Le virus Zika (ZIKV) est un arbovirus appartenant à la famille des Flaviviridae (genre Flavivirus). Il se transmet d’Homme à
Homme par l’intermédiaire de moustiques du genre Aedes.
De rares cas de transmission périnatale (trans-placentaire ou lors de
l’accouchement), par transfusion sanguine et par voie sexuelle ont également été documentés.
SYMPTOMES ET EVOLUTION
L’infection à virus Zika n’est symptomatique que dans 18% des cas. Après une incubation de
3 à 12 jours, surviennent les premières manifestations cliniques d’une durée de 3 à 7 jours.
> Un syndrome fébrile parfois absent ou a minima
Une fièvre supérieure à 38,5°C n’est pas systématiquement re-
trouvée chez les patients. En Polynésie, l’alerte a été donnée
devant des cas de syndromes éruptifs subfébriles ne correspon-
dant pas au tableau de syndrome « dengue like ». Lors de l’épi-
démie de Yap, les fièvres mesurées étaient toutes inférieures à
38°C. Parmi les cas rapportés chez les voyageurs, la tempéra-
ture variait de l’absence de fièvre à plus de 40°C.
LE ZIKA
LE POINT SUR
DOCUMENT DESTINE AUX PROFESSIONNELS DE SANTE. ETAT DES CONNAISSANCES (SEPTEMBRE 2015)
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
La confirmation biologique se base sur le diagnostic direct : détection
par PCR en temps réel (RT-PCR) de l’ARN viral dans le sang et/ou dans
les urines. La virémie est courte (généralement 5 jours, maximum 7)
mais le virus peut par contre être détecté dans les urines jusqu’à 10
jours après le début des symptômes.
Le diagnostic indirect par recherche d’anticorps n’est pas recommandé
en raison des réactions croisées avec de nombreux autres virus et de
l’absence de disponibilité du test en dehors du CNR des arbovirus.
Rash maculo-papuleux chez un patient infecté
par le virus Zika (source : Foy BD et al).
> Des tableaux cliniques variables et peu spécifiques
Les principaux signes cliniques présentés par les patients sont la fièvre mesurée ou ressentie
(70% des cas), une hyperhémie conjonctivale sans prurit ni écoulement (60%), un exan-
thème maculo-papuleux débutant le plus souvent à la face avant de s’étendre au reste du
corps (90% à 95%) et des arthralgies des extrémités (mains, pieds, poignets, genoux - 65%)
associées ou non à des œdèmes (20 à 40%).
Il n’existe pas de traitement spécifique et la prise en charge est essentiellement symptomatique. Du fait de la similitude des symptômes avec
ceux de la dengue chez certains patients, dans les zones une circulation de la dengue est avérée, il est recommandé d’éviter l’aspirine,
l’ibuprofène et les autres AINS en raison du risque hémorragique en cas de dengue.
PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE
> Des manifestations neurologiques possibles
Au cours des épidémies survenues dans le monde ces dernières
années, une augmentation concomitante des syndromes de Guil-
lain Barré a éconstatée. En Polynésie française, d’autres mani-
festations neurologiques et immunitaires post infection ont égale-
ment été rapportées (encéphalites, méningo-encéphalites, myé-
lites, névrite optique et purpura thrombopénique idiopathique).
Délai écoulé depuis la date de début des signes
RT-PCR sang
RT-PCR urines RT-PCR urines
Les prélèvements doivent être adressés au CNR
associé des arbovirus, CHU Réunion site Nord
≤ 5 jours > 5 jours
Diagnostic biologique de l’infection par le virus Zika
D’autres signes peuvent être rencontrés : céphalées (45%), asthénie parfois intense (jusqu’à 80%), toux sèche, signes digestifs (nausées,
vomissements, diarrhées, 10 à 30%), signes ORL (jusqu’à 20%), douleurs rétro-orbitaires (15 à 40%). Plus rarement, des ulcérations buccales
et des manifestations articulaires persistant jusqu’à un mois ont été rapportées.
