AVRIL 2015
204
4 €
ACIT
Association Cultuelle
Israélite de Toulouse
LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TOULOUSE ET DES PAYS DE LA GARONNE
PESSAH 2015
LA FÊTE DE LA LIBERTÉ
LE GRAND
RABBIN ROZEN
JEAN-PIERRE
GUEDJ
ÉLECTIONS À L’ACIT : TOUT CE
QU’IL FAUT SAVOIR SUR LES CANDIDATS
LE DÉPART ANNONCÉ ARRIVE…
LE VIATIQUE D’ARIÉ BENSEMHOUN À
LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TOULOUSE
DISPARITIONS
CAHIER SPÉCIAL
• ÉLECTIONS À L’ACIT •
AFIN que tu te rappelles le
jour de TA sortie d’Egypte,
tous les jours de TA vie ».
unis pour le Seder de Pessah, nous
allons reprendre, en chœur, le refrain
séculaire qui amorce et fonde notre
histoire, sans, pour autant,
interrompre ni achever son
roulement.
Histoire d’un passé dont le rappel
nous interpelle. Histoire collective
qui se veut mémoire vive. Ce n’est
pas la sortie d’Egypte que je
commémore dans la brume des
souvenirs qu’estompe l’épaisseur du
temps qui s’écoule. C’est MA sortie
d’Egypte que je suis appelé à revivre
ici et maintenant. Le JE prend ici la
place de ce pluriel indéfini
risquent parfois de se dissoudre les
souvenirs. Il se substitue au NOUS,
mais pour le conforter plutôt que de
l’effacer.
Le JE partie intégrante du NOUS,
le NOUS, socle inaliénable du JE.
Identités réciproquement renforcées.
Je me réapproprie mon Histoire telle
que me la rapporte, de génération en
génération, le récit immuable de la
Haggada, et telle, à la fois, que mon
regard présent l’éclaire, l’oriente et la
signifie. Je suis alors, simultanément,
l’Hébreu libéré de l’esclavage imposé
par le pharaon et le Juif de la
Galouth qui, en cette année 2015, et
soixante – dix ans après la Shoah, se
retrouve confronté aux barbares de
tous bords-Amalek aux multiples
visages attachés à sa perte.
L’enseignement de l’Histoire comme
leçon de vie au présent. Le précepte
vaut plus que jamais aujourd’hui en
ce temps où, dans un univers éclaté,
la machine prend le relais de la
subjectivité éclairante de la mémoire,
l’urgence impose la précipitation,
l’instant fait loi et l’émotion du
moment supplante la réflexion. A
tolérer qu’on le néglige, qu’on le
tronque ou qu’on le soumette - plus
grave encore aux diktats d’élèves
manipulés par des propagandistes du
déni, des fauteurs d’ignorance, des
artisans de la rumeur, des histrions de
la haine, on laisserait se perdre ce
sens de la distance qui permet mesure
et cohérence.
Mesure de la raison. Cohérence du
citoyen inséré dans la cité et en plein
accord avec ses valeurs. Celles de la
Loi. Celles dont la transmission ne
saurait - pour être effective faire
l’économie de l’Histoire qui les a
fondées.
