chaises, Bug !, Partage de midi,
Protée, L’École des femmes, La Grande
Nouvelle… A assisté Chantal Bronner
pour la mise en scène de La Double
Inconstance. A assisté Philippe
Adrien au Conservatoire national
(CNSAD) en 2000-2001, et anime des
stages de formation pour artistes
professionnels.
Que désirent les personnages de Shakespeare ? L’idée de l’amour : « the spirit of love », dit Orsino ;
l’amour pour une image, l’amour pour un être disparu, l’amour pour la bouteille… Ce ne
sont que des amours mortes. La Nuit des Rois, c’est d’abord le portrait amer d’un monde
sans relation où chacun se nourrit d’un amour sans objet… et pour parvenir à déchirer
le voile de l’indépassable solitude des êtres, il faut le masque. Il faut la transgression, le
renversement. Il faut le carnaval. Viola se grime en Cesario, et c’est sous ce déguisement
qu’elle séduit involontairement Olivia ; c’est en montant une petite comédie que Maria
attire les regards de Sir Tobie et finalement son amour ; le Fou se déguise en curé pour
parler avec Malvolio, lui-même rendu cinglé… Ce sont des amours désaccordées, au-delà
des genres et des âges, et c’est ce qui me touche. La musique a beau être jouée sur des
instruments dissonants, elle n’en est pas moins belle. Si l’amour se nourrit de musique,
jouez donc / Donnez m’en à l’excès… • Clément Poirée
Clément Poirée réussit le parfait dosage
entre humour et poésie, pour raconter
cette histoire d’amours folles et de
travestissements dans le pays imaginaire
d’Illyrie. Un duc qui se désespère de
séduire une comtesse en deuil de son
frère ; deux jumeaux garçon/fille rescapés
d’une tempête, qui croient tous deux que
l’autre est mort ; la sœur (Viola) travestie en
homme, qui fait chavirer le cœur d’Orsino et
d’Olivia… Cette comédie du désir transgenre
et de l’amour en fuite tourne à plein régime
deux heures trente durant.
On rit beaucoup des frasques de Sir Tobie (parent d’Olivia) et de son compère crétin Sir
Andrew, réglées comme du Buster Keaton. Malvolio, l’intendant berné, fait un tabac en
« bas jaunes » et « jarretières croisées » façon Crazy Horse… Mais dès que l’amour surgit,
l’atmosphère devient délicatement onirique et sensuelle. Dans le décor astucieux de
palais-dortoir (les lits où se conjuguent le sexe et le rêve), la jubilation se fond dans la
mélancolie. Les comédiens sont tous excellents. Avec justesse, modestie et une grâce
infinie, Poirée et sa troupe d’amoureux transis réenchantent nos nuits d’hiver meurtries.
• Philippe Chevilley – Les Echos
Dans cette comédie échevelée et compliquée,
Shakespeare fait exploser les genres, les
frontières et les interdits. Seul règne le désir.
Entre farce et pochade, avec burlesques clins
d’œil à aujourd’hui, Clément Poirée réussit
un spectacle grotesque et inquiétant à la
fois. Musical et diaboliquement dissonant.
• Fabienne Pascaud – Télérama
15 janvier 2016 14 février
maladie de
la jeunesse
de
Ferdinand Bruckner
mise en scène
Philippe Baronnet
Maladie
de la jeunesse
texte Ferdinand Bruckner
traduction Henri Christophe, Alexandre Plank
(coédition Les Théâtrales / Maison A. Vitez)
mise en scène Philippe Baronnet
avec Clémentine Allain, Thomas Fitterer, Clovis Fouin,
Louise Grinberg, Félix Kysyl, Aure Rodenbour
et Marion Trémontels.
scénographie Estelle Gautier, lumière Lucas Delachaux,
collaboration artistique Nine de Montal.
15 janvier >
14 février 2016
8salle Copi
du mardi au samedi 20 h 30
dimanche 16 h 30
durée 1 h 30
8rencontre avec l’équipe de création,
mardi 19 janvier 2016
après la représentation.
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
Contacts du spectacle
8production / diffusion
Jérôme Broggini
Les échappés vifs
/ ex-Cie Les Permanents
- tél. 06 70 92 57 37
- [email protected]
8presse
Francesca Magni
- tél. 06 12 57 18 64
- [email protected]
Avec vos élèves...
Dans une pension de Vienne, cohabitent des étudiants en médecine.
Le chassé-croisé de leurs désirs, pour superficiel qu’il paraisse, n’en
traduit pas moins une désorientation profonde. Compromission,
embourgeoisement, abandon des idéaux, tentation du néant : la jeunesse
chez Bruckner se débat dans un monde en ruines. Cette pièce de 1926,
au dialogue tendu, à la forme sèche mais séduisante, étonnamment
“moderne”, n’a rien perdu de son acuité voire de son actualité.
DESIREE
Où allons-nous ? D’ici deux ans, j’aurai mon doctorat, comme toi aujourd’hui. C’est ça, l’idéal ? A
quoi tu rêves, toi ?
MARIE
Je ne rêve plus.
DESIREE
Médecin assistant à l’hôpital. Les odeurs d’iode et de phénol. Toute la vie cette puanteur.
MARIE
C’était comme une musique pour moi… qui atténuait la douleur de milliers de gens.
DESIREE
Je n’ai jamais cru aux autres. Quelle maladresse, se perdre au bénéfice des autres. Même si on
atténue leur douleur, ils préfèrent être seuls.
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation.
Contact Amandine Lesage : tél. 01 43 28 36 36 - [email protected]
Maladie de la jeunesse
Bruckner est avant tout un intellectuel qui a réfléchi, sa vie durant, sur le monde allemand,
sur l’univers humain, sur l’histoire et l’actualité, angoissante parfois, d’un siècle troublé.
Il se passionna non seulement pour la scène, mais aussi pour les problèmes de la guerre
et de la paix, de l’organisation politique et sociale de son pays et de l’Europe, pour le
sort de la jeunesse contemporaine, son manque d’idéal et ses nostalgies éternelles.
• Francis Cros
Ferdinand Bruckner
Bruckner fut chassé d’Allemagne
en 1933 par le régime nazi.
Il a essentiellement été
auteur dramatique et l’un des
représentants les plus célèbres
de la Nouvelle Objectivité
(mouvement théâtral de l’époque) :
il sait lier les apports du cinéma,
du théâtre moderne et de la
psychanalyse. Ses pièces traitent
des problèmes actuels (Maladie
de la jeunesse, 1926 ; Les Criminels,
1928 ; Races, 1933). Le succès
d’Élisabeth d’Angleterre (1930)
l’orienta vers les sujets historiques
(Napoléon, Bolívar).
Le premier sentiment qui saisit à la lecture des pièces de Bruckner est l’effroi devant la
sécheresse du document et la précision de l’état des lieux et des consciences. C’est un
tableau saisissant de l’idéologie montante et de sa prise sur l’ensemble de la société, sur
fond de pulsion de mort. Un personnage parle d’une ‘‘vague immense, mugissante, qui
déferle sur l’Allemagne’’. La trilogie de Bruckner comporte Le Mal de la jeunesse – 1926,
Les Criminels – 1928, Les Races – 1933, jouée à Paris en 1934. • Anne-Longuet Marx
Dans ce texte violent, Bruckner diagnostique une maladie qui pourrait être celle de
notre jeunesse dans une Europe en crise ; il livre le portrait de l’adolescence éternelle,
mélancolique et tourmentée. La question du passage à l’âge adulte s’impose comme
un fil rouge dans mon travail de comédien et de metteur en scène. Aujourd’hui, je
suis séduit par le théâtre de Bruckner et par le tableau qu’il brosse de la jeunesse de
l’entre-deux guerres. Les personnages de Maladie de la jeunesse sont des athlètes de
la pensée, prompts à la joute verbale. Même si elle est souvent le symptôme d’un
cynisme désespéré, la conversation est tendue par une vivacité d’esprit réjouissante.
