5) La performance inouïe du centenaire ingambe Robert Marchand nous a
proprement stupéfaits.
« séculaire » est, bien sûr, impropre en l’occurrence : il ne saurait
s’employer pour une personne.
« ingambe » : cet adjectif est souvent pris pour son contraire, à cause de
« in ». Le hic, c’est que ce dernier n’est pas, ici, un préfixe privatif.
« ingambe » vient de l’italien in gamba : « en jambe ». Il qualifie donc
quelqu’un d’alerte.
Eh oui, le verbe « stupéfaire » existe – depuis quelques années déjà – et il
a le même sens que « stupéfier ».
6) Cette affaire, qui défraie, depuis quelque temps, la chronique, ressortit à la
cour d’assises.
« défraire » n’existe pas ! Il s’agit, là, de « défrayer », qui appartient au 1er
groupe, à l’instar d’ « essayer ».
Il existe bien un verbe « ressortir » du 2e groupe, signifiant : « être du
ressort, de la compétence d’une juridiction » ou, plus généralement :
« être relatif, se rattacher à… »
« cour », ici, ne saurait être orné d’une majuscule : il existe une cour
d’assises par département. En revanche, on écrira Cour de cassation ou
Cour des comptes, car, dans ce cas précis, elles sont uniques.
7) Les deux spécialités de ce cordon-bleu hors pair ? les tomates provençale et
les moules marinière !
Je ne sache pas que « cordon » soit un nom féminin ! On entend très
souvent, par exemple : Cette joueuse de tennis est la numéro un.
Féminisme linguistique oblige ? Je regrette : « numéro », comme
« cordon », est bien masculin. Notons également qu’un cordon-bleu peut
très bien être un homme !
L’ellipse est à la mode ! Devant « provençale » et « marinière », « à la » est
sous-entendu. Le singulier s’impose donc dans ce cas de figure.
8) L’idéal, pour faire fondre la graisse antique, serait, peut-être, de « se
goinfrer » de romaines.