Le bilan biologique standard est la plupart du temps sans anomalie avec parfois une discrète leucopénie ou thrombopénie et une possible
augmentation de la LDH et des ɣGT.
Zika Dengue Chik Rougeole
Fièvre +++ ++++ +++ ++++
Myalgies/arthralgies ++ +++ ++++ 0
Œdèmes des extrémités ++ 0 0 0
Exanthème maculo-papuleux +++ ++ ++ ++++
Douleur rétro-orbitaire ++ ++ + 0
Hyperhémie conjonctivale +++
a
0 + ++++
b
Lymphadénopathie + ++ ++ +
Hépatomégalie 0 0 +++ +
Leucopénie/thrombopénie 0 +++ +++ +++
Hémorragies 0 + 0 0
Toux productive 0 0 0 +++
a
pas de prurit ni exsudat
b
photophobie
Comparaison des principaux symptômes entre les infections par le Zika, la
dengue, le chikungunya et la rougeole (source : Ministère de la Santé Brésil)
A l’heure actuelle, le virus Zika ne circule pas à la Réunion. Le risque majeur identifié est donc l’introduction du virus sur le territoire via un
voyageur infecté revenant d’une zone épidémique l’heure actuelle : Brésil ou Nouvelle Calédonie). Néanmoins, vu le caractère pauci-
symptomatique de l’infection, il est possible que le ou les premiers cas importés passent inaperçus et que l’identification de la circulation se
fasse comme en Polynésie par le signalement de regroupements de syndromes éruptifs subfébriles en patientèle.
> Quand suspecter un Zika et demander une confirmation biologique?
Tout cas suspect de Zika devra faire l’objet d’un prélèvement à adresser au CNR associé des arbovirus (CHU de la Réunion site Nord) en vue
d’une confirmation biologique. Les cas suspects de Zika sont les patients répondant aux critères suivants :
Il n’existe pas actuellement de vaccin permettant de se protéger du virus Zika. Aussi la prévention
passe par la protection individuelle et collective contre les moustiques afin de limiter la possibilité de
transmission en cas d’introduction du virus.
LES GESTES DE PREVENTION
MISE EN PLACE DE LA SURVEILLANCE
EXANTHEME
maculo-papuleux
FIEVRE
même modérée
et/ou
hyperhémie
conjonctivale
myalgies
arthralgies
Chez un patient ayant séjourné dans une zone à risque (Brésil, Colombie,
Cap Vert, îles Fidji et Samoa) dans les 15 jours précédant les signes
Chez au moins deux patients regroupés dans le temps et l’espace même
sans notion de voyage
Au moins 1
SIGNE PRINCIPAL
+
Au moins 2
SIGNES ASSOCIÉS
en l’absence
d’autres étiologies
SIGNES PRINCIPAUX
SIGNES ASSOCIES
et/ou
et/ou
et/ou
> Comment signaler les cas ?
Tout cas suspect de Zika donnant lieu à une demande de confirmation biologique
devra être signalé sans délai à la Plateforme de veille, d’alerte et d’urgences sani-
taires par téléphone ou par fax (coordonnées ci-contre).
Les cas confirmés par le laboratoire devront également être signalés sans délai à
la Plateforme.
Le signalement d’un cas suspect ou confirmé entrainera la mise en place immé-
diate de mesures de contrôle et d’investigations épidémiologiques.
Des gestes simples peuvent être réalisés au quotidien :
Eliminer les eaux stagnantes dans son environnement (vider les soucoupes, vérifier l’écoulement
des gouttières, respecter les jours de collecte des déchets, vider les petits récipients, etc.) ;
Eliminer les déchets pouvant générer des gîtes larvaires ;
Se protéger contre les piqûres de moustiques (diffuseurs, répulsifs, vêtements couvrants, mousti-
quaires…). Cette recommandation est particulièrement importante pour les personnes virémiques
afin de protéger leur entourage contre un risque de transmission secondaire. Pour les nourrissons
et jeunes enfants potentiellement virémiques ou dont une personne de l’entourage est susceptible
d’être virémique, l’usage de la moustiquaire pour la sieste est recommandé.
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