Les tares molles
Les tares sont des déformations permanentes de certaines régions du corps observées chez le cheval. Elles ne mettent pas
en danger la vie de l’animal, mais lui font perdre beaucoup de valeur. Outre leur aspect inesthétique, elles peuvent se
révéler gênantes voire franchement handica‐pantes selon leur localisation. On distingue généralement les tares dures et
les tares molles. Les tares dures faisant l’objet d’une autre fiche pratique, nous allons nous intéresser ici uniquement aux
tares molles.
Qu’est‐ce qu’une « tare molle » ?
Les tares molles sont des grosseurs plus ou moins importantes, situées à la surface de la peau ou dans les tissus sous‐
jacents, dues à la dilatation de poches synoviales par sécrétion excessive de synovie. Elles peuvent aussi être la marque
d’un kyste sébacé, d’un abcès ou d’un phlegmon ancien. Elles sont généralement localisées sur la tête, le garrot ou au
niveau des membres.
> La poche synoviale, aussi appelée bourse séreuse, est une poche fibreuse renfermant du liquide synovial ou synovie. Ce liquide permet de réduire les frottements des cartilages
osseux d’une articulation. On trouve des poches synoviales dans les zones du corps (muscles, tendons ou peau) en contact avec une articulation ou l’extrémité d’un os.
Quelle en est l’origine ?
Elles correspondent à des lésions d’évolution chronique et apparaissent généralement suite à un accident, une maladie ou un traitement, mais certains chevaux développent des
tares sans raison apparente.
Quels sont les différents types de tare molle ?
On distingue deux types principaux de tare molle :
Les molettes et les vessigons sont des dilatations des poches synoviales articulaires ou tendineuses. Ils sont dus à une inflammation de l’articulation ou du tendon,
généralement provoquée par un défaut d’aplomb, une maladie, une infection, un traumatisme, un travail excessif et/ou sur un terrain non adapté (trop mou ou trop dur).
On parle de molettes quand les dilatations sont situées sur le boulet ou dans le creux du paturon et de vessigons quand elles sont situées sur le genou, le jarret ou le
grasset. Ces deux mots désignent donc la même affection, à des endroits différents.
Les molettes et les vessigons affectant les synoviales articulaires ont généralement une forme arrondie. Ils sont souvent situés sur des articulations fonctionnant en flexion
permanente et très sollicitées pendant l’effort (boulet, jarret, etc...). Ils sont donc difficiles à soigner et peuvent rendre le cheval inutilisable.
Les molettes et les vessigons affectant les synoviales tendineuses ont une forme allongée. Ils sont plus fréquents, mais moins graves. Ils sont très localisés et leur signification
pathologique varie selon leur localisation : la molette du creux du paturon par exemple est observée lors de maladie naviculaire.
Les molettes et les vessigons n’entraînent pas de boiterie, sauf s’ils s’indurent par fibrose avec le temps.
Les hygromas résultent d’une réaction inflammatoire dans une poche synoviale superficielle (extra‐articulaire), à un endroit du corps où la peau est en contact avec un
relief osseux. Ils sont généralement liés à des contusions ou des chocs répétés. Par exemple :
L’hygroma du garrot (« maux de garrot ») est souvent lié à une blessure de selle ou de surfaix.
L’hygroma de la pointe du coude (« éponge ») apparaît chez les chevaux qui se couchent comme les vaches, avec les membres repliés sous le corps. La partie
postérieure du fer vient appuyer sur la pointe du coude.
L’hygroma de la face antérieure du genou est fréquent chez les sauteurs qui se cognent dans les barres des obstacles.
L’hygroma de la face antérieure du boulet apparaît chez les chevaux qui tapent dans leur râtelier en attendant la distribution de nourriture.
L’hygroma de la pointe du jarret (« capelet ») est souvent observé chez les chevaux qui ruent ou chez les trotteurs attelés qui se cognent dans le sulky.
On considère quelques fois comme des tares molles les cicatrices qui subsistent après la guérison de plaies, accidentelles ou chirurgicales (cautérisation par exemple). Le plus
souvent, elles sont simplement inesthétiques, mais elles peuvent entraîner des boiteries lorsqu’elles compriment des nerfs ou sont à l’origine d’adhérences dans les tissus profonds,
en particulier à proximité des articulations.