Henri Amar
AVIVmag n°204 avril 2015
3
Le billet
d’henri
amar
À l’école de l’histoire
Sommaire
du N° 204
PRINTEMPS 2015 - Nissan 5775
Le départ d’Arié Bensemhoun, à la tête de la
communauté depuis plus d’une décennie, va
ouvrir une nouvelle page, et faire émerger de
nouveaux visages, à découvrir ensemble > p 19
Le billet d’Henri Amar 3
Actualité religieuse :
Pessah pratique : horaires, consignes 5
Pessah sous tous ses aspects 7
Le départ du président, son bilan,
et les perspectives pour le nouveau
Conseil d’Administration 11
Michel-Elie Bensemhoun
fêté au Gan Rachi 16
Jean-Pierre Guedj nous a quitté 18
Cahier élections 19
L’hommage de Toulouse
aux attentats de Paris 23
Associations 24
Jeunesse 29
Brèves communautaires 30
Sam Sfedj, 90 ans exemplaires 32
Commémorations du 19 mars 33
La Jett, c’est quoi au fait ? 34
Culture 35
La disparition du grand rabbin Rozen 38
Carnet communautaire 39
Ont contribué à ce numéro
Joelle Adjedj, Valérie Alter, Henri Amar, Jacques Asseraf,
Salomon Attia, Anny Beck, rald Benarous,
Arié Bensemhoun, Dana Bensimon, Yves Bounan,
Sophie Castiel, Patricia Dassa, Claude Denjean,
Johanna Dray, Monique Guedj, Dominique Khalifa,
Pierre Lasry, Laura Layani, Esther Matusof, Yosseph
Matusof, Yaacov Monsonego, Rachel Roizes, Yl Rueff-
Salama, Harold Avraham Weill, Nicole Yardeni
Aviv mag est une publication de l’ACIT
Association Cultuelle Israélite de Toulouse, 2 place
Riquet, 31000 Toulouse. Tél. 05 62 73 46 46
Directeur de la publication : Arié Bensemhoun
Directeur de la communication : Armand Partouche
Directeur de la rédaction : Pierre Lasry
daction et coordination : Yl Rueff-Salama
Crédit photo : LSP, Bernard Aïach
Design et production : LSP, 11 rue Adonis, 31200
Toulouse, tél. 05 61 13 18 18, lspedito@wanadoo.fr
gie publicitaire : Joëlle Adjedj
de commission paritaire : 1106G88068 Dépôt légal à parution
Haggada, musée d’art et d’histoire du Judaïsme,
The avant-garde and the Yiddish book, 1914-1939
«
AVIVmag n°204 avril 2015
5
Judaïsme pratique
AGENDA DE
PESSAH
Vente du Hamets
Vous pouvez vous procurer les
pouvoirs de vente du Hamets à
l'ACIT, ou dans les lieux commu-
nautaires (commerces cachers,
écoles, synagogues …), les télé-
charger sur le site internet
www.edjt.org ou www.acit31.com
et les retourner complétés, datés
et signés, à l'ACIT, 2 place Riquet
31000 Toulouse, ou par fax au 05
62 73 46 47 ou par email à
l'adresse [email protected] au
plus tard avant jeudi 2 avril 17h.
Recherche du
Hamets)
Jeudi 2 avril
Recherche du 'hamets à la tom-
bée de la nuit, après 21h05
Veille de Pessah
Vendredi 3 avril (jeûne des pre-
miers nés – Siyoum)
Chahrit : 06h45
Interdiction de consommer le
'hamets : 11h03
Biour 'hamets (brûler le 'hamets)
Elimination du 'hamets :
avant 12h17
1er SOIR DE PESSAH :
1er soir du Séder
Allumage des bougies :
entre 19h02 et 19h45
Minha suivi d’Arvit : 19h30
Adath Yéchouroun : 20h15
Début du Séder : après 21h00
1er Jour de pessah
(1er soir du Omer)
Samedi 4 avril
Chahrit (Tikoun Hatal) : 08h30
Adath Yéchouroun : 10h00
2me SOIR DE PESSAH :
2me soir du Séder
Minha 19h45 suivi du cours
Arvit : 20h45 (supputation du
Omer)
Adath Yéchouroun : Minha :
20h15
Arvit (Omer) : 21h05
Allumage des bougies : après
21h06
Début du Séder : après 21h06
2eJour de Pessah
(2esoir du Omer)
Dimanche 5 avril
Chahrit : 08h30
Minha : 20h00
Arvit et n de 1res fêtes : 21h08
Hol Hamoed
(demi-fête) (pas de
mise de téphilines)
Du lundi 6 avril au jeudi 9 avril
Chahrit : 6h45
Adath Yéchouroun au Gan
Rachi : 7h30
Minha suivi d’Arvit : 18h45
Adath Yéchouroun (Alsace Lor-
raine) : 20h15
Veille des dernières
fêtes
Jeudi 9 avril
ATTENTION :
EROUV TAVCHILIN
Allumage des bougies : entre
19h07 et 20h00
Minha suivi de l’entrée de la
fête : 19h30
Adath Yéchouroun : 20h15
7eJour de Pessah
Vendredi 10 avril
Chahrit : 8h30
Adath Yéchouroun : 10h00
Allumage des bougies : entre
19h08 et 20h00
Minha suivi d’Arvit de la fête :
19h30
Adath Yéchouroun : 20h15
8eJour de Pessah
Samedi 11 avril
Chahrit : 8h30
Adath Yéchouroun : 10h00
(YIZKOR)
Minha : 19h45
Adath Yéchouroun : Minha et
Séoudat Machia’h à 18h30 au
Local Loubavitch
Arvit et n des fêtes : 21h16
Mimouna
INTERDICTION de faire en-
trer le Hamets le samedi 11
avril avant 21h16.