T’es cap’ ou pas ? A mi-temps entre le Traité de Versailles (1919) et – ce qu’on ne peut
encore savoir – l’avènement d’Hitler au pouvoir, la jeunesse chez Bruckner se lance
d’étranges défis… Presque un siècle plus tard, ce questionnement et cette tentative
pour en découdre continuent de nous interpeller et de nous parler de notre époque,
de notre jeunesse – et sans nul doute, des générations futures. • Philippe Baronnet
Philippe Baronnet
A notamment joué, dans le cadre de
sa formation à l’ENSATT (promotion
2009), avec Alain Françon Les Ennemis
de M. Gorki ; Christian Schiaretti
Hippolyte / La Troade de R. Garnier ;
Bernard Sobel Cymbeline de
W. Shakespeare ; Philippe Delaigue
Les Sincères de Marivaux et Démons de
L. Norén. Il devient ensuite comédien
permanent au Théâtre de Sartrouville
- CDN et joue avec Laurent Fréchuret :
Embrassons-nous, Folleville ! d’E. Labiche,
La Pyramide de Copi, L’Opéra de
quat’sous de B. Brecht et K. Weill.
A également joué avec Kheireddine
Lardjam De la salive comme oxygène de
P. Sales. En parallèle, il anime des ateliers
en milieu scolaire et préside le comité
de lecture du Théâtre de Sartrouville. En
2010, il assiste Laurent Fréchuret pour la
mise en scène de La Pyramide de Copi.
A fondé avec des élèves de l’ENSATT La
Nouvelle Fabrique, compagnie au sein
de laquelle il met en scène Phénomène
#3 de Daniil Harms, dont il avait déjà
monté des textes en 2008 (Bam). La
dernière année de sa permanence
artistique à Sartrouville, il met en
espace de Lune jaune de David Greig ;
et choisit Bobby Fischer vit à Pasadena
de Lars Norén, pour diriger ses deux
complices Elya Birman et Nine de
Montal – rejoints par Samuel
Churin et Camille de Sablet, puis
Frédéric Cherboeuf et Astrid Roos – ;
le spectacle est repris au Théâtre de
la Tempête à l’automne 2013, puis la
saison dernière. Au printemps 2014,
il met en scène Le Monstre dans le
couloir de David Greig, dans le cadre
du festival ADO du Préau-CDR de Vire,
qui est repris au Théâtre de l’Opprimé
en octobre 2015. La compagnie de
Philippe Baronnet, Les échappés vifs, est
associée au Centre dramatique régional
de Basse-Normandie jusqu’en 2018.
21 février
2016
21 février
La nuit de
juliette
d’après les lettres de
Juliette Drouet
à Victor Hugo
conception
Anne de Broca
La Nuit de Juliette
d’après les lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo
conception Anne de Broca
avec Anne de Broca
et les apprentis de l’Académie Fratellini
Clément Malin et Caio Sorana
avec Laurent Derache à l’accordéon
avec la complicité de Philippe Dormoy.
21 février 2016
8salle Jean-Marie Serreau
dimanche 20 h 30
durée 1 h Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
Actrice, Juliette Drouet fait la connaissance de Victor Hugo lors des
répétitions de Lucrèce Borgia en 1833. Leur première nuit d’amour, du
16 au 17 février, sera ensuite célébrée chaque année, et c’est en 1839
qu’ils contracteront leur « mariage mystique » : elle renonce à sa carrière
d’actrice, il fait vœu de ne jamais l’abandonner. Au long des cinquante
années de leur relation, elle lui adressera quelque vingt mille lettres :
rendez-vous, contrariétés ou jubilation des premiers temps laissent
place peu à peu à une “méditation adressée”, panorama d’une âme
inquiète, joueuse, avide et concrète mais aussi, pour notre plus grand
plaisir, totalement irrévérencieuse.
« Je suis très Juju ce soir…
et vous, êtes-vous très Toto ?
Je ramasse mon bonheur
partout où je le trouve, à tous les coins
de rue et à toutes les bornes,
à midi comme à minuit.
Je le quête et je le mendie
sur tous les tons avec la plus
lamentable persévérance.
Je tends le cœur et la main
aux moindres aumônes
que votre charité veut bien me faire.
Je ne supporte pas que tu ne me laisses
pas te servir les plus grosses asperges
et le dessus de la crème…
Je ne demande que la préférence
entre moi, la canne et le cure-dent.
Mon ambition serait de mourir
pour ta fantaisie. »
La Nuit de Juliette
« Toto est un cochon, Toto est un
porc, Toto est un animal immonde !
Je commence à croire que vous serez
nommé prochainement à la cacadémie…
Ah ! tu es candidat, ah ! tu te mets sur
les rangs pour un méchant fauteuil sur
lequel tous ces vieux stupides ont laissé
leur roupie sur les bras et leur caca sur
le siège ! Taisez-vous, vieux sale, et faites
votre devoir ou sinon je dis tout. Oui, je
dirai à tout le monde que vous avez un
orgue de barbarie dans votre chemise
qui joue des airs tout seul et sans qu’on
le touche ; je crierai par-dessus les toits
que vous avez du caca plein votre caleçon
et autre ! Baise-moi vieux cochon de
salaud et tâche de m’aimer un peu sous
ta crasse. »
Ces lettres ne sont sans doute que le prétexte, une borne dirait Georges Bataille, pour
retrouver chaque année la question du désir et célébrer l’amour fou, celui qui justement
nous questionne et nous taraude. Le Théâtre de la Tempête est, cette année encore, le
terrain vague de ces retrouvailles, terrain d’un jeu dangereux, celui de la démesure :
démesure d’aimer…
Chronique d’une liaison de cinquante ans ou hymne à un amour de légende ?
Les deux sans doute. Juliette Drouet était à la fois éclairée et écrasée par la gloire de
Victor Hugo. Sa vie fut une longue adoration et une longue souffrance.
Née en 1806 sous le nom de Julienne Gauvain, orpheline élevée dans un couvent,
elle passe de la discipline monacale à l’agitation d’une petite théâtreuse aux mœurs
légères et aux succès modestes lorsqu’elle rencontre, en 1833, celui qui n’est encore
qu’un jeune écrivain prometteur, c’est pour elle le coup de foudre. Quant à Hugo, il
ne tarde pas à deviner en Juliette la femme providentielle qui pourra le consoler de
la trahison de son épouse. Très vite, se développe entre eux une passion dévorante,
traversée d’orages. Fière d’appartenir à un homme d’une telle valeur, Juliette témoigne
tout ensemble d’un goût du sacrifice qui lui vient de son éducation religieuse et d’une
jalousie qui confine à l’idée fixe. Or, si « Toto » est incurablement volage, il ne tolère pas
que sa maîtresse le soit. Afin de l’avoir constamment sous la main, il la séquestre sans
scrupule. De révolte en réconciliation, elle finit par se plier à cet esclavage avec une
ferveur idolâtre, affirmant tour à tour le courage d’une aventurière et le dévouement
d’une domestique. Lors du coup d’État de décembre 1851, elle brave le danger pour
le sauver ; elle le suit dans son exil en Belgique, à Jersey, à Guernesey ; elle consent
à végéter auprès de lui, sur une terre étrangère, tapie dans l’ombre et recopiant ses
manuscrits, tandis qu’il se produit au grand jour avec sa femme et ses enfants.
Prisonnière sur parole, Juliette Drouet sera, jusqu’à sa mort à soixante-dix-sept ans,
le symbole des excès, des contradictions et des servitudes de l’amour.
• Henri Troyat
Au pays des amours de Juliette.
Chaque année depuis vingt-six ans, aux alentours de la mi-février, Anne de Broca
organise un « rituel théâtral » (c’est son expression) lors duquel elle prête son corps et
sa voix à la grande amoureuse. Anne de Broca a croisé le chemin de Juliette Drouet
en 1986. Cette année-là, elle interprète le rôle-titre dans Juliette ou la Misérable, mis en
scène par Françoise Gerbaulet au Théâtre d’Ivry. Elle découvre alors le texte des lettres
et la vie de leur auteure. Apprend que, chaque année durant cinquante ans, Victor et
Juliette se sont rituellement échangé un courrier le 16 ou le 17 février, pour célébrer
la première nuit qu’ils avaient passée ensemble, en février 1833. En est marquée
au point qu’en 1989, elle décide de reprendre le spectacle sous le titre 156 ans déjà
mon amour, pour le jouer ensuite une nuit par an pendant cinquante ans ! « Afin de
redonner cinquante ans de théâtre à Juliette », explique la comédienne, qui rappelle
que la maîtresse de Hugo avait abandonné sa carrière d’actrice pour vouer sa vie au
père des Misérables. Depuis, Anne de Broca a respecté l’engagement qu’elle avait pris
vis-à-vis d’elle-même, « par pure déraison ».