Comment reconnaît‐on une tare molle ?
Mises à part les cicatrices, qui se reconnaissent facilement, les tares molles se manifestent sous la forme de grosseurs ou de masses molles, sans s’accompagner de chaleur ou de
boiterie.
> Attention, si ce que vous pensez être une tare molle durcit, devient chaude, saigne, augmente brusquement de volume ou que le cheval se met à boiter, il doit y avoir une erreur
de diagnostic. Consultez votre vétérinaire.
Il n’existe aucun rapport entre l’importance de la tare, son volume, son aspect et le trouble fonctionnel provoqué : par exemple, le vessigon tarsien (en arrière du jarret) est
souvent impressionnant car très volumineux, mais tout à fait bénin et peu handicapant.
Un traitement est‐il possible ?
Le traitement ne s’impose pas si le cheval ne présente aucune boiterie. En revanche, il doit être entrepris si la tare molle est la conséquence d’une autre affection (arthrite,
ténosynovite) ou si elle gêne la locomotion.
Selon les cas, on peut envisager un traitement anti‐inflammatoire, des cataplasmes, des infiltrations, une intervention chirurgicale, un drainage, la pose d’un pansement compressif,
etc...
Peut‐on éviter l’apparition d’une tare molle ?
La prévention passe par :
La suppression des causes : correction des défauts d’aplomb, traitement des maladies, changement de harnachement, capitonnage des zones où le cheval se cogne (des
râteliers, des murs du box, des brancards du sulky, etc...), déferrage des chevaux qui ruent, etc...
Un échauffement progressif au travail et un travail adapté, une douche froide après l’effort, la pose de bandes de travail et de repos éventuellement associées à un produit
calmant ou astringent, une évolution sur un terrain adapté, la mise en place de ferrure spéciale, etc...
> Toutes ces précautions freinent la progression des tares molles et peuvent éventuellement favoriser leur régression, mais elles ne disparaitront pas et le cheval en restera porteur
toute sa vie.
Les tares molles
Les tares molles
Les tares sont des déformations permanentes de certaines régions du corps observées chez le cheval. Elles ne mettent pas
en danger la vie de l’animal, mais lui font perdre beaucoup de valeur. Outre leur aspect inesthétique, elles peuvent se
révéler gênantes voire franchement handica‐pantes selon leur localisation. On distingue généralement les tares dures et
les tares molles. Les tares dures faisant l’objet d’une autre fiche pratique, nous allons nous intéresser ici uniquement aux
tares molles.
Qu’est‐ce qu’une « tare molle » ?
Les tares molles sont des grosseurs plus ou moins importantes, situées à la surface de la peau ou dans les tissus sous‐
jacents, dues à la dilatation de poches synoviales par sécrétion excessive de synovie. Elles peuvent aussi être la marque
d’un kyste sébacé, d’un abcès ou d’un phlegmon ancien. Elles sont généralement localisées sur la tête, le garrot ou au
niveau des membres.
> La poche synoviale, aussi appelée bourse séreuse, est une poche fibreuse renfermant du liquide synovial ou synovie. Ce liquide permet de réduire les frottements des cartilages
osseux d’une articulation. On trouve des poches synoviales dans les zones du corps (muscles, tendons ou peau) en contact avec une articulation ou l’extrémité d’un os.
Quelle en est l’origine ?
Elles correspondent à des lésions d’évolution chronique et apparaissent généralement suite à un accident, une maladie ou un traitement, mais certains chevaux développent des
tares sans raison apparente.
Quels sont les différents types de tare molle ?
On distingue deux types principaux de tare molle :
Les molettes et les vessigons sont des dilatations des poches synoviales articulaires ou tendineuses. Ils sont dus à une inflammation de l’articulation ou du tendon,
généralement provoquée par un défaut d’aplomb, une maladie, une infection, un traumatisme, un travail excessif et/ou sur un terrain non adapté (trop mou ou trop dur).
On parle de molettes quand les dilatations sont situées sur le boulet ou dans le creux du paturon et de vessigons quand elles sont situées sur le genou, le jarret ou le
grasset. Ces deux mots désignent donc la même affection, à des endroits différents.