Il est bon d’attendre au moins
15 minutes, an de laisser le
temps au rabbin de racheter le
Hamets
Chabbat chemini
Vendredi 17 avril
Allumage des bougies : entre
19h15 et 20h00
Minha suivi de l’entrée de Chab-
bat : 19h30
Adath Yéchouroun : 20h00
Samedi 18 avril
Chahrit : 8h30
Adath Yéchouroun : 10h00
Cours : 19h15
Adath Yéchouroun : 19h00 (Pa-
racha par Rav G. Sebag suivi de
Pirké Avot par Rav Y. Y. Matu-
sof)
Minha : 20h00
Fin de Chabbat : 21h25
P comme Pessah, P comme Ponctuel
Le mérite des femmes
Femme et délivrance
4AVIVmag n°204
LORS de la sortie d’Egypte,
après la traversée de la Mer
des Joncs, le peuple entonna
avec Moché Rabénou, le Cantique
« Az  yachir  Moché,  oubné  Israël  ».
Lorsque leur chant se termina,
« Myriam la prophétesse, sœur d’Aa-
ron prit le tambourin dans sa main et
toutes les femmes la suivirent en dan-
sant avec des tambourins», et
« Myriam leur répondit : Chantez
l’Eternel » (Exode 15-30-31).
Ces femmes, ces mères juives, étaient
déjà passées par d’horribles souf-
frances, elles craignaient
l’anéantissement du peuple juif pro-
grammé par Pharaon qui avait
ordonné de noyer dans le Nil tous les
nouveau-nés mâles et d’éduquer les
filles comme des égyptiennes.
Devant une telle situation, les
hommes pensèrent à se séparer de
leurs épouses mais Myriam lutta
contre cette idée et au contraire, elle
encouragea son père Amram à reve-
nir vers Yocheved, sa maman. C’est
ainsi que naquit Moché Rabénou, le
Libérateur d’Israël.
Myriam et sa mère Yocheved bravè-
rent Pharaon en encourageant les
femmes à avoir des enfants, en les
mettant au monde, en soignant les
mamans et en cachant leur bébé afin
de maintenir leur survie physique et
spirituelle.
Quand enfin, Dieu conduisit les Bné
Israël à travers la Mer des Joncs, les
enfants furent les premiers à recon-
naître ce Dieu qu’ils connaissaient
déjà et proclamèrent : « Voici mon
Dieu, c’est à moi de Le glorifier »
(Exode 15-2). Myriam alluma la
flamme sacrée de l’enthousiasme et de
l’amour de Dieu dans le cœur des
mères juives et de leurs enfants.
« Chantez l’Eternel, car Il est su-
blime » (Exode 15-22). Elles qui
avaient tant lutté, étaient de véritables
Tzadkaniot, des Justes.
Le Talmud nous enseigne (Sota 11-2),
que c’est par le mérite des femmes de
cette génération, femmes justes dont
les immenses mérites de piéet de sa-
gesse, de dévouement et de confiance
sont demeurés inébranlables, que
nous avons eu droit à la Délivrance.
Et une fois de plus devant la Mer,
Myriam ralluma la flamme sacrée de
l’amour de Dieu. Si croyantes, si per-
suadées que Dieu ferait des miracles
et des merveilles, elles avaient pensé
à apporter des tambourins !
La délivrance dépassait de loin la ser-
vitude et l’asservissement. Elles
étaient ce que nous sommes au-
jourd’hui : les maîtresses d’œuvre de
la délivrance.
Comme à la première libération, sor-
tons et suivons Myriam. Eduquons
nos enfants avec la fierté juive. Trans-
mettons leur la Emouna, l’amour pour
Dieu, donnons leur la chance d’étu-
dier notre Sainte Torah et à la venue
de Machia’h, ils seront les premiers à
reconnaître Ce Dieu qui protège et
délivre.
Soyons prêtes à proclamer « Voici les
enfants que nous avons élevés ».
