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« traitement de l’acné chez la femme », d’efficacité modérée et n’apparaissant qu’après plusieurs mois
de traitement) même s’il existe une très large utilisation hors AMM comme contraceptif (85 % des cas
environ). Avec cette association entre éthinylestradiol et acétate de cyprotérone (progestatif anti-
androgène), avait été rapportées des données qui comme pour les pilules doites de 3e et 4e génération
mettait en évidence un surcroit de risque thrombo-embolique veineux. Une évaluation de cette
problématique est en cours à l’ANSM (voir le chapitre « Infos… » en début de ce Vigipharm).
Autres contraceptifs oraux :
- avec estrogène autre que l’éthinylestradiol : estradiol + normégestrol
Zoely®, valerate d’estradiol + dienogest Qlaira®
- progestatifs seuls lévonorgestrel (2ème génération) = Microval® et
désogestrel (3ème génération) = Cérazette® et Desogestrel 75 µg®
Actavis/Biogaran/Mylan/Teva.
ÉTUDES RÉCENTES CONCERNANT LES ÉVÉNEMENTS THROMBO-EMBOLIQUES VEINEUX
Trois études pharmaco-épidémiologiques portant sur des populations importantes ont
abouti à relancer les questions sur la problématique du risque thrombo-embolique veineux des pilules
contenant des progestatifs dits de 3ème et 4ème génération.
La première étude a analysé les données de la UK General Practice Research Database
(base de données des généralistes anglais utilisée dans de nombreuses études pharmaco-
épidémiologiques) concernant les femmes de 15 à 44 ans, sans facteur de risque thrombo-embolique
majeur, ayant initié une contraception orale avec une pilule contenant 30 µg d’EE en association à la
drospirénone ou au lévonorgestrel, entre mai 2002 et septembre 2009 (1).
61 cas d’accident thrombo-embolique veineux dit idiopathiques (sans facteur identifié de
risque de thrombose) ont été identifiés sur la période, et ont été appariés à 215 contrôles.
Un risque relatif apparaît multiplié par 3,3 pour les utilisatrices d’une pilule contenant de la
drospirénone par rapport aux utilisatrices d’une pilule au lévonorgestrel (incidence d’accidents
thrombo-emboliques veineux était de 23,0 pour 100.000 femmes-années (IC 95 % 13,4 – 36,9) avec la
drospirénone contre 9,1 pour 100.000 femmes-années (IC 95 % 6,6-12,2) avec le lévonorgestrel).
La seconde étude a été réalisée à partir de données de la société américaine
PharMetrics (programmes de gestion et de financement des soins). Elle a pris en compte toutes les
femmes de cette base de données de 15 à 44 ans ayant reçu une pilule à base de drospirénone ou de
lévonorgestrel après le 1er janvier 2002 (2).
Au total, 186 cas d’événement thrombo-embolique veineux ont été identifiés qui ont été
appariés à 681 contrôles et il a été mis en évidence un risque relatif multiplié par 2,3 chez les
utilisatrices de la drospirénone par rapport aux utilisatrices du lévonorgestrel (incidence de ces
événements de 30,8 pour 100.000 femmes-années sous drospirénone contre 12,5 sous
lévonorgestrel).
La troisième étude porte sur la base de données populationnelle danoise (3). Elle
concerne une cohorte de 8 010 290 femmes suivies (15 – 40 ans) entre 2001 et 2009, parmi lesquelles
4 307 ont développé un premier événement thrombo-embolique veineux (confirmé dans 2 947 cas).
Les auteurs se sont efforcés d’éliminer certains biais présents dans une évaluation réalisée
antérieurement.
Les conclusions de cette étude sont que par rapport à l’absence de contraception orale, les
pilules contenant 30 à 40 µg d’éthinylestradiol étaient associées à un risque 2,9 fois plus élevé de
thrombo-embolie veineuse avec le lévonorgestrel 6,6 fois avec le désogestrel, 6,2 fois avec le
gestodène et 6,4 fois avec la drospirénone.
Par rapport aux pilules contenant du lévonorgestrel prises comme groupe de référence, et
après ajustement en fonction de la durée d’utilisation, le risque thrombo-embolique veineux était
2,2 fois plus élevé avec celles contenant du désogestrel, 2,1 fois plus élevé pour le gestodène et
2,1 fois plus élevé pour la drospirénone. Le risque avec les pilules contenant ces trois progestatifs