• Libération
17 mars
2016
17 avril
dom juan
de Molière
mise en scène
Anne Coutureau
17 mars >17 avril 2016
8salle Jean-Marie Serreau
du mardi au samedi 20 h dimanche 16 h durée 2 h 8rencontre avec l’équipe de création,
dimanche 20 mars 2016
après la représentation
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
Contacts du spectacle
8administration
Camille Trastour
- tél. 01 42 53 01 25
- [email protected]
Dom Juan
de Molière
mise en scène Anne Coutureau
avec Florent Guyot… (distribution en cours)
collaboration artistique Mila Savic
son Jean-Noël Yven
costumes Julia Allègre
maquillage-coiffure Solange Beauvineau
Sur un thème de comédie, celui du séducteur-abuseur, Molière construit
une pièce qui, en vérité, traite de « l’angoisse de l’homme vis-à-vis de
son destin ». En bafouant fidélité, honneur, respect, dévotion, Dom Juan
ébranle l’ordre social, religieux et familial. Mais où conduit cette liberté
sans objet ? Quel écho cette revendication de souveraineté trouve-t-elle
aujourd’hui ? Par-delà évolution et révolutions, comment une œuvre de
circonstance se transforme-t-elle en résonateur des questions du futur ?
DONE ELVIRE
C’est ce parfait et pur amour qui me conduit
ici pour votre bien, pour vous faire part d’un
avis du Ciel, et tâcher de vous retirer du
précipice où vous courez. Oui, Dom Juan,
je sais tous les dérèglements de votre vie,
et ce même Ciel, qui m’a touché le cœur, et
fait jeter les yeux sur les égarements de ma
conduite, m’a inspiré de vous venir trouver,
et de vous dire, de sa part, que vos offenses
ont épuisé sa miséricorde…
8presse
Francesca Magni
- tél. 06 12 57 18 64
- [email protected]
Avec vos élèves...
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation,
ou des ateliers d’initiation à la pratique théâtrale (durée 2 h), dirigés par Anne Coutureau,
autour de Dom Juan. Contact Amandine Lesage : 01 43 28 36 36 - [email protected]
Anne Coutureau
Comédienne et metteur en scène,
Anne Coutureau est la directrice
artistique de Théâtre vivant.
Née à Paris, en 1970, elle a été formée
à l’Ecole Claude Mathieu.
Aux côtés de Jean-Luc Jeener, elle
participe à l’ouverture du Théâtre du
Nord-Ouest en 1997. La singularité
de cette aventure la confronte à tous
les métiers du théâtre, enrichissant
sa formation : de la scénographie à
la conduite des équipes en passant
par l’administration. Elle y fait sa
première mise en scène : La Critique
de L’Ecole des femmes de Molière.
Depuis 1992, elle travaille dans divers
théâtres à Paris et monte Tchekhov,
Molière, Corneille, Feydeau, Jeener…
en même temps qu’elle joue
Andromaque, Ysé, Camille, Marianne,
Silvia, Henriette, Elise, Eléna,
Phèdre… mais aussi de nombreuses
créations : Jean-Louis Bauer,
Laura Forti, Benoit Marbot, Mitch
Hooper, Carlotta Clerici, Cyril Roche,
Hippolyte Wouters… une trentaine
de rôles jusqu’à aujourd’hui.
En 2002, avec Carlotta Clerici, Mitch
Hooper, et Yvan Garouel, elle fonde
la compagnie Théâtre vivant dont
elle reprendra seule la direction en
2012. Autour des spectacles, d’autres
dispositifs voient le jour, affirmant
son intérêt pour la recherche
artistique et la pédagogie : ateliers
d’entraînement, de recherche et de
création pour acteurs professionnels
et amateurs. Par ces ateliers, elle
aborde l’écriture dramatique et vient
d’achever sa septième pièce, Eve,
créée en juin 2013.
En 2012 au Théâtre de la Tempête,
elle monte Naples millionnaire !
création en France d’une des plus
célèbres pièces d’Eduardo De
Filippo pour lequel elle reçoit le Prix
du Public Beaumarchais 2012 du
« Meilleur Spectacle ».
Elle a récemment mis en scène L’Ecole
des femmes de Molière au Théâtre
du Nord-Ouest où elle interprète
actuellement Phèdre de Racine.
Dom Juan
Dom Juan, ne reconnaissant « ni Dieu ni maitre », menace l’ordre du monde et le monde se
charge de le lui rappeler : il devient dès lors un révélateur de la comédie sociale et de
l’ambiguïté de la vertu, car tous les personnages semblent prisonniers d’une morale
figée ou d’un intérêt personnel déguisé et font figure d’esclaves : face à eux, Dom Juan
manifeste une extraordinaire puissance de vie et fait preuve d’un courage et d’une
exigence peu communs.
Qui l’arrêtera alors ? Dom Juan aimerait trouver sur son chemin une force qui le
dépasse et le mouvement qui exprime son goût de l’infini l’entraîne au-delà de la
morale des hommes, vers le Ciel. Mais le silence de Dieu est insupportable. C’est ainsi
que, suivant une inspiration dérangeante, Dom Juan cherche à commettre l’action
la plus noire pour provoquer la colère céleste. Chaque rencontre devient l’occasion
d’une provocation métaphysique et Dom Juan se retrouve, contre toute attente, en
dialogue permanent avec le Ciel. Jusqu’à l’obsession. Jusqu’à la damnation. Car dans
son élan vers le mal, il prend du plaisir. Jouir de la souffrance des autres est une façon
de blesser Dieu. Sa provocation ultime, c’est la négation de l’autre comme Autre.
Choisir d’inscrire la pièce de Molière dans la cadre de notre société oblige à
reconsidérer chaque personnage et à interroger le métissage culturel, la place de la
religion, le communautarisme, les rapports de forces entre classes sociales, la famille
et l’éducation. Dom Juan seul traverse les siècles (Molière était-il visionnaire ?) et c’est
finalement dans l’écrin de notre vingt-et-unième siècle si libéral qu’éclate sa quête de
vérité : elle fait apparaître, avec les dérèglements qui s’ensuivent, la figure parfaite de
l’homme moderne dont la volonté de remplacer la morale par le désir est peut-être la
marque d’un besoin absolu de sens et de transcendance. Ce qui ne peut manquer de
nous toucher…
• Anne Coutureau
A la différence d’Œdipe et de Hamlet – héros du théâtre de la vérité -, Dom Juan n’est pas
un préposé au dévoilement et à la suppression du monstrueux. Il incarne lui-même ce
monstrueux, il fait corps avec le scandale et se précipite de son propre chef dans ce qui
se refermera sur lui. On retrouve certes un thème qui sous-tend également le théâtre
de la vérité, puisque l’enquête est présente, tout comme dans les trajectoires d’Œdipe
et de Hamlet, mais elle se joue contre le héros, elle n’est pas assumée par lui et ce n’est
pas le destin de l’enquête qui constitue le noyau de l’intrigue. La logique sacrificielle
offre alors un visage tout différent : condensant sur sa personne le monstrueux et le
diabolique, Dom Juan devient la cible de l’opération sacrificielle finale. Les victimes sont,
en un certain sens, nombreuses, mais elles obtiennent en fin de parcours la vengeance
qu’elles réclament et l’immolation terminale se concentre sur le personnage de Dom
Juan. Le théâtre de la séduction s’avère moins sanguinaire que le théâtre de la vérité,
la disparition finale de Dom Juan représentant d’ailleurs un facteur d’unification et
de réconciliation, comme si la cohésion du groupe se réalisait dans cette disparition.
• Monique Schneider
18 mars 2016 17 avril
annabella
Dommage que ce soit
une putain
Annabella
Dommage que ce soit une putain
d’après John Ford
traduction et adaptation Frédéric Jessua et Vincent Thépaut
mise en scène Frédéric Jessua
d’après John Ford
mise en scène
Frédéric Jessua
avec Elsa Grzeszczak, Tatiana Spivakova, Jean-Claude
Bonnifait, Baptiste Chabauty, Frédéric Jessua, Thomas
Matalou et Vincent Thépaut… (distribution en cours)
scénographie Charles Chauvet, costumes Julie Camus,
maquillage et effets spéciaux Elodie Martin,
lumière et régie générale Marinette Buchy,
dramaturgie Vincent Thépaut.