Les molettes et les vessigons affectant les synoviales articulaires ont généralement une forme arrondie. Ils sont souvent situés sur des articulations fonctionnant en flexion
permanente et très sollicitées pendant l’effort (boulet, jarret, etc...). Ils sont donc difficiles à soigner et peuvent rendre le cheval inutilisable.
Les molettes et les vessigons affectant les synoviales tendineuses ont une forme allongée. Ils sont plus fréquents, mais moins graves. Ils sont très localisés et leur signification
pathologique varie selon leur localisation : la molette du creux du paturon par exemple est observée lors de maladie naviculaire.
Les molettes et les vessigons n’entraînent pas de boiterie, sauf s’ils s’indurent par fibrose avec le temps.
Les hygromas résultent d’une réaction inflammatoire dans une poche synoviale superficielle (extra‐articulaire), à un endroit du corps où la peau est en contact avec un
relief osseux. Ils sont généralement liés à des contusions ou des chocs répétés. Par exemple :
L’hygroma du garrot (« maux de garrot ») est souvent lié à une blessure de selle ou de surfaix.
L’hygroma de la pointe du coude (« éponge ») apparaît chez les chevaux qui se couchent comme les vaches, avec les membres repliés sous le corps. La partie
postérieure du fer vient appuyer sur la pointe du coude.
L’hygroma de la face antérieure du genou est fréquent chez les sauteurs qui se cognent dans les barres des obstacles.
L’hygroma de la face antérieure du boulet apparaît chez les chevaux qui tapent dans leur râtelier en attendant la distribution de nourriture.
L’hygroma de la pointe du jarret (« capelet ») est souvent observé chez les chevaux qui ruent ou chez les trotteurs attelés qui se cognent dans le sulky.
On considère quelques fois comme des tares molles les cicatrices qui subsistent après la guérison de plaies, accidentelles ou chirurgicales (cautérisation par exemple). Le plus
souvent, elles sont simplement inesthétiques, mais elles peuvent entraîner des boiteries lorsqu’elles compriment des nerfs ou sont à l’origine d’adhérences dans les tissus profonds,
en particulier à proximité des articulations.
Comment reconnaît‐on une tare molle ?
Mises à part les cicatrices, qui se reconnaissent facilement, les tares molles se manifestent sous la forme de grosseurs ou de masses molles, sans s’accompagner de chaleur ou de
boiterie.
> Attention, si ce que vous pensez être une tare molle durcit, devient chaude, saigne, augmente brusquement de volume ou que le cheval se met à boiter, il doit y avoir une erreur
de diagnostic. Consultez votre vétérinaire.
Il n’existe aucun rapport entre l’importance de la tare, son volume, son aspect et le trouble fonctionnel provoqué : par exemple, le vessigon tarsien (en arrière du jarret) est
souvent impressionnant car très volumineux, mais tout à fait bénin et peu handicapant.
Un traitement est‐il possible ?
Le traitement ne s’impose pas si le cheval ne présente aucune boiterie. En revanche, il doit être entrepris si la tare molle est la conséquence d’une autre affection (arthrite,
ténosynovite) ou si elle gêne la locomotion.
Selon les cas, on peut envisager un traitement anti‐inflammatoire, des cataplasmes, des infiltrations, une intervention chirurgicale, un drainage, la pose d’un pansement compressif,
etc...
Peut‐on éviter l’apparition d’une tare molle ?
La prévention passe par :
La suppression des causes : correction des défauts d’aplomb, traitement des maladies, changement de harnachement, capitonnage des zones où le cheval se cogne (des
râteliers, des murs du box, des brancards du sulky, etc...), déferrage des chevaux qui ruent, etc...
Un échauffement progressif au travail et un travail adapté, une douche froide après l’effort, la pose de bandes de travail et de repos éventuellement associées à un produit
calmant ou astringent, une évolution sur un terrain adapté, la mise en place de ferrure spéciale, etc...
> Toutes ces précautions freinent la progression des tares molles et peuvent éventuellement favoriser leur régression, mais elles ne disparaitront pas et le cheval en restera porteur
toute sa vie.
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