L’AQUICOLE
L’AQUICOLE
Figure 3 : Taux de mortalité enregistrés chez la truite arc-
en-ciel à la suite d’une contamination par la SHV ou la
NPI (adaptée de De Kinkelin et coll., 1985)
0
25
50
75
100
0 10 20 30 40 50 60
Jours
Mortalité accumulée %
SHV
NPI
poissons de toute taille, y compris ceux ayant
atteint la taille de la mise en marché,
contrairement à la NPI qui n’affecte que les
alevins dans les premiers mois de leur
alimentation.
Les piscicultures canadiennes étaient exemptes de
cette maladie jusqu’en 2004, où elle fit son
apparition dans une ferme de saumons atlantiques
de la côte ouest, sans toutefois causer beaucoup de
mortalité puisqu’il s’agissait d’une souche nord-
américaine peu virulente. Les piscicultures de la
région des Grands Lacs sont quant à elles toujours
exemptes de cette maladie. En nature, le virus de
la SHV a été détecté chez des saumons du
Pacifique de la côte ouest dès 1988, soit bien avant
sa première mention en pisciculture. Il a
également été détecté pour la première fois dans
les Grands Lacs au printemps 2005, à la suite d’une mortalité importante de malachigans dans le lac Ontario.
Depuis, de nombreux diagnostics positifs ont été établis sur plusieurs espèces et à divers endroits dans les
Grands Lacs et en périphérie (figure 2).
Les cours d’eau sous surveillance
Depuis 2007, le MRNF participe activement au programme de surveillance de la SHV mis en place par
l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Cette surveillance est primordiale puisque le virus
sera plus facile à contrôler s’il est rapidement détecté. À ce jour, aucun poisson porteur de la SHV n’a été
détecté lors des 21 échantillonnages réalisés en 2007, 2008 et 2009 dans le fleuve Saint-Laurent et dans
quelques-uns de ses tributaires du sud du Québec.
Les piscicultures sont visées
Le virus de la SHV peut s’introduire dans les établissements piscicoles principalement par le transfert de
poissons malades ou porteurs ainsi que par un approvisionnement en eau contaminée. Les stations piscicoles
aux prises avec le virus peuvent, quant à elles, contribuer à sa propagation par l’ensemencement de poissons
infectés ou par le transfert de ces poissons dans un établissement piscicole exempt de la maladie. De plus, le
virus pourrait être rejeté dans le milieu avoisinant par le biais des effluents de ces stations piscicoles.
L’incidence éventuelle de la SHV en pisciculture au Québec aurait des conséquences majeures sur l’industrie.
La maladie génère des mortalités importantes de poissons, lesquelles entraînent des pertes financières pour les
entreprises contaminées. Par ailleurs, une approche de précaution visant à prévenir la dissémination du virus
chez les poissons sauvages au Québec, interdirait nécessairement tout ensemencement de poissons en
provenance d’un établissement piscicole contaminé. Or, la production piscicole québécoise reposant
principalement sur ce marché, l’incidence de la SHV en pisciculture affecterait grandement les entreprises de
production, en plus des pourvoiries et des autres acheteurs dépendants des ensemencements de ces poissons.
La découverte d’un poisson porteur de la SHV lors de la surveillance réalisée en milieu naturel entraînerait
immédiatement la mise en place d’une zone de protection. Les piscicultures présentes à l’intérieur du
périmètre délimité et en contact direct avec l’eau de surface par une prise d’eau seraient ainsi soumises à
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