18 mars > 17 avril 2016
8salle Copi
du mardi au samedi 20 h 30
dimanche 16 h 30
8rencontre avec l’équipe de création,
mardi 22 mars 2016
après la représentation.
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
John Ford, une génération après Shakespeare, clôt le cycle des
grands dramaturges élisabéthains. Enceinte de son frère Giovanni
qui est éperdument amoureux d’elle, Annabella épouse un de ses
soupirants, Soranzo, lequel découvrant son infidélité se met à la
recherche de l’amant. Averti d’un guet-apens, Giovanni médite sa
vengeance… Artaud : « Annabella, c’est l’absolu de la révolte, c’est
l’amour sans répit, et exemplaire, qui nous fait, nous spectateurs,
haleter d’angoisse à l’idée que rien ne puisse jamais l’arrêter. »
ANNABELLA
Frère, cher frère, sache ce que j’ai été,
Contact du spectacle
8production
Elise Chièze / La Boite à outils
- tél. 06 29 53 04 33
- [email protected]
8diffusion
Gabriel Buguet / La Boite à outils
- tél. 06 38 66 46 78
- [email protected]
8presse
Francesca Magni
- tél. 06 12 57 18 64
- [email protected]
Et sache qu’il n’y a plus désormais que le
temps d’un déjeuner
Entre nous et notre ruine : ne gaspillons pas
Ces heures précieuses en propos vains et
inutiles.
(…)
GIOVANNI
Ainsi dans l’autre monde nous nous
connaîtrions l’un l’autre ?
ANNABELLA
J’en suis certaine.
GIOVANNI
Mais croyez-vous que je vous y verrai ?
Pourrons-nous nous embrasser,
babiller ou rire,
Et faire ce que nous faisons ici ?
Avec vos élèves...
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation.
Contact Amandine Lesage : tél. 01 43 28 36 36 - [email protected]
John Ford
Annabella
Né en 1580 dans le Devon, il fait des
études de droit à Oxford puis “monte”
à Londres à l’âge de 26 ans pour y
parfaire sa formation de juriste. Il
commence par écrire des lettres, puis
des pamphlets (Le Triomphe de l’honneur
en 1606), des poèmes (La Sueur du sang
du Christ en 1613), des traités de morale
(Un modèle de vie dédié au roi Jacques
1er en 1620). Il se lance en 1621 dans le
théâtre en collaborant avec des auteurs
affirmés (Dekker et Rowley pour la pièce
La Sorcière d’Edmonton, Dekker encore
pour un masque Le Bien-aimé du Soleil
en 1624). Sa première pièce en solitaire
date de 1629, La Mélancolie de l’amant,
une comédie sentimentale. Il compose
coup sur coup en 1633 trois tragédies
où se mêlent ironie macabre et érotisme
noir : Dommage que ce soit une putain,
Le Cœur brisé et Le Sacrifice de l’Amour.
Il termine sa carrière par des comédies
sans qu’il soit réellement possible
d’établir une date de composition des
œuvres. Il n’existe aucune information
disponible concernant la vie privée
de John Ford. Comme pour la plupart
des dramaturges élisabéthains, les
registres de caisses des théâtres, les
rares publications de pièces, les archives
universitaires, les actes de naissance ou
de baptême et… la légende, sont les
seuls témoins de leur passage parmi
nous.
john ford ne glorifie pas l’inceste pour les
besoins du spectaculaire, mais déroute les
attentes en inversant les valeurs religieuses
et sociétales. Dans cette Parme, le beau est
laid, la justice est injuste, les serments sont
mensonges, les amoureux sont égoïstes,
les idiots disent la vérité, le crime est
réjouissant, le meurtre est érotique et la
beauté est une malédiction. On est tenté
d’y percevoir un drame joué par une jeunesse qui rejette les apports d’une société
corrompue, et qui s’autorise tous les outrages au point de prétendre considérer l’enfer
comme l’égal du ciel. Mais Ford va plus loin que cette rébellion en poétisant la recherche
du paradis terrestre de Giovanni et Annabella, amoureux d’eux-mêmes mais surtout
amoureux d’une aventure qu’ils n’auraient pas la force de mener seuls. Ainsi, par la
dureté des images et des situations, la mise en scène entraîne les spectateurs dans un
périple, et rend chacun d’eux voyeur de cette fugue à l’envers qui raconte comment le
piège mortel que se construisent les amants sera leur plus belle façon de s’échapper.
• Vincent Thépaut
J’aime à me rappeler que l’œuvre est anglaise, qu’elle est l’émanation d’un peuple insulaire
qui à sa Renaissance s’est, de manière presque désinvolte, affranchi du théâtre antique
en proposant un univers linguistique et thématique original. Ce phénomène n’est
pas sans m’évoquer, plus près de nous, la folie créatrice britannique de la fin du
vingtième siècle (tant au niveau du théâtre, de la musique, de l’image et de la mode) :
un mouvement entamé dans les années 60 mais dont on trouve des prolongements
jusqu’au début des années 90 ; il s’inscrit dans une période politiquement et socialement
mouvementée, souvent grave et violente. L’univers visuel sur lequel nous travaillons
s’inspire de ces tendances.
Les thématiques en jeu – l’aveuglement de la famille, la mise en défaut de la religion
face au passage à l’acte, la toute-puissance de la femme dans la relation amoureuse –,
permettent à la pièce de traverser les âges. Dans ce projet, j’ai voulu faire la part belle
à la jeunesse, en choisissant de m’entourer d’acteurs et de collaborateurs en devenir.
• Frédéric Jessua
Frédéric Jessua
Formation au Studio 34 à Paris.
Cofondateur de la compagnie acte6 en
1999, il participe en tant que comédien
et directeur de production à la création
d’une douzaine de spectacles. Il met
en scène Le Misanthrope de Molière (en
2007), puis 7 pièces issues du répertoire
du Grand Guignol (en 2008), qui le
passionne pour ses similitudes avec le
format et l’intensité dramatique des
séries télévisuelles contemporaines. Il
affine ses compétences en production
à la Belle Ouvrage en 2010 puis intègre
la section mise en scène du CNSAD
en 2011. La même année, il écrit son
premier texte, un seul en scène fondé
sur son expérience en intervention
chez les Pompiers de Paris lors de son
service militaire. Souhaitant développer
des créations plus contemporaines
mêlant son goût pour l’Histoire,
l’actualité, la recherche et la médiation,
il crée « La Boîte à outils » en 2011,
et s’entoure d’artistes et techniciens
rencontrés au fil de son parcours. Il
participe depuis 2011 à l’élaboration
et au développement du Festival NTP
en Anjou, en tant que metteur en
scène, comédien et responsable de
production. Il a signé à l’heure actuelle
plus de 10 mises en scène de textes
classiques et contemporains et propose
des ateliers de pratique conçus dans le
prolongement de son travail au plateau.
Acteur, il a joué sous la direction de
Sébastien Rajon, Frédéric Ozier, Franck
Berthier, Valia Boulay, Yves Burnier,
Jean-François Mariotti, Isabelle Siou,
Carole Anderson, Léo Cohen-Paperman,
Lazare Herson-Macarel, Sacha Todorov,
Julien Romelard, Jo Boegli, Emilien
Diard-Detoeuf, Julien Varin, Raouf
Raïs et Thomas Matalou. Au cinéma,
il joue sous la direction de Norman
Jewison, Jacques Bral et Sarah Léonor.
A la télévision il participe à des faux
reportages, publicités et clips pour le
compte du Vrai Journal de Karl Zéro
et de Groland sur Canal Plus, et à des
caméras cachées pour le compte du
Grand Piège sur M6.
Anna Karénine
12 mai 2016 12 juin
Anna
Les bals où on s’amuse n’existent plus pour moi
Karénine
d’après Léon Tolstoï
adaptation et mise en scène Gaëtan Vassart
d’après Léon Tolstoï
adaptation
et mise en scène
Gaëtan Vassart
avec Golshifteh Farahani, Emeline Bayart, Xavier Boiffier,
Sabrina Kouroughli, Guillaume Marquet, Manon Rousselle,
Igor Skreblin, Stanislas Stanic … (distribution en cours).
assistante à la mise en scène Laure Roldan,
scénographie Clémence Kazemi,
costumes Delphine Brouard, lumières Olivier Oudiou,
son David Geffard, chorégraphie Marie Fonte.