Esther Matusof
Par
Avraham Weill
Difcile liberté
CERTAINS d’entre vous se de-
mandent sans doute comment il
est possible de célébrer la li-
berté et la délivrance quand, tout
autour de nous, le monde n’est qu’insé-
curité, folie humaine et ténèbres. N’y
a-t-il pas une certaine hypocrisie à lever
sa coupe en signe de victoire quand
nous savons que nos ennemis n’ont ja-
mais été aussi nombreux et
malintentionnés ?
En réalité, l’ambiguïté fait partie inté-
grante de la soirée pascale.
La matsa, qui est l’aliment roi de ce mo-
ment si particulier en est un exemple
concret. Elle symbolise à la fois le pain
de misère que nos ancêtres consommè-
rent en Egypte comme nous le
rappelons au début de le Haggada dans
le célèbre « Ha Lakhma Ania » mais elle
est également source de liberté et
d’émancipation comme nous le rappe-
lons à la fin du récit haggadique :
« Cette matsa que nous consommons,
quelle en est la raison ? Car nos ancê-
tres n’ont pas eu le temps de laisser
monter la pâte lorsqu’ils sont sortis
d’Egypte… »
Il y a de quoi perdre la raison ! La
matsa est-elle symbole d’oppression ou
symbole de liberté ?
Eh bien les deux mon capitaine ! C’est
même toute la singularité de notre
histoire. Et c’est ce que nous nous effor-
çons d’expliquer au travers du récit de
la Haggada. Les quatre questions du
« Ma Nishtana » qui n’en sont, d’après le
Rav Asher Weiss, qu’une seule et
unique, viennent mettre en exergue ce
terrible dilemme : le seder se doit-il
d’être une commémoration des horreurs
subies pendant 210 ans par les Hébreux
en Egypte ou un hymne à la gloire du
Dieu tout puissant qui nous a délivré
d’une Main ferme et solide ?
Et la Haggada de nous en livrer la sub-
tile réponse : Nous commençons par
relater l’humiliation et terminons par la
louange, comme pour bien nous faire
comprendre qu’elles ne sont que les 2
faces d’une même pièce, que la première
précède toujours la seconde et qu’elle
contribue par cela à l’exacerber et à la
mettre en valeur.
C’est cela l’histoire du peuple juif. Des
larmes et des rires, souvent entremêlés,
parfois de manière anarchique, mais fai-
sant partie d’un même et unique projet.
Un projet qui se terminera forcément
par une happy end et le souhait que
nous formulerons cette année, avec en-
core plus de cœur et de force :
L’an prochain en Eretz Israël.
Pessah Kasher Vesameah 
Avraham WEILL, rabbin de Toulouse
Judaïsme
AVIVmag n°204 avril 2015
7
Gravure de pessah, 1850, Lubek. Anonyme
6AVIVmag n°204
Judaïsme pratique
Le Hamets
On range sous cette appellation
tout produit composé d'une des
cinq espèces des céréales sui-
vantes : blé, orge, avoine, épeau-
tre, seigle, qui sous l'action de fer-
ments, de la chaleur ou de
l'humidité subissent le processus
de la FERMENTATION.
Tout aliment contenant un tant
soit peu de Hamets est lui-même
interdit.
L’interdiction
du Hamets
La Torah interdit à Pessah :
de CONSOMMER du Hamets,
même en inme quantité
de VOIR du Hamets nous ap-
partenant ou d'EN POSSEDER
• de TIRER TOUT PROFIT du
Hamets.
Conséquences de l'interdiction du
Hamets :
L'interdiction de consommer du
Hamets pendant Pessah entraîne
la nécessité d'utiliser pour Pessah
une VAISSELLE SPECIALE ou
de procéder à la CACHERISA-
TION DES USTENSILES "ca-
chérisables".
L'interdiction de posséder et de
voir du Hamets pendant Pessah
entraîne l'obligation de le faire dis-
paraître avant la fête.
Cacherisation
de Pessah
Il est d'usage d'employer, dans la
mesure du possible, durant Pessah
une vaisselle et une batterie de cui-
sine réservées exclusivement à
cette fête.
Toutefois, en cas de nécessité, on
peut rendre utilisables pour Pes-
sah certains ustensiles dont on se
sert toute l'année.
Il existe deux procédés de
CACHÉRISATION :
- Le « Liboun » action du feu
Il se pratique en portant l'ustensile
à cachériser au rouge, à l'aide d'un
chalumeau ou de charbon de bois.
La température à atteindre est telle
que des étincelles en jaillissent en
le frottant.
