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Le rôle de la très Sainte Vierge Marie, de même, continue. Dieu agit par les anges, il
agit par la goutte d’eau que vous trouvez au matin au coeur d’une rose. Il opère sans cesse
avec Jésus, par son action créatrice, par la grâce, mais la grande oeuvre de l’Amour éternel a
été l’Incarnation du Verbe en Marie. Humble fille des hommes, soumise aux conditions
naturelles les plus humiliantes de l’humanité, elle eut, restant vierge, un enfant qui était Dieu,
un petit homme qui possédait indissolublement unies la nature humaine et la nature divine.
Marie est donc dans un rapport unique et exceptionnel avec la très Sainte trinité. Salut, fille de
Dieu le Père ! Salut, Mère de Dieu le Fils ! Salut Épouse du Saint-Esprit ! Sanctuaire de la très
Sainte Trinité !
Une autre enfant des hommes a été appelée par les anges fille de Dieu et ils ont ajouté
: Va ! Va ! Va !
La sainte Vierge n’a pas manqué non plus d’agir. Elle fut instruite toute jeune dans les
Saintes Lettres à connaître les misères promises au Messie qu’elle allait enfanter. Elle put
donc consentir librement dès son Fiat. Éternellement humble, éternellement reconnaissante
d’avoir été préservée de : tout mal sans mérite antérieur dès son Immaculée Conception, elle
s’en va tout aussitôt dans la montagne visiter sa cousine Élisabeth et lui apporter le Messie
dont elle n’avait senti encore en rien l’existence et qui ne lui était connu que par la foi. Et les
miracles aussitôt abondent.
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Mais les Visitations furent toute la vie de Marie. Elle allait dans les maisons de sa parenté à
Nazareth y portant l’enfant Jésus, elle le tenait par la main allant à la fontaine ; quatre des
apôtres furent cousins germains de Jésus ! Marie avait porté Dieu dans leurs demeures. Sans
doute est-il vrai de dire d’elle, comme du vieillard Siméon, « qu’elle portait l’enfant mais que
l’enfant la gouvernait ».
Il reste que nous voici en présence d’un mystère exceptionnel : Marie exerçant librement la
puissance maternelle sur le Verbe incarné. Pendant vingt-huit ou trente ans Jésus a
accompagné sa Mère chaque fois qu’elle l’a désiré. Puis, un jour, il est parti pour Béthanie où
Jean baptisait. Il a rangé ses outils et préparé du bois pour sa Mère. Il sait qu’il ne se servira
plus des outils et comment Dieu pourvoira aux besoins de sa Mère. C’est elle qui maintenant
le suivra ; sans faute personnelle, sans trace du péché originel, sauvée et sanctifiée d’avance
par les mérites à venir de son Fils, et elle souffrira cependant comme lui, avec lui, participant
ainsi au Salut de l’humanité. Sans péché comme son Fils elle suit la voie douloureuse, sans
péché elle est au pied de la Croix où son Coeur est percé d’un glaive. Elle
montre ainsi le chemin à tous ceux qui acceptent d’être victimes pour le salut des âmes, qui
comme elle, sont de simples humains, comme elle lavés par le sang du Christ.
Centre Henri et André Charlier
Association Notre Dame de Chrétienté