12 mai > 12 juin 2016
8salle Jean-Marie Serreau
du mardi au samedi 20 h dimanche 16 h durée prévue 2 h 15
8rencontre avec l’équipe de création,
dimanche 15 mai 2016
après la représentation.
Anna Karénine l’insoumise. Celle qui choisit de vivre sa passion, celle
qui choisit la liberté de penser, d’aimer jusqu’à en mourir.
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
La belle et noble Anna Karénine, mère d’un jeune garçon, mène une vie
rangée auprès de son époux, un politicien célèbre, jusqu’à sa rencontre
bouleversante avec le Comte Vronski… L’œuvre ne saurait cependant
se résumer au récit, sublime, d’une passion fatale. Tolstoï conçoit le
roman comme une « expérience de laboratoire ». En synchronisant et
en enchevêtrant le destin d’autres couples, Tolstoï place au centre la
question de l’authenticité et de la “forme” de vie : tout personnage est
le protagoniste d’un drame moral. En cela, le roman s’ouvre au théâtre.
Contact du spectacle
KITTY. – Comme elle est belle, mais il y a
8administration - production
quelque chose en elle qui m’inspire une
Olivier Talpaert
- tél. 06 77 32 50 50
- [email protected]
8presse
Claire Amchin / L’autre bureau
- tél. 06 80 18 63 23
- [email protected]
immense pitié !
***
ANNA. – Oui, j’ai connu l’amour, j’ai connu
le plaisir, comme jamais je ne l’avais connu
avant, et comme probablement jamais
elles ne le connaîtront. Et elles trouvent
normal que je paie le prix fort pour ça ! Kitty,
la première… Elle est jalouse de moi et
elle me hait. Je suis à ses yeux une femme
immorale… Personne ne me connaît, pas
même moi, je ne connais que mes pulsions
amoureuses, comme disent les petits
frenchies…
Avec vos élèves...
Golshifteh Farahani © photo Arnold Jerocki
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation.
Contact Amandine Lesage : tél. 01 43 28 36 36 - [email protected]
Léon Tolstoï
Orphelin de bonne heure, Léon
Tolstoï (1828-1910) est élevé par un
professeur français. Après l’université,
il retourne dans ses terres pour y
soulager le sort des serfs. En 1851
il devient sous-officier d’artillerie et
publie sa première œuvre Enfance.
En 1858, il voyage en France, en
Suisse, en Allemagne. Il se marie en
1862 et écrit, en onze ans, Guerre
et paix et Anna Karénine. Tolstoï est
porté au rang de père fondateur
de la littérature russe, adoré par ses
proches contemporains ou héritiers :
Dostoïevski, Gorki, Tourgueniev,
Tchekhov, Nabokov, Flaubert,
Stephen Zweig…
Gaëtan Vassart
Auteur, metteur en
scène et comédien
né à Bruxelles
en 1978, Gaëtan
Vassart a été
formé à l’INSAS en
sections comédien
et mise en scène, puis en Classe Libre
au Cours Florent, avant d’intégrer
le Conservatoire national supérieur
d’Art dramatique. A notamment
joué au théâtre avec Philippe
Adrien, Bernard Sobel, Eric Ruf,
Gérard Desarthe, Michel Didym,
Joël Jouanneau… Au cinéma, il joue
dans Malaterra et L’Affaire Courjault
de Jean-Xavier de Lestrade et
L’Exercice de l’Etat de Pierre Schoeller.
Joël Jouanneau l’aide à fonder la
Compagnie La Ronde de Nuit. Il
écrit et met en scène : Toni M. (Aide
à la création du CNT et résidence de
création à la Chartreuse), présenté à
la Chapelle Sainte-Claire au Festival
d’Avignon ; Peau d’Ourse d’après
le conte italien du Pentamerone,
présenté à la Maison de Radio France
avec A. Alvaro ; Danseuse, texte qui a
reçu les encouragements du CNT et
sera créé à la Comédie de Picardie en
2017. Anna Karénine est la première
adaptation théâtrale en France du
roman de Tolstoï.
Anna Karénine
notre adaptation est centrée sur la question de l’émancipation
des femmes telle qu’elle se dégage du destin conjugal
d’Anna Karénine, Kitty Chtcherbatski et Daria Alexandrovna :
chacune incarne une problématique propre à l’âge du
couple. Anna Karénine fait le choix de vivre sa passion,
libre et déterminée. Elle ne peut plus voir son enfant et est
bannie de la haute aristocratie. Tolstoï écrit : « Anna Karénine
ressemble à la lueur d’un incendie au milieu d’une nuit
sombre ». C’est un roman sur la survie. Non pas la survie
d’un individu ou d’une famille, mais celle de toute une société, ou même du monde.
Ce monde de la fin du XIXe connaît l’essor industriel et la naissance du capitalisme, mais
aussi les mouvements contestataires et nihilistes qui portent en germe la question de
la méritocratie, notion si sensible pour ma génération. Léon Tolstoï glorifie le monde
de la campagne, en lecteur assidu de Rousseau, et promeut l’éducation des masses
comme levier de progrès pour lutter contre l’ignorance.
Nous pousserons le plus loin possible les scènes de « passion amoureuse », de
manière à faire jaillir la vitalité et la pulsation de l’œuvre romanesque ; mais nous
n’oublierons pas l’espérance progressiste du père fondateur de la littérature russe. Dans
notre période si troublée, où des populations entières versent dans l’obscurantisme, la
peur et la paranoïa, nous continuons à penser, comme le personnage de Lévine, que la
raison, l’éducation, les sciences, le savoir, l’histoire, peuvent légitimement supplanter
la seule émotion, les croyances, les préjugés, les superstitions, le fatalisme, la loi du
talion. Et fonder un projet de libération humaine.
• Gaëtan Vassart
Anna n’est pas qu’une femme, qu’un splendide spécimen du sexe féminin, c’est une femme
dotée d’un sens moral entier, tout d’un bloc, prédominant : tout ce qui fait partie de
sa personne est important, a une intensité dramatique, et cela s’applique aussi bien
à son amour. Elle est incapable de se contenter d’une liaison clandestine. Sa nature
loyale et passionnée rend la duplicité inconcevable. Anna donne à Vronski toute sa
vie, elle consent à être séparée de son jeune fils qu’elle adore … Anna scandalise la
société hypocrite moins par sa liaison amoureuse que par son mépris affiché des
conventions sociales.
Il y a dans Anna Karénine une question de morale qui n’est pas celle que le lecteur
courant s’attend à y trouver. Ce n’est pas que, s’étant rendue coupable d’adultère, Anna
doive en payer le prix ; elle n’a été punie ni pour son péché (elle aurait pu s’en tirer)
ni pour avoir transgressé les conventions d’une société. Alors, quel est le « message »
moral que Tolstoï a voulu transmettre dans son roman ?
Les décrets de la société ne durent qu’un temps ; ce qui intéresse Tolstoï, ce sont
les exigences éternelles de la morale. Alors apparaît sa véritable intention : l’amour
ne peut être exclusivement charnel parce qu’il est alors égocentrique et devient par
conséquent destructeur. C’est un amour coupable. Et afin d’exposer son idée le plus
artistiquement possible, Tolstoï dépeint et met en parallèle, en un contraste saisissant,
deux sortes d’amour : l’amour charnel du couple Anna-Vronski (luttant au milieu de
leurs émotions sensuellement riches mais fatales et spirituellement stériles), et l’amour
authentique, chrétien, selon Tolstoï, du couple Kitty-Lévine, avec là aussi une richesse
sensuelle, mais équilibrée, harmonisée par l’atmosphère pure de la responsabilité, de la
tendresse, de la vérité et des joies familiales. Selon une épigraphe biblique : « C’est Moi
qui ferai justice, Moi qui rétribuerai, dit le Seigneur ». Quelles en sont les implications ?
D’abord, que la société n’a pas le droit de juger Anna, et ensuite qu’Anna n’a pas le
droit de punir Vronski en se suicidant à titre de vengeance.