On l’applique obligatoirement :
a) aux ustensiles qui ont absorbé
du Hamets sous l'action directe du
feu : broches, grils, etc.
b) aux plaques, moules à pâtisse-
rie, poêles et autres ustensiles uti-
lisés à sec.
- La « Hagala » action de l'eau
bouillante, s'applique aux usten-
siles en métal, bois, pierre, matière
plastique dure, duralex n'entrant
pas dans la catégorie «Liboun».
LES USTENSILES EN
TERRE, EN FAIENCE, EN
PORCELAINE, EN ÉMAIL,
ainsi que les poêles TÉFAL ne
peuvent pas être cachérisés.
Règles à observer pour la Hagala
- L'ustensile à cachériser doit être
nettoyé soigneusement, puis inu-
tilisé pendant 24 heures.
- Faire bouillir de l'eau dans un
ustensile Cacher pour Pessah et la
maintenir en ébullition.
- Plonger l'ustensile à cachériser
dans cette eau (bien veiller à ce
qu'elle reste en ébullition même
pendant l'immersion).
- Retirer l'ustensile à cachériser de
l'eau, puis le rincer à l'eau froide.
Les récipients trop grands pour
pouvoir être plongés dans un au-
tre, sont remplis d'eau à ras bord,
jusqu'à ébullition, puis on fait en
sorte que cette eau déborde.
La Hagala ainsi que le Liboun de-
vront se terminer impérativement
le vendredi 3 avril 2015 à 11h03.
COMMENT CACHÉRISER
> L’ÉVIER
a) S'il est en inox ou en résine
de synthèse, ne pas l'utiliser à
chaud pendant 24h puis arroser
d'eau bouillante et rincer à froid
(Irouï).
b) S'il est en faïence émaillée, il
n'est pas cachérisable. Pour pou-
voir l'utiliser, il faut en recouvrir
les parois après le Irouï.
> LA CUISINIÈRE
a) à gaz
- Nettoyer les brûleurs, les laisser
allus à plein feu une demi-heure
au moins.
- Changer les grilles supportant
les casseroles OU les cachériser
par le Liboun OU les recouvrir de
grillage ou de plaques métalliques.
b) électrique
- Faire chauffer les plaques de
cuisson pendant une demi-heure
à la température maximale.
- Recouvrir de papier d'aluminium
la surface connée entre les
plaques.
c) avec plaque de cuisson en vi-
trocéramique
- Bien nettoyer la plaque, puis la
faire chauffer pendant une demi-
heure à la température maximale.
- Recouvrir de papier d'aluminium
toute la surface qui n'est pas di-
rectement superposée à la source
de chaleur.
d) avec plaque à induction
- Bien nettoyer, attendre 24
heures.
- Arroser d'eau bouillante.
- Recouvrir la plaque avec une
feuille multi cuisson ou (au mo-
ment de l'utilisation) un disque re-
lais en aluminium et inox an qu'il
y ait toujours un écran entre la
plaque et la casserole.
NOTA : L’usage d'une plaque à
induction le jour même de Yom
Tov n'est possible qu'en mainte-
nant la plaque allumée constam-
ment au moyen d'un disque relais
en aluminium et inox qui devra
rester sur la plaque jusqu'à la n
de Yom Tov.
> LE FOUR
a) à gaz
Porter les parois du four au rouge
(chalumeau) et faire chauffer du-
rant une heure à température
maximale. Si les parois du four
sont en ÉMAIL, le four n'est pas
cachérisable.
b) électrique
Pyroliser le four. La catalyse ne
constitue pas un procé de ca-
chérisation.
c) à micro-ondes (sans la fonction
grill)
Bien nettoyer, attendre 24 heures,
faire chauffer une casserole cacher
«LePessah» remplie d'eau.
Couvrir systématiquement chaque
plat que l'on y introduit pendant
Pessah.
> LA PLAQUE DE CHABBAT
Nettoyer la plaque, attendre 24
heures, laisser chauffer pendant
deux heures, recouvrir de papier
d'aluminium.
> LE RÉFRIGERATEUR
Il doit être bien nettoyé. Il n'est
pas nécessaire de recourir à la ca-
chérisation.
Recouvrir les clayettes de papier
aluminium.
> LA TABLE
a) de cuisine : Bien nettoyer le bois
ou le stratié, arroser d'eau bouil-
lante.
