LES ARCANES TRÈS SECRETS DE MICHAËL MAÏER
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que les premiers rois. Quelqu’un prétendrait-il même qu’elles leur
ont été contemporaines, les écrivains, eux, datent certainement de
beaucoup plus tard. Quant à ce que comportait l’âge précédent, les
Grecs en doutent, et pas seulement les Grecs, mais même les
auteurs barbares qui s’appellent eux-mêmes indigètes et qui furent
les premiers à traiter des questions de la vie pratique23.
Le même Diodore, au chapitre suivant, rapporte que ce sont
le Soleil et la Lune, vénérés comme dieux éternels par les pre-
miers hommes, que l’on a appelés l’un Osiris et l’autre Isis, et que
ces noms étaient intentionnels24. Mais qui est l’unique et vrai
Dieu des dieux, qui sont les premiers hommes et rois apparus sur
terre, quand et où ils ont vécu, nous, c’est la sainte Bible qui
nous l’a rapporté et nous le tenons pour indubitable. Voilà com-
ment nous reconnaissons l’inanité des Égyptiens en cette
matière, par exemple quand ils affirment l’antiquité de leurs rois
et leur série continue à travers plus de vingt mille années.
Il y a une contradiction étonnante. D’un côté Isis et Osiris
ont, selon eux, été engendrés, et ils l’ont été de Saturne. D’un
autre côté on les considère comme les premiers dieux éternels et
non-engendrés, c’est-à-dire les luminaires célestes. Dans ce
domaine pourtant, nous pouvons excuser les auteurs païens
d’avoir transmis les choses autrement qu’elles sont. L’antiquité
des faits ne leur permettait pas de les savoir tels quels, l’histoire
sainte leur étant inconnue. De plus, on leur interdisait d’être en
dissentiment avec la religion des dieux qui était en vigueur alors.
Quant à nous, pour établir le fondement de la doctrine égyp-
tienne, nous tenons pour vérifié d’après d’innombrables indices,
qu’en Égypte on a manifestement pratiqué une certaine science
qui enseignait les opérations les plus secrètes de la nature, c’est-
à-dire une MÉDECINE D’OR, non faite d’or, mais mille fois plus pré-
cieuse que l’or. Cette pratique était surtout l’apanage des philoso-
phes, des prêtres et des tout premiers rois. Pour pouvoir la
transmettre aux plus sages de la postérité tout en la laissant
ignorée du vulgaire, ils ont adopté comme écriture des caractères
23. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, I, 9, 2.
24. Cf. ibidem, I, 11, 1-3.
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