• Vladimir Nabokov, Littératures II
13 mai 2016 22 mai
chansons
sans gêne
Nathalie Joly
chante Yvette Guilbert
mise en scène
Simon Abkarian
13 >22 mai 2016
8salle Copi
du mardi au samedi 20 h 30
dimanche 16 h 30
8rencontre avec l’équipe de création,
mardi 17 mai
après la représentation
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
Contacts du spectacle
8production
Marche la route
- tél. 06 52 04 68 90
- [email protected]
- http://marchelaroute.free.fr
8presse
Cécile Morel
- tél. 06 82 31 70 90
- [email protected]
Chansons sans gêne
Nathalie Joly chante Yvette Guilbert (3
mise en scène Simon Abkarian
e
épisode)
chant, texte, conception Nathalie Joly
piano Jean-Pierre Gesbert
collaboration artistique Pierre Ziadé
conseil artistique Jacques Verzier
lumières Arnaud Sauer
costumes Louise Watts
Je suis Terrienne ; effondrée de reconnaissance, ô Terre… Je suis ta Passante
émerveillée.
Troisième volet d’un triptyque consacré à la chanteuse Yvette Guilbert :
Je ne sais quoi évoquait la reine du Caf ’Conc’ avant 1900 et sa
correspondance avec Freud ; En v’là une drôle d’affaire, la période des
années 10, où elle inventait l’art du parlé-chanté. Chansons sans gêne
est consacré au 3e cycle de sa vie : tout en poursuivant sa carrière de
chanteuse – elle donne en 1938 un dernier récital à Paris, Liaisons et
trahisons amoureuses –, Yvette Guilbert débute à 61 ans au cinéma. à
contre-courant des stars hollywoodiennes, elle affirme sa vitalité en
s’opposant aux lois de la mode et de l’image, et prolonge par l’écrit, les
conférences et les émissions radiophoniques, son combat en faveur de
l’émancipation des femmes.
LA BUVEUSE D’ABSINTHE
Elle était toujours enceinte,
Et puis elle avait un air...
Pauvre buveuse d’absinthe !
Elle vivait dans la crainte
De son ignoble partenaire
Elle était toujours enceinte.
Par les nuits où le ciel suinte,
Elle couchait en plein air.
Pauvre buveuse d’absinthe !
Ceux que la débauche éreinte
La lorgnaient d’un œil amer :
Elle était toujours enceinte !
Avec vos élèves...
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation.
Contact Amandine Lesage : tél. 01 43 28 36 36 - [email protected]
Artiste internationale, Nathalie
Joly est passionnée par les formes
parlées – chantées, à l’origine de tous
ses spectacles. Avec la compagnie
Marche la route, elle a chanté et
réalisé Je sais que tu es dans la salle sur
Yvonne Printemps et Sacha Guitry,
Cabaret ambulant sur le Théâtre
forain, J’attends un navire - Cabaret de
l’exil d’après Kurt Weill avec Jacques
Verzier, Cafés Cantantes chansons
de superstition, Paris Bukarest sur
Maria Tanase (mise en scène Maurice
Durozier), Je ne sais quoi d’après
la correspondance entre Yvette
Guilbert et Freud, En v’là une drôle
d’affaire - Nathalie Joly chante Yvette
Guilbert 2e épisode (mises en scène
Jacques Verzier), Diseuses - du parléchanté d’hier au rap d’aujourd’hui
(création Toursky novembre 2015),
Café Polisson (création Musée d’Orsay
septembre 2015 pour l’ouverture de
l’exposition Splendeurs et misères,
images de la prostitution 1850-1910).
Comédienne–chanteuse, elle obtient
un 1er prix de chant à l’unanimité
au CNR de Boulogne Billancourt,
un 1er prix de musique de chambre
et une maîtrise de philosophie à
la Sorbonne. Elle joue au théâtre
avec : Philippe Adrien Rêves de
Kafka et Ké voï ; Thierry Roisin Les
Pierres ; Michel Rostain Jumelles ;
Diego Masson Chansons de Bilitis ;
Alain Françon et l’Opéra de Lyon
La Vie parisienne d’Offenbach ;
Maurice Durozier Brûleur de planches,
Cabaret ambulant, Calma de la mar,
Désirs de mer ; Lisa Wurmser Marie
des grenouilles, La Bonne âme du
Se-Tchouan ; Olivier Benezech Le
Violon sur le toit… Elle travaille avec
les compositeurs Maurice Ohana,
le GRAME, James Giroudon et
Pierre Alain Jaffrenou, David Jisse,
Christian Sebille, Philippe Legoff…
Elle a enseigné à l’Ecole Nationale
des Arts du Cirque de Châlons-enChampagne de 2006 à 2012 et à
l’étranger, notamment à Kaboul en
Afghanistan, où elle a réalisé en 2005
le film documentaire Tashakor. Elle
jouera dans le prochain film de Joël
Farges Campo amor.
Chansons sans gêne
Je veux dire la joie et le plaisir que j’éprouve à travailler avec Nathalie Joly. Cette
collaboration est avant tout un amour que nous avons du cabaret. Yvette Guilbert est
une artiste protéiforme, une femme multiple, qui a eu pour but la beauté et l’invention.
Notre travail avec Nathalie s’inspire de la comédie musicale américaine, avec tout ce
que cela comporte de glamour et de sensualité, mais aussi de drôlerie et d’émotions.
Si je devais citer un film, ce serait Sunset Boulevard ou All that Jazz.
Mettre en lumière et en forme « le corps musical et charnel Yvette Guilbert » est
une gageure. Il faudrait faire trois spectacles. La bonne nouvelle est que Nathalie Joly
en a déjà joué deux. Les textes sont en français, le piano aussi. Et c’est très bien. La
« Geste Guilbert » est une ode à notre langue… surtout lorsqu’elle est populaire, qu’elle
s’exprime, se déploie dans nos imaginaires parfois las des raccourcis verbaux.
Il y aura des projections de Yvette/Nathalie chantant, parlant, dansant, jouant.
La vidéo joue le miroir qui nous renvoie les vies de cette femme qui fut et reste une
exploratrice de la scène, donc de la vie.
• Simon Abkarian
Chansons sans gêne dresse le portrait de cette pionnière du genre réaliste.
Parmi les célébrations de l’année, celle des 150 ans de la naissance d’Yvette Guilbert
n’est pas la plus médiatique. Cruelle injustice pour cette pionnière qui sut élever
l’interprétation de la chanson au rang de l’art dramatique. Si on connaît un peu moins
mal l’œuvre d’Yvette Guilbert, c’est grâce à Nathalie Joly, qui présente son troisième
spectacle dédié à celle dont Toulouse-Lautrec immortalisa la silhouette. (…)
Il n’est pas nécessaire d’avoir vu les épisodes précédents pour goûter celui-ci.
Entre refrains et textes tirés des écrits de la chanteuse, Nathalie Joly et son metteur en
scène Simon Abkarian brossent le portrait
d’une femme qui a connu la gloire et la
fortune mais qui ne se réfugie pas dans un
passé mythique : l’âge et l’expérience lui
permettent de relever de nouveaux défis,
le cinéma par exemple (elle tournera avec
L’Herbier, Murnau ou Guitry). Elle donne
aussi des conférences où elle plaide pour
la cause des femmes.
Rares sont les chansons où les femmes ne sont pas au centre : souvent victimes,
alcooliques (la poignante Buveuse d’absinthe) ou condamnées au trottoir, mais parfois
libres et heureuses de tromper leur mari (A présent qu’t’es vieux, hilarante). Quelle aubaine
d’écouter ces classiques oubliés, d’une qualité littéraire sans équivalent aujourd’hui :
ils avaient pour auteur le vénéneux Jean Lorrain, l’anarchiste Gaston Couté, le corrosif
Xanrof… Au piano, Jean-Pierre Gesbert est bien plus que l’accompagnateur : il est le
confident, l’amant ou encore un saisissant Sigmund Freud, pour évoquer l’admiration
mutuelle qui liait le père de la psychanalyse et la reine du café-concert.
«Il y a en germe chez Yvette toute la chanson française postérieure…» explique
Abkarian, metteur en scène sobre et précis qui a incité Nathalie Joly à s’affranchir des
repères temporels. Au fil des interprétations, son Yvette va approcher Janis Joplin, Nina
Hagen, Catherine Ringer… Les héritières d’Yvette Guilbert ne seront plus condamnées à
écrire leur histoire à travers des textes d’hommes, mais emploieront leurs propres mots :
Anne Sylvestre, Barbara… C’est cette histoire d’émancipation que retrace Chansons
sans gêne, dans un miraculeux équilibre entre l’humour et l’émotion.