Il est recommandé de recouvrir
d'une toile cirée.
b) de salle à manger : Nettoyer
méticuleusement. Recouvrir d'une
nappe ou d'une toile cirée.
> LA COCOTTE MINUTE
- Dévisser les poignées. Bien net-
toyer et faire la Hagala. Pour le
couvercle, le changer ou consulter
un rabbin.
- Les ustensiles qui ne sont pas
d'une seule pièce (couteaux, cas-
seroles à rivets, etc.) posent un
problème de cacrisation, consul-
ter un rabbin.
> LE LAVE-VAISSELLE
Le processus de cachérisation des
lave-vaisselle étant particulière-
ment complexe, il est recomman
de s'abstenir d'utiliser à Pessah
ceux qui ont déjà servi durant l'an-
née.
> LES USTENSILES EN
VERRE
Il existe deux usages
a) Usage des Séfaradim
Laver les ustensiles de verre et les
rincer.
b) Usage des Achkénazim
Les verres à alcool ou utilisés à
chaud ne sont pas cachérisables.
Les autres seront cachérisés en les
immergeant dans l'eau froide pen-
dant trois jours, l'eau étant renou-
velée toutes les 24 heures.
Attention ! Si vous utilisez du pa-
pier aluminium (ou autre matière)
pour couvrir des surfaces an de
pouvoir les utiliser pendant Pes-
sah, veillez à ne pas les faire adhé-
rer avec de la colle ou de l’eau
Pessah en pratique
Dès les débuts du Seder, le ton est donné. Les premières phrases de la
Hagada* évoquent ‘’le pain maigre’’ qui rappelle les dures conditions de nos
ancêtres dans le goulag égyptien.
UN LONG EXIL pavé de persécutions et
d’esclavage qui aura, à jamais, marqnotre
conscience contre toute tentative de porter atteinte à
la digni d’autrui. Suit immédiatement l’appel à l’in-
digent, à ‘’celui qui est dans le besoin’ invité
spontanément à venir partager le repas familial et une
place sera même servée à l’inconnu qui ne viendra
pas. En deux phrases lapidaires, se trouvent résu-
mées l’essence et la vocation du judaïsme. Une
mémoire sans cesse réactivée et une tension perpé-
tuelle vers le Bien. L’oppression subie et l’hostilité
endurée ne parvenant pas à obérer une approche
exaltante de la vie fortement teintée d’espérance et
chevillée au corps du judsme.
Et puis, dans le souci constant de la transmission, se
poursuit le récit des principales périties du séjour
breu dans le pays des Pharaons.
Scénario habituel d’une transhumance humaine dont
l’histoire abonde. Poussé par la sécheresse qui sévit
en Canaan, Jacob se transporte avec sa famille sur
les bords du Nil.
Une immigration de la faim dans un pays riche et
prospère avec un accueil, d’abord bienveillant des
autorités locales. Une adaptation réussie au sein
d’une civilisation sûre d’elle même et dominatrice,
suivie par une réussite insolente de ces étrangers
venus d’ailleurs. Et, comme un tribut payé à cette
évolution, une assimilation algrement consentie qui
ampute, par dilution, la communau juive de la
majorité de ses membres. Restera tout de même une
fraction importante farouchement attachée à ses ori-
gines et aux valeurs transmises par ses eux.
Et puis, dans un air de déjà vu, les choses vont inexo-
rablement se gâter.
crets inmes du Pharaon pour endiguer la pros-
rité enve des Hébreux, engrenage dexactions et
de souffrances pour venir à bout de ces hommes et
de ces femmes qui refusent obstinément de se fondre
dans les délices de la culture et de la foi égyptiennes.
Ainsi donc, s sa gestation, le peuple juif se trouve
en butte à l’hostili ambiante. Premières manifesta-
tions d’un antimitisme de masse.
Sans raison probante, sans cause elle, on s’en prend
à une population dont le seul tort est de rester dèle
à elle-même. Pensée unique d’un totalitarisme qui
récuse une vérité venue d’ailleurs, refus irrationnel
de la différence; régression sur un mode animal de la
psyché humaine.
L’histoire repasserait-elle les mêmes plats ? Les
grands traits de schéma paraissent, aujourd’hui, se
redessiner sous nos yeux.
