Ces séries lourdes frappées dans les colonies romaines sont des frappes de prestige destinées à
la propagande au niveau local et n’ayant pas vocation à remplacer les monnayages indigènes.
Il s’agit de monnaies à l’étalon romain pour des citoyens romanisés.
Dans la capitale arécomique cette frappe initiale sera suivie par la production impressionnante
des dupondii de Nîmes de type gaulois (le type II) qui ne semble alors plus servir à souligner
le statut de la jeune colonie romaine mais à alimenter la Gaule en numéraire (par exemple une
centaine de dupondii et une cinquantaine de fraction ont été retrouvés en 1973 sur le territoire
de la commune de Villeneuve-au-Châtelot, dans le département de l’Aube, à plus de 650 km
de la capitale des Arécomiques).
Au vu de la très grande diversité des gravures et des poids de ce dupondius de type II il est
permis de penser qu’il a été fabriqué de manière décentralisée comme l’ont été avant lui les
monnaies des tribus gauloises. Il est fort possible que plusieurs lieux de production aient été
situés sur les grandes oppida des Arécomiques, certains ont avancé qu’un atelier aurai produit
des dupondii à Orange (cité des Cavares). Il est très difficile, au vu du style du type gaulois,
de savoir ce qui ressort de frappes imitatives.
Dupondii de type II
Entre –27 et le début de notre ère Marseille semble remplacée par Nîmes (puis par Lyon à
partir de –10/-7) dans la frappe de numéraire. Le pouvoir régalien lui est définitivement
enlevé par l’autorité romaine qui fait alors frapper en son nom, par un peuple anciennement
soumis à la cité massaliote.
La production sera probablement recentrée à Nîmes lors de l’arrivée du type III aux environs
de l’an 8 Av-Jc, à ce moment là les poids et le style seront unifiés jusqu’à la fin des frappes
(type IV : 10 à 14 Ap-Jc) . Le type est redevenu purement romain avec des monnaies au style
très peu différencié.