• François-Xavier Gomez, le 29 mai 2015
© photo Arnold Jerocki
Nathalie Joly
26 mai 2016 5 juin
une vie
bouleversée
d’après les écrits de
Etty Hillesum
traduction française
Philippe Noble
mise en scène
Jean-Claude Fall
Une vie bouleversée
d’après Une vie bouleversée d’Etty Hillesum
traduction française de Philippe Noble
mise en scène Jean-Claude Fall
conception et interprétation Roxane Borgna
création vidéo Laurent Rojol
chorégraphie Mitia Fedotenko
création sonore Eric Guenou
avec la collaboration de Serge Monségu
Les photographies présentes dans la création vidéo
sont l’œuvre de Marie Rameau.
8salle Copi
du mardi au samedi 20 h 30
dimanche 16 h 30
8rencontre avec l’équipe de création,
dimanche 29 mai
après la représentation
Renseignements et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
Etty Hillesum, jeune femme juive néerlandaise, s’engage en 1941 comme
assistante sociale au camp de Westerbork et devient le “cœur pensant
de la baraque”. Mais où trouvait-elle la force de faire face à la détresse
des uns, de faire front à l’ignominie des autres, avec cet inébranlable
sentiment de confiance dans la Vie ? Entre théâtre et performance, le
spectacle se veut art actif, soit le partage d’une expérience : celui du
choc ressenti face à une telle puissance de vie et d’affirmation.
« Ce matin, je m’enchantais du vaste horizon que
l’on découvre aux lisières de la ville et je respirais
l’air frais qu’on ne nous a pas encore rationné.
Partout des pancartes interdisaient aux juifs
Contacts du spectacle
8administration / production
La Manufacture - Cie Jean-Claude Fall :
Myriam Gerbaix
- tél. 04 99 58 13 73
- [email protected]
- www.jeanclaudefall.com
Avec vos élèves...
les petits chemins menant dans la nature.
Mais au-dessus de ce bout de route qui nous
reste ouvert, le ciel s’étale tout entier. On ne
peut rien nous faire, vraiment rien. Partout où
© photo Marc Ginot
26 mai >
5 juin 2016
le ciel s’étend on est chez soi. En tout lieu de
cette terre on est chez soi, lorsqu’on porte tout en soi. Les autres peuvent nous dépouiller de
nos biens matériels, nous enlever notre liberté de mouvement, mais c’est nous-mêmes qui nous
privons de nos meilleures forces, en nous sentant persécutés, humiliés, opprimés, en éprouvant
de la haine, en crânant pour cacher notre peur. »
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation.
Contact Amandine Lesage : tél. 01 43 28 36 36 - [email protected]
Jean-Claude Fall
Directeur de compagnie, il crée en
1982 le Théâtre de la Bastille qu’il
dirigera jusqu’en 1988, consacrant
ce lieu à la création et à l’émergence
théâtrale et chorégraphique. De 1989
à1997, il dirige le Théâtre GérardPhilipe de Saint-Denis ; y crée les
festivals Africolor et Enfantillages ;
accueille et coproduit des
compagnies en résidence : celles de
S. Nordey, C. Anne et A. Caubet. De
1998 à 2009, il dirige le Théâtre des
Treize Vents à Montpellier. Il crée une
troupe de comédiens permanents
et accueille en résidence J.-M. Bourg,
M. Aubert, J. Bouffier. En 2010 il crée
sa compagnie « La Manufacture –
Compagnie Jean-Claude Fall ». Il a
mis en scène notamment Tchekhov,
S. Beckett, B. Brecht, Sénèque, Gorki,
Kafka, T. Williams…, et les auteurs
contemporains : J.-L. Lagarce Le
Voyage de Mme Knipper vers la
Prusse orientale ; P. Handke Par les
villages ; H. Müller, B. Chartreux
et J. Jourdheuil, E. Mann, J. Fosse,
F. Mitterer, E. Darley, F. Richter… Il a
récemment présenté au Théâtre de
la Tempête Belle du Seigneur d’après
A. Cohen et Tête d’Or de P. Claudel.
Roxane Borgna
Formation à l’Ecole Florent
et au Conservatoire régional
de Montpellier. Comédienne
permanente au Théâtre des Treize
Vents de 2000 à 2010. Elle a joué
sous la direction de Jean-Claude Fall
L’Opéra de quat’sous de Brecht, Les
Trois Sœurs de Tchekhov, La Décision
de Brecht, Dors mon petit enfant de
J. Fosse, Péchés mortels de F. Mitterer,
Histoires de famille de B. Srbljanović,
Jean la chance de B. Brecht, Richard
III de Shakespeare, Ulyssindbad de
Kalogeropoùlou, Famille d’artistes
de Kostzer et Arias ; Benoît Vitse
Lunaria de Consolo, Les Gros
Chagrins de Courteline, Dadaland
de B. Vitse ; R-M. Leblanc Ma Solange
de N. Renaude, Bobby Fischer vit à
Pasadena de L. Norén, Phèdre de
Racine, Le Malade imaginaire de
Molière, Belle du Seigneur d’après
Albert Cohen.
L’itinéraire d’Esther « Etty » Hillesum est
celui d’une femme sensuelle et moderne
qui, en se laissant transformer par l’amour
des hommes et les événements du monde, est devenue un être éminemment libre. Le
feu intérieur de cette jeune femme juive hollandaise, qui se proposait d’“aider Dieu” au
sein de l’enfer des camps, a quelque chose à nous dire de la liberté et de la bonté qui
habitent ceux qui consentent à dire “oui” à la vie, quelle qu’elle soit, à dire “oui” malgré
tout. Elle œuvra pendant plus d’un an dans le camp de détention de Westerbork
comme assistante sociale volontaire auprès des réfugiés juifs (elle s’y sent plus “utile”
qu’ailleurs). Déportée anonyme avec ses parents et l’un de ses frères, elle est embarquée
le 7 septembre 1943 dans un convoi de 987 personnes et meurt à Auschwitz à l’âge
de 29 ans le 30 novembre 1943. Elle laisse derrière elle onze petits cahiers à spirale,
confiés à une amie, et des centaines de lettres écrites, qui sont devenus, quarante après
sa mort, son inoubliable et unique ouvrage posthume : Une vie bouleversée.
Une vie bouleversée
Etty hillesum a 27 ans lorsqu’elle commence la rédaction de son journal. Elle veut
devenir écrivain. Elle est juive. En 1941.
Ces « confessions » constituent un formidable témoignage d’accomplissement,
depuis les enthousiasmes juvéniles jusqu’à l’épanouissement d’une âme forte et stable :
Etty choisit de demeurer au camp où séjournent les siens.
Ce journal, c’est aussi une suite d’exercices de philosophie pratique pour apprendre
à vivre libre : un être se découvre, se dévoile sous nos yeux, ose se raconter, se livrer…
La force intérieure qu’Etty Hillesum se construit l’amène à une posture où le monde
intérieur est plus fort que la situation qui l’entoure.
Cette parole n’est ni sombre ni dépressive ; au contraire, en sondant l’ère intérieure
des êtres, c’est l’énergie, la lumière et la joie qui jaillissent.
Si cette parole a pu naître en ce temps-là, alors elle est de tous les temps.
Je veux dire ses mots. Partager l’expérience du verbe comme une expérience
physique. • Roxane Borgna
« on a bien le droit d’être triste et abattu, de temps en temps, par ce qu’on nous fait subir ;
c’est humain et compréhensible. Mais moi je trouve la vie belle et je me sens libre. En
moi des cieux se déploient aussi vastes que le firmament. Je crois en Dieu et je crois en
l’homme ! j’ose le dire sans fausse honte. Il faut commencer par « prendre au sérieux
son propre sérieux », Travailler à soi-même. Ce n’est pas faire preuve d’individualisme.
