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Les  Ichneumonidés  sont  des  parasitoïdes  qui  ont  besoin 
d’organismes  vivants d’une  autre espèce  pour se  reproduire. 
Généralement  ils  recherchent  un  insecte  peu  mobile  donc 
phytophage. A terme l’hôte choisi est voué à disparaître dans 
un  délai  relativement  court.  Ce  sont  des  insectes 
holométaboles qui passent par une métamorphose complète. 
 
 
Hyposoter  didymator  mâle  (en  haut)  et  femelle  (en  bas);  la 
femelle à sa tarière de ponte à l'extrémité de l'abdomen (photo 
K. Gibard INRA Montpellier 2010) 
 
L’œuf toujours immobile peut être, selon l’espèce d’ichneumon, 
déposé  sur  la  chenille  vivante  (ectoparasite)  ou  pondu  à 
l’intérieur  (endoparasite).  Ce  sont  généralement  des 
parasitoïdes solitaires avec un seul œuf pondu par hôte. Chez 
les  Eucerotinae,  cette  sous-famille  pond  ses  œufs  sur  les 
feuilles  et  les  larves,  qui  en  sont  issues,  attendent la  venue 
d'une chenille de Lépidoptère ou de Symphyte pour la parasiter. 
 
La  larve  est  différente  de  l’adulte.  Bien  qu’active,  elle  est 
dépourvue d’ailes et ne fait que grandir sans changement de 
forme en consommant les organes de son hôte. Elle passe par 
trois stades larvaires, en général, séparés par des mues. A la 
fin  du dernier  stade larvaire, elle s’immobilise  protégée dans 
son hôte ou sort de son hôte pour tisser un cocon protecteur. 
Elle  va  ensuite  passer  au  stade  nymphal  préparatoire  de  la 
métamorphose en adulte. L’insecte hôte n’est généralement tué 
qu’à  la  fin  du  développement  du  parasitoïde,  mais  sa 
croissance  et  sa  prise  alimentaire  sont  considérablement 
réduites.  
 
 
De g. à d. : Ctenochares bicolorus parasitoïde de Chrysodeixis 
chalcites (photo A. Peuch) ; Ichneumon stramentor qui hiverne 
sur  mimosa  (photo  D.  Guedon)  et  Amblyteles  armatori 
parasitoïde de diverses chenilles (source www.aramel.free) 
 
L’adulte  (ou  imago)  est  le  stade  actif  et  reproducteur.  Les 
individus mâle ou femelle s’accouplent, s’alimentent de pollens 
et de nectar. La femelle pond ou parasite des hôtes. 
De  nombreux  genres  de  la  sous  famille  des  Ichneumonides 
sont des endoparasitoïdes de Lépidoptères. Les hôtes les plus 
courants des ichneumonidés sont des larves ou des nymphes 
de  Lépidoptères  et  de  Coléoptères.  Les  ectoparasites  de 
chenilles  sont  très  utiles  notamment  dans  la  lutte  contre  la 
tordeuse de l’œillet Cacoecimorpha pronubana. 
Liste d’Ichneumonides d’importance agronomique : 
 
Espèces  Hôte  Cultures 
Amblyteles 
armatorius  Noctuelles  Diverses 
Ctenochares 
bicolorus  Chrysodeixis 
chalcites (noctuelle)  Diverses 
Ichneumon 
stramentor  Noctuelles  Diverses 
Ichneumon 
suspiciosus  Noctuelles  Diverses 
Ophion luteus   Chenilles diverses  Florales et arbustives 
Pimpla instigator  Piéride du chou  Crucifères : giroflée 
Membres de la sous 
famille des 
Pimplinae 
Larves de 
lépidoptère et 
symphytes 
(mouches à scie) 
Rosacées : aubépines, 
saule 
Protichneumon 
pisorius  Chenille du Sphinx  Arbres et arbustes : 
laurier rose… 
Hyposoter didymator
Noctuelles 
défoliatrices  Maïs, cultures 
maraichères, luzerne 
Membres de la sous 
famille des 
Orthocentrinae 
Micro-lépidoptères, 
diptères (Sciarides)  Cultures florales avec 
mouches des terreaux 
 
Pseudoamblyteles 
homocerus femelle nettoyant ses antennes après avoir pondu 
sur une chenille (photos J.C.Bernard) 
 
UN ALLIE A FAVORISER 
 
Les Ichneumonidés ne sont pas des auxiliaires de lutte en cas 
d’attaque des cultures, mais ils peuvent être considérés comme 
des  auxiliaires  secondaires  participant  à  la  réduction  de  la 
pression lépidoptère dans l’environnement des cultures. 
 
Comme les sylviculteurs, on évitera le débroussaillage intensif 
afin  de préserver  les niches  naturelles  pour  l’hivernation des 
ichneumonidés adultes au mieux à proximité des cultures. Pour 
exemple,  Chasmias  lugens  et  Ichneumon  suspiciosius 
hivernent  sous  les  écorces  de  pins  abattus.  Pour  certaines 
espèces l'hivernation se fait dans le sol humide et l'humus épais 
que les adultes d’ichneumons peuvent occuper par leur proie. A 
la  sortie  de  l’hivernation,  ils  recherchent  le  pollen  comme 
Ichneumon stramentorius bien visible en mars sur mimosa ou 
comme I. tuberculipes sur l’inflorescence d’Angélique. L’espèce 
Amblyteles  armatorius  hiverne  dans  les  grottes  et  l’été,  elle 
volette sur les ombellifères. 
 
Quelques  aménagements  des  espaces  verts  autour  des 
cultures  devraient  contribuer  au  maintien  de  ces  ennemis 
naturels  des  chenilles  à  savoir :  des  plantes  à  pollens,  des 
bandes  fleuries  avec  plantes  nectarifères,  des  haies  à 
végétation  dense,  des  zones  humides,  riches  en  matière 
organique et quelques amas de bois ou d’écorce de pins. 
 
Sources bibliographiques : 
BARBEY  A.,  1913.  Traité  d’entomologie  forestière.  Expertise  forestière  et 
correspondance étrangère pour la Société nationale d’agriculture forestière. 
CHINERY,  M.,  1986.  Insectes  de  France  et  d’Europe  occidentale. 
Ichneumonoidea p. 230. Ed. Arthaud. 320 pages. 
DELVARE  G,  2009.  Reconnaissance  des  auxiliaires :  les  hyménoptères 
parasitoïdes  en vue  de  leur  utilisation en  lutte biologique  et intégrée.  ENSAM 
SUP-AGRO Montpellier 17 et 18 novembre 2009.