Les cendres des fours crématoires à peine refroidies
et voi l’Europe traversée à nouveau par des vents
mauvais. Jusque là tapie dans l’ombre, la te
immonde de l’antisémitisme pointe son nez et
s’ébroue ; et c’est l’islamo-fascisme qui, aujourd’hui,
en prend les commandes. Face à lui, des nations
repues de consumérisme et inhibées par une généro-
si dévoe, semblent désaones. Relent-elles
encore, en leur sein, assez d’énergie pour s’opposer à
ces hordes de barbares fanatisés venus d’un autre âge
? Comme à son habitude, dans un climat de crise éco-
nomique et morale, le Juif jouera le rôle de
baromètre ; il se retrouve la cible privilége de tous
les fossoyeurs du genre humain. Intranquilli onto-
logique et permanente du judaïsme dans une
humanité encore rétive à accepter son message : celui
d’une société humaine juste et plurielle, en paix avec
elle-me. Inscrite dans cette logique, une certaine
lecture de l’Islam s’en trouve interpellée qui rechigne,
comme Pharaon, à accepter les autres dans leur
diversi. Elle tarde à opérer son aggiornamento qui,
enn, pourrait la propulser paciquement dans le
concert des nations. Nul ne peut se substituer à elle
pour ce difcile travail de mutation.
Jacques ASSERAF
*Récit du séjour des Hébreux en Egypte et leur libération.
AVIVmag n°204 avril 2015
9
pESSAH
Par Jacques Asseraf
Entre passé et présent
L‘antisémitisme
Propagande antisémite
3 matsot, 4 coupes
ON SAIT QUE, lorsque vint
le moment de sortir
d’Egypte, les Juifs n’étaient
pas dignes de ce grand évènement. Au
point qu’ils durent fuir la terre de ser-
vitude, non parce que les Egyptiens
voulaient les retenir abattus par la
plaie des premiers-nés, ils n’en avaient
guère la volonté mais parce que, s’ils
avaient tardés un moment de plus, l’im-
pureté les auraient retenus dans les li-
mites de l’exil. Concrètement, la libéra-
tion ne fut complète qu’un peu plus tard,
au moment du Don de la Torah. C’est
du reste la signication de « Je vous
prendrai comme peuple ».
La Matsa représente justement la pre-
mière étape. La Haggadah nous le ra-
conte : « Nous mangeons la Matsa car
la pâte de nos ancêtres ne put pas lever
jusqu’à ce que D… Se révèle et les li-
bère ». Cela souligne que D… les déli-
vra malgré leur incapacité à extirper le
mal et à être dans l’obligation de « fuir
». C’est pourquoi elle est appelée « Pain
de pauvreté » car « il n’est de pauvreté
qu’en esprit ». Et elle n’a pas de goût
car les Juifs n’étaient alors pas capables
de ressentir le plaisir du service de D…
. Le vin est à l’opposé. Il a du goût et
suscite la joie ; il est la vraie marque de
liberté.
C’est ce que symbolise la quatrième ex-
pression utilisée par D… : « Je vous
prendrai comme peuple ». Ce quatrième
degré nécessite que les Juifs aient fait
l’effort d’élévation nécessaire. Cela ap-
paraît dans le vin, signe de la libération
complète suite aux accomplissements
des Juifs, d’où les quatre verres. Mais
dans la Matsa, il n’y a encore que les
trois premiers niveaux/expressions qui
montrent qu’il reste encore beaucoup à
faire et donc seulement trois Matsot. A
nous d’entreprendre le voyage et de réa-
liser la « Yetsiat Mitsraïm » ! sortie des
limites pour atteindre la liberté entière
et parfaite en méritant alors la cin-
quième coupe (verre d’Elie le Pro-
phète) : « Je vous amènerai à la Terre
Promise ».
Rav YY Matusof
Basé sur un enseignement du
Rabbi de Lubavitch
8AVIVmag n°204
Judaïsme
Par Yossef Matusof
Nos Sages enseignent que nous buvons quatre coupes de vin au cours de chaque Séder en
souvenir des quatre expressions employées par D… pour annoncer au peuple juif sa libé-
ration d’Egypte : « Je vous ferai sortir…. Et je vous sauverai… Et je vous délivrerai… Et
je vous prendrai ». Pourtant, sur le plateau du Séder, nous n’utilisons que trois Matsot
alors qu’elles aussi repsentent notre délivrance comme le rappelle le texte de la Haggadah.
Pourquoi ne pas en avoir pris quatre ? Il existe une raison profonde qui explique le sens
des quatre verres et des trois Matsot.
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