Si la paix s’installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait
la paix en lui-même, extirpe tout sentiment de haine pour quelque race ou quelque
peuple que ce soit, ou bien domine cette haine et la change en autre chose, peut-être
même en amour. C’est la seule solution. Je suis une femme heureuse et je chante les
louanges de cette vie, oui, en l’an 1942, la énième année de guerre. »
• Etty Hillesum
10 juin
2016
19 juin
Diasporama
Le Professeur Zbigmund
revient de la Bible
Diasporama
Le Professeur Zbigmund revient de la Bible
conception et interprétation Zbigniew Horoks
distribution en cours…
conception et interprétation
Zbigniew Horoks
10 >19 juin 2016
8salle Copi
du mardi au samedi 20 h 30
dimanche 16 h 30
durée 1 h 30
8rencontre
avec l’équipe de création,
mardi 14 juin 2016
après la représentation
Renseignements
et réservations
- tél. 01 43 28 36 36
- billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
« Ce ne fut pas une décision facile. Créer l’univers ou ne pas créer l’univers. Si oui, où, puisqu’il n’y avait nulle part où le créer ? » C’est Dieu
qui parle, bien sûr… Ainsi commence la conférence – en diasporama
– du professeur Zbigmund, de retour de la Bible, avec ses récits, ses
révélations. En bon pédagogue, il démontre par l’expérience ; en homme
du spectacle, il illustre par des scènes et des dialogues : iconoclaste
certes, mais suffisamment instruit pour être insolent avec pertinence.
D’aucuns diront : pure blague ; d’autres puiseront quelques graines de
sagesse, mais tous peuvent partager le plaisir d’une réflexion rieuse.
«
Mesdames et Messieurs, il y a quarante
a habité sous la tente successivement avec les
ans, les plus âgés d’entre nous s’en sou-
patriarches Abraham, Isaac, Jacob, partagé le
viennent, le Professeur Zbigmund, par une
quotidien de Joseph, dans le palais de Ramses II ;
incroyable équation du Temps et de l’Espace,
il a traversé le désert avec les Hébreux.
est parti dans la Genèse. Oui, vous avez bien
entendu, Mesdames et Messieurs, dans la Genèse
quand Dieu a donné à Moïse les tables de la
de l’Ancien Testament.
Loi, sur le Mont Sinaï. Incroyable mais pourtant
Mesdames et messieurs, le Professeur
vrai : Humains du monde entier, le Professeur
Zbigmund revient de la Bible ! Il était présent
Zbigmund est de retour. Ne manquez pas ce
au moment de la création du monde, il était
rendez-vous avec l’histoire, avec la préhistoire,
présent lors de la fabrication d’Adam et Eve, il
avec notre histoire… »
Mesdames et Messieurs, il était présent
a assisté au meurtre d’Abel par son frère Caïn, il
a survécu au déluge, Mesdames et Messieurs, il
Avec vos élèves...
Extrait du spectacle
Nous pouvons organiser une rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation.
Contact Amandine Lesage : tél. 01 43 28 36 36 - [email protected]
Zbigniew Horoks
A notamment joué au théâtre
avec : Colin Harris Soufflé au
clown ; Antoine Vitez La Jalousie
du barbouillé de Molière et Hamlet
de W. Shakespeare ; Mehmet
Ulusoy Le Cercle de craie caucasien
de B. Brecht, Dans les eaux glacées
du calcul égoïste de M. Ulusoy et
Topor-Party d’après R. Topor ; Didier
Patard Bernard est mort de D. Soulier ;
Daniel Soulier Lewis, Carroll et Alice
d’après L. Carroll et Le Vent dans les
saules d’après K. Grahame ; William
Mesguich Monsieur Septime, Solange
et la Casserole de Ph. Fenwick, La
Veuve, la Couturière et la Commère
de Ch. Escamez et La Vie est un
songe d’après P. Calderón de la
Barca ; Daniel Mesguich Du cristal
à la fumée de J. Attali et Hamlet de
W. Shakespeare ; Pauline Bureau La
Meilleure Part des hommes d’après
T. Garcia… A adapté et mis en scène
Enfants, n’oubliez jamais de regarder
les étoiles… d’après J. Korczak.
Les maîtres connaissent toujours et depuis toujours l’humour, on peut même dire qu’ils
savent que, sans lui, n’existe pas la distance nécessaire, le recul pour pénétrer leur
théorie, leur pensée. Le premier inventeur de l’humour, c’est Dieu lui-même et nous
en ferons la démonstration. Les fameuses blagues juives sont une mise à disposition,
une vulgarisation de la Torah et du Talmud : Dieu est un juif, et comme tel, il sait se
moquer de lui-même. On prête à Desproges l’idée qu’on peut rire de tout, mais pas
avec n’importe qui. Le fait que je sois issu de la culture juive me protègera, je l’espère,
de toute attaque. En revanche, je fais le pari que ce rire, je peux le partager avec tout
le monde. En ces temps, à la fois férocement matérialistes, mais aussi de crispation
intégriste, il est urgent de ne pas laisser les textes fondateurs aux religieux. Ma devise :
faire rire, mais pas aux dépens… « J’ai peut-être ri, mais cela fait partie de l’amour » (Kafka).
Musique Klezmer et danses accompagnent le narrateur, Auguste flanqué de son
clown blanc, le directeur de la salle de conférence : saynètes, exégèses… Un exemple ?
Quand le texte dit « Jacob connut Rachel », je développe et j’imagine une courte scène.
Ou quand le texte dit d’Adam et Eve : « Ils connurent qu’ils étaient nus », je mets en
scène les quelques premières minutes de leur trouble…
- Si ça se trouve, le public retiendra principalement vos blagues. Y en a qui vont
dire : l’histoire de la Bible : bof ! Heureusement qu’il y avait les blagues.
- Vous n’avez sans doute pas compris que les blagues talmudiques du Professeur
Zbigmund sont une émanation de la pensée juive, un commentaire parabolique du
Talmud, une façon populaire de divulguer la pensée rabbinique. Une façon aussi
d’autocritique, remettant en cause la doxa, et montrant justement que les textes euxmêmes sont contradictoires…
• Zbigniew Horoks
La Genèse raconte la manière insolite dont naquit le peuple hébreu. Lorsque Dieu annonça
une naissance à Sarah, celle-ci n’en crut pas ses oreilles. « Sarah rit en elle-même, disant :
Flétrie par l’âge, ce bonheur me serait réservé ! et mon époux est un vieillard ! » (Berechit,
18.12). « Le Seigneur dit à Abraham : Pourquoi Sarah a-t-elle ri, disant ‘ Eh quoi ! En
vérité, j’enfanterais, âgée que je suis ! ’ Est-il rien d’impossible au Seigneur ? Au temps fixé,
à pareille époque, je te visiterai, et Sarah sera mère » (Berechit, 18.13, 14). Ainsi naquit
Isaac, l’enfant improbable, qui doit son nom Il rira au rire incrédule de Sarah. Enfant
deux fois « improbable » peut-être, puisque, de surcroît, il s’agira ultérieurement d’un
enfant « réchappé » de l’épreuve sacrificielle à laquelle Dieu soumet Abraham, en lui
réclamant l’offrande de son fils.
Dérision et improbabilité deviennent ainsi les traits originaires scripturaux, gravés
dans la chair spirituelle de la descendance d’Isaac…
• Gérard Rabinovitch
L’humour juif est à la mesure ou à la démesure du judaïsme qui ne prêche rien moins qu’un
Dieu des dieux et présume d’une élection dont nul n’a encore vu les avantages. Il guette
la désillusion que réserve une illusion aussi grandiose. On attend une reconnaissance
- qui ne vient pas -, un Messie - qu’on ne reconnaît pas. Dans l’attente du salut, on n’a
que des calamités. D’un côté, l’absolu ; de l’autre, le dérisoire. D’un côté, l’éternité ; de
l’autre, l’éphémère. D’un côté, la pureté ; de l’autre, l’impureté. D’un côté, la sagesse ; de
l’autre, le crétinisme. D’un côté, ce monde ; de l’autre, le monde à venir. En définitive,
Dieu n’est pas si divin qu’il le prétend, ses ministres ne se montrent pas toujours à la
hauteur et l’individu est plutôt mal loti. Dieu se dérobe, Dieu s’est dérobé… On ne le
renie pas pour autant ; il faudrait plus ou mieux que lui. On reste avec un Dieu éclaté,
et l’être n’en est que plus éclaté, la pensée aussi…
On nous a promis un destin remarquable et nous végétons dans l’incompréhension
la plus totale. C’est une telle dissonance que nous en rions plutôt que d’en pleurer.
L’humour juif est une manière de déchanter sans démissionner. Peut-être parce que
l’espoir, chez le Juif, est post-désespoir et que si sa condition recouvre, malgré tout,
un vibrant assentiment à la vie, c’est parce que rien ne serait plus désespérant que le
désespoir. Le rire dilue le pleur ; le pleur dissout le rire. L’humour serait à la croisée de l’un
et de l’autre.
• Ami Bouganim
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